Le 29 février était le cinquième
anniversaire du coup d'État en Haïti et cette année
les organisations membres du Réseau d'action Canada-Haïti
et d'autres tiennent des assemblées publiques et une
tournée pan-canadienne du journaliste et cinéaste Kevin
Pina, avec le visionnement de son plus récent film Haiti :
"We Must Kill the
Bandits". Le film porte sur les lendemains du coup d'État
de 2004 et montre que le Canada et les autres « amis
d'Haïti » dans la communauté internationale ont
chassé Aristide du pouvoir « pour détruire par
la violence le mouvement du peuple haïtien pour le
changement ». Selon Kevin Pina, « l'histoire,
l'ampleur et la trajectoire du mouvement populaire des pauvres en
Haïti, connu sous le nom de Lavalas », ne sont rien de
moins que l'expression de l'« esprit des peuples des
Caraïbes et de l'Amérique latine qui veulent être
maîtres de leur destin. Les efforts pour détruire le parti
Lavalas, menés d'abord par le gouvernement de Paul
Martin et continués par celui de Stephen Harper, ne sont pas une
intervention désintéressée. Ils
représentent une forme brute d'intervention pour changer le
paysage politique d'un autre pays par le meurtre, les faux
emprisonnements et l'exil forcé. »
Le film a été visionné à
Montréal le 18 février. Pour les autres visionnements et
événements entourant l'anniversaire du coup d'État
au Canada, cliquer ici.
Troupes d'occupation étrangère, hors
d'Haïti!
Liberté et justice pour Haïti!
- Réseau d'action
Canada-Haïti, le 24 janvier 2009 -
Déclaration à
l'occasion du
cinquième anniversaire
du renversement du gouvernement
élu en Haïti
En février cette année, le peuple
haïtien commémore le cinquième anniversaire d'un
événement marquant dans sa longue et fière
histoire. Mais ce ne sera pas une célébration. Ce sera
plutôt l'occasion de vives protestations pour condamner le
renversement du gouvernement élu du président
Jean-Bertrand Aristide le 29 février 2004. Ce sera
l'occasion de condamner les décennies de domination
étrangère qui ont amené le pays à la ruine,
une situation qui s'est aggravée depuis 2004.
Le coup d'État illégal de 2004 a eu un
impact extrêmement négatif sur le tissu social
d'Haïti : rupture des services gouvernementaux, y compris
l'éducation et la santé ; augmentation de la
pauvreté ; déclin de la production agricole ;
augmentation de la violence des gangs favorables au coup, des forces
militaires
étrangères et de la Police nationale d'Haïti ;
augmentation de l'émigration d'Haïtiens instruits ; et
accroissement des tensions au sein des familles à cause de tout
ce qui précède.
L'économie affaiblie d'Haïti a de plus subi
les contre-coups d'ouragans qui ont frappé l'île en
succession rapide l'été dernier. Des centaines de
personnes sont mortes et la production agricole a été
lourdement endommagée. Les Gonaïves, quatrième plus
grande ville du pays, gît toujours sous un mètre de boue
séchée et durcie.
Les gouvernements étrangers se sont
engagés à contribuer une centaine de millions de dollars
en secours après les tempêtes. Presque rien n'a
été reçu. C'est dans la suite des choses :
depuis cinq ans l'ONU et les pays participants dépensent des
centaines de millions de dollars chaque année pour soutenir leur
mission militaire de 9 000
personnes mais presque rien pour le développement social et
économique.
Le Canada a soutenu le renversement du gouvernement du
président Aristide et des milliers d'autres élus en 2004.
Des soldats des États-Unis, de la France et du Canada se sont
adjoints des groupes de droite haïtiens pour consolider cet acte
illégal. Les trois grandes puissances ont reçu le feu
vert du Conseil de sécurité de l'ONU. Ils ont
installé
un régime de violation des droits humains de 2004 à 2006
qui a mené le pays à la ruine.
Aujourd'hui, les 9 000 policiers et soldats
étrangers, provenant des trois grandes puissances
ci-mentionnées, contrôlent le pays avec l'approbation du
Conseil de sécurité de l'ONU. Ces trois puissances jouent
un rôle prépondérant dans le financement du
gouvernement haïtien et ont donc une influence importante sur ses
précises de décisions
politiques.
Le gouvernement canadien et son Agence canadienne de
développement international disent dépenser 110
millions $ par année pour venir en aide à
Haïti. Mais très peu de cet argent se rend aux simples
Haïtiens. L'argent sert en majeure partie à soutenir les
institutions de la domination étrangère, y compris les
ONG et les agences de
propagande qui ont soutenu le coup d'État de 2004 ou qui ont
maintenu un silence complice durant les années qui ont suivi.
Les persécutions politiques qui remontent au coup
d'État de 2004 se poursuivent. Elles comprennent notamment :
* Ronald Dauphin, toujours emprisonné
après cinq ans.
