Les Québécois disent Non! à la transition « verte »


Manifestation devant l'Assemblée nationale du Québec le 12 septembre contre les articles du projet de loi 69 qui ouvrent la porte à une privatisation accrue d'Hydro-Québec

Le « super ministre » Pierre Fitzgibbon quitte le gouvernement du Québec après avoir parrainé le dépôt du projet de loi 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions législatives, le 6 juin 2024. Les présentations aux consultations particulières liées au projet de loi se sont tenues du 10 septembre au 19 septembre, menées par Christine Fréchette, ancienne ministre de l'Immigration nommée pour remplacer Fitzgibbon à titre de nouvelle ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie du Québec[1].

Dès son dépôt, le projet de loi 69 a suscité de nombreuses réactions et objections car il ouvre la porte à la privatisation accrue des avoir d'Hydro-Québec, ou la société d'État va aussi garantir aux entreprises privées un tarif pour l'électricité produite par elles. Le projet de loi va aussi introduire la tarification dynamique de l'électricité résidentielle à partir d'avril 2026 [2].

Suite à la démission du ministre Fitzgibbon, plus de vingt organisations environnementales, syndicales et communautaires ont publié une lettre conjointe dans laquelle elles demandent que les travaux entourant le projet de loi 69 soient suspendus parce que ses « orientations n'ont été ni présentées à la population dans la plateforme électorale du parti ni débattues, elles ont plutôt été déterminées par un nombre restreint de personnes, dont le ministre Fitzgibbon lui-même, derrière des portes closes »[3]. La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) abondait dans le même sens : « Il faut offrir aux Québécois et Québécoises une vision du XXIe siècle du développement énergétique. Le projet de loi no 69 met en péril la survie du filet social québécois, et nous ne pouvons entériner cette approche. Collectivement, nous avons le devoir de laisser aux générations futures une politique énergétique cohérente et durable. »

Notes

1. Le portefeuille de l'immigration qu'avait Christine Fréchette est remis à Jean-François Roberge, qui cumule déjà de nombreux postes ministériels, dont celui de la Francisation et de l'Intégration, de la Langue française, responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, responsable des Institutions démocratiques, responsable de l'Accès à l'information et de la Protection des renseignements personnels et responsable de la Laïcité. Avec tous ses ministères dont il est responsable et dont les thèmes se recoupent, des analystes de la scène politique ont qualifié, à raison ou à tort, Jean-François Roberge de nouveau « ministre de l'Identité ».

2. Voir « Opposition vive et immédiate d'organisations syndicales à la privatisation accrue d'Hydro-Québec », Geneviève Royer, LML mensuel, juin 2024

3. « Départ de Fitzgibbon : suspension des travaux entourant le projet de loi 69 demandée », Lettre ouverte, 4 septembre 2024


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Volume 54 Numéro 8-9 - Août-Septembre 2024

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