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Les monopoles contre et le peuple
et ses
régions
La résolution de la contradiction entre le
général
et le particulier dans l'économie ouvrira la voie
à un Canada populaire
Les monopoles mondiaux sont devenus si immenses
qu'une
contradiction s'est créée entre leurs
opérations
en tant qu'entité globale d'une part et, d'autre part, les
besoins particuliers d'entreprises spécifiques, les
populations
des régions et les économies locale et nationale.
Cela
veut
dire qu'une entreprise spécifique peut constituer un
avantage
net
pour une région donnée et sa population, et se voir
quand
même détruite ou réduite en taille parce
qu'elle ne
cadre pas avec les plans généraux d'un monopole
donné. C'est le cas notamment de l'usine
métallurgique de
Kidd Creek à Timmins, en Ontario, que le monopole
international
Xstrata veut fermer, ou de la papeterie Eurocan à Kitimat
en
Colombie-Britannique que West Fraser Timber a fermée sous
prétexte qu'elle « n'est pas assez
profitable », des installations de nickel d'Inco
contrôlées par Vale que le monopole veut
réorganiser selon les besoins de ses opérations
mondiales, des attaques de US Steel contre Stelco,
d'AbitibiBowater
dans le secteur forestier, d'Olymel,
de Kraft, de Nestlé et d'autres du secteur de
l'alimentation et
la liste pourrait s'allonger indéfiniment.
Le contrôle monopoliste de l'économie
crée une contradiction entre le général et
le
particulier. L'aspect général est
contrôlé
par l'objectif de monopole qui est de faire le plus de profits
possible
dans le moins de temps possible afin de bâtir un empire
mondial
en concurrence avec d'autres monopoles. Chaque entreprise
spécifique doit servir
l'aspect général et son objectif de monopole.
L'aspect
général est en conflit avec l'aspect particulier et
le
force à se soumettre quelles que soient les
conséquences.
Les monopoles, guidés par leur objectif,
demandent des concessions aux travailleurs, à leurs
régions ainsi qu'à leurs gouvernements, causant des
frictions, de l'insécurité et des épreuves.
Les
opérations mondiales des monopoles sont en conflit avec le
besoin des sociétés de bâtir une
économie
qui subvienne à leurs besoins et de financer les
programmes sociaux ainsi que les services et l'infrastructure
publics.
L'État contrôlé par les monopoles les plus
puissants refuse de prélever l'essentiel de ses taxes chez
les
entreprises et les prélève plutôt
auprès des
individus, ce qui réduit leurs réclamations
à la
valeur ajoutée qu'ils produisent et aux services qu'ils
dispensent, et réduit en retour la
consommation et intensifie les crises périodiques.
L'objectif de monopole pousse l'aspect
général à utiliser le produit social
créé par l'aspect particulier pour des
investissements
risqués dans l'espoir de recevoir un rendement très
élevé. Cette pratique prive souvent l'entreprise
particulière du réinvestissement dont elle a
besoin, ce
qui conduit à l'effondrement et au développement
inégal dans les
régions et les pays et à la perte de leur base
économique et de leurs revenus, causant de
l'insécurité et des crises.
L'objectif centré sur le capital est
totalement
désuet
Beaucoup de Canadiens qui s'émerveillent
des
changements réalisés au Canada depuis la
Deuxième
Guerre mondiale soutiennent que c'est grâce à
l'objectif
centré sur le capital que la base industrielle du Canada a
été édifiée et que l'économie
est
passée de la petite production à
la production de masse. Selon eux, ce qui a fonctionné
dans le
passé devrait pouvoir fonctionner aujourd'hui. On pourrait
rétorquer, en plus de clarifier que ce sont les
travailleurs qui
ont construit tout cela, que cet objectif a peut-être
réussi à bâtir une entreprise en particulier
dans
le passé mais qu'il est trop étroit aujourd'hui
alors que
nous avons
affaire à des monopoles internationaux. Des entreprises
données comme Stelco, Inco, Falconbridge et Eurocan, qui
en soi
sont profitables et viables, sont aujourd'hui une petite partie
de
conglomérats mondiaux. On exige des composantes
individuelles
qu'elles soient profitables selon l'objectif
général. Peu
importe à quel point une entreprise
particulière est viable en soi ou pourrait l'être
par des
investissements dans sa capacité productive, l'aspect
particulier peut très bien être sacrifié
à
l'aspect général, qui est guidé par son
objectif
et son rêve de monopole de conquérir le monde en
détruisant ses compétiteurs. Aujourd'hui, avec
l'objectif
centré sur le capital, l'édification de la nation
s'est transformée en son contraire, en destruction
nationale
qui,
dans un pays comme le Canada, se manifeste par la destruction de
la
base
manufacturière.
