Le militarisme japonais avance sur une voie dangereuse

Le premier ministre se déshonore et déshonore son gouvernement et son pays


Manifestation pour la Palestine lors de la cérémonie du mémorial de la paix à Hiroshima, 6 août 2024

Dans son discours officiel prononcé à l'occasion du 79e anniversaire du bombardement atomique d'Hiroshima et de Nagasaki par les États-Unis, le premier ministre japonais Fumio Kishida a refusé d'identifier l'État américain comme auteur de cet acte inhumain ou d'expliquer pourquoi les États-Unis ont agi en violation des lois de la guerre et de la décence. Il n'a pas mentionné une seule fois les États-Unis, mais s'est senti obligé de dénoncer la Russie pour ses « menaces nucléaires ». Le discours de Kishida a montré à quoi le Japon est prêt à s'abaisser pour respecter son alliance militaire agressive avec l'impérialisme américain dont l'objectif est d'encercler et de menacer la Chine, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la Russie, et de réduire le Japon à une zone de guerre.

Le bombardement atomique du Japon par les États-Unis, alors que les militaristes japonais étaient déjà vaincus et que le monde n'attendait plus que la signature officielle de la capitulation, était le signal que l'impérialisme américain avait abandonné le front uni contre le fascisme et le militarisme et qu'il reprenait sa campagne pour la domination du monde. Le bombardement atomique du Japon par les États-Unis annonçait que l'impérialisme américain était prêt à commettre n'importe quel crime dans sa soif d'hégémonie mondiale et qu'il prenait le relais du nazisme allemand, du militarisme japonais et du fascisme italien vaincus. Le bombardement atomique a proclamé que les États-Unis intensifiaient leur prémisse originale d'État colonial, génocidaire, esclavagiste et expansionniste, une menace pour les peuples du monde et déterminé à s'emparer des ressources, des marchés, de la main-d'oeuvre et du pouvoir économique et politique de la planète.

Le bombardement atomique, qui a été filmé et dont les images ont été largement diffusées, avait pour but d'inculquer aux peuples du monde l'idée que s'ils résistaient à la pression, à l'invasion et au contrôle des États-Unis, ils subiraient des pertes qui rappelleraient les crimes horribles des agresseurs fascistes de la Deuxième Guerre mondiale. Et c'est ainsi que les choses se sont passées : les États-Unis ont commencé leur carnage d'après-guerre, mais les peuples n'ont jamais cessé de résister : tout comme le peuple palestinien héroïque résiste aujourd'hui à la campagne américaine/sioniste d'expulsion et de génocide; tout comme les Coréens ont tenu bon et ont forcé les agresseurs américains à mettre un terme à leurs agissements et les ont arrêtés au 38e parallèle; tout comme le peuple vietnamien a contraint les envahisseurs américains à fuir leur pays en 1975; tout comme les Chinois ont forcé les Japonais à abandonner leur tentative ruineuse de conquérir la Chine et ont chassé les vestiges pro-impérialistes soutenus par les États-Unis et l'Union européenne au-delà du détroit de Taïwan; tout comme les Cubains et beaucoup d'autres sont restés fermes dans leur lutte pour l'indépendance et leur résistance au contrôle impérialiste américain. Dans le monde entier, après la Deuxième Guerre mondiale, les peuples ont subi l'invasion, l'ingérence et la destruction des États-Unis à une échelle sans précédent, comme en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Yougoslavie, en Syrie et ailleurs.

L'élite dirigeante du Japon, après sa défaite et sa capitulation en 1945, a trouvé dans le vainqueur américain un allié pour le contrôle de l'après-guerre et a utilisé sa nouvelle alliance militaire pour positionner le Japon dans l'économie de guerre américaine. L'élite dirigeante a profité de l'approvisionnement des guerres d'agression américaines en Corée, au Vietnam et ailleurs, y compris la marche des États-Unis et de l'OTAN vers l'est de l'Europe pour menacer la Russie et mener la guerre actuelle pour s'emparer de l'Ukraine, conquérir la Russie et utiliser les immenses ressources de ce pays pour s'emparer de l'ensemble de l'Asie.


Manifestation contre la militarisation du Japon à l'occasion de l'anniversaire du bombardement d'Hiroshima, le 6 août 2024

Les peuples sont déterminés à mettre un terme au déchaînement mondial des États-Unis et le Japon peut jouer un rôle important. Les peuples du monde entier veulent aujourd'hui que le Japon rompe son alliance militaire avec les impérialistes américains et expulse les milliers de soldats américains et les armes de guerre qui menacent la Chine, la RPDC, l'ensemble de la péninsule coréenne et la Russie, qui borde la Chine, la Corée et le Japon. Le peuple souhaite ardemment que le Japon devienne une zone de paix avec un gouvernement antiguerre courageux qui expulse les forces d'occupation militaires américaines et devienne une nation pacifique pour la première fois depuis sa création comme État moderne en 1868, après le renversement du système économique et politique féodal.

Le premier ministre Fumio Kishida et son parti politique suscitent beaucoup de mépris parmi le peuple, mais celui-ci est pris au piège du système démocratique libéral occidental qui maintient le contrôle de l'élite dirigeante. Kishida quittera le pouvoir en septembre, mais la constitution et le système de gouvernement imposés par les États-Unis excluent le peuple du pouvoir et lui refusent le droit de décider des questions qui le concernent, y compris celle, cruciale, de la guerre et de la paix. Les peuples du monde souhaitent ardemment que les Japonais se joignent à eux en tant qu'humanité unie dans un projet de paix, de démocratie et de liberté pour tous, dans l'égalité et le bénéfice mutuel. Les peuples se réjouiraient de voir au Japon un projet antiguerre qui commencerait par l'expulsion des occupants militaires américains et l'établissement de relations pacifiques avec leurs voisins asiatiques.


Cet article est paru dans
Logo
Volume 54 Numéro 43 - 15 octobre 2024

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2024/Articles/LS544316.HTM


    

Site web :  www.pccml.ca   Courriel :  redaction@pccml.ca