L'offensive antisociale du gouvernement de l'Ontario
Profusion de stratagèmes pour payer les riches
Manifestation pour un système de santé public à
l'ouverture de
la session d'automne de l'assemblée législative à Toronto
le 25
septembre 2023
Depuis sa réélection en juin 2022, à l'issue d'une élection qui a été caractérisée par le plus faible taux de participation de l'histoire de l'Ontario et formant un gouvernement majoritaire avec le vote de seulement 17,8 % des personnes ayant droit de vote, le gouvernement conservateur de Doug Ford s'est embourbé dans la corruption et le discrédit.
Les compressions en éducation, en santé, dans le logement et les services sociaux accompagnées de gigantesques stratagèmes pour payer les riches sont monnaie courante. La Banque d'infrastructure de l'Ontario siphonne de l'argent du trésor public au nom de « partenariats publics-privés » qui sont reconnus comme étant une façon de garantir les profits privés avec les fonds publics. Aujourd'hui, les hôpitaux, les projets immobiliers et les systèmes de transport sont financés par le trésor public au profit d'investisseurs privés qui font de l'argent plein les poches avec ces projets. Ces projets n'ont rien à voir avec le bien-être de la population, dont les conditions se détériorent.
Les compressions en éducation ont augmenté depuis que le gouvernement Ford est arrivé au pouvoir en 2018. À la fin d'avril 2024, après la présentation du budget du gouvernement Ford pour 2024-2025, la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l'Ontario (FEESO)) a souligné :
« Bien que le gouvernement Ford prétend qu'il fait des investissements 'historiques' en éducation, la réalité est que, compte-tenu de l'inflation et d'une augmentation des inscriptions, il y a un manque à gagner de 2 milliards de dollars au financement des besoins de base en éducation pour l'année scolaire 2024-2025 comparativement à l'année scolaire 2017-2018. Le financement per capita n'a pas suivi l'inflation alors que le gouvernement Ford a fait des compressions dans le financement per capita de l'ordre de près de 10 % depuis 2018. »
La FEESO ajoute : « Le sous-financement de l'éducation publique par la province a engendré une détérioration des conditions de travail et d'apprentissage dans les écoles de l'Ontario, ce qui a provoqué une pénurie de personnel sans précédent pour les enseignants et les travailleurs de l'éducation. Il y a eu de graves répercussions sur l'accès des étudiants aux services de santé mentale. Des psychologues, des travailleurs sociaux et d'autres professionnels de la santé mentale abandonnent l'éducation en grands nombres pour la simple raison qu'ils peuvent trouver des salaires supérieurs et de meilleures conditions de travail ailleurs. Les temps d'attente continuent de s'allonger partout dans la province pour les étudiants qui veulent avoir accès à d'importants services d'aide en santé mentale. »
La Coalition de santé de l'Ontario (CSO), qui est active dans toutes les régions de la province à mobiliser l'opposition aux compressions du gouvernement Ford dans le système de santé public, alors qu'il multiplie les services de santé privés, a souligné le 9 septembre :
« Le financement des hôpitaux publics en Ontario est le plus bas de toutes les provinces et de tous les territoires.
