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Post-sommets G8/20
Des milliers de personnes manifestent
contre les méthodes de Gestapo utilisées
- Steve Rutchinski -
Des milliers de Torontois et de Torontoises ont
convergé vers le quartier-général de la police de
Toronto lundi soir pour condamner avec colère les
méthodes d'État policier utilisées pendant le
Sommet du G20. Ils ont exigé d'une seule voix la
libération immédiate de tous les prisonniers
arrêtés et détenus arbitrairement, dont le nombre
dépasse
maintenant les 900, pendant les manifestations contre le G20. Au moment
de la manifestation de lundi des centaines de personnes se trouvaient
toujours en prison.
Ce rassemblement appelé avec peu de
pré-avis a vite atteint les 3000-4000 personnes. Des gens de
tous les milieux, et en particulier des jeunes, sont venus condamner la
violence policière, la suspension des libertés civiles
par le biais de pouvoirs spéciaux conférés
secrètement à la police et le milliard de dollars de
même que les milliers de
policiers déployés pour intimider et supprimer la
protestation et la condamnation populaire légitime des Sommets
du G8/20.
Des centaines de policiers s'étaient
placés pour l'occasion devant le quartier-général
de la police. Un hélicoptère survolait l'endroit tandis
que des groupes de policiers disposés aux intersections
environnantes menaçaient et fouillaient les gens qui passaient.
Des photographes de la police prenaient ouvertement des photos de tout
le monde.
L'arrogance face à la réprobation populaire était
étalée encore plus brutalement dans les
communiqués émis plus tôt dans la journée
par le maire de Toronto, David Miller. Malgré les compte-rendus
largement publicisés et bien documentés de fouilles,
d'arrestations et de détentions arbitraires et d'assauts non
provoqués, le maire Miller s'est vite
dépêché de déclarer la police innocente et
de l'appuyer, blâmant les manifestants pour la répression
par l'État.
Mais même le déni, le blâme
jeté aux victimes, la démonstration continuelle de force
brutale, les menaces et l'intimidation n'ont pas empêché
les gens de se rassembler et d'exprimer leur opposition. Les slogans
ont retenti : « Honte à la police !
Libérez les prisonniers ! »,
« Voilà à quoi ressemble votre
démocratie. Voilà à quoi ressemble un État
policier ! » Les manifestants ont dénoncé
le premier ministre Stephen Harper, le chef de la police de Toronto et
le gouvernement de l'Ontario pour avoir suspendu les libertés
civiles et avoir donné des pouvoirs spéciaux d'urgence
aux policiers. Les orateurs ont salué les manifestants et
condamné la violence organisée de l'État qui vise
à supprimer la dissidence.
De plus en plus de gens se joignaient au rassemblement
et celui-ci s'est transformé en une vaste manifestation
paralysant tout le centre-ville. La manifestation a continué de
prendre de l'ampleur en avançant sur la rue College, puis sur
University en route vers l'Hôtel de Ville de Toronto. Lorsqu'ils
sont passés devant le consulat américain, les
manifestants ont scandé : « Voilà
à quoi ressemble
votre démocratie. Voilà à quoi ressemble un
État policier ! » À un moment
donné, il devait bien y avoir 5000 personnes manifestant dans
les rues. Des passants continuaient à se joindre ou à
saluer les manifestants de la main et ils reprenaient les slogans.
Lorsque sur la rue Queen des policiers ont essayé de
pénétrer dans la
manifestation et d'arrêter des manifestants, la foule s'y est
opposée et les a empêchés de kidnapper des
manifestants. Les policiers ont dû retraiter.
Après plus de quatre heures de rassemblement et
de marche, les manifestants se sont rassemblés devant le
parlement ontarien à Queens' Park. Il y avait encore de 4000
à 5000 personnes. Les manifestants ont dénoncé le
gouvernement McGuinty pour avoir conféré des pouvoirs
spéciaux à la police pendant le sommet du G20 et pour le
déploiement de la violence policière organisée par
l'État visant à supprimer la condamnation publique des
Sommets du G8/20.
Des centaines de personnes se sont par la suite rendues
au centre de détention de l'avenue Eastern où des
centaines d'opposants au G8/20 étaient toujours détenus.
