Repoussons toute tentative de priver la résistance palestinienne de son initiative

– Kathleen Chandler –

Les États-Unis, Israël et les forces de l'OTAN utilisent la prise de contrôle de la Syrie par des terroristes soutenus par la CIA pour obtenir le changement de régime qu'ils ourdissent depuis des années, tout en s'efforçant de saper les mouvements de résistance palestinien et libanais.

La prise de contrôle a été effectuée par des forces terroristes connues, principalement Hayat Tahrir al-Cham (HTC). Il s'agit d'une ramification d'Al-Qaïda, inscrite sur la liste des groupes terroristes non seulement par le Conseil de sécurité des Nations unies, mais aussi par les États-Unis eux-mêmes, entre autres pays. Ce groupe hétéroclite de mercenaires et d'assassins a reçu de la CIA un entraînement, des armes et des milliards de dollars. Ils ont créé et soutenu Al-Qaïda pour s'opposer à l'ex-Union soviétique en Afghanistan et, depuis lors, toutes les forces mercenaires impliquées dans les soi-disant révolutions de couleur et les guerres de destruction par changement de régime.

Aujourd'hui, la presse américaine et israélienne ne dit rien sur la nature de HTC, ou proclame qu'il a « changé ». En 2014-2015, lors de la dernière tentative des États-Unis d'imposer un changement de régime en Syrie, la presse israélienne et américaine a amplement exposé la collaboration israélienne avec HTC (connu alors sous le nom d'al-Nusra). Israël lui a fourni de l'aide médicale, de la nourriture, de l'argent, des armes et un soutien logistique. Ce soutien a également été signalé par les forces de maintien de la paix de l'ONU à l'époque.

Il en va de même aujourd'hui. Depuis 2012, le chef de HTC, Ahmed Hussein al-Chara (alias Abou Mohammed al-Joulani), a été et reste à la tête d'une armée sous contrat avec la CIA et le Mossad. HTC facilite le génocide américano-israélien et les efforts pour transformer la région en un « Grand Israël » en détruisant la Palestine, le Liban et la Syrie et pour forcer les pays arabes contigus à se conformer à leurs plans.

Le lien entre ces terroristes et Israël a été établi dès le départ. Sur une vidéo on voit des militants de l'« Armée syrienne libre », une autre partie des forces terroristes soutenues par les États-Unis, avec une bannière qui remercie Benjamin Netanyahou en hébreu pour sa campagne de bombardements contre le Liban et l'assassinat de dirigeants du Hezbollah.

D'autres preuves que les forces terroristes ont été armées et entraînées par Israël et l'OTAN se voient dans leur équipement, des armes de l'OTAN et l'utilisation de drones kamikazes des forces ukrainiennes. Le gouvernement ukrainien soutenu par les États-Unis et l'OTAN a également envoyé des agents de renseignement.

Des terroristes sont également entrés en Syrie depuis la Türkiye. Le président turc a joué un rôle clé dans le soutien des forces terroristes au service des régions de la Syrie que la Türkiye occupe militairement le long de la frontière avec la Syrie.

Le plan des États-Unis, de l'OTAN et d'Israël, qui prévoyait de renverser al-Assad et de prendre le contrôle de la Syrie pour affaiblir l'Iran et le Hezbollah et détourner les ressources russes de l'Ukraine, a échoué.

Israël bombarde impitoyablement la Syrie et tente d'étendre son occupation au-delà du plateau du Golan illégalement occupé. Les États-Unis continuent d'occuper les régions pétrolières de la Syrie et son grenier à blé – d'où provient tout son blé – et ont augmenté le nombre de troupes dans la région de 900 à 2000. La région du gouvernorat d'Idlib reste sous le contrôle de HTC. Tout cela répond à leur espoir de contrôler la Syrie, de voir le Hezbollah détourner ses forces vers la Syrie et, ce faisant, d'affaiblir les forces palestiniennes et leur retirer l'initiative.

C'était une chimère. L'anarchie, le chaos et la violence règnent en Syrie. Il s'agit d'un pays que les États-Unis sanctionnent brutalement depuis si longtemps et soumettent à des bombardements et à une guerre sans merci, que son infrastructure est maintenant détruite et que le peuple syrien souffre de la faim et de privations de toutes sortes. Les sanctions, combinées au contrôle américain du pétrole et du blé, ont appauvri la Syrie qui, comme la Libye, avait l'un des niveaux de vie les plus élevés de la région avant que les États-Unis n'entreprennent leurs plans criminels pour réaliser un changement de régime. Aujourd'hui, les pays qui ont provoqué tout ce chaos encouragent et même forcent le retour rapide des réfugiés et des migrants syriens malgré le fait que les conditions ne sont pas réunies pour les accueillir et que ce qu'ils veulent pour la Syrie est devenu un autre élément de discorde.

