Les primaires mettent en évidence la crise du système électoral américain

La saison des primaires pour les élections 2024 aux États-Unis a commencé. Le caucus de l'Iowa s'est tenu le 15 janvier, celui du New Hampshire le 23 janvier, la primaire démocrate de Caroline du Sud le 3 février et la primaire républicaine le 24 février. Le Nevada a tenu une « primaire préférentielle » le 6 février et un caucus républicain le 8 février, tandis que la primaire du Michigan aura lieu le 27 février. La Californie fait désormais partie du Super Mardi, qui tombe le 5 mars, tout comme le Texas, deux des plus grands États. Les primaires concernent principalement l'élection des délégués aux conventions nationales du Parti démocrate et du Parti républicain, qui désignent les candidats à l'élection présidentielle. Les délégués sont généralement assignés en fonction du nombre de voix.

Le Super Mardi, qui concerne 16 États, a été créé pour permettre à un grand nombre d'États de voter plus tôt et le même jour. Cette année, il concerne un tiers des délégués aux conventions nationales, de sorte que la campagne sera pratiquement terminée et que les fonds et l'attention pourront être consacrés à l'élection générale de novembre.

Tout en donnant l'impression que ce sont les électeurs qui décident, ce système garantit la sélection des candidats par les riches, tandis que l'électorat est soumis à des diversions et divisions de toutes sortes, souvent par le biais de la désinformation. La désinformation détourne l'attention et la discussion des options qui servent le peuple, c'est-à-dire les options autres que celles offertes qui servent les riches.

Les primaires donnent l'impression que le peuple choisit les candidats alors que ce n'est pas le cas. On mentionne à peine, par exemple, que c'est seulement environ 14 % des électeurs inscrits dans l'Iowa qui ont participé au caucus. Bien que Donald Trump ait remporté environ 51 % de ce vote, soit environ 7 % des électeurs inscrits, ce résultat est présenté comme un raz-de-marée en faveur de Trump et on en conclut que les électeurs de l'Iowa soutiennent Trump. Le vrai raz-de-marée se voit plutôt dans le nombre d'électeurs qui n'ont pas voté, un problème important pour les cercles dirigeants dans cette élection, et aussi pour l'ensemble du corps politique qui est en péril lorsque les masses du peuple sont privées d'un impact réel sur les résultats. Seuls 4 % des électeurs ont voté aux primaires démocrates de Caroline du Sud et 15 % aux « primaires préférentielles » républicaines du Nevada, où c'est le vote pour « aucun de ces candidats » qui l'a emporté.

Après la victoire de Joe Biden dans le New Hampshire, les manchettes se lisaient : « Biden cimente sa nomination » et, pour Trump, « Le New Hampshire montre que Trump est très fort ». Le gouverneur de la Floride Ron DeSantis s'est retiré de la course. C'est le treizième départ et maintenant il n'y a que Nikki Haley, de Caroline du Sud, qui se présente contre Trump.

Le New Hampshire et l'Iowa représentent environ 1 % des électeurs admissibles. Pourtant, grâce aux agissements des partis cartellisés (informations systématiquement omises dans les rapports sur les élections), les deux candidats les plus détestés sont en voie de devenir les candidats à l'élection présidentielle. Quel type de démocratie garantit la sélection de deux des candidats les plus méprisés ? Quel genre de démocratie bloque la position de la majorité contre le crime de génocide et s'assure au contraire que les pouvoirs de police du président peuvent être utilisés pour envoyer à Israël plus d'armes pour poursuivre le génocide ? Bien que ces deux-là soient les meilleurs champions que les dirigeants puissent trouver pour défendre leur cause, leur élection ne contribuera pas à réduire le mécontentement général de la population à l'égard du gouvernement et des élections. Les élections sont également censées résoudre les conflits entre les dirigeants afin d'éviter une guerre civile, mais au lieu de cela, elles sont l'arène d'une intensification des luttes entre factions.

Joe Biden a bien mérité le nom de « Joe le génocidaire » et la colère monte contre son refus d'arrêter le génocide à Gaza et de soutenir un cessez-le-feu. De nombreuses organisations, dont certains anciens partisans, défendent la position « Pas de cessez-le-feu, pas de vote ». Les jeunes en particulier, qui représentent environ 40 % des électeurs américains, affichent leur intention de ne voter ni pour Trump ni pour Biden.

Les primaires, avec la désinformation massive des médias, sont conçues pour entraîner tout le monde dans le piège et détourner la discussion vers des débats pour ou contre les candidats. Les Américains sont censés ne pas envisager de solutions de rechange, les options qui leur donnent le pouvoir de décider des élections du début à la fin. Des discussions, des débats, des réunions, grandes et petites, sont nécessaires pour concevoir de nouveaux arrangements qui garantissent les positions antiguerre et prosociales du peuple et ses revendications en matière de droits et de responsabilité gouvernementale et contre le génocide.


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Volume 54 Numéro 1-2 - Janvier-Février 2024

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