Numéro 11

14 février 2024

Reportage photo : du 4 au 13 février

Le monde est avec la Palestine

Des actions d'urgence pour dire «Ne touchez pas à Rafah!»

Des actions partout dans le monde pour exiger l'arrêt du génocide



Reportage photo : 12 et 13 février

Des actions d'urgence pour dire
«Ne touchez pas à Rafah!»

Les 12 et 13 février, d'un bout à l'autre du Canada et du Québec, il y a eu des actions d'urgence en solidarité avec les résidents de Rafah, dans la bande de Gaza, y compris les centaines de milliers de Gazaouis qui y cherchent refuge, qui sont maintenant la cible principale de l'offensive militaire israélienne. Il y a eu des manifestations dans au moins vingt villes canadiennes dans le cadre de journées d'action mondiales en appui à Rafah, appelant à un cessez-le-feu et dénonçant les actes génocidaires des sionistes israéliens.

Ces actions ont été organisées dans un délai très court, après une fin de semaine complète d'actions hebdomadaires, ce qui montre à quel point les Canadiens et les Québécois se préoccupent de Gaza et tiennent à exprimer leur refus de laisser Israël et ses complices, comme le Canada, agir en toute impunité au nom de la « défense légitime ». À St. John's, Terre-Neuve, par exemple, Palestine Action YYT a publié un communiqué de presse le 12 février qui se lit :

« Aujourd'hui, St. John's et des communautés environnantes s'unissent dans un rassemblement d'urgence en solidarité avec les personnes déplacées à l'intérieur de Gaza et piégées à Rafah, alors que l'armée israélienne commence son assaut sur la seule 'zone de sécurité' restante dans la bande de Gaza. L'objectif du rassemblement de ce soir est de demander d'urgence au Canada d'adopter une position ferme contre le bombardement de Rafah par Israël, d'appeler à un cessez-le-feu immédiat et permanent et de mettre fin à l'aide militaire (sous quelque forme que ce soit) à Israël. »

Elise Thoburn, porte-parole de l'événement, a dit : « Les ordres d'évacuation israéliens couvrent désormais les deux tiers du territoire de Gaza. Les gens sont poussés vers la frontière égyptienne dans le cadre d'une campagne grotesque de nettoyage ethnique soutenue par les États-Unis et le Canada. Les armes canadiennes, l'ingérence du Canada aux Nations unies et sur la scène internationale, l'affaiblissement de la Cour internationale de justice par le Canada et la réduction de l'aide à la Palestine par le Canada sont autant de facteurs qui ont contribué à cette catastrophe. Nous ne les laisserons jamais oublier leur complicité. »

Région de la Capitale nationale

Le 12 février à 16 h 30, une manifestation d'urgence « Ne touchez pas à Rafah » a eu lieu devant le bureau du premier ministre sur la rue Wellington, devant la Colline du parlement. La manifestation a commencé avec des appels à libérer Rafah et à mettre fin au génocide en cours contre le peuple palestinien, tandis qu'un flot constant de passants en auto klaxonnaient, baissant parfois leur vitre pour agiter leur keffieh.

La nuit précédente, Israël menait un assaut militaire génocidaire contre Rafah, une ville où plus de 1,4 millions de Palestiniens sont réfugiés, la majorité ayant été déplacée des autres régions de Gaza.

Le nombre de manifestants a rapidement pris de l'ampleur et c'est près de 500 personnes qui ont marché dans la rue jusqu'aux bureaux de Radio-Canada, où ils ont dénoncé les mensonges que la société d'État ne cesse de propager sur le génocide. Les manifestants ont ensuite marché jusqu'à l'ambassade israélienne où ils ont exprimé leur dégoût pour les crimes d'Israël et son mépris total du droit international et de la dignité humaine. Ils ont exigé que cesse le génocide, de mettre fin à l'occupation et à la souffrance du peuple palestinien.

Une autre action d'urgence « Ne touchez pas à Rafah » a eu lieu le lendemain, le 13 février. Les gens se sont rassemblés au Monument pour les droits de la personne à 15 h 30, pour ensuite monter la rue Laurier à partir d'Elgin jusqu'à l'édifice où se trouvent les bureaux de l'Association des industries canadiennes de défense et de sécurité (AICDS), le principal groupe de lobbying pour les fabricants d'armes et profiteurs de geurre au Canada, où avait lieu un sit-in. Les gens ont scandé des slogans devant l'édifice alors que les organisateurs dénonçaient AICDS, qui représente plus de 900 compagnies de sécurité et de défense dont la plupart sont impliquées dans l'occupation et le génocide en cours en Palestine.