* Le leader du mouvement pour les droits politiques
Lovinsky Pierre-Antoine qu'on a « disparu » le 12
août 2007 et dont on est toujours sans nouvelles. Aussi
incroyable que cela puisse paraître, son cas n'est pas
mentionné dans le rapport de 2007 du Groupe de travail de l'ONU
sur les disparitions forcées ou involontaires.
La doctrine de « la responsabilité de
protéger » fut un des piliers idéologiques du
renversement de 2004. Aujourd'hui, elle sert de plus en plus à
justifier l'intervention militaire contre beaucoup de pays parmi les
plus pauvres de la terre : du Venezuela à Cuba, du Soudan
au Zimbabwe. Les leçons d'Haïti ont donc cette valeur
additionnelle pour les peuples du monde.
Les Haïtiens luttent pour reconquérir la
souveraineté de leur pays. Le mois dernier, le 16
décembre, des dizaines de milliers d'Haïtiens ont
marché dans les rues de Port-au-Prince et ailleurs au pays pour
réaffirmer leur opposition à l'occupation
étrangère.
Le Réseau d'action Canada-Haïti tiendra des
activités publiques dans au moins sept villes canadiennes pour
commémorer le coup d'État de 2004 en Haïti, avec
conférenciers et visionnement de films. Vers la fin mars, nous
parrainons une délégation de syndicalistes qui ira passer
une semaine en Haïti. Nous continuons d'aider à l'envoi de
fournitures médicales aux intervenants de la santé. Nous
vous invitons, vous et votre organisation, à vous joindre
à nous lors de ces événements, à les
co-parrainer. Participez à nos projets. Nous encourageons les
médias locaux et nationaux à se joindre à nous
dans l'examen de la situation en Haïti aujourd'hui.
NOUS DEMANDONS :
* Des réparations pour le peuple haïtien
pour tous les dommages causés par l'occupation
étrangère au cours des cinq dernières
années.
* Une enquête sur les assauts des forces
militaires de l'ONU à Cité Soleil le 6 juillet 2005 et le
22 décembre 2006. L'ONU est accusée par les
résidants de la ville de « massacres » qui
ont coûté la vie à des dizaines de personnes. Pas
une seule organisation internationale de défense des droits
humains n'a jusqu'à présent entrepris
d'enquêter sérieusement les allégations de la
communauté.
* La libération de tous les prisonniers
politiques, dont Ronald Dauphin. Qu'on mette fin à l'effroyable
surpeuplement des prisons en Haïti.
* Que le Groupe de travail de l'ONU sur les disparitions
forcées ou involontaires mène une enquête
indépendante sur la disparition de Lovinsky Pierre-Antoine.
* Une enquête indépendante sur le
rôle du Canada dans le renversement du gouvernement élu
d'Haïti en 2004. L'enquête doit rendre publics tous les
documents relatifs à la réunion de
l'« Initiative d'Ottawa sur Haïti » tenue
sur les abords du lac Meech, au Québec, les 31 janvier et 1er
février 2003, où furent conçus les plans en
vue de renverser le gouvernement haïtien. Elle doit faire un
examen complet des programmes d'aide du Canada en Haïti, y compris
la participation prépondérante au système
judiciaire toujours dysfonctionnel et au service de police nationale
d'Haïti.
Pour communiquer avec le Réseau d'action
Canada-Haïti et ses chapitres :
Roger Annis, Vancouver 778 858 5179
Chris Semrick, Nanaimo 250 616 7009
Regan Boychuk, Calgary 403-479-8637
Macho Philipovich, Wpg 204 783 2571
Niraj Joshi, Toronto 416 731 2325
Stuart Neatby, Ottawa 613 293 9480
Nik Barry Shaw, Montréal 514 225 5984
Tracy Glynn, Frédéricton 506 458 8747
L'occupation étrangère accroît les
souffrances
- Roger Annis*, Green Left Weekly, le 13
février 2009 -
Il y a cinq ans, le 29 février 2004, le
président élu d'Haïti, le populaire Jean-Bertrand
Aristide, était renversé par une rébellion
paramilitaire de droite avec le soutien matériel et politique
indispensable des États-Unis, de la France, du Canada et de sa
voisine la République dominicaine.
Des dizaines, voir des centaines, de milliers
d'Haïtiens vont sans doute commémorer cet
événement à la fin du mois avec des expressions de
colère dirigées contre l'occupant étranger qui
s'est emparé du contrôle de leur pays et l'a mené
à la ruine.
L'organisme du Conseil de sécurité de
l'ONU connu sous l'acronyme MUNISTAH joue un rôle dominant dans
les affaires du pays depuis 2004. C'est la seule mission
politique/militaire de l'histoire de l'ONU à intervenir dans un
pays membre sans l'assentiment de son gouvernement ou des forces
politiques majeures du pays.
La MUNISTAH comprend un personnel militaire, policier et
administratif de 10 000 personnes. Elle dépense environ 600
millions $US par année, le double du budget annuel du
gouvernement national d'Haïti.
