Rendre l'Iran responsable de la montée des tensions au Moyen-Orient
À la suite des frappes de missiles iraniens sur des cibles en Israël le 1er octobre, la réponse du Canada a été une fois de plus honteuse et en phase avec la stratégie des États-Unis. Cette stratégie consiste à aider l'État sioniste d'Israël à anéantir la résistance à l'occupation à Gaza, même si cela signifie donner le feu vert au génocide de tout un peuple. Elle consiste à soutenir ce que le Canada et d'autres pays appellent la diplomatie pour atteindre l'objectif de maintenir l'hégémonie des États-Unis sur l'ensemble de la région. Leurs appels au cessez-le-feu et au soutien ou au retrait du soutien à l'acheminement de l'aide humanitaire sont soumis à la réalisation de cet objectif américain.
Lorsque l'Iran a lancé des frappes sur des cibles militaires en Israël le 1er octobre, c'était en réponse à la poursuite du génocide contre les Palestiniens, à l'extension de la guerre au Liban et aux assassinats ciblés du chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, du commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique, Abbas Nilforoushan, et d'autres dirigeants à Beyrouth le 27 septembre. Il s'agissait également d'une réponse à l'assassinat éhonté du chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, à Téhéran en juillet, à propos duquel le Conseil de sécurité des Nations unies n'a rien fait pour arrêter Israël ou son soutien américain.
L'Iran a invoqué l'article 51 du chapitre VII de la Charte des Nations unies, intitulé « Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression ».
L'article 51 stipule : « Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée, jusqu'à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Les mesures prises par des Membres dans l'exercice de ce droit de légitime défense sont immédiatement portées à la connaissance du Conseil de sécurité et n'affectent en rien le pouvoir et le devoir qu'a le Conseil, en vertu de la présente Charte, d'agir à tout moment de la manière qu'il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. »
Le premier ministre du Canada Justin Trudeau, qui n'a rien dit lorsqu'Israël a attaqué la souveraineté de l'Iran en assassinant Ismaël Haniyeh, a déclaré à propos de la riposte iranienne qui visait spécifiquement les services de renseignement et les moyens militaires israéliens : « Nous condamnons sans réserve l'attaque de missiles balistiques lancée par l'Iran contre Israël. Il s'agit d'une nouvelle action de déstabilisation de la part de ce régime terroriste dans la région, qui met en danger les civils et fait courir le risque d'une guerre plus large. »
Le premier ministre a fondé la politique du Canada sur la promotion de définitions intéressées de ce qui constitue un acte terroriste et, sur cette base, sur la défense du prétendu droit d'Israël à la légitime défense, que la Cour internationale de justice (CIJ) ne reconnaît pas dans le cas d'Israël puisqu'il s'agit d'une puissance occupante ayant des responsabilités, à commencer par l'obligation de mettre fin à l'occupation et de reconnaître le droit au retour des Palestiniens.
Ce même premier ministre n'a jamais condamné le génocide du peuple palestinien par Israël, reconnu coupable comme tel par la CIJ qui a rappelé aux États membres qu'il leur incombait de respecter ses décisions.
C'est ce même premier ministre qui ne se lasse pas de dire que lui et son gouvernement sont les plus grands défenseurs des droits des femmes, mais reste silencieux lorsque des milliers de femmes et d'enfants sont massacrés dans le génocide américano-sioniste à Gaza au nom d'idéaux supérieurs.
Pour masquer son irresponsabilité, après avoir dit que c'est l'Iran qui est un État terroriste et qui provoque la guerre, Justin Trudeau a feint de s'inquiéter du sort du monde en affirmant que le Canada s'oppose à la propagation de la guerre.
« Nous devons essayer de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que la guerre ne s'étende, pour protéger les civils et pour acheminer l'aide humanitaire dans la région touchée [...]. En tant que communauté internationale, nous devons continuer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour appeler à la paix et à la stabilité, ce qui signifie appeler à un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, appeler à un cessez-le-feu à Gaza et reprendre le chemin d'une solution à deux États », a dit Justin Trudeau en point de presse.
Il n'y a rien de plus fallacieux et frauduleux, car depuis 76 ans, depuis que le Canada est devenu l'un des premiers pays à reconnaître l'État d'Israël, en 1948, il a permis à l'État sioniste de massacrer des civils palestiniens, de détruire leurs maisons et d'aider à l'implantation de colonies armées sur les terres palestiniennes. Il a financé la construction et l'entretien du « Canada Park » qui se trouve sur les terres de villages palestiniens détruits. Le Canada continue d'envoyer des armes à Israël et d'encourager le commerce avec des entreprises israéliennes de haute technologie, alors que le monde entier voit les régimes américain et sioniste commettre un génocide à Gaza.