Les organisateurs ont dit que AICDS fait des milliards de dollars en « affaires » liées à la fabrication, l'exportation et la vente d'armes à des régimes comme Israël. « Nous sommes ici pour mettre fin à la complicité avec le régime sioniste et tous les régimes d'oppression partout dans le monde. Les gens d'Ottawa envoient un message clair à AICDS qu'ils disent non à CANSEC – la foire d'armes annuelles à Ottawa – et au fait que l'on puisse faire des profits à même un génocide. Le Canada ne peut plus prétendre être une « nation de maintien de la paix » puisqu'il est complice et approuve le martyr de plus de 28 000 Palestiniens par son appui résolu à l'État sioniste colonisateur. »



12 février
13 février

Québec

Rimouski



Montréal

12 février


13 février

Toronto

Dans l'après-midi du 12 février, un rassemblement d'urgence a eu lieu au centre-ville de Toronto pour s'opposer au bombardement de Rafah par Israël avec le soutien des États-Unis. Plus de 3000 personnes ont participé à l'action qui a débuté devant le consulat d'Israël. Pendant plus d'une heure, la zone environnante a résonné de slogans tels que : « Arrêtez le bombardement de Gaza », « Arrêtez le bombardement de Rafah », « Cessez le feu maintenant », « C'est un génocide », « Du fleuve à la rivière, la Palestine sera à jamais » et bien d'autres. De plus en plus de personnes se sont jointes à l'action, qui s'est étendue à l'intersection Yonge/Bloor en scandant de nouveaux slogans.

Le long du parcours de la manifestation, un manifestant a escaladé plusieurs points hauts pour brandir le drapeau palestinien, un geste applaudi par les manifestants à leur passage. Lorsque les médias réactionnaires ont eu vent du drapeau palestinien flottant sur les échafaudages devant l'hôpital Mount Sinai, ils ont déclaré qu'il s'agissait d'un acte antisémite délibéré, en dépit du fait que l'hôpital fournit des services à des personnes de tous horizons et de toutes origines. Des personnalités telles que le premier ministre Justin Trudeau, le premier ministre de l'Ontario Doug Ford et le maire de Toronto Olivia Chow ont ensuite déformé cette déclaration en affirmant qu'il s'agissait d'un acte intolérable. Il n'a échappé à personne que ces mêmes politiciens n'ont jamais décrié les actions des forces armées israéliennes dans la bande de Gaza, qui prennent pour cible les hôpitaux, les établissements et le personnel de santé, ainsi que les Palestiniens blessés qui cherchent un traitement médical, en particulier les enfants, sans parler des femmes enceintes et des femmes qui accouchent, qui sont vulnérables, et de leurs nouveau-nés.

Après presque deux heures de marche, les participants ont descendu la rue Yonge pour finir au Square Dundas où les organisateurs ont remercié les participants pour leur soutien indéfectible aux Palestiniens et ont exhorté tout le monde à continuer à participer à ces actions et à demander des comptes au gouvernement canadien pour son soutien au génocide contre les Palestiniens.




12 février

Edmonton




February 12

Calgary

Deux cents résidents de Calgary se sont rendus à l'hôtel de ville le 12 février à 17 h pour un rassemblement d'urgence « Hands Off Rafah », juste un jour après que plusieurs centaines de personnes se soient rassemblées pour la Palestine à parc Tompkins tout près. L'action, appelée par la Watermelon Foundation, a été convoquée à peine quelques heures à l'avance. Les gens sont venus dire : « Ça suffit ! Arrêtez les bombardements meurtriers de Rafah par Israël. »

Dès leur arrivée, les manifestants se sont alignés le long de Macleod Trail en brandissant leurs pancartes et en scandant : « Free Palestine, Hands Off Rafah, Ceasefire Now ! ». Cette rue est l'une des routes les plus fréquentées pour quitter le centre-ville de Calgary à l'heure de pointe du soir. À chaque feu rouge, les gens remplissaient le passage piéton le long de Macleod Trail et brandissaient leurs pancartes. Au fur et à mesure que le nombre de participants augmentait, les organisateurs du rassemblement ont appelé à marcher autour de l'hôtel de ville, à passer devant la station de train près de l'hôtel de ville, à passer devant la bibliothèque publique de Calgary pour atteindre le plus grand nombre de personnes possible avec les messages suivants : « Trop c'est trop », « Arrêtez Israël », « Ne touchez pas à Rafah », « Mettez fin au génocide meurtrier à Gaza », « La Palestine sera libre ». Ils ont demandé à des politiciens tels que Justin Trudeau de rendre des comptes, scandant : « Trudeau, Trudeau, tu ne peux pas te cacher, nous t'accusons de génocide ! » Les coups de klaxon incessants des banlieusards rentrant chez eux et les réactions sincères des usagers des transports en commun et de la gare ont montré la position du peuple. À la fin de la marche, plusieurs personnes ont parlé de la nécessité urgente de faire tout ce qui est possible pour arrêter le massacre des Palestiniens à Rafah et d'intensifier le travail de soutien à la Palestine.