Les manifestants y sont restés jusqu'à tard dans la
soirée pour exprimer leur appui à leurs camarades
emprisonnés et exiger leur libération.
Cette action a été une puissante
expression du sentiment et de la position des Torontois à la
défense de leur droit de conscience et de leur
détermination
à résister aux politiques néolibérales du
diktat monopoliste, de la guerre et de l'agression que les Sommets du
G8 et du G20 imposent à l'humanité toute entière.
On a vu des choses comme cela se
passer des dizaines de fois dans la ville pendant cette semaine de
protestations, où des centaines et des centaines de
résidents sont descendus dans la rue pour condamner les
tactiques de Gestapo de la police, les arrestations en masse, les
détentions arbitraires, les assauts brutaux contre les gens,
etc. Appuyons la résistance et l'esprit de défiance du
peuple, en particulier des jeunes qui affrontent de plein front la
réaction que représentent le G8 et le G20 !
27 juin
Attaques arbitraires de la police contre
la solidarité avec les prisonniers et contre
le Centre de convergence
- Pierre Chénier -
Une fois de plus, le 27 juin, les gens de Toronto et en
particulier les jeunes ont fait face à la répression
brutale par la police. La journée a commencé par un
rassemblement devant le centre de détention où plus de
600 personnes étaient détenues de façon totalement
arbitraire. Le but du rassemblement était de protester contre
les arrestations
injustes qui avaient été faites les deux derniers jours,
d'exiger la libération immédiate des détenus et de
protester contre les conditions de détention horribles à
l'intérieur du centre où les détenus par exemple
se sont vus refuser les nécessités de base. Les
détenus étaient des gens de tous milieux et un grand
nombre d'entre eux avaient été arrêtés lors
de deux actions de police de type gestapo, l'une à Queens' Park
en début de soirée samedi et l'autre plus tard en
soirée devant l'hôtel Novotel tout près de
l'endroit où avait lieu le sommet.
Les gens se sont rassemblés ce dimanche matin
dans un parc situé non loin du centre de détention et le
policier en charge pour l'occasion a passé 20 minutes à
expliquer que tout allait bien se dérouler et que la police
allait coopérer pour aider les manifestants à faire
entendre leur voix à condition qu'ils n'utilisent pas la
violence. Tous avaient
en tête de se rendre au centre de détention sans
problème pour exprimer leur solidarité avec les
prisonniers et leur offrir leur appui à mesure qu'ils sont
relâchés. C'est dans cet esprit que les manifestants ont
accepté de suivre les « règles »
établies par la police – qu'ils marcheraient sous escorte
policière, qu'ils resteraient de l'autre
côté de la rue une fois arrivés au centre de
détention, etc. – mais ils se sont vite rendus compte que les
« règles » garantissant une
« protestation légitime » n'existent pas.
Une fois devant le centre de détention, la police
a dressé un cordon entre les manifestants et la rue où le
centre est situé. Les manifestants scandaient des slogans et
chantaient des chansons à distance. Soudain, une camionnette
s'est arrêtée subitement derrière le cordon
policier et un groupe de 9 ou 10 policiers en civil à tête
de tueurs en sont
sortis à toute vitesse en pointant du doigt certains
manifestants. Les policiers en uniforme se sont immédiatement
tassés pour laisser passer les assaillants qui ont sauté
sur les gens, les ont brutalisés et kidnappés en les
poussant dans la camionnette alors que la police avait resserré
ses rangs. Cet exercice de terreur de type gestapo n'a pas pris plus
d'une ou deux minutes.
Les manifestants ont alors scandé :
« C'est une manifestation pacifique ! »
À peine quelques minutes plus tard, des policiers
anti-émeute, dont plusieurs étaient équipés
de fusils qui tirent des balles de caoutchouc, se sont mis à
crier : « Reculez ! Reculez ! » Au
moment où les
manifestants se sont mis à reculer, les policiers les ont
chargés comme des chiens enragés et ont commencé
à tirer des balles de caoutchouc sur des manifestants qui
étaient à moins de dix pieds d'eux.
