11 novembre 2024
Journée du souvenir
Le temps est venu pour les êtres humains de faire l'histoire
Comme chacun sait, le 11 novembre est l'anniversaire du jour où, en 1918, le 11e jour du 11e mois à la 11e heure, fut signé l'Armistice qui mit fin à la Première Guerre mondiale. Les fauteurs de guerre verseront des larmes de crocodile et blâmeront leurs adversaires, et en particulier la Russie, qui a lancé la Grande Révolution d'Octobre en 1917, s'est retirée de la guerre et a annulé tous les traités impérialistes inégaux. Mais, pour les fauteurs de guerre, c'est également l'occasion d'accuser la Russie d'aujourd'hui, en tant qu'ennemie déclarée. Et ce, en dépit du fait que l'Union soviétique a porté le gros des pertes et des destructions causées pendant la Deuxième Guerre mondiale en Europe, aux côtés des travailleurs européens, des Juifs, des Roms, de ceux que les hitlériens considéraient comme des déviants, et aussi avec le sacrifice des communistes, des combattants de la résistance antifasciste et des prisonniers de guerre soviétiques. Ils auront beaucoup de mal cette année à présenter les États-Unis comme les champions de la liberté, de la démocratie et de la paix, comme les libérateurs de l'Europe avec la Grande-Bretagne et peut-être quelques aristocrates français et polonais.
L'Association canadienne pour l'OTAN a écrit sur son compte Instagram que pour le 11 novembre prochain, « nous sommes fiers d'annoncer de multiples cérémonies de dépôt de gerbes de l'OTAN à travers le pays [...] à Vancouver, Ottawa, Montréal et Toronto. [...] Joignez-vous à nous pour commémorer ceux qui ont fait de grands sacrifices pour protéger les valeurs qui nous sont chères. »
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) s'oppose résolument à ces tentatives de militariser la culture en militarisant les cérémonies de dépôt de gerbes qui rendent hommage aux Canadiens et aux Québécois qui ont été sacrifiés comme chair à canon pendant la Première Guerre mondiale. L'Association canadienne pour l'OTAN fait l'amalgame entre tous ceux dont la vie a été sacrifiée pendant la Première Guerre mondiale, qui fut une guerre inter-impérialiste pour le repartage du monde, de ceux qui ont combattu le fascisme durant la Deuxième Guerre mondiale et les crimes commis par les États-Unis et l'OTAN durant la Deuxième Guerre mondiale et les guerres de destruction, les opérations de changement de régime et les crimes de guerre qu'ils commettent aujourd'hui. Cela comprend les assassinats, la torture, les massacres et maintenant le génocide à Gaza, ainsi que les destructions, les déplacements et les massacres massifs au Liban. Selon l'Association canadienne pour l'OTAN, tout cela est fait pour défendre les valeurs chères aux Canadiens.
Ces propos sont tenus à un moment où la démocratie américaine et la démocratie de son cartel du génocide, dont fait partie le Canada, et leurs prétentions à défendre la paix, la liberté et la démocratie, n'ont jamais été aussi isolées à l'échelle mondiale. Les résultats des élections du 5 novembre aux États-Unis montrent que ce pays entre dans une période de régime policier et souffre d'un profond traumatisme psychologique, d'une profonde crise existentielle. La réaction des cercles dirigeants du Canada et du Québec à l'élection de Donald Trump comme prochain président des États-Unis reflète la même chose. Au Canada et au Québec, elle s'exprime par une hystérie à propos des immigrants et des réfugiés qui envahiraient le Canada, de l'imposition par Donald Trump de nouveaux tarifs sur le commerce, d'autres agressions contre les femmes et les immigrants et de la nécessité de sauver le Canada en marchant au pas de la nouvelle administration américaine.
C'est
le moment de renforcer le travail du PCC(M-L) et que tous les
Canadiens, les Québécois et les peuples autochtones se donnent
un ordre du jour qui place en premier les revendications qu'ils
sont en droit de faire à la société et la réalisation des droits
de tous et toutes.
