La dette mondiale et le montant insoutanable de la richesse sociale expropriée en intérêts et profits

La nécessité d'un moratoire sur le paiement des intérêts de la dette publique et sur les emprunts de l'État auprès d'intérêts privés

En septembre dernier, la dette mondiale accumulée des gouvernements, des entreprises et des particuliers a atteint le niveau record de 307 400 milliards de dollars. La dette totale accumulée a bondi de 100 000 milliards de dollars par rapport à la décennie précédente.

L'expropriation des intérêts sur cette dette colossale a été aggravée récemment par une augmentation du taux d'intérêt moyen que les prêteurs exigent. Le taux d'intérêt sur la dette à l'échelle mondiale est maintenant calculé à une moyenne de 5,2 %, et il augmente à mesure que la dette existante est refinancée à des taux plus élevés.

Si l'on utilise 5,2 %, le profit annuel des intérêts expropriés sur la dette mondiale de 307 400 milliards de dollars est d'environ 16 000 milliards de dollars. Le montant exproprié en tant que bénéfice d'intérêts est prélevé sur la valeur sociale produite par les travailleurs. Les 16 000 milliards de dollars de richesse sociale nouvellement produite, expropriée en tant que profits d'intérêts, ne sont plus disponibles pour que les citoyens et les gouvernements puissent les utiliser pour le bien commun.

La dette mondiale de 307 400 milliards de dollars dépasse de loin la production mondiale annuelle de valeur sociale ou le produit intérieur brut (PIB) mondial estimé à 100 000 milliards de dollars pour 2023. L'économie impérialiste calcule la nouvelle production mondiale de valeur sociale ou PIB comme une valeur d'échange aux prix du marché, et non comme une valeur d'usage à son prix de production. Seul le produit social vendu et réalisé sur un marché est considéré comme produit et digne de devenir un facteur du PIB à sa valeur d'échange. Le produit social mondial total pour 2023, après que ce que les travailleurs ont produit en tant que valeur d'usage a été annulé pour devenir une valeur d'échange, est calculé à environ 100 000 milliards de dollars. Si l'on déduit les bénéfices des intérêts du PIB total ou de la valeur d'échange de ce que les travailleurs produisent, il reste 84 000 milliards de dollars de richesse sociale. Ce montant est exproprié en tant que profit d'entreprise, profit de rente foncière, profit de la direction et profit du gouvernement, laissant le reste pour les revendications des travailleurs sous forme de salaires, d'avantages sociaux, de pensions et de programmes sociaux.

L'économie impérialiste tend à concentrer la richesse sociale entre les mains de sections privilégiées, principalement au coeur des terres coloniales exploiteuses des États-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays d'Europe et du Japon. La richesse sociale accumulée entre les mains de l'élite dirigeante cherche des endroits où mettre la valeur sociale expropriée dans le pays où elle se trouve et dans le monde entier pour obtenir un profit maximum et servir ses intérêts privés par d'autres moyens. Les sommes colossales qu'elle contrôle servent ensuite à augmenter la dette mondiale qu'elle détient et à investir dans son économie de guerre afin de défendre et d'étendre ses intérêts privés au pays et à l'étranger. La richesse sociale qu'elle contrôle sert à l'extraction des matières premières qu'elle recherche, à l'exploitation de travailleurs bon marché, à la production sociale et aux marchés pour produire et vendre le produit social que les travailleurs produisent.

Les impérialistes prêtent la richesse sociale qu'ils possèdent par l'intermédiaire d'institutions internationales qu'ils contrôlent comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale et, de plus en plus, par l'intermédiaire de cartels privés. Les prêts à l'échelle actuelle ont créé une situation où 16 000 milliards de dollars de richesse sociale sont immédiatement déduits de la nouvelle richesse sociale produite par les travailleurs. Les intérêts profitent aux ultra-riches pour favoriser leur domination, leur exploitation et leurs guerres et rivalités sans fin. Cette situation a aggravé les crises économiques récurrentes dans le monde entier et a aggravé les problèmes politiques, sociaux et naturels auxquels les peuples sont confrontés. Il faut y mettre un terme en tant que tâche immédiate du peuple révolutionnaire ! Un moratoire sur le paiement des intérêts doit être instauré pour survivre et toute nouvelle dette publique envers des intérêts privés doit être interdite !

