La guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine
Dangereuses provocations des États-Unis/OTAN contre la Russie
Toronto, 11 juillet 2024
Devant la détérioration de la situation de leur mandataire, l'Ukraine, les États-Unis et l'alliance de guerre qu'est l'OTAN sont de plus en plus directs dans leurs attaques contre la Russie, tout en prétendant qu'ils ne font qu'appuyer l'Ukraine et qu'eux-mêmes n'interviennent pas directement. Leur participation est de plus en plus ouverte alors qu'ils essaient de tirer les marrons du feu et de changer le cours des choses qui favorise présentement la Russie.
Le 9 septembre, l'administration Biden a envoyé un rapport confidentiel au Congrès pour décrire sa stratégie pour l'Ukraine. Le rapport a été présenté quelques mois après l'échéancier de juin tel que mandaté par le projet de loi d'aide de 61 milliards de dollars US adopté en avril. Les représentants de l'Union européenne ont affirmé que « Biden semble être sur le point de préparer le terrain pour autoriser l'Ukraine à avoir recours à des missiles à longue portée, en autant que ce ne sont pas des armes fournies par les États-Unis », rapporte CNN.
Le 13 septembre, le président américain Biden a rencontré le nouveau fauteur de guerre-en-chef du Royaume-Uni, le premier ministre Keir Starmer. Un des objectifs de Starmer lors de la réunion aurait été de convaincre Biden d'autoriser l'utilisation des missiles de croisière à longue portée Storm Shadow en territoire russe. L'administration Biden a répondu qu'une telle autorisation était « en cours ».
En dépit du fait que le Canada n'a pas de missiles à longue portée en Ukraine, le premier ministre Justin Trudeau, l'éternel figure en carton, a dit aux journalistes le 13 septembre qu'il appuie l'utilisation par l'Ukraine d'armes à longue portée contre l'Ukraine. Comme si lui et son gouvernement n'étaient pas directement responsables de la guerre par procuration en Ukraine menée « jusqu'au dernier Ukrainien », il a dit que la Russie tentait de « profondément déstabiliser » l' « ordre international fondé sur des règles », ajoutant : « Voilà pourquoi le Canada et d'autres pays soutiennent sans équivoque l'Ukraine, qui doit remporter cette guerre contre la Russie. »
Le 14 septembre, le parlement européen a voté en faveur de l'utilisation des armes de l'OTAN par l'Ukraine contre des cibles en Russie.
Les États-Unis ont armé l'Ukraine de nombreux systèmes de frappe par missiles à longue portée. Ces derniers comprennent le système de missile tactique de l'armée (ATACMS) avec une portée allant jusqu'à 300 kilomètres, des bombes guidées par GPS (JDAM) qui transforment des bombes non guidées en munitions de précision avec une portée de 80 kilomètres; des Miniature Air-Launched Decoy (MALD) conçus pour perturber les radars; et des missiles anti-radar à haute vitesse (HARM), qui sont lancés en plein vol pour frapper des postes de radars terrestres, avec une portée de 300 kilomètres. On rapporte aussi que les États-Unis comptent envoyer le système de missiles de croisière air-surface JASSM en Ukraine. Ces missiles de croisière portent une ogive de munitions anti-char de 450 kilogrammes, et peuvent être lancés d'une distance de 370 à 925 kilomètres, selon la situation.
Le 25 septembre, Joe Biden a annoncé plus de 8 milliards de dollars en aide militaire pour l'Ukraine, soulignant que cet appui vise à aider l'Ukraine à « gagner la guerre » contre la Russie. Cette aide comprend la première livraison de JSW, des bombes guidées planantes avec une portée de jusqu'à 130 kilomètres.
Le « plan de la victoire » échoué de l'Ukraine
Joe Biden a annoncé cette aide juste avant d'accueillir
le
président ukrainien, fantoche des États-Unis, Volodymyr
Zelenski, pour discuter de son fameux « plan de la
victoire ». Aucun détail de ce plan n'a été
officiellement
annoncé et, pourtant, le Wall Street Journal
rapporte
que « des représentants américains et européens de haut
niveau
qui connaissant les grandes lignes du plan disent que
celui-ci
n'offre pas une voie claire vers une victoire
ukrainienne,
surtout que les forces russes font des avancées lentes
mais
certaines sur le champ de bataille ».
Le clou du plan, selon le Wall Street Journal,
serait
que les États-Unis donnent le feu vert à l'Ukraine pour
qu'il
utilise ces armes comme bon lui semble. Cela prête
délibérément
à confusion puisque Zelenski propose en fait que les
États-Unis
assument le déploiement, le ciblage et le contrôle des
missiles
à longue portée devant être lancés à partir de l'Ukraine
vers
des cibles non spécifiés en Russie. L'Ukraine n'a pas
l'expertise ni la capacité technique requises pour les
lancer
elle-même advenant que les États-Unis l'«
autorisent » à
les utiliser « comme bon lui semble ».