C'est le moment de plaider pour le renouvellement démocratique de masse du processus électoral et une constitution moderne et de soutenir la conception moderne selon laquelle nos identités en tant que peuples sont et ont toujours été forgées dans leur résistance à l'exploitation, à l'oppression, à la domination coloniale et aux arrangements anglo-canadiens qui les privent du pouvoir politique. Un peuple ne se définit pas par l'identité qui lui a été imposée d'abord par la puissance coloniale qui parle de deux peuples fondateurs, puis soutenue par l'État anglo-canadien pour diviser le peuple et permettre l'intégration du Canada à la machine de guerre américaine et du Québec en même temps.
Aujourd'hui, la lie des classes dirigeantes déchues de l'époque de la révolution russe et les forces réactionnaires d'aujourd'hui continuent d'être rongées par le spectre du communisme. C'est un spectre qui la hante chaque fois qu'elle s'engage dans des pratiques qui vont à l'encontre des intérêts du peuple. Ils ont créé un stéréotype du socialisme et du communisme et de la défense des droits des peuples du monde dans les luttes de résistance contre leurs asservisseurs et oppresseurs, qu'elle assimile au terrorisme. Ces stéréotypes sont le fruit de son imagination malade, hantée par la peur morbide de disparaître.
Pour tenir les peuples à l'écart du pouvoir, les élites dirigeantes des pays qui épousent ce qu'on appelle la « démocratie représentative » et ses « institutions démocratiques libérales » font régner les prérogatives ministérielles qui sont exercées au-dessus de l'état de droit. On dit ensuite que c'est le modèle de la démocratie qu'il faut imposer aux autres. Ce modèle n'a aucune crédibilité, car on ne peut à la fois approuver un génocide et prétendre défendre la démocratie. En attendant, leur soi-disant ordre international fondé sur des règles épousé par ceux qui soutiennent le génocide et la guerre menace de détruire tous ceux qui refusent de se soumettre à leur diktat. En même temps, le maintien du droit de veto par un petit nombre de pays au sein des Nations unies, chargés de défendre l'état de droit international, préserve en réalité les rapports de pouvoir qui maintiennent des peuples et des nations à l'écart et sert à protéger les auteurs de génocides et ceux qui les soutiennent et à les libérer de l'obligation de rendre compte de leurs actes.
La propagande sur « l'ennemi intérieur » et « l'ingérence étrangère » est utilisée pour détourner l'attention des travailleurs et des peuples du monde de la façon dont les décisions sont prises dans ce qu'on appelle les paradigmes de la démocratie, et de la façon de créer un système capable de canaliser efficacement toutes les ressources humaines et matérielles de leurs pays d'une manière qui leur soit favorable.
L'expérience de la Grande Révolution socialiste d'Octobre a montré que l'ordre ne peut être imposé d'en haut ou de l'extérieur. Il naît des conditions inhérentes à l'ensemble des rapports humains et de ce qu'ils révèlent. Lorsqu'il s'agit d'ordre mondial, de nouvel ordre mondial ou d'ancien ordre mondial, d'état de droit international ou d'ordre international fondé sur des règles, une chose est devenue très évidente : ce sont des tentatives de maintenir les peuples dans l'incapacité d'agir sur la base de la croyance que l'ordre est imposé d'en haut. En réalité, l'ordre est créé par les peuples lorsqu'ils s'expriment librement en leur propre nom et mènent des luttes de résistance pour défendre leurs droits et les droits de tous et toutes.
Cela est particulièrement évident aujourd'hui avec les tentatives d'imposer des gouvernements de pouvoirs de police comme le font les impérialistes américains et leurs alliés, y compris le Canada, ainsi que le gouvernement Legault au Québec et les gouvernements provinciaux à travers le pays. Jamais le système appelé démocratie représentative et ses revendications n'ont été aussi isolés à l'échelle mondiale qu'aujourd'hui. Un ordre n'est pas quelque chose qui peut être imposé d'en haut.