12 février

Vancouver

12 février

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Reportage photo: du 4 au 11 février

Des actions partout dans le monde pour exiger l'arrêt du génocide


Sydney, Australie, 4 février

CANADA

Région de la Capitale nationale

Près de mille personnes ont répondu à l'appel de « Tout fermer pour la Palestine » à Ottawa le 4 février. Ils se sont rassemblés au Monument pour les droits de la personne  à 14 h où un des organisateurs a pris la parole : « Il est difficile de croire que nous organisons ces actions depuis 17 semaines déjà. Il est difficile de croire que les Gazaouis subissent un génocide depuis 17 semaines. Il est difficile de ne pas désespérer face aux pouvoirs en place, les gouvernements occidentaux, les institutions et les médias monopolisés qui doublent et triplent leur complicité avec les crimes d'Israël contre les Palestiniens, leur complicité dans ce génocide », a-t-il dit.

Il a ensuite cité le nombre de personnes tuées, blessées ou disparues à la suite de la guerre d'Israël contre Gaza et a dénoncé tous les gouvernements qui continuent à soutenir l'occupation israélienne.

Il a remercié tout le monde d'appuyer la Palestine : « Je suis fier qu'après 17 semaines, nous sommes toujours ici pour faire notre part. Mais nous ne devons pas perdre de vue l'urgence de la situation. J'appelle tout le monde à persister dans votre activisme, de continuer à parler avec amis, famille et collègues. Continuez d'exercer la pression sur vos élus en leur écrivant, en leur téléphonant, en organisant des réunions avec eux, pour leur dire que nous voulons un cessez-le-feu, pas pour aujourd'hui, mais pour hier, et de leur rappeler que : Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre! »

Il a ensuite présenté un membre de la direction nouvellement élue de l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP), qui représente 26 000 analystes, économistes, traducteurs et bibliothécaires de la fonction publique. Elle a annoncé que le comité exécutif national venait d'adopter une déclaration exigeant un cessez-le-feu immédiat!

« En tant que fonctionnaires fédéraux, nous nous sommes engagés à assumer nos responsabilités avec loyauté et honnêteté, mais le gouvernement du Canada n'a pas été honnête avec nous. Le Canada a fini par voter en faveur d'un cessez-le-feu aux Nations unies mais a, par contre, suspendu le financement à l'UNRWA dans un acte de châtiment collectif qui aura pour conséquence de détruire ce qui reste du système humanitaire à Gaza. Il continue d'investir plus de 300 millions de dollars puisés à même nos régimes de retraite pour fournir des armes de destruction directement à l'armée israélienne, ignorant qu'Israël a annoncé au monde entier exactement à quoi serviraient ces armes : au génocide, » a-t-elle dit.



4 février

Lors du 126e jour de l'agression et du génocide contre le peuple palestinien, le 10 février, une vigile a été organisée au Monument pour les droits de la personne pour rendre hommage aux Palestiniens tués par Israël et mettre de l'avant les revendications d'un cessez-le-feu immédiat, de la réunification familiale, et de la levée du siège de Gaza.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblés pour cette occasion solennelle pour des moments de prière et des interventions de membres de la communauté qui ont parlé de leur expérience personnelle face à la tragédie et à la perte, certains ayant perdu jusqu'à 150 membres de leur famille à Gaza. Les noms de toutes les personnes tuées à Gaza ont été projetés sur un écran pendant que les personnes parlaient aux gens rassemblés.