Dmitri Kovalevich, dans un article d'Al Mayadeen, affirme qu'« un des points du 'plan de la victoire' de Zelenski est que l'OTAN invite officiellement l'Ukraine à en devenir membre ». Cependant, c'est toujours vrai que les États-Unis et l'Allemagne n'appuient pas l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. L'auteur souligne que « le chef sortant de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a dit lors d'un évènement organisé pour saluer son départ en Allemagne le 19 septembre, qu'il n'y aurait pas de paix en Ukraine tant et aussi longtemps que Kiev ne devient pas membre de l'OTAN. Mais il a ajouté qu'il n'y a pas présentement consensus au sein des pays de l'OTAN sur les conditions et les dates pour qu'une telle invitation se concrétise ».
Le même auteur souligne aussi que « tôt en septembre, le premier ministre adjoint de l'Ukraine pour l'Intégration euro-atlantique, Olha Stefanyshyna, a témérairement déclaré que l'Ukraine ne devrait devenir membre de l'OTAN qu'à condition que ses frontières de 1991 soit reconnues et enchâssées. Ils sont nombreux parmi les représentants ukrainiens à entretenir ce faux espoir. Ce sont des déclarations extrêmement provocatrices aux oreilles des Russes et des citoyens des anciens territoires ukrainiens, notamment la Crimée et le Donbass. Dans ces régions, la population a vécu plus de dix ans de menaces militaires, de sanctions économiques et de blocus par l'Ukraine au lendemain du coup d'État violent de l'extrême-droite en février 2014.
« Notamment, les citoyens de la région du Donbass (que la Russie reconnaît en tant que républiques russes de Lougansk et de Donetsk) ont subi plus de dix ans d'une guerre civile cruelle menée par Kiev suite au coup d'État avec l'appui de pays de l'OTAN. [...]
« À la suite du coup de 2014 et face à ses répercussions, les citoyens de Crimée et du Donbass ont voté en grands nombres de rejoindre la Fédération de Russie. Le vote final, définitif, a eu lieu au Donbass peu après que la Russie eut commencé son intervention militaire en Ukraine en février 2022. »
L'échec de la visite et de la collecte de fonds de Zelenski en Europe
Le 10 octobre, Zelenski a entrepris une visite surprise
de 48
heures en Europe, s'arrêtant à Londres, Paris, Rome et
Berlin, à
la recherche de plus d'aide militaire et financière de
l'Europe
et pour promouvoir son « plan de la victoire ».
Après sa rencontre avec Zelenski, le premier ministre du
Royaume-Uni Kir Starmer a dit qu'il était important que
le
Royaume-Uni fasse preuve d'« engagement continu » et
que la
réunion avec Zelenski avait permis d' « étudier le plan
et d'en
discuter plus en détail ».
Lors de sa réunion avec le nouveau secrétaire général de
l'OTAN
et ancien premier ministre hollandais Mark Rutte,
Zelenski a à
nouveau soulevé la question de missiles à longue portée
contre
la Russie, loin de la zone de combat. Rutte a répondu que
« sur
le plan juridique, c'est possible, puisque légalement
l'Ukraine
a le droit d'utiliser ses armes pouvant atteindre des
cibles en
Russie, si ces cibles représentent une menace pour
l'Ukraine ». Il a cependant ajouté que la décision
de
fournir de telles armes relevait ultimement des alliés
individuels. Rutte et le Royaume-Uni ont fait la mise en
garde
de ne pas exagérer l'importance au rôle des missiles à
longue
portée dans ce conflit.
En Allemagne, Zelenski a été rabroué par le chancelier
Olaf
Scholz. Le quotidien allemand Bild a dit que les
demandes de Zelenski n'ont pas été écoutées. Selon
l'article,
pendant ces réunions Zelenski a surtout cherché à obtenir
auprès
des dirigeants occidentaux les missiles de croisière
Taurus
d'une portée de 500 kilomètres de l'Allemagne et
d'accélérer le
processus d'accession de l'Ukraine à l'OTAN. Il a décrit
le
résultat des discussions avec Scholz comme étant « assez
faibles » et a dit de la visite de Zelenski que,
dans
l'ensemble, elle a été un échec.
Bien que Scholz n'ait pas catégoriquement rejeté les
demandes de
Zelenski, le chancelier a évité de s'engager à fournir
des
missiles à longue portée ou à faire avancer l'adhésion de
l'Ukraine à l'OTAN, laissant Zelenski dans le vague pour
ce qui
est de ses demandes.
