Les États-Unis confirment que les crimes de guerre commis par Israël au Liban font partie de leur stratégie

Les propos tenus par Matthew Miller, porte-parole du département d'État américain, lors d'une conférence de presse le 8 octobre, confirment que les États-Unis soutiennent la volonté d'Israël de commettre tous les « dommages collatéraux » qu'il juge nécessaires pour éliminer le Hezbollah au Liban, ainsi que le Hamas à Gaza.

« Nous soutenons Israël qui lance ces incursions pour dégrader l'infrastructure du Hezbollah afin de parvenir à une résolution diplomatique », a déclaré M. Miller. Il a ajouté : « Ce que nous voulons voir sortir de cette situation, c'est que le Liban soit capable de briser l'emprise du Hezbollah sur le pays – plus qu'une emprise, briser la mainmise du Hezbollah sur le pays et supprimer le droit de veto du Hezbollah sur le président. »

Selon le correspondant de Reuters, « Washington pense que la pression militaire (c'est-à-dire les attaques aériennes et terrestres israéliennes au Liban) pourrait forcer le Hezbollah à déposer les armes et ouvrir la voie à l'élection d'un nouveau gouvernement au Liban qui évincerait le puissant mouvement de milice, qui a été un acteur important au Liban pendant des décennies. Les responsables américains affirment que les conversations avec les parties pour atteindre ces objectifs peuvent avoir lieu pendant que les combats se poursuivent, même si les analystes mettent en garde que le conflit augmente considérablement le risque d'une guerre plus large, en particulier alors que la région attend la réponse d'Israël à la frappe de missiles de l'Iran. »

Les rapports du Wall Street Journal sur ce que prépare le secrétaire d'État Antony Blinken corroborent cette analyse selon laquelle l'objectif de l'offensive américano-sioniste est d'anéantir les infrastructures politiques et civiles qui ne sont pas sous leur contrôle.

Au cours de la semaine écoulée, rapporte le Wall Street Journal, « Antony Blinken a appelé les dirigeants du Qatar, de l'Égypte et de l'Arabie saoudite pour leur demander de soutenir l'élection d'un nouveau président libanais. Amos Hochstein, haut fonctionnaire de la Maison-Blanche, a également déclaré à des responsables arabes que l'affaiblissement du Hezbollah par les attaques israéliennes devait être considéré comme une occasion de sortir de l'impasse politique. Les partis politiques du pays n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un nouveau président depuis que Michel Aoun a quitté ses fonctions à la fin de son mandat en 2022. »

Le Wall Street Journal écrit : « L'initiative américaine repose sur les dirigeants libanais, notamment le premier ministre Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berri, chef d'une autre faction chiite et intermédiaire du Hezbollah dans les négociations sur le cessez-le-feu, qui seront nécessaires pour rassembler les factions politiques libanaises afin d'élire un nouveau président. » Il note que « Mikati et Berri ont déclaré la semaine dernière qu'ils soutenaient l'élection d'un nouveau président, mais ils ont également exprimé leur reconnaissance au Hezbollah pour son combat contre les forces israéliennes. Le chef de facto du Hezbollah, le secrétaire général adjoint Naïm Kassem, a rejeté cette semaine les appels à un réarrangement politique alors que la guerre avec Israël se poursuit. » Notez que ce n'est pas ce qu'a dit Naïm Kassem. Il a dit : « Nous soutenons le mouvement politique dirigé par Berri, dont le titre principal est de parvenir à un cessez-le-feu », où la diplomatie jouera un rôle important, tous les autres détails devant être discutés, et à « travers les discussions, nous parviendrons aux meilleures résolutions et décisions ».

En d'autres termes, les États-Unis font tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter un nouvel échec au Moyen-Orient. Ils manoeuvrent pour maintenir leur hégémonie sur les responsables arabes qui veulent préserver leurs relations avec le gouvernement américain tout en esquivant la demande des peuples de la région de mettre fin à l'occupation de la Palestine et d'exercer un contrôle sur leur propre pouvoir de décision et de défendre leur souveraineté. En excluant les peuples de la région de l'équation, les États-Unis espèrent mettre fin à leur isolement dans la région et dans les institutions internationales telles que l'ONU. En soulevant la question d'un cessez-le-feu et en prétendant soutenir une solution humanitaire à la situation humaine catastrophique que la campagne de terreur américano-sioniste a créée, ils espèrent obtenir le soutien de gouvernements arabes et atténuer la résistance des peuples de la région.