« L'Ontario compte également le moins de lits d'hôpitaux au Canada. Lorsque le gouvernement Ford est arrivé au pouvoir, il a choisi de réduire le financement des hôpitaux en dessous du taux d'inflation, l'augmentant uniquement pendant la pandémie. Même après la pandémie, il a financé les hôpitaux publics bien en dessous du taux d'inflation et a plafonné les salaires des infirmières et des professionnels de la santé , limitant ainsi le financement et aggravant la pénurie de personnel de santé. »
Le 3 septembre, la CSO informait que : « De 2023 à 2024, Ford a accordé une augmentation de plus de 200 % aux cliniques privées et a augmenté le financement d'un hôpital privé à but lucratif (Don Mills Surgical Unit) de près de 300 %. En même temps, il a imposé de véritables coupes budgétaires aux hôpitaux publics tout au long de l'année budgétaire, jusqu'au dernier mois, en les finançant en dessous du taux d'inflation, les laissant sans les ressources nécessaires pour faire face à la crise du personnel et aux fermetures des services d'urgence et d'autres services. La stratégie est claire : conduire le système public à la faillite et utiliser la crise qui en résulte pour privatiser. »
En juin de cette année, le Bureau de la responsabilité financière du gouvernement de l'Ontario, qui travaille à partir des chiffres du gouvernement, a souligné que le gouvernement Ford a coupé dans les dépenses aux services sociaux pour les personnes handicapées, à l'aide au logement et aux services aux enfants autistes. Dans son Examen du plan des dépenses du ministère des Services à l'enfance et des Services sociaux et communautaires publié le 5 septembre, le bureau rapporte que les prestations du programme Ontario au Travail (OT) sont gelées depuis 2018, ce qui a engendré une baisse de 15 % des prestations de l'OT, y compris l'ajustement en fonction de l'inflation de 11 154 dollars en 2028-2029 à 9 985 dollars en 2023-2024 et que, si la tendance des gels se maintient, les prestations de l'OT, y compris l'ajustement en fonction de l'inflation, vont baisser encore de 10 % à une moyenne de 8 511 dollars par cas avant la fin de 2028-2029.
En ce qui concerne le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH), le Bureau de la responsabilité financière estime que les prestations, y compris l'ajustement en fonction de l'inflation, sont passées d'une moyenne de 16 075 dollars par cas en 2018-2019 à 14 576 dollars en 2022-2023 avant d'augmenter à 15 095 dollars en 2023-2024 et que les prestations du POSPH comprenant l'ajustement en fonction de l'inflation augmenteront à près de 15 095 dollars par cas en 2028-2029. (Ontario au travail lui-même a été créé en 1996 pendant l'offensive antisociale menée par le gouvernement Mike Harris pour dissimuler ses attaques contre ceux et celles qui avaient besoin d'assistance sociale pour survivre.)
Suite à la présentation du budget provincial en mars de cette année, le président du Syndicat canadien de la fonction publique–Ontario, Fred Hahn, a souligné que dans le contexte des compressions aux programmes sociaux, « ces réductions interviennent au moment même où les Ontariens ont un besoin urgent d'investissements réels et substantiels dans leurs services publics – hôpitaux, éducation à tous les niveaux, soins de longue durée, services sociaux, garde d'enfants, services de développement et davantage de financement pour les villes ».
« Les élucubrations du gouvernement Ford sont épuisantes. Les conservateurs se disent bâtisseurs, mais en réalité, ce sont des casseurs, de dire Fred Hahn. Ils ont amené nos services publics au point de rupture, l'accessibilité est à son plus bas niveau historique, les Ontariens ne peuvent pas trouver de logement ou de médecin de famille. Et non seulement ce budget ne contient aucun effort sérieux pour réparer tout cela, mais les conservateurs nous disent ouvertement qu'ils ont l'intention d'aggraver la situation pour chacun d'entre nous, dans toutes les régions de la province. »
Les travailleurs et le peuple de l'Ontario reconnaissent la nécessité de prendre les choses en main. Les travailleurs constituent la grande partie des 16 millions d'Ontariens et ce sont eux qui produisent toute la richesse et dispensent les services dont les Ontariens ont besoin. La situation en Ontario requiert que les travailleurs mènent les affaires économiques et politiques dans une nouvelle direction prosociale qui priorise le bien-être du peuple. Il faut se débarrasser d'un processus électoral qui donne le pouvoir aux partis cartellisés.
(Avec des informations du gouvernement de l'Ontario, de la Coalition ontarienne de santé, de la CBC et du SCFP-Ontario)
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 8-9 - Août-Septembre 2024
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2024/Articles/SM54087.HTM
Site web : www.pccml.ca Courriel : redaction@pccml.ca