Prises
séparément, des entreprises comme Falconbridge et
son
site métallurgique de Kidd Creek, Eurocan, Inco, Stelco et
plusieurs autres sont profitables ou, pour être plus
précis, viables pour leurs régions et
l'économie
socialisée. Le problème est qu'elles sont
coincées
dans une opération mondiale qui considère chaque
aspect
particulier
uniquement du point de vue étroit de ce qui est
nécessaire à l'aspect général et
à
sa soif insatiable pour le profit le plus élevé,
dans le
moins de temps possible, afin d'éliminer les concurrents
et de
bâtir un empire mondial.
Les travailleurs du secteur manufacturier doivent
comprendre que la Chine, l'Inde et d'autres pays en voie de
développement ne sont pas le problème même si
les
monopoles et leurs alliés voudraient bien nous les faire
haïr. Le passage de la Chine, de l'Inde et, il faut
l'espérer, de l'Afrique toute entière, de la petite
production à la grande
production industrielle, est un grand progrès pour toute
l'humanité. Leur existence et leur développement ne
sont
pas un problème pour nous ; le problème est le
contrôle de notre économie par les monopoles
internationaux qui nous empêchent de bâtir notre
propre
économie indépendante qui subvient à ses
besoins
sur la base du succès des
nombreuses entreprises particulières qui forment la base
économique du Canada. L'édification nationale ici
et
maintenant débute par la restriction du droit de monopole
et la
lutte pour garantir le succès des entreprises
particulières du Canada sur la base d'un nouvel objectif
centré sur l'être humain.
L'objectif moderne de l'aspect particulier
Il faut donner à l'entreprise
particulière
un objectif centré sur l'être humain si l'on veut
renforcer l'économie socialisée afin d'assurer le
bien-être des travailleurs, de leurs régions et de
la
nation. L'objectif moderne de l'entreprise particulière
est en
conflit avec l'objectif désuet des
monopoles. L'objectif des monopoles est trop étroitement
concentré sur le rendement sur l'investissement, sans
égard aux conséquences pour les environnements
naturels
et sociaux. Leurs tentacules à l'échelle mondiale,
leur
influence et leur pouvoir sur la direction de secteurs entiers et
d'entreprises innombrables et leur obsession pour le plus haut
rendement ont fait des monopoles des forces de plus en plus
destructrices.
L'aspect général et son droit de
monopole
bloquent l'objectif centré sur l'être humain de
l'aspect
particulier, soit celui de servir une économie
socialisée
qui
subvienne à ses besoins et élève le
bien-être de la population. S'il veut survivre, l'aspect
particulier doit combattre et restreindre l'aspect
général. L'aspect particulier a besoin pour fleurir
de la
mobilisation politique de masse et de la participation consciente
des
travailleurs aux affaires politiques pour que le pouvoir des
institutions politiques du pays assure un combat à armes
égales contre l'aspect général, les
monopoles
internationaux.
Ceux qui sous-estiment le pouvoir de la politique
et
refusent d'y participer activement, sauf peut-être pour
voter
pour le moindre mal, devraient réfléchir à
l'histoire de l'offensive antisociale des vingt dernières
années. Ils gagneraient à examiner à quel
point
les gouvernements ont facilité le droit de monopole au
détriment du droit public et
l'annexion du Canada dans l'empire américain. Les
monopoles ont
exigé que les lois changent afin de miner les entreprises
particulières comme on l'a vu avec les accords de
libre-échange, le Partenariat pour la
sécurité et la prospérité,
l'élimination de l'Agence d'examen de l'investissement
étranger et son remplacement
par la Loi sur Investissement Canada. L'offensive
antisociale, surtout depuis l'époque du premier ministre
Mulroney à Ottawa et du premier ministre Rae en Ontario,
nous
montre que nous devons participer à la politique pour
exercer
nos droits souverains, défendre les droits de tous et
restreindre le droit de monopole.