Le Brésil a joué le rôle dirigeant
pour ce qui est de l'aspect militaire de l'opération.
Le 16 décembre dernier, des dizaines de milliers
d'Haïtiens ont manifesté dans tout le pays pour protester
contre la brutalité des patrouilles policières et
militaires de la MUNISTAH. Ils ont condamné la mission pour son
refus d'utiliser ses ressources pour combattre l'écrasante
pauvreté dans ce pays.
Un pays en ruine
La situation en Haïti s'est aggravée
à tous les niveaux depuis 2004. La pauvreté et la faim
sont à la hausse. La production agricole est faible et a subi
les contre-coups de quatre ouragans de suite l'été
dernier.
La malnutrition est répandue et des poches de
famines sont apparues après les tempêtes. On estime que le
taux de chômage est de 80 %.
La moitié des enfants d'Haïti ne vont pas
à l'école. La moitié de ses neuf millions
d'habitants n'ont pas accès à des soins médicaux.
À ce chapitre, la situation serait bien pire encore si ce
n'était des réseaux de cliniques administrés par
le gouvernement cubain, Zanmi Lasanté (fondé par le
docteur Paul Farmer et son projet Partenaires en Santé)
et Médecins sans frontières.
Le peuple haïtien est à bout de patience et
veut que la mission cesse. Les manifestations de mécontentement
grandissent.
La visite du président René Préval
à Washington au début de février a
été l'occasion d'une autre expression de la colère
populaire. Il a rencontré la secrétaire d'État
Hillary Clinton. Il fut le premier chef étranger à le
faire. Il a demandé à son gouvernement et aux
institutions financières internationales une aide
immédiate de 100 millions $
pour Haïti.
« La stabilité politique a
été rétablie, a-t-il dit, mais ce qu'il faut c'est
créer des emplois. »
Préval a également demandé que
cesse la pratique suivant laquelle toute l'aide monétaire des
États-Unis à Haïti passe par des organisations non
gouvernementales (ONG). Elle devrait plutôt aller directement au
gouvernement souverain, qui selon René Préval peut faire
un meilleur travail dans la plupart des cas.
Nous assistons à une situation explosive en
Haïti, non seulement parce que tant d'argent des ONG est
gaspillé en salaires étrangers et en bureaucratie mais
aussi parce que les grandes puissances se servent des ONG comme d'une
arme contre la souveraineté haïtienne.
La plupart des grandes ONG internationales qui se
trouvent en Haïti ont ou bien soutenu le renversement d'Aristide
en 2004, ou bien été complices par leur silence.
Les organisations des droits de l'homme comme Amnistie
international et le Human Rights Watch basé à Washington
ont pour la plupart gardé le silence devant les violations des
droits humains du régime mis en place par les puissances
étrangères entre 2004 et 2006, et ont une part de
responsabilité dans l'emprisonnement, l'exil ou le meurtre
de milliers de sympathisants d'Aristide.
Les affrontements politiques grandissent
De récents événements montrent que
la « stabilité politique » n'a pas
été rétablie depuis l'élection de
René Préval en février 2006.
Au début de février, le Conseil
électoral provisoire chargé de surveiller le
déroulement des élections au pays a annoncé qu'il
avait refusé d'inscrire tous les 17 candidats qui voulaient se
présenter pour Fanmi Lavalas à l'élection
sénatoriale du 19 avril prochain. Il s'agit du parti
fondé par Aristide et ses collègues en 1996. Douze des 30
sièges du
Sénat doivent être soumis à une élection.
Le Conseil a cité des inexactitudes dans les
formulaires de mise en candidatures de ces 17 candidats. Après
avoir rendu sa décision publique, le Conseil a quitté ses
bureaux et barré les portes par crainte de la colère que
cela allait provoquer.
À cause de divisions au sein du parti Lavalas,
celui-ci présente deux listes de candidats à
l'élection.
Un retour d'Aristide ?
Le Fanmi Lavalas s'était vu interdire de
participer à l'élection de 2006 dans le contexte de la
vague de répression politique du régime en place entre
2004 et 2006.
Les conditions se sont améliorées quelque
peu quelques mois plus tard, avec la tenue d'une élection
parlementaire imparfaite, mais la répression avait beaucoup
affaibli la capacité du parti à profiter des ouvertures
politiques qui suivirent l'élection de René Préval.
Des voix s'élèvent dans les milieux
populaires en faveur d'un retour du président chassé par
la force, ce qui veut également dire un retour des
réformes progressistes que son gouvernement avait
instituées et tenté d'instituer.
Aristide vit en exil en Afrique du Sud. En Haïti et
parmi les deux millions d'Haïtiens vivant à
l'étranger, on se demande quand il pourra retourner chez lui.