Pendant ce temps, les forces d'opposition rivalisent avec HTC pour le contrôle du nouveau gouvernement qui sera mis en place, dans un scénario qui veut que ceux qui ont le plus d'argent et d'armes gouvernent par la force brute. Dans le même temps, l'ONU lance des appels aux groupes terroristes et d'opposition pour qu'ils mettent en place des institutions démocratiques libérales et ce qu'ils appellent « une transition pacifique et démocratique ». Les États-Unis, l'OTAN et la Coalition du génocide ont pourtant échoué dans chacune de leurs tentatives d'imposer de tels arrangements en Irak, en Afghanistan, en Libye et dans d'autres pays.

La machine de propagande contrôlée par la CIA affirme également que l'Iran est fini, que ses liens avec le Hezbollah et le Hamas ont été coupés, privant ainsi la Résistance palestinienne d'armes. Cette absurdité a été reprise dans le monde entier par les médias et par beaucoup qui savent très bien que ce n'est pas vrai. Elle a rapidement été exposée lorsque l'Iran, le Hezbollah, le Hamas, Ansar Allah et d'autres forces de résistance, après avoir fait des déclarations en faveur du peuple syrien et exprimé leur soutien indéfectible à la Résistance palestinienne, les ont confirmées par leurs actes.

Le Hezbollah continue d'exiger d'Israël qu'il se retire complètement du Liban dans les 60 jours suivant l'accord de cessez-le-feu signé le 27 novembre.

Un conseiller du leader iranien Sayyed Ali Khamenei, Ali Akbar Velayati, a été clair dès le début, le 3 décembre, quand il a dit que « les États-Unis, l'entité sioniste et tous les pays de la région, qu'ils soient arabes ou non, doivent comprendre que l'Iran soutiendra fermement la Syrie ».

Il a également averti le président élu des États-Unis, Donald Trump, que « les conditions mondiales sont maintenant beaucoup plus difficiles que lors de sa précédente présidence » et que les nations indépendantes « ne succomberont pas à ses menaces ou à ses intimidations ».

Le porte-parole du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran (CGRI), le général de brigade Mohammad Ali Naeini, a souligné que l'entité sioniste n'a atteint aucun de ses objectifs, notamment l'élimination du Hezbollah, son affaiblissement politique ou le désarmement de la résistance.

En ce qui concerne la Syrie, les États-Unis ont immédiatement qualifié les terroristes de « rebelles ». CNN a réalisé une interview de leur chef qui le dépeint comme un « modéré » pour blanchir son image et ses crimes. S'exprimant devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le représentant américain a déclaré : « La récente offensive rebelle – avec laquelle les États-Unis n'ont rien à voir – est menée par un groupe, Hayat Tahrir al-Cham, également connu sous le nom de HTC, qui est une organisation terroriste désignée par les États-Unis et les Nations unies. Nous sommes évidemment préoccupés par ce groupe. Nous continuerons de défendre et de protéger pleinement le personnel américain et les positions militaires américaines, qui restent essentielles pour s'assurer que l'État islamique ne puisse plus jamais resurgir en Syrie. »

Notez la formulation américaine qui ne parle pas d'une « offensive terroriste » mais d'une « offensive rebelle ». Et le représentant américain ne se soucie pas tant du peuple syrien que des troupes américaines illégalement déployées en Syrie. Et ce n'est pas HTC qui préoccupe les États-Unis, mais « l'État islamique », comme si HTC n'était pas son incarnation actuelle et que l'État islamique lui-même n'avait pas été créé par la CIA.

Il est bien connu que de nombreux combattants de l'État islamique font partie de HTC et d'autres factions terroristes opérant en Syrie, amenés de tous les endroits où les États-Unis fomentent des guerres intestines entre les peuples sur la base d'affiliations ethniques, tribales, claniques et religieuses. Cela inclut les mercenaires ouïghours qu'ils utilisent pour mener des activités terroristes en Chine et entre la Chine et les États situés à ses frontières.