Au début de la cérémonie, une des organisatrices a dit : « Nous sommes témoins de tragédies à Gaza aux mains de l'occupant sioniste, des tragédies dont nous ne saisirons jamais toute l'ampleur. Alors qu'aujourd'hui nous voyons une escalade des menaces et des agressions contre Rafah, le dernier endroit où les gens peuvent se réfugier à Gaza, nous nous rassemblons pour souligner l'urgence de la situation sur le terrain à Gaza et pour réaffirmer notre engagement envers la population de Gaza, envers nos martyrs. Aujourd'hui et tous les jours, nous rendons hommage à tous nos martyrs, dont le sacrifice n'aura jamais été en vain. Ce que nous entendrons aujourd'hui et ce que vous avez vu et entendu depuis maintenant 126 jours, doit vous motiver à agir immédiatement par tous les moyens à votre disposition. La vie ne peut pas se dérouler comme si de rien n'était sans qu'on ne réponde à nos revendications. Nous exigeons un cessez-le-feu intégral et permanent, que le siège de Gaza soit levé immédiatement et que le Canada mette fin à sa complicité éhontée et inconditionnelle avec l'entité sioniste. Cela comprend mettre fin à toute vente d'armes, d'imposer un embargo aux ventes d'armes et de mettre fin à la politique de deux poids, deux mesures du gouvernement canadien concernant la réunification familiale. Nous continuerons d'exiger que cesse une fois pour toutes l'occupation jusqu'à ce que la Palestine soit libre du fleuve à la mer de notre vivant. »

Un des jeunes qui ont pris la parole a dit : « Aujourd'hui, c'est avec douleur que nous constatons le prix humain du génocide. Mais malgré cette brutalité, il y a l'espoir, l'espoir dans la résilience du peuple palestinien, qui continue de se tenir debout avec un courage et une dignité à toute épreuve. C'est un espoir qui est alimenté par la solidarité des communautés à l'échelle mondiale qui refusent d'ignorer cette injustice, c'est un espoir qui anime des rassemblements tels que celui-ci, alors que nous nous recueillons en hommage aux disparus, pour exiger la reddition de comptes et pour réaffirmer notre engagement envers la paix et la justice. Nous allons continuer de transformer notre deuil en action, solidaires avec les opprimés et les marginalisés et d'exiger la reddition de comptes de ceux qui perpétuent la violence et la souffrance. En hommage à eux, engageons-nous à être les voix de la compassion, les défenseurs de la paix et les champions de la justice. »

Il a ensuite parlé de son expérience personnelle, expliquant que plusieurs des membres de sa famille, des citoyens canadiens, avaient été injustement enlevés et pris en otage par les forces d'occupation israéliennes, une violation flagrante des droits humains et un réquisitoire de la complicité du gouvernement. Il a dit : « Depuis 75 longues années éprouvantes, nous Palestiniens avons subi le lourd fardeau de l'histoire, avec ses souffrances, ses lois foncières, ses blocus étouffants, ses détentions illégales et la perte tragique de vies. Ces épreuves ont forgé l'essence même de notre détermination et de notre fermeté. Notre esprit reste intègre et plus fort que jamais. Nous allons porter le flambeau de la justice pour le peuple et pour les martyrs de Gaza. Nous ne les laisserons pas tomber. »

Il a terminé en disant : « Nous pouvons aspirer à un avenir radieux où les innocents sont protégés et où notre cause l'emporte. N'hésitez pas, ne chancelez pas, ne permettez pas que votre voix soit réduite au silence, comme par exemple face aux contraventions que les agents municipaux nous imposent en ce moment – ne les laissez pas vous intimider. Lorsque le peuple est persévérant dans sa quête de justice pour nos martyrs de Gaza, nous envoyons un message retentissant au monde entier. La cause de la Palestine n'est pas en voie de disparition. Elle est résiliente et combative. Un jour, plutôt que de scander ‘Palestine libre du fleuve à la mer', nous nous réjouirons dans la liesse du peuple palestinien lorsque la Palestine sera enfin libre. »





10 février

Halifax

Le 9 février, plus de 100 étudiants ont quitté leurs cours et leurs laboratoires pour rejoindre la Société palestinienne de l'Université de Dalhousie. Des étudiants de toutes origines se sont rassemblés au Studley Quad avec leur keffieh enroulé autour d'eux, ce qui est devenu un symbole de solidarité avec les Palestiniens et leur lutte pour la liberté et le droit d'être. Le débrayage a commencé par quelques slogans. Les étudiants ont scandé : Palestine libre, Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre !, et Pas de justice, sans paix ! Pas de paix sur la terre volée !