Sa sécurité serait vulnérable. Les
puissances étrangères feraient sans doute tout en leur
pouvoir pour bloquer son retour, parce qu'Aristide serait sans doute
accueilli par de grandes manifestations de joie, ce qui ferait mentir
les prétentions qu'il était un chef impopulaire dont le
« retrait » en 2004 avait été bien
accueilli par la
majorité.
Un retour d'Aristide créerait des attentes parmi
la population qui seraient difficiles à satisfaire, vue
l'hostilité des puissances étrangères et le fait
qu'elles ont la main sur les cordons de la bourse du gouvernement et de
l'État.
Forum de Boston
Un forum public à Boston le 27 janvier a permis
de faire ressortir que le non-respect de la souveraineté
d'Haïti vient, selon les participants, de ce que le pays est
pauvre et sous-développé.
Un des conférenciers, Brian Concannon, de
l'Institut for Justice and Democracy in Haiti (IJDH), basé en
Orégon, a expliqué en entrevue qu'il est difficile pour
les grandes puissances d'aider à l'amélioration du
système judiciaire d'Haïti à cause de leur appui au
coup d'État de 2004 et de la vague de persécution
politique qui a suivi.
Elles n'ont aucune crédibilité
auprès des Haïtiens lorsqu'elle font des remontrances aux
juges et aux officiers de police d'Haïti à propos du
respect des lois et des droits humains.
L'IJDH travaille en partenariat avec le plus important
office des droits humains en Haïti, le Bureau des avocats
internationaux.
Concannon espère que la nouvelle administration
à Washington mettre fin à la pratique flagrante
d'intervention qui a mené au coup d'État de 2004.
Mais il ajoute que des changements plus en profondeur
sont nécessaires. « Les États-Unis en
particulier doivent mettre fin à la longue et triste histoire
d'ingérence dans les affaires politiques d'Haïti. C'est le
point de départ pour un changement auquel nous pourrons croire
en Haïti, le respect de la souveraineté du pays et des
choix
politiques de son peuple. »
Paul Farmer, auteur de The Uses of Haiti et
fondateur du groupe renommé Partenaires en Santé, a dit
à la réunion de Boston : « Des dix pays
dans lesquels j'ai travaillé, c'est en Haïti que les
politiques de privatisation et de détournement de l'aide et des
fonds de charité vers des agences privées plutôt
que publiques
sont le plus poussées à l'extrême. »
« Au cours des huit dernières
années aux États-Unis, par exemple, la grande
majorité de l'aide à Haïti est passée par le
secteur privé — ONG, groupes religieux, etc. Très peu est
allé aux agences du secteur public.
« Bien entendu, il est difficile de savoir ce
que les gouvernements haïtiens feront [si le financement
étranger leur était remis directement] parce qu'ils
doivent constamment se soucier de la possibilité d'être
renversés par un coup d'État violent. »
Le partenaire de Partenaires en Santé en
Haïti, Zanmi Lasanté, possède un réseau de
cliniques médicales qui atteint un million de personnes, jusque
dans les régions les plus éloignées.
L'acteur Matt Damon a pris la parole à la
réunion pour parler de sa visite en Haïti en septembre
2008, après que le pays ait été frappé par
les ouragans. Il avait été invité par la vedette
internationale de la musique originaire d'Haïti Wyclef Jean
à faire une tournée des régions ravagées.
Il a qualifié la pauvreté qu'il a vue de
« presque indescriptible. Une pauvreté extrême,
des gens qui vivent avec seulement 1,25 $ par jour ou moins, des
catastrophes naturelles, des ouragans, en plus. Aucun être humain
ne devrait être obligé de vivre de cette
façon. »
Damon a dit qu'Haïti a besoin d'« un
plan Marshall », en référence à la
reconstruction massive en Europe après la Deuxième Guerre
mondiale.
* Roger Annis est allé en Haïti en
2007
comme partie d'une délégation d'enquête sur les
droits humains. Il est le coordonnateur du Réseau d'action
Canada-Haïti et son affilié à Vancouver, le Haiti
Solidarity BC. Le forum du 27 janvier à Boston peut être
visionné sur le site web de Partenaires en Santé.
Les leçons d'Haïti
- Yves Engler*, le 27 février 2009
-
Haïti peut vous en apprendre beaucoup sur la dure
réalité des affaires sociales.
Ce qui est sans doute le plus grand exemple de
libération de l'histoire de l'humanité est sorti des
griffes de l'économie de plantation dans sa forme la plus
barbare.
La Révolution haïtienne de 1791-1804 fut
à la fois un lutte contre l'esclavage, le colonialisme et la
suprématie blanche. Infligeant la défaite aux empires
français, britannique et espagnol, elle mena à la
libération de tous sans égard à la couleur de la
peau, des décennies avant que cette idée ne trouve
preneur en Europe ou en Amérique du
Nord.
Malheureusement, l'histoire d'Haïti démontre
aussi avec quelle fluidité l'Europe (et l'Amérique du
Nord) est passée du colonialisme formel au
néo-libéralisme. Formellement
« indépendant » pendant plus de deux
siècles, ce sont les forces extérieures qui ont longtemps
façonné les affaires de ce pays.
