La nécessité de trouver des alternatives à la domination
américaine des institutions financières internationales

Certains développements dans la finance mondiale

Il y a présentement plusieurs processus alternatifs de règlements financiers internationaux visant à éviter ou au moins à atténuer la domination impérialiste américaine. Les États-Unis utilisent leur contrôle des institutions financières internationales pour dicter leurs volontés et étendre leur exploitation et leur oppression à l'échelle mondiale. Cette domination inclut l'utilisation de sanctions et de blocus comme armes de guerre non déclarée, comme le blocus de Cuba qui cause de grandes difficultés et souffrances aux Cubains et étouffe leur développement économique.

L'autre problème que beaucoup cherchent à résoudre est le flux mondial sans précédent de valeur nouvellement produite dans les poches des détenteurs de dettes, qui concentre la richesse et le pouvoir et prive les peuples des moyens de développer leurs économies et de résoudre leurs problèmes.

Les méthodes pour contrer les sanctions américaines, le contrôle financier, la militarisation du dollar américain et les niveaux d'endettement sans précédent comprennent la création de nouveaux mécanismes financiers dans le cadre des BRICS, qui regroupent les pays participants. Plus généralement, de nombreux pays sont déterminés à cesser de payer la dette existante aux institutions financières mondiales impérialistes, publiques et privées, et à développer de nouvelles méthodes pour mobiliser la richesse sociale en faveur du développement.

Les BRICS

Le regroupement de pays appelé BRICS a débuté en 2006 avec le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, puis l'Afrique du Sud peu de temps après. D'ici 2024, le nombre de membres passera à neuf avec l'arrivée de l'Égypte, de l'Éthiopie, de l'Iran et des Émirats arabes unis, tandis que de nombreux autres pays manifestent leur intérêt. Les BRICS regroupent désormais près de la moitié de la population mondiale. L'organisation est considérée comme un contrepoids au G7 dominé par les États-Unis et comme un moyen de développer et de moderniser les économies sans l'ingérence du bloc impérialiste américain et de sa coterie de fidèles, dont le Canada.

Les délibérations du sommet BRICS 2023 en Afrique du Sud, qui s'est tenu du 22 au 24 août 2023, ont notamment porté sur la nécessité de préparer un système de paiement international alternatif pour contourner la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (Swift) dominée par les États-Unis et les autres moyens utilisés par les États-Unis comme armes de contrôle et de guerre. Les membres ont discuté de l'opportunité d'utiliser leurs monnaies nationales dans les transactions commerciales et financières au sein du groupe BRICS et avec d'autres partenaires commerciaux afin de contourner l'emprise du dollar américain. Cela implique la nécessité de renforcer les relations bancaires entre les pays des BRICS et d'autres pays pour les règlements en monnaie nationale, plutôt que de passer par Swift ou d'utiliser le dollar américain comme intermédiaire, ce qui finit toujours par siphonner la richesse sociale nécessaire et nier l'autosuffisance en matière de développement. L'utilisation mondiale du dollar américain comme principale monnaie de réserve et moyen de règlement est un facteur important de la capacité de l'impérialisme américain à accroître continuellement sa dette, à en assurer le service avec encore plus de dettes et à payer son armée mondiale massive, son système subversif d'ONG mondiales, à utiliser la corruption pour saper les autres, à organiser des changements de régime et à mener des guerres.

Les membres des BRICS souhaitent également améliorer et étendre le rôle de la Nouvelle banque de développement (NDB) en tant que mécanisme que les pays peuvent utiliser comme alternative aux emprunts internationaux auprès des institutions financières publiques et privées dominées par les États-Unis. Les emprunts mondiaux auprès des financiers impérialistes, avec les paiements d'intérêts accablants qui en découlent, sont devenus un énorme problème pour la communauté internationale.

