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La fonction des partis cartellisés est de dépolitiser le peuple

Les partis cartellisés, même s'ils s'appellent encore Parti démocrate et Parti républicain, ne sont plus des partis politiques. Leur fonction est de dépolitiser le peuple et d'éliminer la politique, qui est nécessaire pour défendre les intérêts du peuple et de ses collectifs et le bien public.

Pour illustrer comment fonctionnent les partis cartellisés actuellement, prenons le cas du New Hampshire. Selon la loi, c'est dans l'État du New Hampshire que doit avoir lieu la première élection primaire (pas un caucus comme dans l'Iowa). Le Comité national démocrate (DNC) a toutefois décidé de faire passer la Caroline du Sud en premier pour les primaires démocrates, afin de donner plus de poids aux Noirs. Ainsi, les efforts pour diviser la population en fonction de la race et dresser les États les uns contre les autres ont déjà commencé.

Le New Hampshire a réagi en faisant passer ses primaires avant celles de la Caroline du Sud et en retirant Joe Biden du scrutin. Le DNC a ensuite éliminé les délégués du New Hampshire à la convention et a ouvertement qualifié les primaires de « dénuées de sens ». Malgré cela, Joe Biden s'en est soi-disant servi pour « cimenter » sa nomination.

Ce qui est important ici, c'est la nature du cartel qui dicte d'en haut et le fait que ces luttes représentent la destruction des partis en tant que partis politiques, en particulier au niveau de l'État, qui est le lieu où tous les liens avec le peuple ont été établis.

Le DNC et le Comité national républicain (RNC) se coordonnent pour décider des débats des candidats pendant et après les primaires. Pour les débats précédant les primaires, le RNC a dicté le contenu et la procédure, qui pouvait et ne pouvait pas participer, contribuant à la promotion de certains et à l'élimination d'autres. Le nombre de candidats se présentant contre Donald Trump est passé de 13 à 6, puis à 3, avant même qu'un vote ait eu lieu.

La promotion de l'Iowa et du New Hampshire comme États décisifs et représentatifs du reste de la population signifie qu'il ne reste plus que Nikki Haley pour contester la candidature de Trump. Dans le Nevada, les partis cartellisés ont « truqué » le caucus, comprenant tous les délégués à la convention, en faveur de Trump et ont organisé une primaire qui ne désigne aucun délégué.

Le DNC, pour sa part, a décidé qu'il n'y aurait pas de débat pendant les primaires comme cela se fait habituellement. C'est une manoeuvre pour bloquer toute tentative de contester Joe Biden, comme celle de la part de Robert F. Kennedy Jr. Le RNC et le DNC décideront ensemble des débats présidentiels, des enjeux, de la forme, de la date, du lieu, du nombre, des modérateurs, etc., se comportant encore une fois comme un cartel de type mafieux et non comme des partis politiques.

Les partis cartellisés bloquent également les tentatives des indépendants de se présenter aux élections primaires et générales. La procédure d'inscription sur les listes électorales est très complexe. Chaque État est différent, mais tous exigent un grand nombre de signatures à recueillir en peu de temps, signatures qui sont ensuite contestées par le cartel des démocrates et des républicains, dans le but d'exclure les indépendants du scrutin. Robert F. Kennedy Jr, Cornell West et Jill Stein font partie des candidats indépendants qui envisagent de se présenter à l'élection présidentielle, mais il est très peu probable qu'ils figurent sur le bulletin de vote dans plus de 25 des 50 États.

Ces différents exemples mettent en évidence qu'en demeurant dans les discussions pour ou contre Joe Biden ou Donald Trump, ou au dernier scandale, à qui soutient quel candidat et à réagir à de telles nouvelles, nous sommes entraînés dans le narratif des dirigeants plutôt que de partir de notre propre point de vue, celui qui nous avantage et qui sert nos intérêts. Il est nécessaire de prêter attention aux développements, mais ce qui est pertinent, c'est la façon dont la résistance populaire s'exprime, les positions que les travailleurs prennent pour défendre leurs droits ici et à l'étranger, comme les résolutions exigeant un cessez-le-feu adoptées par les syndicats, les villes et les organisations. Chicago, par exemple, où le syndicat des enseignants avait déjà adopté une résolution demandant un cessez-le-feu et où de grandes manifestations se poursuivent, grâce à une organisation concertée, comme quand la foule a investi l'hôtel de ville, est devenue la plus grande ville américaine à adopter une résolution en faveur d'un cessez-le-feu.


Le conseil municipal de Chicago vote pour un cessez-le-feu à Gaza, le 31 janvier 2024.

L'organisation pour discuter de l'autre option, celle d'investir le peuple du pouvoir de décider et de la recherche de moyens pour donner une expression à cette politique pendant les élections est déjà en marche et se renforce. Il s'agit notamment d'élaborer ce qui est nécessaire pour une démocratie moderne, pour des États modernes et pour des gouvernements antiguerre. C'est également vrai au niveau international. Il est important de mettre de l'avant le besoin d'États modernes qui donnent du pouvoir au peuple et agissent sur la base du respect et de l'avantage réciproques, qui bloquent l'impunité et sont organisés pour harmoniser les relations entre les États, et non pour intensifier les conflits. C'est l'esprit d'une seule humanité, une seule lutte, où la patrie est l'humanité.


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Volume 54 Numéro 1-2 - Janvier-Février 2024

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