Vol des richesses de la mine de Mingomba en Zambie
L'exploitation impérialiste de l'Afrique se poursuit sans relâche
Les pays africains seraient désespérément endettés auprès des prêteurs impérialistes mondiaux. Une grande partie de la nouvelle valeur produite par les travailleurs africains dans l'exploitation des ressources naturelles et dans d'autres secteurs est perdue au profit du service de la dette internationale. En outre, les propriétaires étrangers des installations de production exproprient la quasi-totalité de la valeur ajoutée restante produite par les travailleurs africains. Il ne reste plus grand-chose pour le développement de l'économie locale et nationale et pour la production des produits et services sociaux nécessaires à la mise en place d'une économie autonome et équilibrée. De même, rien n'est disponible pour investir dans les programmes sociaux nécessaires à l'amélioration de la santé, de l'éducation et du bien-être général des habitants.
Des sommes considérables sont empruntées à international pour construire les projets d'infrastructure que les sociétés impérialistes exigent pour pouvoir transporter les ressources extraites à l'étranger. D'autres sommes encore sont empruntées pour acheter des équipements militaires aux principaux producteurs impérialistes des États-Unis et d'Europe.
La mine de Mingomba
Le Financial Times titre : « L'entreprise en démarrage soutenue par Bill Gates et Jeff Bezos découvre un gisement de cuivre à grande échelle en Zambie ». Le terme « découvre » est un peu exagéré, car des barons du crime, dont la société canadienne Ivanhoe Mines, pillent depuis déjà longtemps des gisements de cuivre juste à côté, en République démocratique du Congo (RDC), dans la gigantesque mine de cuivre de Kamoa-Kakula. Dans le même article on affirme que le gisement de cuivre qui s'étend en Zambie et qui sera exploité sous le nom de mine de Mingomba « pourrait rapporter des milliards à la Silicon Valley, fournir des minéraux pour la transition énergétique et aider les États-Unis dans leur rivalité avec la Chine ». Un porte-parole de KoBold Metals (société de Gates et Bezos) a déclaré à CNBC que la société pensait que son projet de cuivre Mingomba en Zambie « serait l'une des plus grandes mines de cuivre à haute teneur au monde ». « Un gisement de cuivre à grande échelle pourrait contribuer à la course mondiale à l'approvisionnement en matériaux essentiels à la transition énergétique. Le cuivre est très en demande en raison de son utilisation dans les énergies renouvelables et les véhicules électriques. »
KoBold estime que le gisement de Mingomba contient 247 millions de tonnes de minerai d'une teneur moyenne de 3,64 % de cuivre, rapporte Reuters. Le cartel de Bill Gates et Jeff Bezos estime que le « vaste gisement de cuivre en Zambie », qu'ils possèdent et contrôlent, « offre un coup de pouce potentiel aux efforts de l'Occident pour réduire sa dépendance à l'égard de la Chine pour les métaux essentiels à la décarbonisation de tout ce qui va des voitures aux systèmes de transmission d'énergie ».
En ce qui concerne les infrastructures, Reuters écrit, sans donner de détails, que le gouvernement américain soutient le développement du chemin de fer de Lobito, une ligne destinée à transporter les métaux dans la région, reliant la RDC et la Zambie au port de Lobito, en Angola. La Zambie est le deuxième producteur de cuivre d'Afrique après la RDC, mais les deux pays sont enlisés dans une pauvreté extrême et criblés de dettes impérialistes extérieures.
La participation de Bill Gates dans Kobold Metals passe par Breakthrough Energy, un fonds pour le climat et la technologie qu'il a fondé en 2015 avec d'autres milliardaires pour favoriser les investissements et leur contrôle dans le secteur vert en pleine expansion. Parmi les autres investisseurs dans cette aventure verte figurent Bridgewater Associates, Richard Branson du groupe Virgin, Jack Ma d'Alibaba et Jeff Bezos d'Amazon. Parmi les autres propriétaires du cartel du cuivre Kobold Metals figurent la société américaine de capital-risque Andreessen Horowitz, le géant norvégien de l'énergie Equinor et le plus grand groupe minier du monde, BHP. Le cartel KoBold, basé en Californie, a actuellement une valeur de marché de 1,15 milliard de dollars.
La propriété de la nouvelle mine zambienne suit un chemin tortueux typique à travers les marchés des investissements impérialistes. Le Wall Street Journal rapporte : « Dans le cadre de l'accord d'investissement, KoBold a accepté de payer 115 millions de dollars aux propriétaires de la mine de cuivre de Lubambe, dans laquelle la société de capital-investissement EMR Capital détient une participation de 80 % (et) en échange, KoBold recevra une participation majoritaire dans le gisement voisin de Mingomba (en Zambie) (et) investira 35 millions de dollars dans des travaux d'exploration sur le projet de Mingomba, qui est considéré comme le plus grand gisement de cuivre non exploité à la teneur la plus élevée au monde. » Le journal cite Owen Hegarty, président exécutif d'EMR Capital, qui déclare que KoBold détiendra 52 % des parts du projet Mingomba, tandis que les partenaires de l'entreprise, EMR Capital, en détiendront 28 %. Josh Goldman, président de KoBold Metals, a déclaré au Financial Times : « Nous savons maintenant que Mingomba sera l'une des grandes mines de cuivre à la teneur la plus élevée lorsqu'elle entrera en production et qu'elle ressemblera beaucoup à Kakula en termes d'échelle et de teneur. » KoBold s'attend à ce que le gisement de cuivre de Mingomba rivalise avec la production du projet voisin de Kamoa-Kakula en RDC, qui fait partie des vastes avoirs mondiaux du milliardaire américain Robert Friedland.
Il va sans dire que les manoeuvres des barons impérialistes privent les Africains du contrôle et du droit de regard sur leur économie, les privent de la valeur sociale produite et du développement économique de leurs pays, et les maintiennent dans le sous-développement et la pauvreté. L'exploitation étrangère perpétue la mainmise coloniale séculaire des maraudeurs impérialistes sur le continent africain.
La lutte au Canada pour un moratoire sur le service de la dette nationale s'inscrit dans une volonté de restreindre les activités des barons voleurs mondiaux, leurs prêts d'argent et l'expropriation des produits sociaux à l'échelle mondiale. Les Canadiens ont la responsabilité sociale de jouer un rôle à retenir la main des impérialistes, à la fois ici au pays et dans leur exploitation de l'Afrique, et d'apporter une contribution à la construction d'un monde tel qu'il devrait être, libéré de l'impérialisme et de l'exploitation.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 43 - 15 octobre 2024
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