Il n'y a pas en ce moment dans les institutions
politiques du Canada de politiciens ouvriers qui soutiennent
l'objectif
moderne de l'entreprise particulière. Il n'y a pas encore
d'opposition officielle ouvrière à
l'intérieur ou
à l'extérieur de nos institutions politiques. Cette
absence a permis aux monopoles, à leurs politiciens et
à
leur ligne
néolibérale de faire la pluie et le beau temps et
de
définir l'objectif de l'économie socialisée
selon
leur propre objectif étroit, qui est de faire le plus de
profits
dans le moins de temps possible afin de bâtir leurs empires
au
détriment de l'objectif moderne de l'entreprise
particulière. Il n'y a pas en ce moment de politiciens
ouvriers
au parlement
fédéral, à l'Assemblée nationale ou
dans
les parlements provinciaux qui prennent position pour
l'entreprise
particulière contre l'entité globale. Il n'y a pas
de
politiciens ouvriers en position d'autorité qui demandent
que
les
monopoles soient restreints afin de permettre aux entreprises,
aux
économies et aux régions particulières du
Canada
de vivre et de
se développer. Il faut s'attaquer au problème du
manque
de politiciens ouvriers et d'une opposition ouvrière
officielle
à l'intérieur ou à l'extérieur des
institutions politiques.
Il n'y a pas si longtemps, le Canada
possédait
des entreprises publiques nationales dans plusieurs secteurs qui
servaient l'économie et les besoins particuliers du
Canada. Les
Canadiens avaient leur compagnie aérienne (Air Canada),
leurs
compagnies de chemins de fer (Canadien National, BC Rail), leur
producteur et distributeur de pétrole et de
gaz (Pétro-Canada et d'autres), leur compagnie de
développement de l'uranium et même plusieurs
entreprises
publiques de la sidérurgie. Ces entreprises ont toutes
été privatisées en faveur du droit de
monopole, en
faveur des demandes générales des monopoles au
détriment des besoins particuliers. Les quelques
entreprises
publiques qui subsistent,
comme les producteurs et distributeurs
d'hydroélectricité, sont publiques de nom seulement
parce
qu'elles se sont soumises aux réclamations des
détenteurs
de la dette et se consument dans des paiements sans fin
d'intérêts à l'oligarchie financière,
tout
comme c'est le cas des gouvernements à tous niveaux et
leur
soi-disant dette publique.
La mainmise néolibérale sur la
pensée politique et les médias de masse est telle
que le
concept de nationalisation comme instrument d'édification
nationale a été banni. On l'a remplacé par
des
expressions comme « des monopoles trop gros pour
tomber », ce qui conduit à des sauvetages
à
même les deniers publics pour sauver leurs
empires privés, et des concepts obséquieux tels que
« des concessions nécessaires pour que notre
monopole
soit compétitif sur les marchés
mondiaux ». La
nationalisation comme concept progressiste au service du bien
public et
de l'édification nationale a été
tournée en
son contraire et il faut la rescaper et la redéfinir. Elle
est
devenue
un concept pour payer les riches afin de servir l'objectif
général des monopoles contre le peuple, les
régions, les entreprises et projets particuliers et contre
un
objectif moderne. Aux États-Unis, avec les sauvetages des
grandes institutions financières sous le Programme de
secours
des avoirs en difficulté du président Obama, ce
concept a
été appelé
par dérision « la nationalisation des pertes et
la
privatisation des profits ».
Le concept d'une entité particulière
servant les besoins généraux des monopoles mondiaux
a
atteint des proportions absurdes où des communautés
entières sont sacrifiées, des maisons sont saisies
et des
millions de gens perdent leur emploi, où le trésor
public
est pillé et où des guerres agressives de rapine
sont
organisées pour sauver les
monopoles et leur système échoué.