En fait, plus la contre-révolution lancée depuis la chute de l'ex-Union soviétique s'approfondit, plus grandit l'importance de la Grande Révolution socialiste d'Octobre pour l'histoire de l'humanité. Depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1989-1991, à la suite de la restauration du capitalisme dans ce pays et à l'imposition d'un régime qui a privé les peuples du pouvoir soviétique, les conséquences de la brutale offensive néolibérale antisociale menée par les États-Unis et les guerres qu'ils ont déclenchées pour imposer des changements de régime et leur domination continuent de causer d'énormes torts aux peuples du monde et à notre Terre Mère. Les crimes des États-Unis et de leurs alliés sont aujourd'hui sans précédent. Le Canada, l'Australie, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande sont également les auteurs de ces crimes. Avec les agences de renseignement américaines, ils forment les services de police politique appelés « Groupe des cinq » qui dictent une politique permettant la prise de contrôle de l'État par les pouvoirs de police et la criminalisation du peuple au nom des « valeurs ». Seuls les peuples qui s'efforcent d'acquérir leur propre pouvoir peuvent mettre fin à cet état de fait.
Dans les conditions du repli de la révolution, la violence extrême déclenchée par la machine à tuer américano-sioniste à Gaza, ainsi que la guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN en Ukraine et dans d'autres pays du monde, est un état de fait rendu possible parce que l'initiative n'est pas entre les mains des peuples. Les souffrances des peuples continueront de grandir tant qu'on croira que ce sont les grandes puissances qui y mettront fin en établissant des cartels et des coalitions.
Le système international actuel est discrédité parce qu'il ne met pas fin à la violence, aux massacres et aux menaces de guerre généralisée. C'est pourquoi les peuples soutiennent les mouvements de résistance, exprimant leur confiance dans le fait qu'ils ouvriront une voie qui confère la souveraineté au peuple, et non aux élites dirigeantes.
La signification d'une société telle que celle qui a vu le jour en 1917 en Russie soviétique est à nouveau d'actualité. La Russie soviétique a créé une nouvelle société en instaurant un pouvoir soviétique qui a mis l'initiative entre les mains des travailleurs, des paysans et de l'intelligentsia patriote. Elle a mis au centre la construction d'un parti révolutionnaire de la classe ouvrière sur la base du pouvoir soviétique afin de s'assurer que les travailleurs soient éduqués et formés pour décider de toutes les questions d'une manière qui favorise leurs intérêts et amènent ensuite les masses du peuple à faire de même. C'est ce qu'il faut réaliser aujourd'hui sur de nouvelles bases : que les travailleurs et les peuples se consacrent ensemble à assurer les droits de tous et toutes en en établissant eux-mêmes les garanties.
En cette occasion, nous saluons tous ceux et celles qui ont mené et continuent de mener une résistance courageuse dans notre pays. Il s'agit non seulement des travailleurs de tous les secteurs de l'économie, du personnel de la santé qui se sacrifie, des enseignants et des travailleurs de l'éducation, des habitants des villes et des villages qui donnent tout ce qu'ils ont pour arrêter la privatisation et le bradage de nos ressources, mais aussi et surtout des jeunes et de tous ceux qui s'expriment en leur propre nom pour soutenir les mouvements de résistance en Palestine, au Liban, en Haïti, à Cuba, en Inde et dans tous les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine, des Caraïbes, d'Océanie, d'Europe et des États-Unis.
Les peuples sont sur le point de faire un grand pas en avant dans la lutte de l'humanité pour renverser la situation en leur faveur, mais ce sont des temps difficiles qui contiennent de grands dangers. Nous devons nous renforcer en reprenant le programme d'organisation des peuples sur de nouvelles bases.
En commémorant toutes les vies perdues pendant la Première Guerre mondiale, le devoir de mémoire nous amène à tirer la conclusion que nous devons tous multiplier les efforts pour renforcer les mouvements de masse pour la paix, la liberté et la démocratie. Nous devons renforcer le travail pour bâtir un parti révolutionnaire et communiste de masse qui forme ses membres dans les méthodes de travail et de décision de la démocratie de masse. Ce parti doit être capable de créer des formes transitoires d'organisation dans toutes les sphères d'activité, également basées sur une mobilisation idéologique et politique démocratique de masse qui donne à la classe ouvrière et au peuple le pouvoir de prendre les décisions sur toutes les questions qui affectent leur vie.
Cet article est paru dans
Volume 54
Numéro 52 - 11 novembre 2024
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