Les membres des BRICS se sont mis d'accord en 2013 pour créer la NDB avec un engagement de 100 milliards de dollars en richesse sociale. La Chine a versé 41 milliards de dollars, le Brésil, l'Inde et la Russie 18 milliards chacun et l'Afrique du Sud 5 milliards. L'étendue de la domination américaine est illustrée concrètement par le fait que la Nouvelle banque de développement des BRICS, bien qu'elle cherche à s'affranchir du contrôle des États-Unis, utilise toujours des dollars américains pour ses prêts et ses règlements. Dans ces conditions, la NDB et ceux qui traitent avec elle sont contraints d'acheter et de commercer en dollars américains et d'éviter les transactions avec les pays soumis à des sanctions par les États-Unis qui empêchent les tiers pays de commercer avec des pays sous sanction. La menace de telles sanctions ou de nouvelles sanctions est perçue comme un risque par les banques des pays BRICS. C'est particulièrement le cas à la suite des modifications apportées en décembre 2023 à l'Ordonnance exécutive 14024 des États-Unis. Ces amendements donnent au Trésor américain le pouvoir d'imposer des sanctions financières aux banques étrangères impliquées dans des transactions avec la Russie ou dans le commerce de biens figurant sur la liste que maintiennent les États-Unis pour le contrôle des exportations.

Dans ce contexte, les règlements globaux en monnaie nationale ne résolvent pas complètement le problème, car les autorités américaines exigent que ces transactions bancaires leur soient signalées, même si elles ne les concernent pas. Les paiements en monnaie nationale ne constituent donc qu'une solution partielle au problème du contrôle et des sanctions américaines. De plus en plus, de nombreux pays cherchent à établir des relations commerciales complètement en dehors du champ d'action de l'impérialisme américain, bien que cela comporte le risque d'être isolé de l'Europe continentale, des États-Unis et d'autres pays du Groupe des Cinq (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande), ainsi que des menaces américaines de changement de régime et d'attaques militaires.

La menace américaine est réelle à l'égard de la Russie, membre des BRICS, et d'autres pays tels que Cuba, l'Iran, le Venezuela et la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Ils font tous l'objet de sanctions, de blocus et de menaces militaires de la part des États-Unis, comme l'actuelle guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie, qui utilise l'Ukraine comme un pion depuis sa prise de contrôle lors d'un changement de régime organisé par les États-Unis en 2014. Les États-Unis avertissent tous les autres pays d'éviter tout contact avec les pays visés, sous peine de subir des attaques similaires. Les menaces contre les BRICS augmenteront certainement avec l'adhésion prévue de l'Iran et d'autres pays. Le génocide américano-sioniste en Palestine est une tentative dépravée de mettre en garde tous les pays du sort qui pourrait leur être réservé s'ils osaient s'écarter du contrôle des États-Unis, mais la résistance mondiale à l'hégémonie américaine est de plus en plus forte. Bravant la situation, la résistance se montrer capable de résister à la tempête.

Là où il y a de l'oppression, il y a de la résistance


Marche pour la justice climatique, COP26, Glasgow, 5 novembre 2021

L'opposition à la domination, au contrôle et à l'oppression des classes sociales est inscrite dans l'ADN de l'humanité. Le facteur humain/conscience sociale exige que les peuples soient investis du pouvoir de décider de leurs affaires et le progrès vers une existence libérée de la tyrannie et de l'oppression et du contrôle des classes sociales. Dans la pratique, les impérialistes se sont révélés inaptes à gouverner et peu enclins à renoncer à leur emprise sur le pouvoir sans y être contraints. Les peuples cherchent courageusement à s'émanciper et à mettre fin à l'impérialisme, à la guerre, à l'oppression de classe et à la ruine de la Terre Mère. Il s'agit d'harmoniser les rapports humains afin que les droits humains soient respectés.

Au minimum, des tentatives sont en cours pour trouver des solutions à la participation internationale à l'échange de fournitures médicales, y compris de produits pharmaceutiques, de nourriture, d'engrais et d'autres biens et services nécessaires, et pour trouver des alternatives au système actuel qui noie le monde dans la dette. Des moyens sont en cours d'élaboration pour régler le commerce international et s'entraider en vue d'un développement mutuel, à l'abri de la domination du dollar américain. La présence d'une alternative à la domination et au contrôle financiers des États-Unis, telle que les BRICS, et l'héroïsme de Cuba, de la RPDC et d'autres pays indépendants sont autant d'exercices libérateurs pour l'humanité, qui permettent de renverser la vapeur en faveur des peuples partout dans le monde.

Le prochain sommet des BRICS, leur 16e itération annuelle, aura lieu du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan, en Russie, sous la présidence de la Russie.


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Volume 53 Numéro 4 - Avril 2024

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