La réponse russe
Au mois de mai, les États-Unis et d'autres pays de
l'OTAN ont
autorisé le recours à leurs armes pour directement
attaquer des
cibles militaires en Russie. La Grande-Bretagne, sous le
gouvernement conservateur de Rishi Sunak, avait déjà
accordé son
autorisation pour l'usage de ses missiles de croisière
Storm
Shadow depuis plusieurs mois déjà. À ce moment-là, les
représentants de la Russie avaient fait valoir que
l'Ukraine
n'avait pas les capacités autonomes voulues pour utiliser
de
tels missiles à longue portée – le ciblage et le guidage
devaient être fournis par le pays de l'OTAN les ayant
expédiés.
Tandis que toute la discussion au sujet d'une
participation
directe des États-Unis et des pays de l'OTAN dans des
attaques
en territoire russe ont dominé sur les ondes et les
bulletins de
nouvelles, lors d'une entrevue avec la télévision russe
le 12
septembre, le président russe Vladimir Poutine a dit que
ce
n'était pas une affaire d'« autorisation » ou d'«
interdiction », puisque l'Ukraine le fait déjà à
l'aide de
drones et d'autres armes. Cependant, lorsqu'il s'agit
d'utiliser
des armes de précision à longue portée fabriquées en
Occident,
c'est tout autre chose, a-t-il dit.
Le président russe a réitéré que « l'armée ukrainienne
n'est
pas en mesure de mener des frappes de façon autonome au
moyen de
systèmes de précision à longue portée modernes
occidentaux. Elle
n'en est pas capable. Cela ne peut se faire qu'avec les
renseignements fournis par des satellites que l'Ukraine
ne
possède pas. Ces données ne sont disponibles qu'à partir
de
satellites de l'Union européenne ou des États-Unis,
autrement
dit, de satellites de l'OTAN. Voilà le premier point.
« Le deuxième point et sans doute le plus important,
pour ne
pas dire crucial, est que seuls les soldats de l'OTAN
peuvent
planifier des missions de vol pour ces systèmes de
missiles. Les
soldats ukrainiens ne peuvent pas le faire.
« Il ne s'agit donc pas d'autoriser ou pas le régime ukrainien à frapper la Russie à l'aide de ces armes, mais de savoir si, oui ou non, les pays de l'OTAN sont directement impliqués dans le conflit militaire. Si une telle décision est prise, ce ne sera rien de moins qu'une participation directe de pays de l'OTAN, les États-Unis, des pays européens, dans la guerre en Ukraine. Cela constituerait une participation directe, ce qui, bien sûr, change l'essence même du conflit. Cela voudra dire que des pays de l'OTAN, les États-Unis et des pays européens, sont en guerre contre la Russie. Et si c'est le cas, compte-tenu du changement de la nature même de ce conflit, nos décisions seront prises en fonction des menaces qui pèseront contre nous. »
L'échec de l'Ukraine à reprendre le Donbass
Le 9 septembre, le secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie Sergueï Choïgu a dit que les forces russes escaladaient la cadence de leur offensive au Donbass, ayant capturé près de 1000 kilomètres carrés depuis le mois d'août et les premiers huit jours de septembre. « Des données accessibles au public et des rapports des champs de bataille laissent voir que les forces russes au Donbass ont avancé en août au rythme le plus rapide en deux ans », a rapporté Reuters le 10 septembre.
Le 20 septembre, le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a dit de la défense russe à Koursk : « Notre armée fait ce qu'elle doit faire. Elle va réussir. Le contrôle sera rétabli. » Il a ajouté : « La situation, bien sûr, dans les régions qui sont sous le contrôle de combattants ukrainiens – disons que la situation est extrême. Mais elle sera corrigée en temps opportun. »
Le 2 octobre, la Russie a capturé la ville de Vouhledar lorsque les forces ukrainiennes se sont retirées pour éviter d'être cernées, a rapporté Reuters. « Le contrôle de la ville – qui pour les Russes était une des positions fortifiées ukrainiennes les plus difficiles à percer – est perçu comme étant important pour les deux côtés en raison de sa position sur un terrain élevé et parce qu'elle sied à l'intersection de fronts de combat à l'est et au sud, ajoutant à son importance lorsqu'il s'agit de fournir des « forces » des deux côtés », a écrit Reuters.
Au 3 octobre, même les forces de l'OTAN en appui à l'Ukraine ont reconnu que l'incursion ukrainienne à Koursk a été « une erreur tactique ». Quels que soient les territoires dans les alentours de Koursk que les forces ukrainiennes continuent de contrôler, cela n'a pas détourné un nombre important de troupes russes des autres fronts de combat. La Russie s'est concentrée sur son objectif de s'emparer du Donbass dans sa totalité et continue de progresser.
Présentement, la Russie contrôlerait près de 20 % du territoire ukrainien.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 43 - 15 octobre 2024
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