Suite à cette attaque, plusieurs personnes sont
allées se regrouper au Centre de convergence opéré
par le Réseau de mobilisation communautaire torontois (TCMN)
dans le quartier de Parkdale, un quartier ouvrier de Toronto. Ils ont
décidé de tenir une conférence de presse à
l'extérieur du centre pour dénoncer l'assaut brutal non
provoqué contre
la manifestation de solidarité avec les détenus. Trois
braves jeunes femmes porte-parole du TCMN ont alors fait face à
l'arrogance des journalistes des grands médias qui
n'étaient absolument pas intéressés à
entendre ce qui s'était passé et interrompaient les
activistes pour qu'elles dénoncent la
« violence » des manifestants pendant la
journée de samedi. Les porte-parole du TCMN ont repoussé
cette provocation et déclaré que la seule violence est
celle du G8/20 et ses politiques antisociales qui provoquent le ravage
dans la vie des peuples du monde, les Canadiens y compris et
ici-même à Toronto. Elles ont dit que la violence est
celle de l'État canadien qui utilise la répression et
la démagogie pour supprimer par la violence les protestations
politiques contre ces politiques antisociales afin qu'il puisse
poursuivre en toute impunité sa guerre contre les pauvres et les
plus vulnérables, contre les femmes et la jeunesse de même
que sa guerre à l'étranger.
Sous les applaudissements des participants, elles ont
coupé court à la conférence de presse face
à l'arrogance et à la désinformation des
médias de masse. Les participants se sont plutôt mis
à discuter entre eux et à s'informer mutuellement des
autres actions de la journée et à affirmer avec
détermination qu'ils ne se laisseraient pas réduire au
silence.
À un moment donné le bruit a couru que la
police avait envahi le centre. Tous s'y sont rendus en vitesse pour
appuyer leurs camarades et se sont trouvés, comme les activistes
dans le centre, encerclés par la police.
Les policiers
prétendaient rechercher « deux
criminels », ce qui signifie selon eux qu'ils pouvaient
faire tout ce qu'ils veulent en toute impunité sous
prétexte que quiconque se trouvait là pour protester ou
observer « protégeait » ces deux
soi-disant criminels. La police a demandé à tous de
quitter et ceux qui ont essayé
de le faire ont vite réalisé qu'ils ne pouvaient aller
nulle part puisqu'une fois la première ligne de policiers
franchie ils se trouvaient emprisonnés par une seconde ligne et
étaient piégés.
Les policiers
une fois de plus disaient que leur but était d'arrêter
ceux qui cherchent à utiliser la violence et sur la base de
cette fraude ils sautaient sur les gens et les arrêtaient sous
n'importe quel prétexte. Les gens étaient alignés
au mur et les policiers les pointaient du doigt tour à tour.
À un moment donné les policiers ont pointé du
doigt
deux amis qui discutaient et ils se sont mis à crier :
« Ces deux-là sont en train d'organiser quelque chose
de violent ! » Ils les ont assaillis et
arrêtés. Des jeunes ont été
arrêtés parce qu'ils fouillaient dans leur sac à
dos pour y trouver de la nourriture ou quelque chose à boire.
Pendant ce temps, une foule de supporters qui
commençait à se masser juste en face scandait des slogans
tels : « Laissez-les sortir ! Non à un
État policier ! Police, hors de Parkdale !
Débarquons Harper ! »
Les gens détenus en masse ont finalement
été libérés après avoir
été forcés de s'identifier auprès de
policiers qui contrôlaient les voies d'entrée et de sortie
et les policiers leur ont ordonné de quitter les lieux. Ils ont
été relâchés de façon aussi
arbitraire qu'ils avaient été détenus. Tous,
dès qu'ils ont été relâchés, se sont
joints à la foule de
l'autre côté de la rue qui dénonçait la
brutalité policière, les arrestations et l'invasion du
centre où les policiers ont procédé à des
arrestations.
Quand les policiers ont quitté, la foule a
commencé à se disperser et plusieurs personnes se sont
déplacées vers l'intersection Queen et Spadina où
la police une fois de plus a détenu des foules entières
pendant des heures sous la pluie battante sans qu'elles aient aucune
possibilité de quitter les lieux. La police a détenu et
arrêté des personnes qui
se trouvaient là par hasard et observaient la scène en
utilisant l'argument fasciste que la foule servait de protection
à des « criminels ».
