C'est maintenant qu'il faut renforcer le soutien à la résistance palestinienne!
La complicité du Canada avec le génocide américano-sioniste et la définition du Hamas comme organisation terroriste
Sur la colline du Parlement à Ottawa le 5 octobre 2024 pour
marquer un an
de résistance au génocide à Gaza
La complicité du Canada avec le génocide américano-sioniste n'a pas commencé l'année dernière avec le déclenchement de l'opération Déluge d'Al-Aqsa de la Résistance palestinienne. Le Canada a été un membre inconditionnel de l'offensive anticommuniste anglo-américaine de la guerre froide qui a donné naissance à l'État d'Israël. L'objectif était de servir la domination américaine après la Deuxième Guerre mondiale contre la lutte des peuples du monde pour la paix, la liberté et la démocratie.
Depuis, le Canada a joué un rôle honteux en soutenant de façon inconditionnelle l'alliance militaire agressive des États-Unis, l'OTAN, ainsi que les crimes israéliens. Jamais il ne soulève qu'en créant un État d'apartheid, Israël viole sa résolution fondatrice. Israël a violé les principes de l'état de droit international et toutes les résolutions de l'ONU qui condamnent ses actions et l'invitent à respecter ces résolutions.
En décembre 2023, lorsque l'Afrique du Sud a déposé une requête introductive d'instance contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) au motif qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide et a demandé des mesures d'urgence pour mettre fin au génocide, le Canada ne s'est pas non plus conformé à cette requête alors qu'en tant que signataire de ladite convention, il a le devoir de le faire.
Le Canada a réagi le 12 janvier dans une déclaration de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly : « Le Canada continue de condamner fermement et sans équivoque l'attaque terroriste du Hamas contre Israël. Le Hamas est une entité terroriste répertoriée qui continue d'appeler explicitement à l'élimination des Juifs et à la destruction de l'État d'Israël. Israël a le droit d'exister et de se défendre contre les attaques terroristes conformément au droit international. »
L'imposture est évidente. Lorsque
le Canada affirme que « le Hamas est une entité terroriste
répertoriée », il donne l'impression que le monde entier
condamne le Hamas. En réalité, ils sont très peu nombreux les
pays qui ont inscrit le Hamas sur la liste des organisations
terroristes : cela se limite aux États-Unis et à leurs alliés
qui composent le G-7, l'alliance d'espionnage appelée « Groupe
des sept » et l'OTAN et quelques autres pays qui ont été
victimes des « révolutions de couleur » instiguée par les
États-Unis. Sur cette liste figurent les États-Unis, le
Royaume-Uni, le Canada et, bien sûr, Israël. L'Australie, le
Japon, la Nouvelle-Zélande, l'Union européenne, l'Organisation
des États américains et le Paraguay y figurent également. C'est
tout ! Certains pays s'y ajoutent à l'occasion là où les
États-Unis parviennent à imposer des régimes qui passent sous
leur contrôle, comme dans le cas de l'Argentine qui a désigné le
Hamas comme organisation terroriste lors de l'arrivée au pouvoir
du président réactionnaire Javier Milei en décembre 2023.
Les États-Unis ont été le premier, et le seul pays, à désigner
le Hamas comme organisation terroriste étrangère (OTE) en 1997.
Le Canada a inscrit le Hamas sur la liste des entités
terroristes en vertu du Code criminel en novembre 2002,
après que les États-Unis ont déclenché leur « guerre contre la
terreur » en 2001. Selon le Code criminel, le fait de
participer ou de contribuer sciemment à toute activité du Hamas
constitue une infraction pénale.
Le Canada a également inscrit le Jihad islamique palestinien, le Hezbollah, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa et d'autres groupes sur la liste des organisations terroristes en vertu de la loi canadienne, ce qui, selon Mme Joly, est conforme à la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations unies.
Citer la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations unies relève également de l'imposture. Cette résolution, adoptée à l'unanimité le 28 septembre 2001, est une mesure antiterroriste adoptée à la suite des attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis. Elle ne cite aucune organisation, mais oblige notamment les États à criminaliser le financement du terrorisme et à prendre des mesures juridiques ou administratives pour geler les fonds et les avoirs des acteurs terroristes, à réprimer le recrutement par des groupes terroristes, à mettre fin à l'approvisionnement en armes des terroristes et à refuser de donner refuge aux terroristes[1].
La résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations unies ne cite nulle part le Hamas comme organisation terroriste. On pourrait tout aussi bien classer le Canada parmi les États terroristes pour son soutien à la terreur de l'État israélien contre le peuple palestinien, qui s'inscrit également dans un génocide. Car telle est la définition du terrorisme à laquelle adhère le Canada en vertu de sa Loi antiterroriste, entrée en vigueur en 2001, qui reprend mot pour mot la définition américaine/sioniste du terrorisme.
La Loi antiterroriste (2001) a modifié le Code criminel pour y inscrire de nouvelles infractions de terrorisme et donner à la police et aux services de renseignement de nouveaux pouvoirs pour obtenir des mandats de perquisition électroniques, tenir des audiences d'investigation et imposer des engagements assortis de conditions.
La définition du terrorisme introduite par cette loi pose deux problèmes majeurs. Premièrement, au lieu d'utiliser strictement la définition contenue dans plusieurs conventions internationales (qui souligne que le ciblage des civils est l'essence même du terrorisme), la loi canadienne élargit la définition de l'« activité terroriste » pour signifier « une action ou une omission commise [...] au nom d'un but de nature politique, religieuse ou idéologique », laissant ainsi le gouvernement libre de définir un acte comme « terroriste » en fonction de ses propres intérêts politiques partisans plutôt qu'en fonction des principes d'humanité.
Deuxièmement, la définition de l'« activité terroriste » dans la loi canadienne abolit la notion de terrorisme d'État, laissant le gouvernement libre d'approuver les pires atrocités contre une population donnée, comme le génocide en cours en Palestine. La Loi stipule que « l'activité terroriste » n'inclut pas une action ou omission commise « au cours d'un conflit armé et conforme [dont] les activités menées par les forces armées d'un État dans l'exercice de leurs fonctions officielles ». Le gouvernement du Canada est donc libre de soutenir en toute impunité l'agression militaire de n'importe quel État, qu'elle soit ou non conforme aux principes d'humanité.
Cette définition relève de la désinformation et sert à soutenir la falsification historique qu'Israël, une puissance occupante qui a violé même sa résolution fondatrice, a le droit de se défendre, alors que ceux qui résistent à l'occupation sont des terroristes.
En 2018, à l'exception des pays soumis au diktat des États-Unis, les Nations unies ont refusé de désigner le Hamas comme une organisation terroriste, rejetant une motion à cet effet. Ce n'est pas tout à fait la voix internationale « unifiée » dont se revendiquent Mélanie Joly et ses collègues au gouvernement canadien.
Le 12 janvier, Affaires mondiales Canada a publié une déclaration pour justifier le non-respect par le Canada des décisions de la CIJ. La déclaration disait : « Le soutien indéfectible du Canada au droit international et à la Cour internationale de justice ne signifie pas que nous acceptons les prémisses de l'affaire portée devant la Cour par l'Afrique du Sud. [...] En vertu de la convention des Nations unies sur le génocide de 1948, le crime de génocide requiert l'intention de détruire ou de détruire partiellement un groupe en raison de sa nationalité, de son appartenance ethnique, de sa race ou de sa religion. Pour atteindre ce seuil élevé, il faut des preuves irréfutables. »
La définition de « preuves » du Canada n'est manifestement pas celle de la CIJ et de la majorité des États membres de l'ONU, ni celle de l'ONU elle-même.
Le Canada s'est ensuite abstenu lors du vote de l'Assemblée générale de l'ONU, le 18 septembre, réaffirmant l'avis consultatif de la CIJ du 19 juillet exigeant la fin de la présence illégale d'Israël en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est au cours de l'année à venir. La position du Canada était la suivante : « Le Canada ne peut soutenir une résolution dans laquelle une partie, Israël, est tenue pour seule responsable du conflit. Le Canada soutient le droit d'Israël à vivre en paix avec ses voisins à l'intérieur de frontières sûres et reconnaît le droit d'Israël à assurer sa propre sécurité. La résolution ne mentionne pas la nécessité de mettre fin au terrorisme, alors qu'Israël a des préoccupations sérieuses et légitimes en matière de sécurité. Le Canada continue de soutenir le droit d'Israël à se défendre contre le terrorisme. »
Le Canada s'est opposé à d'autres résolutions de l'ONU en faveur des Palestiniens. Par exemple, le 7 décembre 2023, le Canada a été l'un des sept pays à voter contre la résolution de l'ONU intitulée : « Les colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé », qui a été adoptée à une écrasante majorité. La résolution « réaffirme que les implantations israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé sont illégales et constituent un obstacle à la paix et au développement économique et social » et « exige une fois de plus l'arrêt immédiat et complet de toutes les activités de peuplement israéliennes dans l'ensemble du Territoire palestinien occupé ». En ce qui concerne la résolution présentée le 19 décembre 2023 et intitulée : « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles », adoptée par une écrasante majorité des pays membres, le Canada a été l'un des six pays à voter contre.