Mais ces affirmations ne peuvent cacher le plan des États-Unis de détruire les infrastructures politiques et civiles à Gaza et au Liban qui n'acceptent pas leur diktat. Ces efforts ne sont pas nouveaux; il s'agit de voir comment ils se déroulent en ce moment, à la veille de l'élection présidentielle américaine qui aura lieu le 5 novembre.

Une partie importante de la classe dirigeante des États-Unis veut une trêve en ce moment pour permettre le renforcement de l'hégémonie américaine. Cette faction a besoin que l'administration Biden marque une « victoire » pour que la campagne de Kamala Harris puisse l'emporter sur celle de Donald Trump. Ils ont besoin d'affirmer que leur « ordre international fondé sur des règles » fonctionne réellement et que Kamala Harris est celle qui le maintiendra et surmontera l'isolement des États-Unis. Il est crucial pour les États-Unis d'avoir au moins l'apparence de maintenir leur hégémonie sur l'ensemble de la région du Moyen-Orient à un moment où elle est menacée par les actions du mouvement de résistance pour libérer la Palestine.

À cet égard, les États-Unis, avec leurs alliés comme le Canada, jouent à fond la carte du terrorisme. Ils jouent sur tous les préjugés libéraux à la base des arrangements de l'État-nation européen que les puissances d'Europe ont imposés aux pays de la région au XXe siècle. Ces accords ont été soutenus et modelés par les États-Unis depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les États-Unis considèrent qu'il est inacceptable pour toute nation d'établir des arrangements et un système politiques en faveur du peuple et qui ne le soumettent pas au diktat américain. Ils exigent que toutes les nations adoptent plutôt des structures racistes, anti-ouvrières, anti-peuple et anticommunistes conçues pour maintenir la classe ouvrière et le peuple hors du pouvoir. Ces régimes ne tolèrent pas la dissidence. Leurs institutions fonctionnent sur la base de pouvoirs de police contrôlés par les intérêts privés qui détiennent les pouvoirs exécutifs et leurs systèmes judiciaires.

La carte du terrorisme est celle qui prétend que toute résistance à l'hégémonie américaine est du terrorisme, tandis que les actions terroristes des États-Unis, d'Israël et de ceux qui les autorisent sont justifiées au nom de la protection de la stabilité, des droits humains et de la démocratie.

À cet égard, ces derniers temps, les crimes des États-Unis contre l'humanité ont été inscrits dans le droit américain depuis la chute de l'Union soviétique et la volonté des États-Unis de devenir l'hégémon mondial. Le président américain George Bush fils a lancé la « guerre contre la terreur » sous les auspices de laquelle tous les crimes possibles contre l'humanité ont été commis et les pays du G-7, y compris le Canada, sont entrés dans le rang. Les États-Unis et leurs alliés ont ensuite imposé ces lois au monde entier, citant certaines résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui condamnent le financement d'organisations terroristes et d'autres prétextes du genre. Sur cette base, les États-Unis ont déclaré que plusieurs pays étaient des États voyous, membres d'un axe du mal et promoteurs du terrorisme d'État. Ils ont imposé des sanctions brutales et les ont fait appliquer, et ils ont appelé cela la défense d'un ordre international fondé sur des règles.

L'objectif de détruire les infrastructures politiques et civiles qui ne plaisent pas aux États-Unis était également à l'origine des accords d'Oslo et du Camp David, qui ont donné le feu vert à l'occupation sioniste de Gaza et de la Cisjordanie et ont cherché à rendre permanentes l'occupation et la dépossession du peuple palestinien.

C'est ce statu quo que l'opération Déluge d'Al-Aqsa a débloqué pour ouvrir une voie vers l'avenir pour la Palestine et la région. Un combat à la vie à la mort se déroule actuellement pour mettre fin à l'occupation de la Palestine une fois pour toutes. Au coeur de ce combat se trouve la nécessité de condamner haut et fort les prétentions à l'impunité de ceux qui disent que la résistance à l'occupation est terroriste et que les États-Unis sont une « nation indispensable » sans le « leadership » de laquelle aucune solution n'est possible.


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Volume 54 Numéro 43 - 15 octobre 2024

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