Après les slogans, plusieurs orateurs ont pris la parole. L'un d'eux a parlé de l'un des nombreux massacres commis par Israël, qui a bombardé un jardin d'enfants, tuant les enfants, les travailleurs et de nombreuses personnes qui s'y réfugiaient. L'orateur a rappelé à tous les manifestants qu'Israël avait admis avoir l'intention de commettre un génocide et a cité le gouvernement israélien : « Ces animaux humains, tuez-les tous, aucun d'entre eux n'est innocent, les enfants palestiniens sont des enfants des ténèbres, tuez-les jusqu'au dernier pour qu'Israël puisse s'emparer de Gaza et y construire une nouvelle ville. » Ils ont également cité un autre responsable israélien qui a déclaré : « Il n'y aura pas d'Arabes dans la bande de Gaza. Ils iront en Turquie, en Écosse, au Royaume-Uni. Et nous utiliserons différentes méthodes. L'une d'entre elles consiste à ne pas fournir d'aide humanitaire. Ainsi, les pays du monde entier auront pitié d'eux et les accueilleront. » Le génocide est clair comme de l'eau de roche.

L'orateur a poursuivi en disant : « Ce qui se passe en ce moment même a lieu depuis 75 ans. Comment pensez-vous que les Européens sont apparus soudainement et par magie au Moyen-Orient en 1948 ? Demandez à n'importe quel Palestinien, il vous racontera l'histoire traumatisante des membres de sa famille qui ont pu survivre à tous ces massacres. Vous voulez savoir comment les villes israéliennes ont été fondées ? Je vous donnerai les noms des quartiers qu'ils ont complètement rasés, je vous donnerai les noms des familles qu'ils ont nettoyées ethniquement, je vous donnerai les noms des écoles qu'ils ont bombardées, les adresses des maisons qu'ils ont volées et dans lesquelles ils vivent aujourd'hui, je vous dirai exactement qui ils ont tué, sur une terre qui ne leur appartient pas, sur un continent où eux et leurs ancêtres ne sont jamais allés, pour qu'ils puissent exister. Une terre pour laquelle il faut tuer est une terre que l'on ne possède pas, une terre pour laquelle on meurt l'est. Les Israéliens tuent pour voler des terres afin d'établir Israël. Nous, Palestiniens, mourons pour la Palestine. En 1948, on a dit que les vieux mourront et que les jeunes oublieront. Regardez-moi, est-ce que j'ai l'air d'avoir oublié ? Regardez autour de vous. Est-ce que l'un d'entre nous a l'air d'avoir oublié ? Nous, Palestiniens, apprenons à aimer la Palestine avant d'apprendre à parler. Ils ne pourront jamais effacer la Palestine, parce qu'elle existe en chacun de nous, en chacun de vous. »

L'orateur a donné à tous un sentiment de force et d'espoir en déclarant : « Parlez de la Palestine ! Parlez pour la Palestine, pour les Palestiniens même si vous êtes le seul à le faire, souvenez-vous d'eux même si vous êtes le seul, boycottez-les même si vous êtes le seul, pleurez-les même si vous êtes le seul. La Palestine a besoin de vous, Gaza a besoin de vous, que faites-vous pour l'aider ? »

Partout au Canada et au Québec les jeunes et les étudiants canadiens déclarent : « Pas en notre nom ! Faisons du Canada une zone de paix ! Non au génocide ici, sur l'île de la Tortue, et au-delà des mers, en Palestine ! Vive la Palestine ! »



Débrayage étudiant le 9 février



10 février

Québec

Rimouski


Montréal

La marche hebdomadaire de Montréal en soutien à Gaza et au peuple de Palestine a débuté le 11 février, pour la 19e semaine consécutive, avec des centaines de personnes qui se sont rassemblées au centre-ville pour écouter les discours des organisateurs et des sympathisants.

Le premier à s'adresser à la foule a été une représentante du Mouvement de la jeunesse palestinienne, qui a notamment déclaré : « La population de Gaza est confrontée à une situation impossible. Si vous ne mourez pas sous les bombes financées par les États-Unis, vous mourez dans les décombres. Si vous survivez aux décombres, vous mourrez parce qu'il n'y a pas d'autre endroit où aller. Si vous survivez à vos blessures, vous mourrez de faim et de famine.

« Il est devenu clair pour tout le monde que les missiles financés par les États-Unis et vendus par le Canada ne cherchent pas seulement à tuer les Palestiniens. Ces missiles tentent de détruire l'idée même d'une patrie palestinienne. Ces bombes tentent d'éliminer le concept même de libération. Israël et ses alliés sanguinaires commettent ce génocide pour envoyer un message au monde [...] : si une personne colonisée menace leur pouvoir, leur domination et leur hégémonie, elle sera tuée. Mais qu'a dit le monde en réponse à cela ? Que disons-nous en réponse à cela ?

