Les origines de l'OTAN
Les origines de l'OTAN remontent à la trahison par les
impérialistes anglo-américains des accords conclus entre
les
puissances alliées lors des conférences de Yalta et de
Postdam,
qui visaient d'abord et avant tout à dénazifier,
démilitariser,
démocratiser et décentraliser l'Allemagne.
Les peuples du monde, qui étaient sortis de la Deuxième guerre mondiale en une seule humanité, avançaient sur la voie de la paix, de la liberté et de la démocratie. Le nombre de personnes qui avaient joint les rangs des partis communistes, qui étaient à l'avant-garde de la lutte contre le nazisme, le fascisme et le militarisme japonais, est une indication importante de l'enthousiasme des peuples à ouvrir une voie du progrès en libérant leur pays du joug colonial et en établissant des systèmes sociaux centrés sur les besoins des êtres humains, et non ceux des capitalistes. En 1935, il y avait 81 partis communistes dans le monde, avec 1 860 000 membres, et après la Deuxième Guerre mondiale, il y en avait 70 avec plus de 30 000 000 membres. La croissance sans précédent des partis communistes, qui avaient été aux premières lignes de la lutte pour vaincre le nazisme allemand, le fascisme italien et le militarisme japonais, offrait un contraste frappant avec ce que faisaient les forces armées de pays comme les États-Unis, le Canada et la Pologne, dont les soldats et les équipements étaient demeurés inutilisés en Grande-Bretagne pendant plusieurs années jusqu'à ce que leurs chefs militaires et politiques aient pu déterminer dans quel sens la guerre allait se développer.
En Europe, un continent possédant de vastes ressources et une économie socialisée, les expressions les plus spectaculaires de la résistance populaire et du rôle des peuples dans le rejet des modèles des institutions libérales des États européens, qui n'avaient pas résolu le problème du fascisme et de l'antisémitisme, sont peu connues aujourd'hui. Cependant, les résultats majoritaires ou quasi-majoritaires remportés par les communistes et leurs alliés de la résistance antifasciste lors des élections d'après-guerre en Belgique, en France, en Italie, en Hongrie et en Tchécoslovaquie, de 1946 à 1948, attestent qu'une crise révolutionnaire frappait les puissances anglo-américaines, la bourgeoisie européenne et leur système social et économique. Lorsque le parlement municipal de Berlin, constitué en novembre 1946, a tenu des élections, les deux partis ouvriers ont remporté une majorité des deux tiers.
Les allusions à la Révolution française de 1789 étaient chose courante et le symbolisme révolutionnaire est revenu à la mode. Écrivant au sujet de ce ferment en France, l'historien anglais Rod Kedward écrit :
« Le tableau qui se dessine est celui d'une période d'euphorie dans laquelle les résistants ont comblé le vide du pouvoir avec une forte expression d'idéaux populaires et patriotiques, ont mis sur pied des comités locaux pour administrer le ravitaillement, organiser le recrutement dans l'armée et rétablir leurs comités sur une base plus égale, juste et fraternelle. Il n'y a peu d'exemples en France depuis 1789 où les mots d'ordre de la révolution ont inspiré un respect aussi universel. Pendant au moins un mois, avant que le poids de la restructuration de l'économie et de la poursuite de la guerre ne commence à saper l'optimisme populaire, il existait une croyance répandue que la société française pouvait être refondue pour donner des chances égales à chacun. C'était un idéal que les résistants se rappellent avec fierté. C'était une période, selon plusieurs, pendant laquelle des hommes et des femmes des plus humbles ont été temporairement aux commandes de leur propre histoire[1]. »
Tous les développements de l'époque exprimaient une humanité forgée dans le creuset de sa lutte commune et de son front uni pour vaincre l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et le Japon militariste. Le théâtre de la guerre n'était pas seulement l'Europe mais l'Asie et l'Afrique. Des Étatsuniens, des Canadiens et les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes se sont également joints au front antifasciste de multiples manières, notamment par des détachements de partisans qui ont commencé leur combat dans les Brigades internationales pour sauver la République espagnole en 1939. De grands sacrifices ont été consentis pour remporter la victoire antifasciste.
Le besoin de s'assurer que l'agression et la guerre impérialistes et le fascisme ne ravageraient plus jamais l'humanité était à l'ordre du jour. L'OTAN a été créée pour bloquer ces aspirations. Elle est bâtie sur une histoire infâme d'anticommunisme et d'activités clandestines contre-révolutionnaires visant à saper les mouvements des peuples pour leur libération au service des ambitions hégémoniques des États-Unis, quels que soient les crimes commis pour y parvenir. Mais les peuples du monde, alors et aujourd'hui, continuent de garantir la marche avant vers le progrès et l'aspiration de l'humanité à une société propre à l'existence humaine.
À l'occasion du sommet de Washington de l'OTAN, qui célèbre le 75e anniversaire de la création de l'OTAN, ce supplément du LML présente des articles sur les événements qui sont liés à la création de l'OTAN.
Note
1. Citations tirées de France and the Second World War : Occupation, Collaboration and Resistance, Peter Davies, Routledge, Londres, 2001. Traduction : LML
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 35 - 8 juillet 2024
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