L'isolement, l'asphyxie économique, la
dépendance par la dette, la diplomatie de la canonnière,
l'occupation, les dictatures soutenues de l'extérieur, les
programmes d'ajustement structurel et de « promotion de la
démocratie », Haïti a connu la manipulation
politique étrangère sous ses différentes formes.
Un coup d'État très canadien
Plus récemment, le gouvernement élu de
Jean-Bertrand Aristide fut déstabilisé puis
renversé le 29 février 2004 par les États-Unis, la
France et le Canada, ce qui a été suivi d'une vague de
répression politique et marqué le début de
l'occupation de l'ONU, qui continue à ce jour.
À l'approche du cinquième anniversaire du
coup d'État, il y a trois leçons importantes à
retenir de cette intervention. D'abord, la doctrine de la
« responsabilité de protéger »
parrainée par le Canada, que beaucoup veulent inscrire dans le
droit international, n'est guère plus qu'un prétexte pour
l'intervention impérialiste. Les porte-
parole du Parti libéral ont invoqué « la
responsabilité de protéger » pour couper
l'aide et envahir Haïti, et pourtant l'intervention a mené
à la ruine d'une population déjà appauvrie.
De gardiens de la paix en guerriers de classe
La deuxième leçon est que les
« gardiens de la paix » peuvent servir à
mener une guerre de classes brutale. Durant les deux années qui
ont suivi le coup d'État, les soldats de l'ONU ont
apporté un appui indéfectible et indispensable à
l'offensive violente de la police contre
les communautés pauvres et contre des manifestations pacifiques
réclamant le retour du gouvernement élu.
Les forces onusiennes ont aussi participé
directement à cette campagne de pacification politique par la
violence, avec ses nombreuses offensives
« anti-gang » dans les quartiers pauvres de
Port-au-Prince. Les plus horribles de ces assauts ont eu lieu le 6
janvier 2005 et le 22 décembre 2006 et fait ensemble 35 morts et
des dizaines
de blessés parmi la population civile de forte densité
à Cité Soleil (un bastion d'appui à Aristide).
En avril 2008, les troupes onusiennes ont
démontré encore une fois que leur objectif premier en
Haïti est de défendre le statu quo. Elles sont intervenues
dans des émeutes qui ont eu lieu face à la montée
fulgurante des prix des aliments et tué plusieurs manifestants.
(On voit l'horrible brutalité des forces de l'ONU dans le film
de Kevin Pina, Haiti : The UNtold Story, qui sera
présenté partout au Canada dans les semaines qui
viennent.)
Haïti : un laboratoire d'ONG complices
Enfin, Haïti offre un exemple de comment des ONG
aux prétentions « progressistes »,
financées par des gouvernements occidentaux, agissent comme
instrument de l'impérialisme. Parce qu'elle est une
société très vulnérable où les ONG
ont beaucoup d'influence, Haïti est
en quelque sorte un laboratoire pour les ONG. Selon certaines
estimés, c'est en Haïti que l'on trouve le plus grand
nombre de ONG de soutien au développement per capita de tous les
pays du monde et la vaste majorité des services sociaux du pays
sont administrés par des ONG haïtiennes ou
étrangères.
Leur position d'influence en Haïti offre un clair
aperçu des pires tendances des ONG financées par les
gouvernements occidentaux. Beaucoup d'ONG ont joint leur voix à
celles de l'administration Bush, d'Ottawa et d'une poignée de
groupes armés qui appelaient au renversement du président
démocratiquement élu d'Haïti en 2004. S'ils se sont
plaints à plusieurs reprises de violations des droits humains
sous le gouvernement élu, ces groupes (Développement et
paix, Droits et démocratie, Oxfam Québec, Alternatives,
etc.) ont fermé les yeux sur l'accroissement des atteintes aux
droits humains après le coup d'État et certains ont
même nié qu'elles ont eu lieu.
Un rapport publié par Alternatives (le plus grand
partisan du Forum social mondial au Québec) en janvier 2008,
avec l'aide financière du gouvernement fédéral,
donne un aperçu de l'attitude coloniale des ONG face à
Haïti : « Dans un pays comme Haïti, où
la culture démocratique n'a jamais eu prise, le concept de bien
commun,
d'élection et de représentation se limite aux
élites instruites, et en particulier à ceux qui ont
reçu une formation citoyenne au sein des mouvements
sociaux. » Selon Alternatives, les Haïtiens ne sont pas
assez malins pour savoir ce qui est bon pour eux, à moins
d'avoir été éduqués par une ONG
étrangère. (Pour un compte-rendu détaillé
du
rôle des ONGs financées par des gouvernements occidentaux
en Haïti, voir les trois derniers rapports de Press for
Conversion ou Damming the Flood de Peter Hallward.)