Bien que le Canada se soit engagé, en 2020, à verser 90 millions de dollars à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), il n'a pas hésité à emboîter le pas aux États-Unis et à d'autres pays qui ont décidé d'interrompre le financement de l'organisation en janvier dernier, sur la base d'allégations jamais prouvées d'Israël selon lesquelles une douzaine d'employés de l'UNRWA auraient participé à l'opération Déluge d'Al-Aqsa. Ce n'est qu'après un tollé général dénonçant cette décision que le Canada a rétabli son financement deux mois plus tard.
Le Canada continue de soutenir militairement le génocide israélien. Au cours de l'année écoulée, il a exporté directement et indirectement vers Israël des armes d'une valeur de 30 millions de dollars.
Le Canada s'est vigoureusement opposé au mouvement de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). Pendant ce temps, il ne dit rien des investissements des banques canadiennes (dont la Banque TD, la Banque Scotia et la Banque Royale) et des fonds de pension (dont le Régime de pensions du Canada et le Régime de retraite des enseignants de l'Ontario) dans des entreprises israéliennes et des fabricants d'armes qui profitent de l'occupation et du génocide israéliens. Des agents immobiliers canadiens tels que Keller Williams Realty ont, sous la protection de la police, organisé des événements au Canada au cours de l'année écoulée pour vendre des terres palestiniennes volées.
Le Canada autorise également les dons illégaux à Israël, qui s'élèvent en moyenne à 250 millions de dollars par an, par l'intermédiaire de quelque 200 « organisations caritatives » sionistes opérant au Canada et qui financent l'armée israélienne et d'autres organisations.
Le gouvernement israélien est autorisé à opérer librement au Canada par l'intermédiaire d'agences telles que le Centre pour les affaires israéliennes et juives (CIJA). Il peut faire pression sur les politiciens canadiens pour qu'ils défendent Israël et traitent d'antisémites et de partisans du terrorisme tous ceux qui s'élèvent contre ses crimes. Cette ingérence étrangère est non seulement autorisée, elle est encouragée.
La désinformation de l'État et des médias
Outre la désinformation de l'État sur ce qui constitue le terrorisme, les principaux médias canadiens jouent également un rôle dans la désinformation du public. Tout en supprimant les voix propalestiniennes, les grands médias nient les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide que l'État sioniste commet à Gaza, en Cisjordanie et maintenant au Liban. Ils le font en répétant inlassablement que le Hamas est une organisation terroriste et qu'il en va de même pour le Hezbollah et l'Iran, entre autres, tandis qu'ils ferment les yeux sur, sinon justifient, les actes de terreur commis par les forces américaines/sionistes.
Ils reprennent également la logique criminelle utilisée par les États-Unis dans leurs guerres de destruction lors des bombardements de l'OTAN en Yougoslavie, puis en Irak, à savoir qu'il est légitime de tuer des civils lorsque l'objectif est d'éliminer des terroristes ou des infrastructures terroristes.
Les crimes commis par les États-Unis en Irak, et par la suite dans leurs autres opérations, ont été horribles. Le monde entier s'est révolté contre ce qu'il a vu, contre la torture, les opérations secrètes et les assassinats. Aujourd'hui, les peuples du monde entier se concertent pour exiger des comptes des États-Unis et de leurs complices et conciliateurs qui ont déclaré que tout cela « en valait la peine ». Le but de leurs actions terroristes est d'atteindre un objectif que les peuples du monde n'acceptent pas, à savoir garantir l'hégémonie des États-Unis sur les peuples du monde.
