Trente ans d'échecs de l'OTAN
Le fait est que l'OTAN arrive à son 75e anniversaire plus fracturée que jamais, résultat de 30 ans d'échecs depuis l'effondrement de l'ex-Union soviétique en 1989-1991, et qu'elle aurait dû être démantelée puisque son « ennemi » n'existait plus.
Scott Taylor, écrivant pour espritdecorps.ca le 26 juin à l'occasion du dîner privé organisé par l'Association canadienne pour l'OTAN pour le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, a souligné :
« Outre le fait que Jens Stoltenberg a profité de l'occasion pour forcer le gouvernement canadien à dépenser davantage pour la défense nationale, les participants se sont réunis pour célébrer le 75e anniversaire de l'alliance militaire. La charte originale de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord a été signée le 4 avril 1949 par les 12 premiers membres, dont le Canada était fier de faire partie. »
Scott Taylor demande « quels jalons exactement » « Stoltenberg et les groupies de l'OTAN qui se sont réjouis de la célébration du 75e anniversaire la semaine dernière » sont en train de célébrer ? Il écrit : « Eh bien, en 1999, l'OTAN a violé le droit international :
« En 1999, l'OTAN a violé le droit international en bombardant la Serbie pendant 78 jours. Après une résistance obstinée et inattendue des Serbes, ce petit pays s'est finalement soumis à l'alliance de l'OTAN.
« Bien qu'il ait fallu attendre 2008 pour que la province contestée du Kosovo se déclare État indépendant, le résultat escompté de l'OTAN, qui a redessiné la carte de l'Europe par la force militaire, reste un gâchis politique. Le Kosovo n'a toujours pas de statut à part entière à l'ONU, puisque 89 des 193 nations membres reconnaissent encore le Kosovo comme un territoire souverain de la Serbie.
« Au sein de l'Union européenne, cinq États membres bloquent l'adhésion du Kosovo pour la même raison. Dans un article récent sur le Kosovo, Matthew Karnitschnig de Politico écrit : « En termes simples, même après des décennies d'aide et de soutien américains, le pays reste un cas désespéré sur les plans économique et politique. »
« L'article souligne également que le Kosovo a l'un des PIB par habitant les plus bas d'Europe, un taux de pauvreté de plus de 20 %, et qu'il est en proie à la corruption et aux troubles politiques.
« Il n'y a donc pas de quoi se réjouir. En septembre 2001, à la suite du 11 septembre, tous les membres de l'OTAN ont répondu à l'invocation par le président américain George Bush de l'article 5 de la Charte de l'OTAN. Bien que cela puisse rassurer l'opinion publique américaine, presque tous les membres des Nations unies ont également accepté d'être des alliés dans la guerre contre la terreur. Ce n'est donc pas grave.
« Ensuite, il y a eu le fiasco de l'Afghanistan. Les troupes de l'OTAN, y compris les Canadiens, ont combattu pendant plus d'une décennie dans ce pays. Le résultat final a été un échec en 2021, lorsque les talibans ont pris le pouvoir. Mieux vaut l'oublier.
« En 2011, l'OTAN a joué un rôle de premier plan dans la mise en oeuvre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui demandait l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne dans le ciel de la Libye. Les généraux de l'OTAN se sont empressés de bombarder les forces loyalistes du président Mouammar Kadhafi. Après dix mois de bombardements aériens, les différentes factions rebelles ont réussi à assassiner Kadhafi.
« Cependant, les forces rebelles fragmentées ont immédiatement commencé à se battre les unes contre les autres et la Libye a été plongée dans une anarchie sanglante qui perdure encore aujourd'hui. Ce n'est donc pas vraiment digne d'un défilé de la Victoire, mais le Canada a néanmoins organisé une cérémonie complète avec un défilé aérien sur la colline du Parlement pour célébrer la défaite de la Libye par l'OTAN.
« En 2018, l'OTAN a accepté d'aider la coalition
américaine en
Irak. Bien que le drapeau de l'OTAN puisse encore flotter
sur
certains bâtiments lourdement gardés de la zone verte à
Bagdad,
l'alliance n'a pas plus de chances de réussir sa sortie
d'Irak
que d'Afghanistan. »
(Traduction : LML)
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 35 - 8 juillet 2024
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