La police surveille l'élection partielle dans Toronto–St. Paul's

Le 21 mai, le gouvernement libéral a annoncé que l'élection partielle du 24 juin dans la circonscription de Toronto–St. Paul's serait surveillée par le Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignement visant les élections. Le Groupe de travail a été créé en 2019 pour surveiller l'élection générale fédérale de cette année-là. Il est composé du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), du Centre de la sécurité des télécommunications Canada (CSTC), d'Affaires mondiales Canada et de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Le Groupe de travail produit des rapports hebdomadaires sur les « renseignements » des agences d'espionnage qu'il reçoit ainsi que l'analyse de « données de sources ouvertes », c'est-à-dire toutes les formes de discours publics, des publications individuelles sur les médias sociaux aux activités journalistiques. Les rapports sont transmis au Comité des sous-ministres chargé des interventions en matière de renseignement, qui transmet les renseignements et les conseils aux « ministres ayant pour mandat de lutter contre l'ingérence étrangère et de protéger les institutions démocratiques du Canada ». Le nombre d'entités dotées de tels mandats a tellement augmenté que Sécurité publique Canada a mis sur pied un « coordonnateur national de la lutte contre l'ingérence étrangère » dont la mission est de « diriger la réponse proactive du gouvernement à la menace de l'ingérence étrangère ».

À la fin de l'élection partielle, le Groupe de travail surveillant les élections produit un rapport classifié et un rapport caviardé sur ses conclusions. À la suite des quatre élections partielles de juin 2023 tenues à Notre-Dame-de-Grâce-Westmount (Québec), Oxford (Ontario), Portage-Lisgar (Manitoba) et Winnipeg-Centre-Sud (Manitoba), il a indiqué qu'il n'avait observé « aucun signe d'ingérence étrangère », ni « aucun cyberincident [permettant de croire] que des acteurs étatiques étrangers ont spécifiquement ciblé Élections Canada ».

À la suite de l'élection partielle de juillet 2023 à Calgary Heritage (Alberta), ayant décidé d'étendre ses responsabilités à la surveillance de « l'extrémisme violent », le Groupe de travail a indiqué n'avoir trouvé « aucune menace directe [...] dans les médias sociaux, les babillards électroniques, les salons de discussion, les forums en ligne ou les médias d'information [...]. Aucune menace directe n'a été identifiée à l'encontre des candidats ni à l'encontre de l'administration de l'élection. »

Ces mêmes mots ont été repris dans le rapport du Groupe de travail sur l'élection partielle de Durham en février 2024, dans « l'évaluation de la menace de référence [...] en prenant en considération les indicateurs potentiels d'ingérence étrangère spécifiques à la région de Durham ». Encore une fois, rien n'a été détecté.

Le Parti marxiste-léniniste du Canada déclare une fois de plus qu'il s'oppose catégoriquement aux mesures prises par le gouvernement pour soumettre la vie des Canadiens, leur discours politique, leurs assemblées et les médias sociaux à la surveillance continue de la police politique. Toutes les tentatives d'intimider les gens en leur disant qu'ils ne doivent pas parler de « mauvaises choses » par crainte d'être étiquetés, diffamés, criminalisés, sont des signes que le Canada, loin de renouveler sa démocratie, devient de plus en plus autocratique. Nous exhortons les Canadiens à s'opposer vigoureusement à l'espionnage au nom de la sécurité nationale, de la défense de la démocratie et d'autres raisons. Parlons en faveur du renouveau démocratique et opposons-nous à toutes les mesures visant à surveiller les Canadiens par « Big Brother » ou à les transformer en mouchards en les menaçant de perdre leur emploi, leur réputation, leur accès aux services, etc. s'ils ne coopèrent pas.


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Volume 54 Numéro 38 - Juin 2024

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