Quand on cherche à faire entendre raison à
ces gens, on s'aperçoit que l'information factuelle et
l'argument rationnel ont très peu d'impact sur des groupes qui
reçoivent des millions de dollars du gouvernement canadien pour
leur travail en Haïti. Il est très difficile de poursuivre
des objectifs progressistes dans un pays considéré comme
« plus haute priorité » dans les coulisses
du pouvoir à Ottawa.
Et avec l'intervention en Haïti, qui n'attire pas
autant l'attention, disons, que l'invasion de l'Irak, ces ONG subissent
moins de pression de la base pour abandonner leurs bienfaiteurs
gouvernementaux.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire au
Canada, les ONG financées par les gouvernements occidentaux font
l'objet de beaucoup de critique en Haïti. La plupart des Canadiens
aux idées progressistes les considèrent comme faisant
partie de la solution au problème de la pauvreté
mondiale, mais dans les pays où ces groupes vont
« aider », ils ne sont pas vus du même
oeil. Des voix provenant de tout l'éventail politique
d'Haïti se sont élevées contre les ONG de soutien au
développement qui contribuent à saper le gouvernements
haïtien.
Il y a quelques mois, le journal de gauche Haïti
Progrès qualifiait les ONG du pays de
« mafia » et le 5 février le
président d'Haïti, René Préval, demandait
à Washington de cesser d'acheminer l'aide par la voie des ONG.
En fin de semaine, le 28 février, des milliers
d'Haïtiens vont encore une fois manifester contre le coup
d'État et exprimer leur opposition à la
responsabilité de protéger, aux casques bleus de l'ONU et
aux ONG financées par les gouvernements occidentaux.
* Yves Engler est l'auteur du livre qui
paraîtra
bientôt The Black Book of Canadian Foreign Policy et de
plusieurs autres. Si vous désirez aider à l'organisation
d'une rencontre dans le cadre de la tournée de promotion du
livre en mai et juin, écrivez à :
yvesengler[point]hotmail[point]com.
Le racisme et la pauvreté en Haïti
- John Maxwell, www.haitiaction.net, le
31 octobre 2008 -
Le peuple haïtien est aussi pauvre que puissent
l'être des êtres humains. Selon les statisticiens de la
Banque mondiale et les autres qui spéculent sur combien de
seigneurs peuvent danser sur la tête d'un paysan, Haïti doit
être le deuxième, troisième ou quatrième
plus pauvre pays au monde.
Dans le cas de Haïti, les statistiques importent
peu.
Lorsqu'un grand nombre de gens sont réduits
à manger littéralement du sol (de la terre ou de
l'argile), il est impossible d'imaginer un degré de
pauvreté plus scandaleux, plus épouvantable, plus
dégradant et plus inhumain.
En octobre 2008, le président de la Banque
mondiale a visité Haïti. Cet homme, Robert Zoellick, est un
capitaliste expert en questions financières, un ancien
partenaire de la banque d'investissements Goldman Sachs dont les 22 000
courtiers ont gagné chacun en 2007 des primes annuelles moyennes
de plus de 600 000 $.
L'an passé, Goldman Sachs a payé plus de
18 milliards $ en primes à ses courtiers, soit 50 % de
plus que le PIB produit par les 8 millions de Haïtiens.
Le président de Goldman a reçu plus de 70
millions $ et ses lieutenants, tels que le fut à un moment
donné Zoellick, ont chacun empoché plus de 40
millions $.
Il doit être évident pour quiconque qu'une
personne comme Robert Zoellick va être totalement perplexe devant
la situation en Haïti quand on sait que son allocation pour
divertissement pourrait probablement nourrir la population
entière pendant un jour ou deux. Il n'est pas difficile
d'imaginer que M. Zoellick ne puisse pas comprendre
pourquoi Haïti a besoin d'un moratoire sur la dette.
Haïti est actuellement forcée par la Banque
mondiale et ses frères sangsues tels que le Fonds
monétaire international (FMI), de payer plus de 1 million $
par semaine pour satisfaire les dettes encourues par les (dictatures
appuyées par les États-Unis de) Duvalier et des tyrannies
successives. Haïti doit rembourser cette dette pour prouver
qu'elle est admissible à « l'aide » des
Institutions financières multilatérales (IFM).
Un million de dollars par semaine pourrait subvenir aux
besoins en nourriture de tout le monde Haïti, ne serait-ce
qu'à un niveau minimal (ne pas être forcé de manger
des tartines faites de terre). Au lieu de cela, les Haïtiens
exportent cet argent pour payer les salaires de gens tels que Zoellick.