« Nous disons que si vous êtes un criminel et que vous commettez un génocide en plein jour, nous veillerons à ce qu'il n'y ait pas un seul moment de paix s'il n'y a pas un seul moment de justice. Cela fait plus de 75 ans qu'ils essaient de détruire la Palestine, ils ont échoué et ils continueront d'échouer. Parce que rien, aucun déplacement, aucune bombe, aucune arme, aucun missile ne pourra jamais détruire un mouvement de libération et de justice. Que voulons-nous ? La justice ! »

Elle est suivie par une jeune femme représentant les jeunes de la communauté chinoise du centre-ville de Montréal. Elle s'est adressée à la foule, qui comptait alors plus d'un millier de personnes, « pour partager notre message pour le peuple de la Palestine. C'est avec humilité que nous prenons la parole en tant que membres du contingent pan-asiatique, composé de 15 collectifs issus de la diaspora de Montréal, formés en solidarité avec la Palestine.

« Les jeunes de la communauté asiatique célèbrent le passage à la nouvelle année lunaire du dragon de bois : comme le veut la tradition, nous envoyons nos voeux à nos ancêtres en nous unissant en solidarité pour la libération de la Palestine. C'est une nouvelle année, mais les demandes sont les mêmes. Les jeunes de la communauté chinoise soutiennent le peuple palestinien en exigeant un cessez-le-feu qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps et pour une Palestine libre dans toute son intégrité.

« Nous demandons au gouvernement du Canada de cesser de financer le génocide et de refinancer son aide humanitaire à Gaza dès maintenant. Nous sommes témoins en temps réel des événements du génocide américano-sioniste : le bombardement d'hôpitaux, de civils innocents, principalement des femmes et des jeunes. Nous ne détournerons pas le regard et nous nous souviendrons.

« Dans notre tradition, nous rendons hommage à nos ancêtres au ciel et sur la terre. Que l'hommage que nous rendons aujourd'hui soit pour nos frères et soeurs palestiniens et réaffirmons notre engagement et nos prières pour une nouvelle année, ainsi que pour le peuple yéménite et les alliés du mouvement sur le terrain. L'histoire de la Palestine, de la libération palestinienne, est directement liée à la libération de tous les peuples. Dans l'histoire des peuples, c'est comme si nous parlions la même langue. »

Elle ajoute qu'il ne s'agit pas seulement de libérer Gaza, mais de libérer le monde entier du sionisme, de son mal, des puissances qui régissent nos vies, politiquement, socialement et économiquement. Montréal étant une plaque tournante de la migration des minorités nationales, « nous savons de première main ce qui a été fait, comment nos droits ont été bafoués et notre peuple déshumanisé par le colonialisme occidental ».

Elle a également rappelé que les gens ont défilé dans les rues pour protester contre 75 ans d'occupation illégale de la Palestine et que cette résistance a permis d'exposer l'hypocrisie du gouvernement canadien. Elle a donné l'exemple de la migration des Chinois au Canada au milieu du XIXe siècle pour la construction du chemin de fer, qui a commencé par leur « ségrégation forcée et enclavée  ».

« Recrutés à l'origine pour construire le chemin de fer national, nous avons été utilisés pour consolider le vol des terres autochtones. Une fois le chemin de fer terminé, le gouvernement colonial a mis en place 62 ans de législation raciste à l'encontre des immigrants chinois, afin de décourager et d'empêcher toute nouvelle immigration. C'est une ségrégation fondée sur des politiques coloniales racistes [...] qui a conduit à la formation du quartier chinois. Créé à l'origine pour servir de foyer et de refuge aux migrants chinois, cet héritage se perpétue aujourd'hui, le quartier chinois servant de refuge aux minorités et aux communautés marginalisées. Le mouvement progressiste à travers l'île de la Tortue [...] contre le déplacement fait partie de la lutte des peuples contre le colonialisme. C'est pourquoi nous saluons les défenseurs de la terre palestinienne et nous nous unissons à eux. C'est la résistance du peuple contre les déplacements forcés par Israël », a-t-elle ajouté.

Elle a terminé en expliquant que « l'année du Dragon sous l'élément du bois se produit tous les soixante ans. Cela signifie que nous entrons dans la deuxième année du Dragon de bois de l'occupation illégale en Palestine. Et en ce qui concerne l'élément bois dans le zodiaque pour cette année lunaire, nous pleurons la destruction des beaux oliviers lors des bombardements de votre terre.