Le chef de police de Toronto Bill Blair et l'agent Jeff
McGuire ont tenu des conférences de presse dimanche suite
à ces attaques où ils ont admis que plein de gens ont
été arrêtés à l'intersection Queen et
Spadina. Ils ont dit que les détentions de foules et les
arrestations ont été faites suite à des
informations (de source inconnue selon eux) à
l'effet que des armes (qu'ils ne pouvaient pas identifier) avaient
été trouvées dans la rue non loin de
l'intersection. Des gens, ont-il dit, avaient aussi été
vus en train de mettre des masques. Exposant la logique et les
méthodes fascistes qui sont utilisées pour terroriser le
peuple, ils ont dit que la police a invoqué la clause
interdisant de
« perturber la paix » pour établir un
périmètre dans lequel toute personne qui s'y trouvait
était détenue sur place et certaines personnes
étaient arrêtées et envoyées au centre de
détention. Ils ont dit que les gens ont été
avertis par trois fois de quitter les lieux sinon ils seraient
arrêtés. Plusieurs personnes ont nié cette
allégation et dit que
non seulement il n'y a jamais eu d'avertissement mais que la police les
empêchait de quitter les lieux. Un aspect de ces tactiques de
terreur c'est que même si les gens coopèrent pleinement
avec la police ils se font attaquer, brutaliser et arrêter. Blair
est allé encore plus loin dans cette logique fasciste en disant
que « la complicité de la foule
avait facilité » la soi-disant activité
criminelle. McGuire lui a fait écho en disant que quiconque est
resté dans le périmètre « a choisi de
ne pas se dissocier » de ce qu'il a appelé le
« bloc noir » et a donc mérité
d'être brutalisé et arrêté à
volonté.
En retournant à la maison, plusieurs ont
rapporté qu'un grande nombre de voitures ont été
fouillées et que des gens ont été
arrêtés sous n'importe quel prétexte.
Lundi matin, les médias de masse
établissaient à 900 le nombre de personnes
arrêtées pendant la fin de semaine.
Des bénévoles des premiers soins
réclament une enquête indépendante
- Le 28 juin 2010 -
Des bénévoles qui procuraient les premiers
soins durant les manifestations contre le G20 en fin de semaine
réclament une enquête indépendante sur les
blessures causées par les policiers. « Il y a eu
beaucoup d'attention sur la violence contre la propriété,
mais nous voulons attirer l'attention sur la violence contre la
population », a
dit Sarah Reaburn, infirmière.
Le groupe Toronto Street Medics est une organisation
indépendante de bénévoles dont les membres
possèdent différents niveaux de formation en premiers
soins. Ils se sont chargés de soins préventifs et de
soins d'urgence aux manifestants et aux passants.
« Durant la semaine, nous avons
distribué de l'eau et des crèmes solaires, mais nous
avons également soigné des blessures graves. Toutes les
blessures graves ont été infligées par des
policiers. Ne serait-ce que samedi, nous avons aidé beaucoup de
personnes qui avaient été frappées sur la
tête à coups de matraque, bousculées par des
chevaux et aspergées de poivre de Cayenne »,
dit-elle. Les secouristes ont escorté à l'hôpital
plusieurs victimes de commotions cérébrales et de
fractures. Beaucoup des incidents qui ont causé ces blessures
ont été captés sur vidéo et circulent sur
Internet.[1] Puisque d'autres groupes de bénévoles que le
Toronto Street Medics prodiguaient les
premiers soins, nos rapports ne représentent qu'une partie des
incidents causant des blessures.
« Nous avons vu des gens gravement
blessés derrière les lignes de la police que nous n'avons
pas été capables de contacter samedi et dimanche. Nous
sommes inquiets à leur sujet. Ils ont besoin d'une
évaluation immédiate et indépendante dans un
hôpital », a ajouté Abeer Majeed,
médecin de famille. « Comme Amnistie
internationale[2], nous demandons une enquête sur les actions
violentes de la police à ces manifestations. Elle doit
être menée par une instance indépendante sans lien
avec la police et l'Unité de sécurité
intégrée. Des gens ont été battus tout
simplement pour avoir exercé leur droit de
manifester. »
Nos intervenants ont fait face à plusieurs
barrières. Plusieurs d'entre eux ont été
détenus par la police et intimidés, même s'ils se
sont identifiés. On nous a interdit d'amener des
équipements médicaux et même des pansements dans
les secteurs où les gens étaient blessés.