Données de l'Institut de la finance internationale (IFI)

La dette mondiale a explosé ces dernières années pour atteindre le chiffre record de 307 400 milliards de dollars. L'IFI indique que la dette mondiale en dollars a augmenté de 10 000 milliards de dollars au premier semestre de 2023 et de 100 000 milliards de dollars au cours de la dernière décennie.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et le Japon sont responsables de plus de 80 % de l'augmentation de la dette. La dette fédérale du gouvernement américain a atteint 34 000 milliards de dollars à la fin décembre. Rien qu'en 2023, cette dette a augmenté de plus de 4 000 milliards de dollars. La Chine, l'Inde et le Brésil ont enregistré la croissance la plus prononcée des emprunts parmi les pays en développement.

La dette mondiale est maintenant d'environ 207 000 milliards de dollars de plus que le produit intérieur brut (PIB) annuel mondial de 100 000 milliards de dollars. Selon l'IFI, cela représente « 336 % du PIB mondial, alors que le ratio de la dette au PIB était de 110 % en 2012 pour les économies avancées et de 35 % pour les marchés émergents ».

Les paiements d'intérêts annuels pour le service de la dette mondiale ont atteint environ 16 000 milliards de dollars. Les paiements d'intérêts annuels du gouvernement américain au titre du service de la dette ont maintenant dépassé les 1 000 milliards de dollars. Ces mille milliards de dollars en paiement d'intérêts sont inférieurs à ce que la plupart des autres pays auraient à payer sur une dette similaire, car les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés dans les pays en développement.

Les prêteurs qui détiennent la dette exproprient les intérêts de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent, soit directement des entreprises où ils travaillent, soit de l'imposition par le gouvernement de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent.

La dette mondiale se divise approximativement en trois parties. Les deux premières sont la dette publique et la dette des entreprises, qui représentent chacune deux cinquièmes du total, tandis que la dette des ménages constitue le cinquième restant.

Les intérêts privés exproprient pour leur propre usage et contrôlent les 16 000 milliards de dollars de profits d'intérêts et d'autres sommes considérables de la valeur nouvelle que les travailleurs produisent sous forme de profit d'entreprise, de profit de rente foncière et de profit de direction. Les gouvernements exproprient également la valeur nouvelle avec la fiscalité pour financer les stratagèmes pour payer les riches, des infrastructures bon marché pour les impérialistes, la bureaucratie gouvernementale et le service de la dette publique à des intérêts privés et pour payer pour la vaste économie de guerre et les guerres en cours. Ces montants de richesse sociale sous contrôle privé et impérialiste du gouvernement sont utilisés à des fins dictées par l'oligarchie au pouvoir pour étendre sa richesse privée, son contrôle et son pouvoir et financer son mode de vie privilégié.

Ces énormes sommes de richesse sociale ne sont pas disponibles pour que les gens les utilisent pour le bien commun et leur bien-être comme ils l'entendent dans l'intérêt public, pour résoudre les problèmes auxquels l'économie et la société sont confrontées et pour humaniser l'environnement social et naturel.

Pour changer la situation, il faut s'attaquer au problème du manque de pouvoir politique des travailleurs. Pour ce faire, il faut renforcer l'unité des travailleurs et s'organiser en tant que force sociale pour obtenir le pouvoir politique. Cela implique d'apprendre ensemble, par des actes individuels et collectifs, comment mener une lutte révolutionnaire pour faire avancer l'histoire au-delà de la domination impérialiste actuelle.

Ces actes de découverte sont déjà évidents dans les demandes et les réclamations faites par les travailleurs à la valeur qu'ils produisent ici et maintenant pour les salaires, l'augmentation des investissements dans les programmes sociaux, pour que les gouvernements arrêtent de payer les riches, se désengagent de l'économie de guerre, et commencent un moratoire sur le service de la dette gouvernementale et l'arrêt des emprunts gouvernementaux auprès d'intérêts privés.

Ces actes individuels et collectifs des travailleurs de découvrir impliquent de s'organiser et de s'éduquer sur la façon de préparer les conditions subjectives de la révolution afin de mettre en place des formes démocratiques modernes économiques et politiques qui leur permettront de gouverner directement toutes les affaires qui affectent leur vie, la société et l'ensemble de l'humanité.


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Volume 53 Numéro 4 - Avril 2024

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