Le Canada doit se retirer de l'Ukraine et soutenir une fin négociée de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN

– Nick Lin –


Piquetage à Windsor à l'occasion du premier anniversaire de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine, le 25 février 2023

Deux ans de guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine ont mis en évidence le fait que le Canada a besoin d'un gouvernement antiguerre qui mène une politique étrangère indépendante. Au lieu de cela, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a multiplié les moyens par lesquels le Canada s'est retrouvé de plus en plus entraîné financièrement, militairement et politiquement dans cette opération visant à élargir l'OTAN et à encercler la Russie, le tout au diktat des États-Unis et de l'OTAN.

Lors de sa dernière visite en Ukraine, le 2 février, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a promis le soutien « indéfectible » du Canada « jusqu'à la fin de la guerre et au-delà ». Un communiqué de presse d'Affaires mondiales Canada quantifie ce soutien comme suit : « Ce soutien s'est traduit notamment par une aide financière de plus de 9,7 milliards de dollars à l'Ukraine, dont plus de 2,4 milliards de dollars en aide militaire, allant des véhicules blindés aux munitions d'artillerie en passant par les chars Leopard 2. »

Mélanie Joly était en Ukraine pour le lancement de la Coalition internationale pour le retour des enfants ukrainiens, une initiative conjointe du Canada et de l'Ukraine visant à résoudre la question controversée de ce que l'Ukraine et ses partisans qualifient de « déportation illégale et transfert forcé d'enfants ukrainiens par la Fédération de Russie ». Vingt-huit pays feraient partie de cette coalition et le Canada en assurerait la coprésidence avec l'Ukraine. Le communiqué de presse d'Affaires mondiales Canada précise : « En tant que coprésident, le Canada travaillera en étroite collaboration avec l'Ukraine pour organiser la Coalition, soutenir le dialogue, et l'échange d'informations et pour coordonner les messages clés entre les principales parties prenantes. Nous mettrons l'accent sur l'amplification des nombreux efforts existants et le partage des enseignements tirés, en particulier ceux qui ont abouti au retour des enfants. » Il poursuit en affirmant que le Canada « offrira une expertise pratique grâce aux représentantes et représentants canadiens disposés à aider leurs homologues ukrainiens advenant que ceux-ci aient besoin d'une expertise technique ou de ressources ».

Ce que fait réellement la coalition et le rôle qu'y joue le Canada ne sont pas clairs, d'autant plus que l'Ukraine refuse d'entamer des négociations avec la Russie. C'est particulièrement le cas lorsqu'il s'agit de discussions sur la question centrale de la fin des combats, qui est décisive pour assurer le bien-être des enfants et résoudre les problèmes liés à leur déplacement. Cela soulève la question de l'objectif réel de cette coalition.

Même si l'on prend cette coalition au pied de la lettre, la participation du Canada soulève la question de son expertise en ce qui concerne les enfants enlevés de force à leur famille. En ce qui concerne les questions de genre et la situation des femmes, le modus operandi du gouvernement canadien est d'utiliser sa prétendue expertise en la matière sur la scène internationale afin de donner un visage humanitaire à l'intervention, à l'agression et à l'occupation impérialistes dans le monde. Pendant ce temps, les filles et les femmes les plus vulnérables du Canada sont laissées à elles-mêmes. De même, les Canadiens, les Québécois et surtout les peuples autochtones savent que lorsqu'il s'agit de l'« expertise » du Canada sur les enfants retirés de force à leur famille et privés de leur culture, il n'en ressort rien de positif et le Canada est accusé de génocide pour ses actes répréhensibles.

Mélanie Joly a également rencontré le président Volodymyr Zelensky et le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba pour discuter des « engagements bilatéraux à long terme en matière de sécurité avec l'Ukraine, aux côtés de ses partenaires du G7 ». Les médias ukrainiens ont rendu compte de ces réunions de manière superficielle et n'ont rien présenté de substantiel comme résultat de ces rencontres.


Piquet antiguerre d'Edmonton lors du premier anniversaire de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine, le 25 février 2023

Désinformation continue sur les collaborateurs nazis et les fausses allégations d'opposition au génocide

Alors que le gouvernement Trudeau s'engage à apporter le soutien indéfectible du Canada à l'Ukraine, il n'a toujours pas réussi à prendre ses distances avec l'affaire Yaroslav Hunka, ce membre connu des Waffen SS qui a reçu deux ovations au Parlement. Cette débâcle est révélatrice de la question plus large du soutien de longue date du Canada aux collaborateurs nazis et de son soutien éhonté aux réactionnaires et aux néonazis qui ont pris le pouvoir en Ukraine en 2014.