« Nous remercions la Jeunesse palestinienne pour son organisation et pour sa contribution à notre libération. Nous sommes avec toi, Palestine. Nous chantons avec toi. Nous te remercions et nous sommes là pour te soutenir. 'Palestine. Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre !' »

Après avoir écouté d'autres orateurs dénoncer le génocide commis par Israël et la complicité des gouvernements canadien et québécois, la foule, qui compte désormais plus de 1 300 personnes, est descendue dans la rue avec ses bannières et ses pancartes. Les organisateurs ont distribué un tract encourageant les gens à signer une pétition sur le site de l'Assemblée nationale du Québec demandant l'annulation de l'ouverture d'un bureau du Québec en Israël. La pétition, qui a déjà recueilli plus de 11 000 signatures, prendra fin le 14 février. Elle peut être signée en ligne en cliquant ici. [https ://m.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-10541/index.html].

Les participants se sont ensuite dirigés vers le consulat américain en scandant « Nous ne sommes pas fatigués, nous avons Gaza à libérer !  », « Gaza a appelé, le Yémen a répondu ! », « Gaza dans nos coeurs, libérez nos frères et soeurs ! », ainsi que d'autres slogans qui ont résonné dans le centre-ville, avec de nombreuses voitures klaxonnant en signe de soutien. La marche s'est terminée par d'autres discours et l'annonce par les organisateurs du lancement prochain d'un projet de financement de panneaux publicitaires dans la région de Montréal en soutien à la Palestine.



11 février

Ontario
 
Toronto

11 février

Windsor

11 février

Manitoba
 
Winnipeg

10 février

Alberta
 
Edmonton

Des centaines de personnes ont participé à une marche militante pour la Palestine à Edmonton le 4 février. Après le départ au Square Churchill, les manifestants ont fait retentir les slogans familiers dans les rues du centre-ville : « Palestine libre », « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », « La résistance est justifiée quand le peuple est occupé », « Gaza, Gaza, tu verras, la Palestine sera libre », « Trudeau, Trudeau, tu ne peux pas te cacher, tu as signé un génocide »; « Pas un autre sou pour les crimes d'Israël ! » et bien d'autres encore. Ils ont dénoncé le gouvernement canadien pour sa complicité dans le génocide et pour avoir aidé à affamer la population de Gaza en coupant le financement de l'UNRWA.

Les étudiants d'Edmonton continuent d'organiser des événements pour soutenir la résistance palestinienne. Le 3 février, une soirée de poésie organisée en l'honneur des conteurs palestiniens a rassemblé des poètes palestiniens et leurs alliés au Felice Café. La soirée était organisée de manière indépendante par Domi (@domn.q), qui a invité des groupes de jeunes locaux à participer à l'action propalestinienne, notamment Students for Justice in Palestine (@sjp.uofa) de l'Université d'Alberta, Palestinian Student Alliance (@psa.macewan) de l'Université MacEwan, et Palestine Solidarity YEG (@palsolidarityyeg).

La soirée a commencé par des lectures à micro ouvert. Les présentations comprenaient des poèmes personnels lus par de jeunes poètes palestiniens, un poème tiré du recueil de poèmes du poète autochtone David Groulx, From Turtle Island to Gaza (University of Athabasca Press), des lectures de l'ouvrage Drawn From the Fire : Children of the Intifada de Heather Spears, dessins et récits d'enfants blessés lors de sa visite à Gaza et en Cisjordanie pendant la première Intifada en 1989, archivés par Joyce Ajlouny, ancienne directrice de la Ramallah Friends School; et la poésie d'enfance de jeunes Palestiniens qui ont été blessés par balle aux États-Unis alors qu'ils marchaient dans la rue en portant le keffieh à l'automne dernier.

La poétesse Abraar Alsilwadi a lu ses poèmes en arabe et en anglais, dont un texte intitulé What Do You Know About Qahir ? – un appel au monde pour qu'il soit témoin de la violence et de la souffrance en Palestine. Selon la poétesse, traduire le mot arabe qahir par « colère » ne suffit pas à rendre compte de la profondeur et de l'ampleur du traumatisme intergénérationnel des Palestiniens.

Le maître de cérémonie a conclu la soirée en lançant un appel à des contributions pour une prochaine anthologie numérique d'oeuvres en conversation avec l'auteur palestinien Mahmoud Darwish au sujet de son oeuvre Poetics of Palestinian Liberation. L'anthologie emprunte son titre, You killed me... and I forgot, like you, to die (Tu m'as tué... et j'ai oublié, comme toi, de mourir) à l'un des plus célèbres poèmes du poète, intitulé In Jerusalem. La marche à suivre pour soumettre des oeuvres est sur Instagram à @likeyouanthology.




4 février

11 février

Colombie-Britannique
 
Vancouver

Le 9 février, une manifestation a eu lieu à Vancouver en soutien au peuple palestinien à l'occasion du Nouvel An lunaire. La communauté chinoise et d'autres personnes ont défilé dans les rues du centre-ville de Vancouver et ont protesté contre la complicité dans le génocide de la Palestine devant les consulats des États-Unis et du Japon.

