Les divisions dans la bureaucratie militaire et civile continuent de s'accentuer
Alors que les derniers jours de l'élection présidentielle américaine approchent, les divisions au sein de la bureaucratie militaire et civile des États-Unis continuent de s'aggraver. Un nombre important de généraux et d'amiraux retraités se prononcent publiquement en faveur de Donald Trump ou de Kamala Harris.
Le 1er octobre, un groupe de plus de 200 amiraux et généraux retraités, connu sous le nom de Flag Officers 4 America, a apporté son soutien à Donald Trump, le qualifiant de « leader éprouvé qui sécurisera nos frontières, repoussera nos adversaires, revitalisera notre économie et maintiendra l'Amérique en sécurité et en force ». Ces officiers préconisent une « préparation militaire » accrue et avertissent que les États-Unis pourraient être perdants dans des conflits avec des adversaires comme la Chine.
Simultanément, un groupe appelé National Security Leaders for America (NSL4A) a apporté son soutien à Kamala Harris. NSL4A est censé être bipartisan et compter 741 « leaders de la sécurité nationale, dont plus de 230 officiers généraux et amiraux, y compris 15 généraux et amiraux quatre étoiles à la retraite », d'anciens membres du cabinet et des ambassadeurs. Créé en 2021, après la tentative de coup d'État de Donald Trump le 6 janvier 2021, il a pour mission d'unir la bureaucratie militaire et civile pour défendre les institutions existantes et contrer « les menaces croissantes qui pèsent sur nos institutions, nos normes et nos processus démocratiques ».
Ce groupe a déclaré que Kamala Harris est « la meilleure – et la seule – candidate à la présidence dans cette course qui est apte à servir en tant que notre commandant en chef ». Leur narratif se concentre sur la question de la loyauté envers le président en tant que commandant en chef, en utilisant la citation du serment militaire concernant la défense de « la Constitution des États-Unis contre tous les ennemis, étrangers et nationaux ». Il décrit Donald Trump comme un ennemi antipatriotique de la Constitution.
C'est le langage utilisé dans une guerre civile pour déterminer qui est avec l'Union et qui est un traître à l'Union, non seulement au sein de l'armée et de nombreux services de police, mais aussi parmi la population. NSL4A a suivi l'exemple d'Hillary Clinton qui a invoqué ce serment militaire lors de la Convention nationale démocrate qui s'est tenue à Chicago en août pour obtenir la nomination unanime de Kamala Harris comme candidate démocrate à la présidence. En affirmant que Donald Trump est un ennemi « autocratique » de la Constitution, NSL4A s'assure que l'armée s'aligne derrière Kamala Harris, dans l'espoir de prévenir une contestation de Donald Trump et de sécuriser la transition.
Mais cette approche ne sert à rien si l'objectif est de tenter de faire fonctionner des institutions démocratiques dysfonctionnelles. Les dirigeants, dans leur ensemble, veulent éviter une lutte violente entre les factions et une guerre civile totale. Mais le succès de cette tentative de rallier la bureaucratie pour dépeindre Donald Trump comme un traître, pour qu'il soit marqué au fer rouge et écarté du pouvoir en tant que tel, n'est pas assuré.
Les divisions croissantes au sein de la bureaucratie militaire et civile soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à la manière dont les différentes branches de l'armée et des services de police agiront si leur candidat particulier n'obtient pas le poste de commandant en chef lors de l'élection présidentielle de novembre prochain.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 50 - 15 octobre 2024
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2024/Articles/LS54506.HTM
Site web : www.pccml.ca Courriel : redaction@pccml.ca