La situation est si grave qu'un changement de
propriétaires, comme on en a vu à Stelco, Inco et
Xstrata,
se fait à coups de milliards de dollars, qui changent de
mains
à l'intérieur d'un petit groupe d'oligarques
financiers,
et tout ce
qui revient en propre aux familles, c'est le fardeau d'une dette
énorme. L'entité particulière est
forcée de
servir
les propriétaires mondiaux du capital et de la dette, peu
importe
qui et où ils sont.
Les politiciens ouvriers doivent contribuer
à la
naissance du nouveau
Les politiciens
ouvriers
doivent remettre des concepts progressistes dans le lexique
politique
et surtout dans nos institutions politiques. Il n'y a rien de mal
bien
au contraire à nationaliser les profits pour le bien
public. Il
n'y a rien de mal non plus à nationaliser
les installations particulières de production du Canada
pour
renforcer l'économie socialisée afin qu'elle
subvienne
à ses besoins et soit immunisée contre le cycle
d'affaires, et afin qu'elle serve le bien-être des
travailleurs,
de
leurs régions et de la nation. Il n'y a rien de mal bien
au
contraire à établir des entreprises
financières
publiques et coopératives
qui ne fonctionnent pas sur la base du profit afin de servir les
besoins en services bancaires, en prêts, en investissements
et en
assurances des gens et de leurs entreprises.
Il n'y a rien de bon par contre à rester
hors de
la mêlée et à se plaindre de la politique,
des
politiciens corrompus et des abus des monopoles tout en refusant
de
s'unir avec les travailleurs et les couches intermédiaires
pour
faire élire les politiciens ouvriers. Il faut s'organiser
en
opposition ouvrière officielle qui tient tête au
droit de
monopole et
appuie l'entité particulière contre l'assaut
général des monopoles.
Les travailleurs et leurs alliés doivent
s'activer et participer consciemment en tant que politiciens
ouvriers
et organiser l'opposition ouvrière officielle. C'est en
participant consciemment à la politique que les
travailleurs
vont apprendre comment faire toutes ces choses qui sont
nécessaires à l'édification d'une nation
moderne
prospère. Ils vont
apprendre comment résoudre cette contradiction entre leurs
besoins particuliers de même qu'entre ceux de leurs
régions et
des entreprises et l'objectif général des
opérations des monopoles. Les Canadiens tiennent à
ce
qu'ils ont bâti et à ce qu'ils sont capables de
bâtir. En s'unissant et en luttant pour résoudre la
contradiction entre le général et le
particulier, telle qu'elle se manifeste en ce moment, ils vont
créer par leurs propres efforts conscients le nouveau
contenu et
les nouvelles formes économiques et politiques qui
défendent l'intérêt qu'ils ont dans ce qu'ils
ont
bâti, et ils vont créer un nouveau contenu
général en
harmonie avec le particulier. Ils vont donner naissance à
un
Canada populaire.
Luttons pour les droits de l'entité
particulière à Kidd Creek, Inco, Stelco, Eurocan et
partout ailleurs !
Unis tous ensemble dans une opposition
ouvrière,
nous pouvons restreindre le droit de monopole et construire un
avenir
brillant dans un Canada populaire !
Élisons des politiciens ouvriers au
parlement
fédéral, à l'Assemblée nationale et
aux
parlements provinciaux !
Une nouvelle forme de changement
de régime, made in USA
- Eva Golinger, Postcards from the
Revolution, le 14 février 2010 -
En 1983 est née la stratégie de
renverser
des gouvernements qui dérangent qu'on appelle pourtant
« promotion de la démocratie ».
Grâce à la création d'une
série de « fondations »
quasi-privées, telles l'Institut Albert Einstein (AEI), la
National Endowment for Democracy (NED), l'International
Republican
Institute (IRI), le National Democratic Institute (NDI), Freedom
House
et plus tard, International Center on Nonviolent Conflict (ICNC),
Washington a
commencé à acheminer le financement et l'aide
stratégique aux partis politiques et groupes à
l'étranger qui favorisaient l'ordre du jour des
États-Unis dans des pays aux gouvernements
insubordonnés.