Mais Zoellick ne voit pas les choses ainsi. Selon le
site de la Banque mondiale, la banque est en affaires pour
éliminer la pauvreté. Au rythme qu'elle le fait en
Haïti, j'estime que la Banque mondiale sera en affaires pour
éliminer la pauvreté pour 18 000 ans encore
Les raisons pour lesquelles Haïti vit dans
l'état actuel sont très simples. Il y a quatre ans de
cela, les États-Unis, le Canada et la France, qui se
considèrent tous comme des nations civilisées, se sont
associés pour renverser le gouvernement démocratique de
Haïti. Ils ont fait cela pour plusieurs raisons toutes aussi
excellente l'une que
l'autre :
- Il y a 200 ans de cela, Haïti a défait les
grandes puissances de l'époque, la France (par deux fois), la
Grande-Bretagne et l'Espagne, afin d'établir son
indépendance et pour abolir l'esclavage dans les plantations.
C'est impardonnable.
- Malgré qu'au début du siècle
précédent, elle ait été bombardée,
mitraillée et occupée par les États-Unis,
malgré l'appui américain à une armée
haïtienne tyrannique et brutale maintenue pour garder les
autochtones à leur place, les Haïtiens ont
persévéré à reconquérir leur
indépendance. Ayant renversé Duvalier et ses successeurs,
les Haïtiens
ont entrepris d'élire comme président un petit
prêtre noir de paroisse qui est devenu leur héros en
défiant les forces du mal et de la tyrannie.
- Le nouveau président de Haïti,
Jean-Bertrand Aristide, a refusé de vendre (privatiser) les
quelques avoirs détenus par le gouvernement (avant tout, les
services publics) ;
- Aristide a aussi insisté que la France devait
à Haïti plus de 25 milliards $ en remboursement, qui
est le prix du sang extorqué à Haïti au XIXe
siècle, à titre de prétendue indemnisation
payée à la France pour la perte de sa plus riche colonie
et pour permettre à Haïti d'avoir le droit de commercer
à l'échelle internationale ;
- Aristide a menacé l'hégémonie de
la classe dirigeante des « élites », en
grande partie expatriées, dont les liens américains leur
permettaient de continuer l'exploitation parasitaire et le pillage
économique d'Haïti suite à l'occupation
américaine.
- Comme Cuba, on croit que Haïti possède
dans sa zone économique d'immenses réserves
pétrolières sous-marines, plus grandes que les
réserves actuelles des États-Unis
- Haïti demeure une base idéale à
partir de laquelle attaquer Cuba.
L'attitude américaine envers Haïti est
fondée historiquement sur la désapprobation
américaine d'un État noir libre non loin de ses
côtes où a fleuri une économie basée sur les
plantations maintenues par des esclaves. Cette attitude était
exprimée de manière concise par Thomas Jefferson qui
déclara qu'un homme noir équivaut à trois
cinquième
d'un homme blanc. Cette remarque devint un archétype dans la
bouche de William Jennings Bryan, le secrétaire d'État
sous le président Woodrow Wilson, qui protesta auprès de
Wilson en déclarant : « Imaginez ! Des
nègres qui parlent français ! »
Ils semblent bien évident que les Haïtiens
ne savent pas se tenir à leur place. En février 2004,
l'Institut républicain international, sous la gouverne de John
McCain et avec l'aide du secrétaire d'État Colin Powell,
USAID et la CIA, a enlevé de force Aristide et son épouse
et les a transportés vers la République Centrafricaine en
tant que
« fret » à bord d'un avion normalement
affrété pour « extradé » les
terroristes vers l'Égypte, le Maroc et l'Ouzbékistan,
selon une entente conclue avec les États-Unis afin de les
torturer.
Avant que M. Zoellick se rende en Haïti la semaine
dernière, la Banque mondiale a annoncé que la visite de
M. Zoellick « soulignerait l'appui tangible de la Banque
envers ce pays ». M. Zoellick d'ajouter :
« Il faut donner une chance à Haïti. La
communauté internationale a besoin de relever ce défi et
d'appuyer les
efforts du gouvernement et du peuple haïtien. »
« Si Robert Zoellick veut accorder une chance
à Haïti, il devrait commencer en annulant sans condition la
dette de Haïti », a déclaré Brian
Concannon de l'Institut pour la justice et la démocratie en
Haïti. « Au lieu de cela, la Banque mondiale qui a
été prétendument fondée pour combattre la
pauvreté, continue d'insister sur
le remboursement de la dette alors que les Haïtiens crèvent
de faim et sont littéralement embourbés. »
« Après plus de quatre ouragans en un
mois et une escalade de la crise alimentaire, c'est scandaleux qu'on
demande à Haïti d'attendre encore six mois avant de voir un
allégement de sa dette », a déclaré
Neil Watkins, coordonnateur national pour Jubilee USA Network.
