Offensive terroriste des États-Unis contre le
gouvernement
et le peuple syriens
La guerre mondiale des États-Unis contre le terrorisme mord la poussière en Syrie
Le déroulement des événements en Syrie, qui indiquent clairement que les États-Unis ont chargé des terroristes connus de la CIA, ceux du Hayat Tahrir al-Cham (HTC), du changement de régime à Damas et leur chef Ahmad al-Chara (alias Mohammed al-Joulani) de la lutte contre le terrorisme, signale que la « guerre mondiale contre le terrorisme » des États-Unis a mordu la poussière.
La crédibilité que les États-Unis espéraient avoir dans les cercles et institutions internationaux en tant que nation indispensable pour défendre la démocratie et lutter contre le terrorisme s'est évaporée. Tout comme la crédibilité qu'ils pensaient encore avoir en matière de défense des droits humains s'est évanouie avec le soutien au génocide à Gaza, en Syrie ils défendent désormais ouvertement les terroristes, ce qui met un terme décisif à leur « guerre contre le terrorisme ».
Dans ces conditions, il est important de démêler ce qui est pertinent et ce qui ne l'est pas. Par exemple, il est important de reconnaître qu'il existe une conscience mondiale pour qui le génocide est une ligne rouge à ne pas franchir. Il en va de même pour le terrorisme. C'est une ligne rouge à ne pas franchir. On ne peut pas être pour le génocide et dire qu'on est pour la démocratie. On ne peut pas être pour le terrorisme et dire qu'on est pour la démocratie.
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis
n'ont cessé de commettre des crimes contre les peuples du monde
et contre leur propre peuple au nom de la démocratie et des
droits humains. Ils se sont prétendu les champions de la liberté
et de la paix. Ils ont imposé leur diktat et se sont donné une
position dominante au sein de la communauté internationale des
nations, cherchant toujours à tout mettre sous leur contrôle.
Tout au long de la guerre froide, les États-Unis ont qualifié l'ex-Union soviétique de totalitaire et d'empire du mal. La vérité sur ce qui s'y passait n'a jamais été évoquée, comme c'est le cas aujourd'hui avec les développements dans n'importe quelle partie du monde que les États-Unis et leurs apaiseurs ne veulent pas que les peuples du monde connaissent. Dans le cas de l'ex-Union soviétique, ses réalisations étonnantes après la Deuxième Guerre mondiale ont été remises en question : on a dit « Oui, mais à quel prix ? » C'était basé sur la propagation des stéréotypes anticommunistes à propos des « goulags », du travail esclave, de l'absence de liberté individuelle, des pouvoirs de police aux postes d'autorité, etc. L'objectif était de priver les peuples de leur propre conception du monde sur la base de laquelle ils pourraient s'orienter pour apporter des solutions aux problèmes auxquels eux-mêmes et l'humanité sont confrontés.
La chute de l'ancienne Union soviétique était censée balayer le fléau du communisme de la surface de la terre. C'était l'occasion de faire briller les vertus de la démocratie américaine. Mais ça n'a pas fonctionné. Les riches sont devenus de plus en plus riches et la pauvreté a augmenté en quantité et en qualité, englobant après 30 ans des pays entiers languissant dans la faim et le dénuement.
Les États-Unis ont alors introduit un nouveau mantra, la guerre contre la terreur, pour justifier leur volonté de contrôler le monde entier. Tout au long de cette période, les peuples du monde ont protesté contre les actions des États-Unis, du Canada et des pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) et de leurs coalitions et cartels dirigés par les États-Unis et l'OTAN, menées au nom de la « guerre contre la terreur ». Cette « guerre contre la terreur » s'est traduite par l'anéantissement brutal d'êtres humains et par des actes de terrorisme d'État, surtout américains. Parmi les moyens privilégiés de cette guerre à la terreur il y avait les sanctions meurtrières, la torture, la suspension des droits humains et les crimes commis sous le couvert de la lutte pour les droits humains et la démocratie.