L'exposition et l'isolement des États-Unis pour les crimes de génocide qu'ils permettent à Israël de commettre ont atteint un point critique en ce qui concerne leur plan stratégique de domination de tous les pays d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord. Les crimes de génocide sont désormais menés avec le soutien ouvert des États-Unis et de ses béni-oui-oui comme le Canada. Cela ne doit pas passer !
Depuis un an que le siège de Gaza a commencé, bien plus que les 42 000 personnes officiellement identifiées ont été tuées et plusieurs dizaines de milliers blessées. Les Canadiens et Canadiennes de tous horizons n'ont pas cessé de s'organiser et de s'affirmer aux côtés du peuple palestinien. Ils s'expriment d'une seule voix leur soutien à la Résistance et se tiennent du côté de l'humanité contre les crimes des États-Unis et d'Israël, confiants que c'est la Résistance et le soutien des peuples du monde qui sont décisifs et que la Palestine sera libre en dépit de la trahison de gouvernements comme celui du Canada.
Note
1. Selon le Parliamentary Handbook on Security Council Resolution 1373 (2001) publié par le Bureau de lutte contre le terrorisme de l'ONU :
Obligations des États membres en vertu des résolutions du Conseil de sécurité :
1) En prélude à la mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité, il est impératif de se pencher sur leur statut juridique ou, en d'autres termes, sur la question de savoir pourquoi et dans quelle mesure les États membres des Nations unies sont liés par ces résolutions. Il convient de comprendre la nature juridique de la Charte des Nations unies et les pouvoirs confiés au Conseil de sécurité dans ce document.
2) La Charte des Nations unies est un traité international qui établit le cadre fondateur des Nations unies. La Charte énonce les principes, les objectifs et les fonctions des principaux organes de l'Organisation. La Charte a été ouverte à la signature le 26 juin 1945 et est entrée en vigueur le 24 octobre de la même année. En tant que traité, la Charte est un instrument de droit international qui lie juridiquement les États parties, qui deviennent par conséquent des États membres des Nations unies.
3) Dans son préambule, la Charte exprime la volonté des États membres d'établir les conditions dans lesquelles le respect des obligations découlant des traités et des autres sources du droit international doit être assumé. Cette volonté s'étend aux obligations découlant de la Charte elle-même. La suprématie de la Charte parmi les traités internationaux est établie par l'article 103 de la Charte, qui affirme qu'en cas de conflit entre les obligations des membres des Nations unies en vertu de la Charte et leurs obligations en vertu de tout autre accord international, leurs obligations en vertu de la Charte prévaudront.
4) Selon la Charte, le Conseil de sécurité est l'un des principaux organes des Nations unies et c'est à lui qu'incombe la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. En vertu de l'article 24 de la Charte, les membres des Nations unies confèrent au Conseil de sécurité cette responsabilité principale et conviennent que, dans l'exercice de ses fonctions, le Conseil de sécurité agit au nom des membres. L'article 25 de la Charte donne au Conseil de sécurité le pouvoir d'adopter des décisions et affirme que les États membres conviennent d'accepter et d'appliquer ces décisions. Les décisions du Conseil de sécurité sont exprimées dans des résolutions du Conseil de sécurité portant sur des questions dont le Conseil est saisi.
5) Le chapitre VII de la Charte (articles 39 à 51) couvre les actions que le Conseil de sécurité est autorisé à entreprendre lorsqu'il constate l'existence de menaces contre la paix, de ruptures de la paix ou d'actes d'agression. L'article 39 confère au Conseil de sécurité le pouvoir de faire des recommandations ou de prendre des décisions. Les recommandations et les décisions sont toutes deux exprimées dans le dispositif des résolutions du Conseil de sécurité.
Selon les interprétations juridiques dominantes, seules les décisions du Conseil font l'objet de l'engagement prévu à l'article 25 de la Charte, et elles sont désignées par un dispositif commençant par « décide ».
La violation par un État membre d'une décision du Conseil de sécurité est donc considérée comme une violation des obligations conventionnelles de cet État membre en vertu du droit international. Les décisions du Conseil de sécurité sont contraignantes même pour les États membres qui ne sont pas membres du Conseil de sécurité, et même pour les États membres qui font partie du Conseil mais qui auraient pu voter contre la résolution.
(Avec des informations du gouvernement du Canada, de Labour for Palestine, des Nations unies, de Just Peace Advocates, de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient)
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 50 - 15 octobre 2024
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