« La dette d'Haïti est à la fois
onéreuse et odieuse », a ajouté le docteur
Paul Farmer de Partenaires en Santé. « Les paiements
tuent littéralement les gens, puisque chaque dollar
envoyé à Washington pourrait être utilisé
pour fournir des soins de santé, des programmes en nutrition et
alimentation, de l'infrastructure dont il y a
un urgent besoin et de l'eau potable. La moitié des prêts
furent donnés aux Duvalier et aux autres dictatures et
dépensés pour des articles de luxe présidentiels
et non pour des programmes de développement pour les
démunis. M. Zoellick devrait s'avancer et appuyer le
gouvernement haïtien en annulant la dette maintenant. »
« L'annulation sans condition de la dette est
le premier pas pour s'attaquer à la crise humanitaire en
Haïti », selon Nicole Lee, directrice de TransAfrica
Forum. « Il y a aussi un urgent besoin d'un changement de la
politique américaine envers Haïti, d'une situation ou elle
confine le pays à un endettement constant à une
situation qui appuie le développement de solutions domestiques
durables. »
Les citations mentionnées dans ce texte
proviennent d'un appel des organisations citées dans cet article.
Tout autre commentaire serait superflu.
États-Unis
Arrêtez les déportations des
Haïtiens!
Légalisation maintenant!
- Voice of Revolution, le 27
février 2009 -
Le Service de l'immigration et des frontières
(Immigration and Customs Enforcement, ICE) prévoit
déporter 30 000 Haïtiens, dont plusieurs ont vécu
ici pendant plusieurs années avec des enfants ou des conjoints
qui sont citoyens. ICE se prépare à capturer les
personnes impliquées et à les détenir dans des
camps d'internement à Miami. Il a
déjà placé 598 personnes dans ces camps et en a
obligé 243 à porter des bracelets électroniques
aux chevilles. Les Haïtiens sont criminalisés et
déportés, bien que plusieurs d'entre n'ont commis aucune
infraction.
À l'audition des ordres de déportations,
des activistes à Miami ont immédiatement organisé
une manifestation. Ils demandent la fin des arrestations et des
déportations des Haïtiens, le droit de travailler et la
libération immédiate des centaines d'Haïtiens et
autres immigrants emprisonnés dans des centres de
détentions à la grandeur du pays. Les
camps de détention offrent des conditions épouvantables,
pourtant les Haïtiens et autres sont obligés d'y rester
pour des périodes prolongées.
C'est une punition particulièrement inhumaine et
cruelle que d'obliger des dizaines de milliers d'Haïtiens à
rentrer chez-eux en ce moment, alors que les gens à Haïti
font face à des conditions où ils n'ont « ni
maison, ni emploi, ni nourriture ». Les tempêtes et
ouragans qui ont frappé Haïti équivalaient à
10 Katrina. Le
rétablissement a été d'autant ralenti par le fait
que les États-Unis font tout pour s'assurer que les dettes
d'Haïti ne soient pas annulées, que les réparations
ne soient pas versées et que même les envois d'argent des
Haïtiens vivant aux États-Unis soient arrêtés
alors que des dizaines de milliers d'entres eux sont
déportés. Nous disons NON !
Non aux déportations ! Légalisation pour les
Haïtiens et tous les immigrants maintenant !
Les activistes dénoncent également la
pratique de deux poids deux mesures du gouvernement qui permet aux
Cubains d'obtenir immédiatement la citoyenneté alors que
les Haïtiens et tous les autres immigrants se voient nier un
statut légal et des dizaines de milliers sont
déportés. Dans les deux cas, les actions du gouvernement
sont conçues
pour nuire à la lutte des peuples pour leurs droits, incluant
leur droit de tracer leur propre voie de développement, libre de
l'ingérence étrangère.
Cinquième anniversaire du coup d'État
contre Haïti appuyé par les États-Unis
L'impérialisme américain a garanti
qu'Haïti demeure un des pays les plus pauvres au monde. Les
impérialistes n'ont jamais pardonné au peuple
haïtien de s'être soulevé et d'avoir aboli
l'esclavage alors que cette pratique existait toujours aux
États-Unis.
Ils lui ont imposé des dictateurs impitoyables, tels les
Duvalier. Plus récemment, les États-Unis étaient
derrière le coup d'État de 2004 qui a renversé le
président démocratiquement élu, Jean-Bertrand
Aristide, et l'a envoyé en exil. Les institutions
financières dominées par les États-Unis telles la
Banque mondiale et de Fonds monétaire international
(FMI) refusent toujours d'annuler les dettes d'Haïti, même
quand le pays a été ravagé par les grandes
tempêtes. Les États-Unis et la France, le colonisateur qui
a précédé les États-Unis, ont tous les deux
refusé de payer des réparations pour les crimes et la
destruction en Haïti.
Malgré tout cela, le peule haïtien va de
l'avant imperturbable, résistant à l'impérialisme
et son esclavage et luttant pour ses droits nationaux et sociaux. En
décembre, de nombreuses manifestations ont eu lieu pour exiger
le départ de toutes les puissances étrangères
d'Haïti, le retour d'Aristide et que des réparations soient
payées maintenant. Le
28 février, le cinquième anniversaire du coup
d'État, d'autres actions auront lieu.
Voice of Revolution salue le peuple
haïtien et ses contributions à la lutte contre
l'impérialisme et demande des réparations
immédiates, l'annulation des dettes et la fin des
déportations !
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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