Les autres partis cartellisés au Parlement adoptent la même position. Le chef conservateur Pierre Poilievre a écrit sur X : « Horrifié par le dernier assaut de Téhéran contre des civils israéliens innocents avec des barrages de missiles et des attaques terroristes. » Il a ajouté : « Les conservateurs soutiennent le droit d'Israël de se défendre et de vaincre les terroristes. »
Ceci alors que le monde entier voit tous les jours sur leurs écrans de télévision et à travers les médias sociaux qui sont les terroristes, et la fraude et les crimes d'inspiration raciste que les membres de ce qui est devenu le Cartel du Génocide commettent en renversant la vérité, se présentant comme les vrais membres de la civilisation contre les hordes barbares.
Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a déclaré : « Ce qui se passe en Israël, le fait qu'ils soient bombardés à la fois par une organisation terroriste comme le Hezbollah et par l'Iran, est profondément préoccupant. [...] Ce que nous avons vu, c'est un mépris total pour les vies innocentes et nous savons que les punitions collectives sont contraires au droit international. L'idée que les vies innocentes ne sont que des dommages collatéraux est fondamentalement erronée et viole le droit international ».
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a reconnu qu'Israël avait juré qu'il y aurait de « graves conséquences » pour l'Iran. Elle a déclaré le 2 octobre que « le rôle du Canada en ce moment, l'objectif du Canada, est de s'assurer qu'il n'y ait pas de guerre à grande échelle au Moyen-Orient, et c'est pourquoi nous continuerons à nous engager sur le plan diplomatique ».
Ce discours sur la diplomatie s'est révélé être un mécanisme et une couverture pour donner aux forces américaines/sionistes une marge de manoeuvre pour mener à bien leur mission génocidaire, tandis que les États-Unis font tout pour garder tous les pays de la région sous leur parapluie sécuritaire et politique. En d'autres termes, cela fait partie de la stratégie des États-Unis de maintenir leur hégémonie sur les États arabes en particulier ainsi que sur d'autres, en les impliquant dans un accord qui contribue à détruire la direction politique, civique et militaire librement choisie par le peuple palestinien pour la création d'un État palestinien. En cherchant à détruire et à déloger le Hezbollah, ils recherchent le même résultat au Liban.
À l'heure actuelle, il est évident que pour éviter une guerre plus étendue, Israël doit quitter Gaza, cesser d'attaquer le Liban, respecter les conditions d'un échange de prisonniers et permettre à la population de bénéficier de toute l'aide humanitaire dont elle a besoin, à commencer par de la nourriture, de l'eau potable, une aide médicale et des lieux sûrs pour vivre dans les conditions hivernales qui s'annoncent. Mais le Canada emboîte le pas aux États-Unis en créant des diversions afin de donner le feu vert aux « graves conséquences » dont Israël menace les peuples de la région.
L'histoire ne pardonnera jamais le Canada pour cette complicité dans de tels crimes contre l'humanité.
Pour sa part, l'ambassadeur du Canada à l'ONU, Bob Rae, reprenant ses absurdités habituelles pour blâmer l'Iran pour les tensions au Moyen-Orient, a déclaré à CTV News : « C'est [la Résistance] une opération menée depuis l'Iran. Je le dis depuis longtemps. L'Iran mène la charge et utilise ses mandataires, ses mandataires en Syrie, ses mandataires au Liban et ses mandataires à Gaza. Cela a conduit à l'attaque du Hamas qui, à son tour, a complètement transformé la situation du point de vue de la sécurité. »
Pour dissimuler le refus du Canada de reconnaître le droit du peuple palestinien de décider lui-même, sans ingérence extérieure, de ce que sera un État palestinien, et le fait que l'État d'Israël actuel est un État raciste d'apartheid responsable de crimes indicibles contre le peuple et la population palestiniens à l'intérieur même d'Israël, Bob Rae a noté qu'il n'y a pas de « solution militaire » au conflit et qu'une « solution à deux États » en Palestine est « fondamentale » pour le Canada.
Le Canada ne cesse de répéter qu'il favorise une solution à deux États, mais cela sonne creux dans les conditions de l'apartheid raciste maintenu par l'État d'Israël qui répète sans cesse son intention de ne jamais accepter l'existence d'un État palestinien indépendant. M. Rae a également affirmé qu'il était difficile pour Israël de s'engager dans une désescalade de la situation lorsque les « autres parties ne montrent aucun signe, aucune volonté de désescalade ». En d'autres termes, le génocide américano-israélien qui vise à éradiquer le peuple palestinien et à créer ce qu'ils appellent le Grand Israël sous leur domination, ne serait pas la cause des problèmes dans la région.
Les Canadiens et les Québécois ont soutenu et continuent de soutenir le peuple palestinien dans sa juste cause. Les centaines d'actions menées au cours de l'année écoulée, au mépris de leur criminalisation par l'État, les politiciens et les médias, témoignent de ce que les Canadiens et les Québécois défendent. Ils continueront de le faire jusqu'à la libération de la Palestine.
(Avec des informations de Hill Times, CBC et CTV News)
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 43 - 15 octobre 2024
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