Derrière ces
« fondations »
et « instituts » se trouve l'agence des
États-Unis pour le développement international
(USAID),
la branche financière du Département d'État.
Aujourd'hui, USAID est devenu une partie essentielle de l'axe de
la
sécurité, du renseignement et de la défense
à Washington. En 2009, l'Interagency
Counterinsurgency Initiative (l'initiative inter-agences
contre-insurrectionnelle) est devenue la doctrine officielle aux
États-Unis. Maintenant, dans le cadre des
opérations
anti-insurrectionnelles, USAID est le principal organisme
défendant les intérêts économiques et
stratégiques des États-Unis dans le monde. Ses
départements dévoués aux initiatives
de transition, de reconstruction, de gestion des conflits, de
développement économique, de gouvernance et la
démocratie sont les principaux récipiendaires des
millions de dollars acheminés de Washington vers des
partis
politiques, ONG, organisations étudiantes et mouvements
qui
promouvoient les intérêts des États-Unis dans
le
monde entier.
Partout où un coup d'État, une révolution
colorée ou un changement de régime favorable aux
intérêts américains se produit, USAID et
l'afflux
de dollars sont là.
Comment fonctionne une révolution
colorée ?
La recette est toujours la même. Sous le
couvert
d'un nouveau visage, des mouvements étudiants et de jeunes
ouvrent la voie et incitent d'autres à se joindre comme si
c'était la mode, le truc « cool »
à
faire. Il y a toujours un logo, une couleur, une stratégie
de
marketing. En Serbie, le mouvement Otpor, qui a conduit au
renversement
de Slobodan Milosevic, est descendu dans la rue avec des
t-shirts, des
affiches et des drapeaux vantant un poing en noir et blanc,
symbole de
leur résistance. En Ukraine, le logo est resté le
même, mais la couleur a changé pour l'orange. En
Géorgie, c'était un poing rose, et
au Venezuela, au lieu du poing fermé, ce sont des mains
ouvertes, en noir et blanc, pour ajouter un peu de
variété.
Les révolutions colorées se
produisent
toujours dans une nation avec des ressources naturelles
stratégiques : gaz naturel, pétrole, bases
militaires et intérêts géopolitiques. Et
elles ont
aussi toujours lieu dans des pays avec des penchants socialistes,
des
gouvernements anti-impérialistes. Les mouvements
encouragés par les agences
américaines basées dans ces pays sont
généralement anti-communistes, anti-socialistes,
pro-capitalistes et pro-impérialistes.
Les manifestations et actions de
déstabilisation
sont toujours prévues autour de campagne et de processus
électoraux, pour attiser les tensions et les questions de
fraude
potentielle, ainsi que pour discréditer les
élections
dans le cas d'une défaite de l'opposition, ce qui est
généralement le cas. Les mêmes agences sont
toujours présentes pour
financer, former et conseiller : USAID, NED, IRI, NDI,
Freedom
House, AEI et ICNC. Les deux dernières se targuent de la
formation d'experts et l'habilitation de mouvements de jeunes
pour
encourager le changement « non
violent ».
La stratégie vise à affaiblir et
désorganiser les piliers du pouvoir d'État en
neutralisant les forces de sécurité et en
créant
une sensation de chaos et d'instabilité. Le colonel Robert
Helvey, un des fondateurs de cette stratégie et un
directeur
à l'AEI, a expliqué que l'objectif n'est pas de
détruire les forces armées et la police, mais
plutôt de les
« convertir » – les convaincre de
quitter le
gouvernement actuel et à « leur faire
comprendre
qu'il y a une place pour eux dans le futur
gouvernement ».
Les jeunes sont utilisés pour tester et affaiblir les
forces de
sécurité et de rendre plus difficile pour elles de
s'engager dans la répression lors des manifestations
publiques.
Srdja Popovic, fondateur du mouvement Otpor, a
révélé que Helvey leur enseignait
« ...
comment sélectionner des personnes dans le système,
comme
des policiers, et leur envoyer le message que nous sommes tous
victimes, eux et nous, car ce n'est pas le métier d'un
agent de
police d'arrêter, par exemple, un manifestant
âgé de
13 ans
.... »
C'est une stratégie bien planifiée
dirigée vers les forces de sécurité, les
fonctionnaires et le public en général, avec une
composante de guerre psychologique et une présence dans la
rue
qui donnent l'impression d'une nation à la veille d'une
insurrection populaire.