Les orateurs de la communauté chinoise ont exprimé leur indignation à l'égard de l'État japonais, ancien occupant de la Chine, de la Corée, des Philippines et d'autres pays, qui soutient les occupants sionistes en Palestine. Ils ont souligné que le Japon est complice d'un génocide en continuant à soutenir Israël en assemblant les avions de chasse F-35 utilisés par l'Armée de défense israélienne (IDF) et en suspendant son financement à l'UNRWA. Au consulat américain, les orateurs ont dénoncé l'occupation de l'île de la Tortue par les impérialistes américains, ainsi que leur soutien à Israël par l'exportation d'armes et le financement de l'IDF.

Les slogans comprenaient entre autres : « Un cessez-le-feu immédiat », « Fin de l'occupation » et « Palestine libre ».


9 février

Coquitlam

Chaque dimanche, une manifestation de soutien à la Palestine a lieu à l'hôtel de ville de Coquitlam. Lors de la manifestation du 4 février, environ 100 personnes se sont rassemblées pour montrer leur soutien au peuple palestinien. Elles ont été soutenues par de nombreuses personnes qui ont klaxonné et salué de la main. De nombreux piétons ont pris des tracts de Marxiste-Léniniste et se sont également joints à la manifestation. Une enseignante, qui ne savait pas qu'il y avait des actions de soutien aux Palestiniens et d'appel au cessez-le-feu dans la région de Tri-City, a déclaré qu'elle inviterait le plus grand nombre de ses amis à participer aux futures actions en appui à la Palestine.

De nombreux orateurs ont parlé de Selina Robinson, ministre provinciale de l'Enseignement postsecondaire, et de ses remarques publiques quelques jours auparavant, selon lesquelles l'Israël moderne a été fondé sur « un morceau de terre merdique avec rien dessus ». En raison des protestations soutenues contre ces remarques, le premier ministre David Eby a démis Mme Robinson de ses fonctions le 5 février.

D'autres orateurs ont parlé de la situation actuelle à Gaza et dans d'autres régions de Palestine. De nombreux Palestiniens présents à la manifestation avaient des proches qui avaient été tués ou blessés et étaient très inquiets pour ceux qui vivaient encore, et les non-Palestiniens présents savaient que des personnes vivaient dans de telles conditions.

Après les discours, le groupe s'est mis en marche et a été accueilli par des gens qui le saluaient et des automobilistes qui klaxonnaient. Le klaxon d'un camionneur punjabi a été particulièrement bruyant.


4 février

North Shore

4 février

ÉTATS-UNIS
 
New York






Manifestation contre Joe Biden lors de son arrête de campagne le 7 février

Washington, DC


8 février

Chicago, Illinois


7 février

9 février

Austin, Texas





Marches « Le Texas uni contre le génocide » sur le Capitole le 4 février

Dallas, Texas



Los Angeles, Californie


4 février


11 février

Seattle, Washington

10 février

EUROPE

Grande-Bretagne

Le 7 février, une journée d'action en faveur de la Palestine s'est déroulée sur les lieux de travail et dans les établissements d'enseignement de toute l'Angleterre, ainsi qu'en Écosse et en Irlande.

Angleterre

Londres








7 février



10 février
Bournemouth

Le 5 février, 11 500 vêtements d'enfants ont été déposés sur la plage en l'honneur des enfants palestiniens.
Portsmouth



7 février

10 février

Oxford



7 février

Cambridge


7 février

Manchester

7 février
Bradford


10 février

Écosse

Glasgow





7 février

Édimbourg




7 février

Pays de Galles

Cardiff


7 février
Swansea

Irlande

Dublin


10 février

Limerick

10 février

Berlin, Allemagne


8 février



10 février

Paris, France

Espagne

Barcelone



7 février
Valence


6 février
10 février

ASIE
 
Yémen

Sanaa
9 février
Saada
9 février
Amran
9 février
Taïz

9 février

Diyarbakir, Turquie


4 février

Kobe, Japon



10 février
11 février

Manille, Philippines



4 février

Kuala, Malaisie



10 février

AMÉRIQUE LATINE
 
Mexique

Mexico

11 février
Jalisco


11 février

Managua, Nicaragua



9 février

Buenos Aires, Argentine


6 février

OCÉANIE
 
Australie

Melbourne


8 février

Geelong



9 février

Hobart

9 février

Wellington, Nouvelle-zélande

10 février

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