Réactions de la Résistance palestinienne et d'autres à l'avis consultatif de la Cour internationale de justice
Le mouvement du Hamas a salué l'avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) sur l'occupation des terres palestiniennes par Israël.
Le 19 juillet, le Hamas a dit que l'avis « affirme l'illégalité de l'occupation sioniste et la nécessité d'y mettre fin, expose le système fasciste des colonies de peuplement, exige d'y mettre fin et souligne les nombreuses violations du droit international par différents gouvernements d'occupation contre notre peuple et notre terre palestinienne ».
« Cette décision, et la demande de la cour que les Nations unies et le Conseil de sécurité envisagent d'adopter des mesures pour mettre fin à l'occupation sioniste, placent le système international face à la nécessité d'une action immédiate pour mettre fin à l'occupation et que les décisions successives de la cour se traduisent par des mesures concrètes sur le terrain, surtout à la lumière de la guerre de génocide en cours contre notre peuple dans la bande de Gaza, la dangereuse expansion des colonies de peuplement en Cisjordanie et les mesures frénétiques de judaïsation à Jérusalem et à la mosquée al-Aqsa. »
Le Hamas a appelé à une action internationale « immédiate » à la suite de cette décision de la cour. Il a dit que celle-ci place le système international face à l'impératif d'agir immédiatement pour mettre fin à l'occupation.
Réaction de la Commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU
La Commission internationale indépendante des Nations unies chargée d'enquêter sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, salue l'avis consultatif émis vendredi par la CIJ qui affirme que l'occupation du territoire palestinien est illégale en vertu du droit international.
« La cour a été claire et sans équivoque, et l'avis consultatif entraîne des obligations juridiques non seulement pour Israël, mais pour l'ONU et tous les États », a dit Navi Pillay, présidente de la commission.
La rapporteuse spéciale de l'ONU
Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens occupés, a affiché sur son compte X le 19 juillet :
« Journée historique pour la justice et la décolonisation de la Palestine.
« L'organe juridique suprême de l'ONU a confirmé ce que les Palestiniens, certains Israéliens libérés, les experts juridiques et la communauté des droits humains ont dénoncé de façon ininterrompue [que] :
« L'occupation israélienne depuis 57 ans est ILLÉGALE, sans que rien ne laisse entendre qu'elle devrait être acceptée comme légale par les pays membres et les agences de l'ONU, et Israël doit démanteler immédiatement son entreprise illégale de colonies de peuplement ainsi que l'apartheid qui l'a soutenue et indemniser les Palestiniens.
« Et maintenant, appliquons le droit international, en commençant par arrêter le génocide commis par l'occupant illégal en lui imposant des sanctions et en assurant la protection immédiate des Palestiniens sous son règne ».
Al-Haq, organisation palestinienne des droits humains
Zainah el-Haroun, la porte-parole d'al-Haq, une organisation palestinienne sans but lucratif basée en Cisjordanie et qui surveille les violations des droits humains, a dit que la décision de la CIJ n'aura de signification que si elle est mise en oeuvre et que si tous les membres de l'ONU la font respecter dans les faits, ce qui est leur devoir.
« Ces décisions ne valent rien si des pays tiers et la communauté internationale ne tiennent pas Israël pour responsable », a-t-elle dit à Al-Jazeera, donnant l'exemple de l'avis consultatif de la CIJ de 2004 qui avait stipulé que le mur de séparation et les colonies de peuplement d'Israël sur les terres palestiniennes occupées étaient illégaux. Non seulement les colonies de peuplement sont toujours en Cisjordanie depuis la décision, mais le nombre de colons israéliens y vivant a augmenté de 250 000 en 1993 à 700 000 en 2023.
« La CIJ a tranché que l'occupation d'Israël est illégale et doit cesser immédiatement. Les pays tiers doivent veiller à ce que se réalise l'autodétermination intégrale du peuple palestinien et à ce que des sanctions soient imposées à l'occupation illégale d'Israël, qui contrevient au droit international », a-t-elle ajouté.
Premier ministre israélien
Le premier ministre d'Israël Benjamin Netanyahou a répondu à la décision de la CIJ en affirmant le dominion juif sur les terres historiques du peuple palestinien. « Le peuple juif n'est pas un occupant sur ses propres terres, y compris la capitale éternelle Jérusalem, la Judée et la Samarie, notre patrie historique. Aucun avis absurde de La Haye ne peut nier la vérité historique ou le droit juridique des Israéliens de vivre dans leurs propres communautés dans notre domicile ancestral. ».
États-Unis
Dans un courriel envoyé le 20 juillet à Reuters, un porte-parole du département d'État américain a écrit :
« Nous avons été clairs que le programme d'Israël d'appui gouvernemental aux colonies est à la fois contraire au droit international et une obstruction à la paix. [...] Cependant, nous craignons que la portée de l'avis consultatif complique les tentatives de résoudre le conflit », a-t-il ajouté.
Canada
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a d'abord boycotté
toute mention de la décision de la CIJ. Le site web d'Affaires
mondiales Canada n'en fait aucune mention, et la ministre des
Affaires étrangères Mélanie Joly a jugé bon de ne pas en
souffler mot sur son compte X. Ce n'est que le 26 juillet que le
Canada a pris acte de la décision de la CIJ dans une déclaration
commune des premiers ministres australien, canadien et
néo-zélandais « sur la nécessité d'un cessez-le-feu urgent à
Gaza et le risque d'une extension du conflit entre le Hezbollah
et Israël ». En ce qui concerne la décision de la CIJ, ils
appellent Israël à répondre à l'avis consultatif de la CIJ. Ils
ne disent pas un mot sur la responsabilité de leurs propres
gouvernements de se conformer à l'arrêt de la CIJ et de mettre
fin à l'occupation et aux crimes de guerre d'Israël.
La déclaration des premiers ministres du Canada, de l'Australie
et de la Nouvelle-Zélande soutenant l'accord de cessez-le-feu «
esquissé par Biden » et approuvé par le Conseil de sécurité des
Nations unies ne se contente pas de suivre les appels des
impérialistes américains. Les premiers ministres prennent le
temps de répéter ce qu'Israël et les États-Unis pensent pouvoir
encore dicter aux Palestiniens, en affirmant que le Hamas ne
devrait avoir « aucun rôle dans la future gouvernance de Gaza ».
En fait, ils font preuve d'un mépris et d'un rejet total de la
position unie de toutes les organisations de Palestine et de
l'importante déclaration de Pékin, tout en refusant d'accepter
leur responsabilité d'obéir à la demande la CIJ.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 44 - 27 juillet 2024
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