Contact pour les médias : Sarah Reaburn ou
Abeer Majeed
Courrier : torontomedics[à]gmail.com
Téléphone : 647-892-4357
Notes
1.
http ://www.youtube.com/watch ?v=GaYbq484abs. Accessed :
June 27, 2010.
http ://www.youtube.com/watch ?v=SVDY8pE_twY&NR=1.
Accessed : June 27, 2010.
http ://www.youtube.com/watch ?v=D7OA920pbv8. Accessed :
June 27, 2010.
http ://www.thestar.com/videozone/829371--police-fire-muzzle-blast-at-protestors
.
Accessed : June 28, 2010.
2. Amnesty International. "Peaceful protest suffers amidst heavy
security measures and acts of vandalism". June 27, 2010.
http ://www.amnesty.ca/resource_centre/news/view.php ?load=arcview&article=5453&c=Resource+Centre+News.
Accessed :
June 27, 2010.
Communiqué du Réseau de mobilisation
communautaire de Toronto
- 27 juin 2010 -
Le G8 et le G20 sont des institutions illégitimes
et antidémocratiques qui infligent une violence quotidienne
à nos communautés. Partout où ils se rencontent
pour poursuivre leurs projets exploiteurs (de Londres à
Pittsburgh à Toronto), ils sont la cible d'une vaste opposition
populaire. La résistance massive que nous avons vue à
Toronto va
continuer de les hanter partout où ils iront à l'avenir.
Pendant plusieurs mois, des communautés de
Toronto se rassemblent pour résister à l'imposition des
mesures d'austérité proposées par les sommets du
G8/20. Le gouvernement Harper a dépensé 1,2 milliard de
dollars de l'argent des contribuables pour recevoir ces sommets alors
qu'il coupe dans les dépenses sociales, coupures qui ont des
conséquences graves pour le public dans la région de
Toronto et ailleurs au Canada.
Depuis que ces communautés ont commencé
à se rassembler, les forces policières se servent de
tactiques d'intimidation pour imposer le silence aux résidents
de Toronto. Des agents de la police et du renseignement sont
allés voir des organisateurs dans leur demeure et les ont
harcelés sur la rue. Ils ont arrêté plusieurs de
ces organisateurs lors
des sommets, dont beaucoup de jeunes organisateurs, et les ont
accusés de conspiration.
Ces activistes tiennent le gouvernement Harper
responsable et élèvent la voix contre les politiques qui
appauvrissent les citoyens, qui les rendent plus malades et les
poussent à bout de désespoir. À cause de cela, ils
ont été la cible d'intimidation, de harcèlement et
d'arrestation. Ils sont des prisonniers politiques dans ce pays dont
les prétentions
à la démocratie ont été démenties
par la répression policière.
Pendant que la police continue d'intimider, les gens
continuent de descendre dans la rue pour montrer qu'ils n'ont pas peur
et qu'ils sont avec les prisonniers politiques et les peuples
opprimés du monde : les communautés des
premières nations, les immigrants et les réfugiés,
les pauvres, les gens de couleur, les femmes, les transgenres,
les personnes handicapées et les communautés queer.
L'intimidation et la répression policières
ont accru la colère et la frustration du public envers les
politiques du G8/20 qui détruisent la vie des peuples partout
dans le monde. C'est pourquoi des gens s'en sont pris aux banques et
aux sociétés multinationales et à la
propriété policière.
Au bout du compte, un milliard de dollars ont
été dépensés pour battre des gens qui
manifestaient, intimider les communautés et les gens sur la rue,
arrêter des organisateurs de couleur et des activistes pour la
solidarité autochtone, pour envoyer des manifestants à
l'hôpital avec des fractures de toutes sortes et pour asperger
des gaz
lacrymogènes ceux qui sont restés dans la
« zone de libre expression ». Ce milliard de
dollars n'a pas été dépensé pour
protéger le public et assurer la sécurité dans la
ville. Non, il a été utilisé pour réprimer
ceux qui cherchent à faire de cette ville, et de la
planète tout entière, un endroit plus équitable,
plus juste et plus humain.