Comme si les États-Unis se souciaient du droit international, le représentant américain aux Nations unies a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à « parler d'une seule voix pour exiger que toutes les parties cessent leurs attaques aériennes brutales et adhèrent au droit international ». Étant donné que les troupes américaines occupent illégalement la Syrie en violation du droit international et qu'elles se livrent à un génocide à Gaza, également en violation de toutes les lois adoptées par la communauté internationale des nations, le commentaire sur l'adhésion au « droit international » est en effet lamentable.

Il est prudent de garder à l'esprit que les terroristes qui ont pris le contrôle de la Syrie n'ont pas d'armée de l'air. En outre, la référence aux « attaques aériennes » ne visait évidemment pas les missions de bombardement d'Israël ou de la Türkiye dans la région. Elle visait les missions des forces de résistance et de la Russie si elle décidait de mobiliser ses forces actuellement en Syrie. Les deux bases militaires russes en Syrie n'ont pas été affectées par l'arrivée au pouvoir de HTC.

Par ailleurs, les États-Unis ont supprimé la récompense de 10 millions de dollars pour l'arrestation d'al-Joulani et prévoient de retirer également HTC de la liste d'organisations terroristes. La secrétaire d'État adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, a rencontré al-Joulani à Damas le 20 décembre. À l'issue de cette rencontre, elle a dit que les États-Unis avaient décidé de renoncer à mettre à prix la tête d'al-Joulani après avoir reçu des « messages positifs » de sa part, notamment une promesse de veiller à ce que les groupes terroristes ne puissent pas constituer une menace.

La promesse d'un terroriste que les terroristes ne seront plus une menace ! C'est pitoyable, une véritable farce.

Cette dernière offensive terroriste américano-sioniste contre le peuple syrien et la résistance en général n'a pas réussi à restaurer ne serait-ce qu'une once de crédibilité pour Israël et les États-Unis. Au contraire, tout comme la crédibilité que les États-Unis auraient pu avoir, ou déclarer avoir, en tant que champion des droits humains et de la démocratie a mordu la poussière à Gaza, de même toutes les tentatives de donner de la crédibilité aux États-Unis en tant que champions de la guerre contre le terrorisme se sont échouées en Syrie.

Plus les choses avancent, plus les États-Unis et leurs partenaires dans le crime, qui composent la Coalition du génocide, sont démasqués comme étant des terroristes et des partisans du terrorisme. Les forces américaines, sionistes et de l'OTAN ont clairement indiqué qu'elles allaient commettre un génocide contre les populations civiles, les terroriser par des bombardements incessants et imposer des sanctions – une arme de guerre déguisée en arme humanitaire et en aide aux droits démocratiques – tout en prétendant soutenir une « transition politique dirigée par les Syriens et appartenant aux Syriens ».

La propagande qui présente l'objectif américain comme visant à assurer l'autodétermination de la Syrie est absurde et doit être écartée si l'on veut comprendre ce qui se passe dans ce pays.

Les forces qui, dans la région et dans le monde, soutiennent la Résistance palestinienne ne sont nullement déconcertées par la vaste machine de propagande qui prétend que les forces terroristes représentent le peuple syrien luttant pour la liberté. De même, la propagande selon laquelle les forces de la résistance sont désormais paralysées ou que l'Iran ne les soutient plus a été de courte durée.

La tentative des forces américaines, sionistes et de l'OTAN de retirer l'initiative aux forces qui soutiennent la résistance palestinienne a échoué parce que les forces de la résistance comptent sur elles-mêmes et sur leur propre lutte pour la paix, la liberté et la démocratie, telles qu'elles les définissent elles-mêmes, et non pas sur la bienveillance de leurs ennemis. Elles ne sont pas ébranlées par l'évolution de la situation et se sont au contraire attelées à la tâche de réaliser leur liberté, quelles que soient les conditions et les circonstances. Elles sont vraiment héroïques face à toutes ces tentatives de les anéantir, et c'est ce qui émerge du brouillard de la guerre.

Plus la machine à tuer États-Unis/sionisme/OTAN se mobilise contre les peuples de la région, plus les forces de résistance s'unissent dans l'action pour les vaincre. Les forces de résistance à l'agression américano-sioniste continueront de s'unir pour soutenir les forces de résistance en Palestine, au Liban, en Syrie, au Yémen et dans tous les pays attaqués.



Cet article est paru dans
Logo
Volume 54 Numéro 12 - Décembre 2024

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2024/Articles/SM54122.HTM


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@pccml.ca