Grande-Bretagne
Un «raz-de-marée» fictif pour un gouvernement pro-sioniste, pro-OTAN et anti-ouvrier
Grande manifestation à Londres le 6 juin 2024 : les
peuples de
Grande-Bretagne exigent que le nouveau gouvernement cesse
d'armer le génocide israélien.
Seulement 59,9 % des électeurs inscrits ont voté à l'élection générale du 4 juillet au Royaume-Uni, soit le taux de participation le plus bas depuis que le droit de vote a été accordé à tous les adultes de plus de 21 ans en 1928, selon le rapport publié par le groupe de réflexion Institute for Public Policy Research (IPPR). C'est lamentable, et pourtant, la classe dirigeante proclame en gros titres partout que le Parti travailliste dirigé par Keir Starmer a remporté les élections par un « raz-de-marrée », remportant « la deuxième plus grande majorité à la Chambre des communes dans l'histoire de la Grande-Bretagne ».
Le Parti travailliste a remporté 412 des 650 sièges, soit près de 65 % du total. Les médias monopolisés parlent d'une « deuxième plus grande majorité à la Chambre des communes dans l'histoire de la Grande-Bretagne », mais sa part des suffrages exprimés n'est que de 34 %, ce qui, compte tenu du taux de participation de 59,9 %, signifie que le Parti travailliste a obtenu tous ces sièges avec 20,37 % des électeurs inscrits. En fait, sa part des voix a été plus faible que lors de l'élection précédente en 2019 (32 %) et encore plus faible qu'en 2017. Son mandat est le plus faible de tous les gouvernements britanniques depuis au moins la Première Guerre mondiale.
Le Parti conservateur sortant a obtenu 24 % des voix exprimées, ce qui revient à 14,38 % des électeurs ayant droit de vote, et sur cette base il a obtenu 121 sièges. Les libéraux ont pour leur part obtenu 72 sièges avec 12 % des suffrages exprimés, tandis que le Parti réformiste, avec 14 % des suffrages exprimés, n'a obtenu que quatre sièges ! Il n'est pas étonnant que le système de gouvernement de parti basé sur le scrutin majoritaire uninominal à un tour, qui donne aux partis un nombre de sièges très peu représentatif, est en perte de crédibilité et de légitimité comme jamais auparavant. Dire que le gouvernement Starmer dispose d'une « majorité écrasante » et qu'il peut donc faire ce qu'il veut est en soi l'expression d'une crise de légitimité.
Sur une note positive, le Sinn Féin est désormais le plus grand parti du nord de l'Irlande à Westminster. Il était déjà le plus important au sein de l'assemblée décentralisée de Stormont en 2022 et au niveau des conseils locaux en 2023.
Le Sinn Féin ne siège pas à Westminster en raison de sa politique d'abstentionnisme, conséquent avec son refus de prêter le serment d'allégeance au monarque anglais. Le Sinn Féin n'accepte pas le droit du Parlement de Westminster de gouverner le nord de l'Irlande. Le résultat du vote confirme la volonté du peuple irlandais de voir l'Irlande unie.
Cette élection a également été marquée par la
participation
d'un grand nombre de candidats indépendants (459), qui
ont
obtenu plus d'un demi-million de voix au total. L'ancien
chef du
Parti travailliste Jeremy Corbyn, qui s'est présenté en
tant
qu'indépendant, mérite une attention particulière pour
avoir
remporté la circonscription d'Islington North avec une
marge
énorme (24 120 contre 16 873 pour le Parti travailliste).
Sa
destitution en tant que chef du Parti travailliste par
l'actuel
chef Keir Starmer et une campagne de mensonges l'accusant
d'antisémitisme, organisée par le lobby sioniste au
service
duquel se trouve Keir Starmer, ont condamné à jamais le
parti
pro-OTAN, pro-génocide sioniste et anti-ouvrier de
Starmer. Il
n'est pas surprenant que le parti ait perdu cinq sièges
au
profit d'indépendants, en grande partie à cause de sa
position
de soutien au génocide à Gaza. Il convient également de
noter
que le Parti ouvrier a recueilli plus de 210 000 voix,
mais n'a
pas obtenu un seul siège, ce qui inclut la perte du siège
remporté par George Galloway lors de l'élection partielle
de
Rochdale en 2024. Les rapports indiquent que d'autres
partis
ayant obtenu moins de voix ont néanmoins obtenu des
sièges,
toujours en raison de la méthode de comptage du scrutin
uninominal à un tour, ainsi que d'un système électoral
qui est
loin d'être représentatif du changement auquel les
citoyens
aspirent.
Malgré les tentatives des médias et des dirigeants de présenter Keir Starmer comme une alternative, « de gauche » qui plus est, il est connu pour ses positions anti-ouvrières, pro-génocide sioniste et pro-OTAN. Dès qu'il est devenu premier ministre, il a déclaré qu'il voulait un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qu'il poursuivrait la politique britannique de soutien au génocide israélien. Il a assisté au sommet de l'OTAN à Washington et s'est tout de suite démarqué comme fauteur de guerre sans égal.
Les élections en France ont donné des résultats
similaires.
Aucun parti n'a obtenu la majorité, mais le gouvernement
sera
formé par une alliance de partis qui n'ont pas obtenu la
majorité des voix. Tout cela montre que les peuples
veulent un
changement fondamental.
Mais c'est comme si de rien n'était. Le changement est
une
victime de ces élections.
L'élection révèle également la nécessité de renouveler le processus politique. L'ensemble des rapports entre humains et entre les humains et la nature révèlent précisément la nécessité d'investir le peuple du pouvoir de décider. Le renouveau et la rénovation basés sur des définitions modernes sont la nécessité de cette période historique de transition. Les tentatives de gouvernance qui ne donnent pas au peuple les moyens d'agir vont de crise en crise. C'est ce qui se produit déjà en France en raison des luttes de factions entre les élus et des machinations du président Macron, et ce qui se produira également en Grande-Bretagne. Le rôle que joue le peuple en s'exprimant en son nom propre sera décisif.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 7 - Juillet 2024
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