Le Venezuela
En 2003, l'AEI a atterrie au Venezuela. Le colonel
Helvey a lui-même donné des cours intensifs de 9
jours
à l'opposition sur la façon de
« rétablir la démocratie »
dans le
pays. Selon le rapport annuel de l'AEI, les partis politiques de
l'opposition, des ONG, des militants et des syndicats ont
participé à
l'atelier sur l'apprentissage des techniques sur la façon
de
« renverser un dictateur ». Ce fut
l'année
après l'échec du coup d'État - dirigé
par
ces mêmes groupes - contre le président Chavez. Ce
qui est
arrivé juste après l'intervention de l'AEI a
été une année de violence de rues, de
tentatives
de
déstabilisation constante et un référendum
pour révoquer Chavez. L'opposition a perdu à
40 %
contre 60 %, mais a crié à la fraude. Ses
revendications sont demeurées lettres mortes. Des
centaines
d'observateurs internationaux, dont le Centre Carter et l'OEA,
ont
certifié la transparence, la légitimité et
la
rectitude du processus.
En mars 2005, l'opposition
vénézuélienne et AEI ont à nouveau
uni
leurs forces, mais cette fois les vieux partis politiques et les
dirigeants ont été remplacés par un groupe
restreint d'étudiants et de jeunes
Vénézuéliens. Deux anciens dirigeants de
OTPOR
venus de Belgrade, Slobodan Dinovic et Ivan Marovic, sont venus
former
des étudiants du
Venezuela sur la façon de construire un mouvement visant
à renverser leur président. Simultanément,
le
financement de l'USAID et NED à des groupes au Venezuela
est
monté en flèche pour atteindre environ 9
millions $US. Freedom House est venu pour la première
fois
s'installer au Venezuela en travaillant main dans la main avec
l'USAID et la NED pour aider à consolider l'opposition et
la
préparer aux élections présidentielles de
2006.
L'ICNC, dirigé par l'ancien président de Freedom
House,
Peter Ackerman, a également commencé à
former le
mouvement d'opposition de jeunes, offrant des cours intensifs et
séminaires en techniques de changement de
régime.
Cette année-là, les étudiants
nouvellement formés ont lancé leur mouvement.
L'objectif
était d'entraver le processus électoral et de
créer un scénario de fraude, mais ils ont
échoué. Chavez a gagné les élections
avec
64 % des voix, une victoire écrasante. En 2007, le
mouvement a été relancé en réaction
à la décision du gouvernement de
ne pas renouveler le permis de radiodiffusion d'une station de
télévision privée, RCTV, une voix de
l'opposition.
Les étudiants sont descendus dans les rues avec leur sigle
à la main et avec l'aide des grands médias ont
attiré l'attention internationale.
En octobre 2007, plusieurs ont été
sélectionnés par les agences américaines et
envoyés pour être de nouveau formés à
Belgrade. Le leader étudiant Yon Goicochea a reçu
500
000 $US du centre de réflexion basé à
Washington, le Cato Institute, pour créer un centre de
formation
pour les jeunes de l'opposition au Venezuela.
Aujourd'hui, ces mêmes étudiants sont
les
visages des partis politiques d'opposition, ce qui
témoigne non
seulement de leur lien évident avec la politique du
passé, mais aussi de la duperie de leur propre mouvement.
Les
révolutions de couleur en Géorgie et en Ukraine
sont en
train de pâlir. Les citoyens de ces nations ne sont pas
attirés par
ceux qui ont pris le pouvoir grâce à un mouvement
apparemment « autonomiste » et ont
commencé à voir qu'ils ont été
bernés.
Les révolutions de couleur ne sont rien de
plus
que le rouge, blanc et bleu des agences américaines, afin
de
trouver des façons nouvelles et novatrices de tenter
d'imposer
l'ordre du jour de l'Empire.
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