Des informations récentes nous apprennent que non seulement le collaborateur nazi sans complexe Yaroslav Hunka a été applaudi au Parlement en septembre 2023, mais qu'il a été invité par le Cabinet du premier ministre à une réception pour le président Volodymyr Zelensky. L'invitation aurait été demandée par le Congrès ukrainien canadien (CUC). C'en est fini de l'affirmation du gouvernement selon laquelle il ne connaissait pas et ne savait pas qui était Yaroslav Hunka.

Quant au CUC, son rôle, depuis sa création, s'inscrit dans le cadre des accords d'après-guerre visant à aider les collaborateurs nazis et les criminels de guerre à échapper à la justice en leur offrant un refuge et une légitimité au Canada. L'État les a utilisés ensuite contre les travailleurs canadiens. En ce qui concerne cet incident, il ne s'est pas excusé pour le scandale international que l'affaire Hunka a provoqué, tandis que le gouvernement canadien attribue la débâcle à la « désinformation russe ». À ce jour, le nom de Yaroslav Hunka apparaît sur le site web du CUC en tant que membre des « Amis du CUC », comme l'un de ses contributeurs financiers. Il est clair que le CUC ne rend des comptes à personne, si ce n'est à ceux qui partagent ses politiques réactionnaires étroites, et pourtant les libéraux de Justin Trudeau lui ont donné le privilège de définir la politique étrangère du Canada en ce qui concerne l'Ukraine.

Tout cela n'est que désinformation et dissimulation du rôle inacceptable joué par l'État canadien depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, qui est d'empêcher les collaborateurs nazis impénitents d'être traduits en justice pour crimes de guerre. La désinformation sur le verdict historique contre le nazisme et les collaborateurs nazis a pour but d'ouvrir la voie à l'impérialisme américain, à ses partisans, clients et mandataires, ainsi qu'à l'OTAN, pour qu'ils commettent d'autres crimes contre les peuples dans le présent.

Un exemple récent de la façon dont l'État canadien utilise la désinformation historique pour justifier des crimes dans le présent est la déclaration publiée par le cabinet du premier ministre à l'occasion de la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste, le 27 janvier, jour où les personnes emprisonnées dans le camp de concentration nazi d'Auschwitz ont été libérées par l'Armée rouge en 1945. Tout d'abord, la déclaration ne précise nulle part quelles forces ont libéré Auschwitz, ni ne mentionne les sacrifices sans précédent des peuples soviétiques pour stopper la machine de guerre nazie. Cette histoire explique en partie l'hostilité de la Fédération de Russie à l'égard des réactionnaires au pouvoir en Ukraine et des néonazis qui ont le champ libre au déchaînement de leur armée, ainsi que la raison pour laquelle la Russie considère qu'il est nécessaire de dénazifier l'Ukraine.

Deuxièmement, le premier ministre prétend « honorer la mémoire des plus de six millions de juifs qui ont été assassinés pendant l'Holocauste », mais il ne mentionne pas qu'au total, quelque 17 millions de personnes ont été exécutées pendant l'Holocauste perpétré par les nazis dans les camps de la mort et ailleurs, y compris de nombreuses personnes tuées parce qu'elles étaient des communistes, des résistants, des Roms, des prisonnièrs de guerre ou appartenaient aux nombreuses autres « catégories » considérées comme « inférieures ». Il ajoute : « Le 27 janvier de chaque année, à l'occasion de l'anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau en 1945, nous unissons nos voix et promettons 'Plus jamais'. Ce jour-là, et dans les semaines qui ont suivi, le monde a pu constater l'ampleur réelle des massacres, de la famine systémique et du génocide qui ont eu lieu. »

Avec cette interprétation de l'Holocauste et de sa signification, au nom de l'opposition au génocide et du respect des mots « plus jamais ça », le gouvernement canadien sert de valet au génocide des Palestiniens par les sionistes israéliens, en utilisant les méthodes répugnantes et inhumaines des nazis hitlériens.

Quel que soit l'angle sous lequel on examine la question, l'État canadien agit par intérêt lorsqu'il prétend s'opposer au génocide ou lorsqu'il désinforme sur la situation en Ukraine et ailleurs. Cette situation est inacceptable et ne doit pas être tolérée.

Les travailleurs doivent continuer de s'exprimer et d'exiger que le Canada se retire de l'Ukraine, qu'il appelle à une fin négociée de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN, qu'il se retire de l'OTAN et qu'il demande le démantèlement de l'OTAN.


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Volume 54 Numéro 1-2 - Janvier-Février 2024

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