Toutes ces actions sont un anathème pour la majeure partie de l'humanité dont la conscience s'inscrit dans la continuité de la conscience collective du monde entier lors de la lutte contre le fascisme dans la Deuxième Guerre mondiale. À cette époque, la politique et le pouvoir politique étaient définis par l'exclusion du fascisme. On ne pouvait pas être fasciste ou pour le fascisme et en même temps être pour la démocratie.
Pendant et après la Deuxième Guerre mondiale, les peuples du
monde entier se sont opposés au fascisme sous toutes ses formes
– le nazisme allemand, le fascisme italien et le militarisme
japonais. Dans de nombreux pays, les peuples ont obtenu des lois
interdisant les organisations fascistes et la promotion du
fascisme. Après la guerre, le peuple japonais, comme
contribution à l'élimination du fascisme et du militarisme, a
inscrit dans sa constitution une clause interdisant le
déploiement de troupes japonaises à l'étranger. De même, la
constitution allemande d'après-guerre interdisait l'envoi de
troupes allemandes à l'étranger. Cela correspondait au verdict
rendu par la Deuxième Guerre mondiale. Dans plusieurs pays, il
était entendu que les racistes et les fascistes n'avaient pas
droit à la parole et pas le droit de s'organiser.
On ne peut pas soutenir le terrorisme et être pour la
démocratie
Aujourd'hui, même si la situation
n'est pas différente dans la mesure où l'on ne peut pas à la
fois soutenir le génocide et le terrorisme et être pour la
démocratie, l'utilisation de la désinformation de la guerre
froide a créé une telle crise de la pensée mondiale qu'il y a un
manque notable d'une façon de parler de la situation.
Les peuples du monde ont été placés dans une situation d'observateurs d'actes de génocide, de cruauté indicible et d'actes de terreur commis en toute impunité. Cela a créé un état de traumatisme accablant. Le traumatisme est comme un mauvais rêve dans lequel on assiste de l'extérieure, impuissant, à des événements horribles. C'est ce que beaucoup ressentent devant la situation actuelle. La plupart du temps ils ne voient pas les développements positifs qui se produisent, tels que la résistance qui grandit et les réalisations qu'elle inscrit. Au lieu d'établir notre propre point de vue, où nous reconnaissons que ce sont les peuples qui sont décisifs et qui font l'histoire, nous sommes censés nous concentrer sur toutes les victimes et sur le fait d'être victime. Le type d'arguments à donner dans ce contexte échappe à tout le monde.
Lorsque l'ancien président George W. Bush a déclaré la « guerre contre le terrorisme », il a déclaré : « Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec les terroristes ». Il annonçait ni plus ni moins que les États-Unis s'arrogeront le droit de décider qui est terroriste et qui ne l'est pas. Selon les États-Unis, la Syrie montre qu'un pays peut être terroriste un jour et contre le terrorisme le lendemain s'il fait ce qu'ils demandent, s'il est « avec nous ».
Depuis 2017, la tête du chef du HTC était mise à prix pour 10 millions de dollars en tant que terroriste. Mais depuis qu'il a promis que « les terroristes ne seront plus une menace » en Syrie, l'offre de récompense a été retirée.
La réhabilitation d'al-Joulani a commencé en février 2021. La chaîne publique américaine PBS a diffusé à son émission Frontline une interview qui a ouvert la voie à sa légitimation, bien qu'il ait longtemps milité pour Al-Qaïda en tant que terroriste. CNN a fait de même plus récemment. Aujourd'hui, les États-Unis affirment qu'il faut « donner une chance » à ce chef terroriste de montrer « en actes » qu'il est une personne démocratique, ce qui, dans le jargon américain, signifie s'il continuera de se soumettre aux conditions des États-Unis.
Pour les apparences, les États-Unis ont déclaré qu'ils ne soutiendraient le HTC et son chef, ainsi que les diverses autres factions armées, que s'ils se soumettaient à leurs conditions et à celles d'Israël concernant un gouvernement de transition. Entre autres, les États-Unis ne lèveront les sanctions imposées à la Syrie que si elle rompt ses relations avec l'Iran.