Dénonçons les tactiques de la police
contre les manifestations contre les Sommets du G8/G20
- Rolf Gerstenberger, président
de la section 1005 du Syndicat des métallos, Bulletin
d'information #19 de la section locale, le 28 juin 2010 –
La section locale 1005 félicite tous ses membres
et retraités qui ont participé aux actions contre le G8
et le G20 la semaine dernière à Toronto et surtout
à la Journée d'action de samedi. Nous saluons
également les membres des autres syndicats de Hamilton qui ont
participé aux actions et nous saluons en particulier les jeunes
de notre ville
qui de concert avec des milliers d'autres personnes ont
défié la campagne de peur qui visait à les
persuader de ne pas prendre position contre l'ordre du jour du G8/G20
et à la défense de leur droit de protester et d'exprimer
leurs opinions.
Comme plusieurs d'entre vous le savez, la section 1005
s'est tenue fermement du côté des jeunes. Nous avons
décidé, pour défendre une position de principe,
d'être aux côtés des jeunes afin de les
défendre contre les attaques brutales et l'obstruction de la
police.
La vérité c'est que la police a
cherché à empêcher la manifestation de se rendre
à la clôture bien avant que le soi-disant vandalisme ait
commencé. Bien que des
millions de dollars aient été dépensés pour
construire la clôture de sécurité et que toute
présence du public près de l'endroit où se
réunissait le G20 ait été interdite ; bien
qu'en plus de tout cela un règlement secret ait
été adopté (par le Conseil des ministres du
gouvernement ontarien – ndlr) qui interdisait au public de
s'approcher
à moins de cinq mètres de la clôture, l'arbitraire
des autorités le jour de la manifestation était tel que
la police a stoppé les manifestations bien avant qu'ils
atteignent le périmètre de sécurité qui
avait été désigné en secret.
Nous nous sommes opposés à cet arbitraire
et nous avons condamné sans équivoque les tactiques
scandaleuses de la police et les tentatives de les justifier. Le
premier ministre Harper les a justifiées au nom de la
sécurité. Il a dit que les activités des
manifestants qui selon lui utilisent les « tactiques du bloc
noir » montrent que ces
tactiques étaient nécessaires. Il va falloir, selon nous,
que les Canadiens prennent position sur cette question. Ce qu'on
appelle les « tactiques du bloc noir » est en
fait quelque chose de semblable aux tactiques qu'utilisent les forces
spéciales des armées américaines et canadiennes.
La création d'un climat de peur et les menaces de la
police, que les médias reprennent, sortent tout droit des
manuels de la guerre sale. Nous avons vécu cela à
Québec et à Montebello. Mettre un signe
d'égalité entre ces tactiques et les actions des
manifestants c'est commettre un méfait dont le but avoué
est de justifier un État policier. Ceux qui, à leur grand
mérite, ont tenu leur bout à la
manifestation de samedi nous donnent espoir que les Canadiens ne vont
jamais accepter de telles choses.
Le gouvernement et la police créent un climat
d'anarchie et de violence et les médias le transmettent partout.
Rien de ce que ces gens-là ont fait a quoi que ce soit à
voir avec l'État de droit. Les policiers font la loi et les gens
qui refusent d'accepter cela sont attaqués. Le problème
n'est pas uniquement ceux qui se font prendre dans le filet en
tant que dommage collatéral. Nous devons défendre
spécifiquement ceux qui combattent. C'est la leçon que
l'humanité a apprise dans la lutte contre le fascisme.
Nous saluons encore une fois tous ceux qui ont
défendu leur cause et se sont opposés à l'anarchie
et au chaos créés par la police de Toronto afin de
justifier un État policier. Cela ne doit pas passer.
Pour plus d'information, appeler le 905-547-1417,
envoyer un courriel à rolf.gerstenberger@uswa1005.ca, ou visiter
le www.uswa1005.ca.
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Courriel: redaction@cpcml.ca