Le discours du département d'État américain sur ce qu'il
appelle « le processus de transition » en Syrie – un processus
de transition qui ne tient pas compte du peuple syrien et de ce
qu'il veut – est vide de sens et est perçu comme tel. « Ce
processus de transition devrait conduire à une gouvernance
crédible, inclusive et non sectaire qui respecte les normes
internationales de transparence et de responsabilité,
conformément aux principes de la résolution 2254 du Conseil de
sécurité des Nations unies », a eu le front de déclarer le
département d'État.
« Le processus de transition et le nouveau gouvernement doivent également s'engager clairement à respecter pleinement les droits des minorités, à faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire à tous ceux qui en ont besoin et à empêcher que la Syrie ne serve de base au terrorisme ou ne constitue une menace pour ses voisins », de déclarer le département d'État.
Seuls les pires réactionnaires peuvent être incohérents au point de dire que la base terroriste qu'ils ont établie en Syrie ne doit pas être utilisée comme base pour le terrorisme. De plus, après avoir tout décidé en coulisses, seuls ceux qui se croient à l'abri des conséquences de leurs actes peuvent croire qu'on laissera le peuple syrien décider de l'avenir de son pays dans un processus « inclusif et transparent ».
« Le peuple syrien décidera de l'avenir de la Syrie. Toutes les
nations doivent s'engager à soutenir un processus inclusif et
transparent et à s'abstenir de toute ingérence extérieure. Les
États-Unis reconnaîtront et soutiendront pleinement le futur
gouvernement syrien issu de ce processus », annonce le
département d'État.
Mais la réalité est que l'autorité que les États-Unis ont pu
avoir en cette matière dans le passé s'est envolée en fumée.
Aucun pays qui tente de s'allier à eux n'aura la moindre
légitimité et son peuple se battra pour ce qui est juste avec
une vigueur et une détermination renouvelées.
La résistance montre le visage d'une humanité en quête de
liberté
Ceux qui ne considèrent pas les Syriens comme un peuple le font à leurs risques et périls, comme l'ont déjà prouvé ceux qui refusent de considérer le peuple palestinien comme un peuple. Ils pensent pouvoir traiter les peuples comme une bande d'individus conquis qui doivent se soumettre à la « vraie démocratie » qu'est la nation « indispensable ».
C'est l'ordre mondial selon les États-Unis. Il n'est pas fondé sur le territoire, ni sur l'état de droit international, ni sur les droits collectifs des peuples et les droits humains qui appartiennent à chacun du fait qu'il est humain. Il s'agit d'un ordre fondé sur l'image des États-Unis en tant que démocratie la plus authentique du monde et sur leur image miroir en tant que sauveur du monde contre le terrorisme.
Cet « ordre » ne peut être maintenu qu'avec une violence et un usage de la force extrêmes ainsi qu'avec ample impunité, et cela comprend la torture, les opérations occultes de la CIA et d'autres forces mercenaires privées et agences de renseignement, les châtiments collectifs dans le pire style nazi et la destruction des pays que les États-Unis ne peuvent pas contrôler par ces moyens.
Si pour ces forces moribondes la « guerre contre le terrorisme » a rendu « normales » et « acceptables » la torture, la détention sans inculpation et la destruction massive de pays entiers, les forces de résistance des peuples ont montré un autre visage : le visage de l'aspiration de l'humanité à être libre, à vivre une vie de dignité, à s'épanouir en tant que peuples dont le matériel de pensée, la culture et l'existence même créeront des sociétés et un ordre mondial dignes de l'être humain.
Aucune tentative de justifier d'autres crimes de ce type en disant que les États-Unis sont une nation indispensable pour faire respecter la démocratie, les droits humains et la « guerre contre le terrorisme », ne trouvera preneur.
Les États-Unis ont également utilisé leur « guerre contre le
terrorisme » pour dresser une liste d'« États soutenant le
terrorisme ». La Syrie est désignée comme telle depuis 1979,
tout comme l'Iran, Cuba et la République populaire démocratique
de Corée. Tous font l'objet de sanctions meurtrières depuis des
décennies. Maintenant que les États-Unis déclarent ouvertement
que les terroristes sont des démocrates, leur crédibilité dans
la poursuite et la justification des sanctions est nulle. Les
arguments des partisans des sanctions et des mesures
prétendument antiterroristes seront considérés comme farfelus,
invraisemblables lorsqu'il s'agit de justifier l'injustifiable.
Les peuples du monde sont les artisans de l'histoire
Outre le terrorisme d'État américain, la « guerre contre le terrorisme » et les notions de nation « indispensable » ont eu pour rôle de priver les peuples d'une conception du monde qui leur soit propre et de leur capacité à faire l'histoire. Car ce sont les peuples qui font l'histoire. En effet, on a classifié la Résistance comme maléfique et « terroriste » alors que la « guerre contre le terrorisme » et ses moyens meurtriers étaient irréprochables.
Les États-Unis, leur Pentagone et leur département d'État, ainsi que les sionistes israéliens et la Coalition du génocide, dont le Canada fait partie, refusent de reconnaître que ce sont les peuples du monde et leurs mouvements de résistance qui font l'histoire, et non les grandes puissances. L'année 2024 l'a démontré sans l'ombre d'un doute. Les États-Unis n'ont plus pour stratégie que d'imposer la vieille notion qu'ils sont la nation indispensable qui décidera du sort de l'humanité.
Ce diktat tient en échec l'ONU et les institutions internationales depuis bien trop longtemps. Le monde entier est témoin de ce que les forces américaines/sionistes et leur coalition génocidaire font à Gaza dans leur tentative brutale d'éliminer le rôle des peuples et leurs efforts pour créer un nouvel ordre mondial qui serve leurs intérêts. Aujourd'hui, le monde est témoin du type de changement de régime que les États-Unis ont imposé au fier peuple syrien. Il sera écrasé par la force de l'histoire. Si les ennemis des anciens peuples d'Irak, d'Afghanistan, de Libye et d'autres pays n'ont pas réussi à imposer leur règne, ils échoueront également en Syrie.
À cet égard, une caractéristique marquante des événements de 2024 est que les forces américaines/sionistes et de l'OTAN n'ont atteint aucun des objectifs qu'elles s'étaient fixés parce que la résistance des peuples a été implacable dans la poursuite de ses propres objectifs de paix, de liberté et de démocratie. Ce sont les peuples qui font l'histoire, pas la superpuissance américaine et sa coalition du génocide.
Les peuples du monde peuvent voir chaque jour sous leurs yeux les crimes brutaux que les forces américaines/sionistes et de l'OTAN commettent contre l'humanité, y compris le génocide, la famine, les déplacements massifs, les assassinats, l'anéantissement de familles entières, de peuples entiers, le massacre de femmes, d'enfants et d'aînés, de journalistes, de travailleurs et de professionnels de la santé, d'enseignants, de poètes, de chefs religieux et de congrégations entières. Les conséquences de leurs crimes sont gravées dans la mémoire collective de l'humanité.
Par conséquent, les mouvements de résistance déterminés et croissants en Palestine, au Liban et au Yémen s'étendent à tous les pays arabes et sont également présents en Syrie. Parallèlement au soutien apporté à la résistance palestinienne et à l'opposition au génocide et à la terreur aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada et dans d'autres pays impérialistes, il est important de souligner que ce sont les peuples qui ouvrent la voie. Ce sont les peuples qui persistent à prendre des positions de principe qui servent à humaniser l'environnement naturel et social. Ils s'organisent pour changer l'orientation de l'économie de leur pays et se donner les moyens de prendre les décisions qui affectent leur vie. Ils s'opposent à la voie de la liquidation dans laquelle leurs gouvernements se sont engagés en éliminant toute autorité publique et en confiant les fonctions décisionnelles à des pouvoirs de police au service d'intérêts privés étroits.
Les peuples répondent à l'appel de l'histoire qui exige que les peuples eux-mêmes soient habilités à gouverner et à prendre des décisions qui favorisent leurs propres intérêts et ceux des autres peuples du monde. C'est ce que révèlent les développements en Syrie, et non le succès de la guerre contre le terrorisme, l'ambition des États-Unis de dominer le monde ou tout autre narratif féérique.
La Résistance vit ! Vive la Résistance !
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 12 - Décembre 2024
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