Le Conseil canadien des affaires réclame plus de dépenses militaires de l'OTAN
Le 12 juin, le président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires (CCA), Goldy Hyder, a envoyé une lettre au premier ministre du Canada concernant les dépenses militaires du Canada et le Sommet de l'OTAN de 2024 qui se tiendra à Washington du 9 au 11 juillet 2024. Dans cette lettre, il demande que l'augmentation des dépenses militaires soit compensée par des compressions dans d'autres secteurs des dépenses gouvernementales. Le CCA se décrit comme une organisation « composée d'entrepreneurs et de chefs d'entreprise des 170 sociétés les plus importantes au Canada, lesquelles oeuvrent dans tous les secteurs et toutes les régions du pays. Nous sommes unis par un engagement profond envers le Canada et le désir de voir notre pays atteindre son plein potentiel. »
La lettre exprime l'inquiétude du CCA quant au manque d'engagement du gouvernement à augmenter les dépenses militaires pour répondre aux exigences de l'OTAN. Selon le rapport, la plus récente mise à jour des dépenses de défense du gouvernement libéral comporte deux lacunes majeures. Premièrement, il n'y a pas de plan précis pour atteindre l'objectif de dépenses militaires équivalant à 2 % du produit intérieur brut du Canada. Le CCA demande que la cible soit 2029-2030. Deuxièmement, dans ses plans de dépenses militaires actuels, le gouvernement n'a pas indiqué « que les nouveaux investissements dans la défense seront compensés par une révision stratégique des programmes qui réaffecte des fonds provenant d'autres secteurs du gouvernement ».
La lettre pose la question rhétorique suivante : « Vous vous demandez peut-être pourquoi une organisation composée des dirigeants des plus grandes entreprises du Canada prendrait position sur les dépenses de défense. » La première raison est que « nous sommes de fiers citoyens qui estiment que notre pays doit avoir la capacité souveraine de protéger les Canadiens dans un monde beaucoup plus turbulent, marqué par l'augmentation des tensions géopolitiques ». La deuxième raison est « que, comme tous les Canadiens, nous croyons que notre pays doit tenir sa parole une fois qu'il l'a donnée. Notre position sur la scène internationale est compromise lorsque nous nous dérobons à nos responsabilités et ne partageons pas les fardeaux liés au maintien de l'ordre mondial ouvert et libre, qui a apporté aux Canadiens un niveau de sécurité et de prospérité sans précédent. »
Confirmant encore une fois que le Canada suit les fauteurs de guerre américains au pas, la lettre poursuit : « Soyons clairs : le monde nous observe. Le mois dernier, vous avez reçu une lettre de 23 sénateurs américains, démocrates et républicains, qui reprochaient aux Canadiens leur insuffisance en matière de dépenses de défense. En réalité, les chefs d'entreprise canadiens reçoivent des appels et des questions semblables lorsqu'ils voyagent à l'étranger et visitent les capitales de nos principaux alliés. »
Le gouvernement affirme souvent qu'il compense le fait
que tous
les membres de l'OTAN ne consacrent pas au moins 2 % de
leur PIB
à l'OTAN en soutenant l'OTAN de toutes sortes d'autres
manières,
mais les grands intérêts commerciaux du Canada font
pression en
faveur d'une augmentation des dépenses pour l'OTAN, quoi
qu'il
arrive. La lettre laisse entendre que parmi les membres
de
l'OTAN, « on craint de plus en plus que le Canada – l'un
des 12
membres fondateurs – ne soit pointé du doigt lors de ce
sommet
comme étant le seul membre de l'alliance de 32 pays à ne
pas
s'être engagé à investir au moins deux pour cent de son
PIB dans
la défense d'ici à la fin de la décennie ». Elle
menace : « Les conséquences de cet isolement
diplomatique,
en matière de sécurité et de partenariats économiques,
auront de
vastes répercussions pour tous les Canadiens. »
Les Canadiens doivent intensifier leur opposition à la
militarisation tous azimuts de l'ensemble de la vie que
promeut
le Conseil canadien des affaires. La façon de défendre la
sécurité du Canada est un sujet de discussion important.
Un bon
point de départ est de s'opposer à l'OTAN et à l'adhésion
du
Canada à l'OTAN et d'exiger le démantèlement de l'OTAN. À
l'heure actuelle, les cercles dirigeants déploient tous
les
efforts possibles pour imposer l'usage de la force comme
seul
moyen de résoudre les problèmes dans le monde. L'OTAN est
une
alliance militaire agressive qui exerce également son
diktat
politique sur les gouvernements des États membres. Comme
le dit
le Conseil des affaires, « les nouveaux investissements
dans la
défense seront compensés par une révision stratégique des
programmes qui réaffecte des fonds provenant d'autres
secteurs
du gouvernement ». Les Canadiens ne soutiennent pas les
dépenses
liées à l'agression et à la guerre, ni l'offensive
antisociale
qui réduit les dépenses sociales en faveur de l'industrie
de
l'armement et de l'accroissement de la richesse
d'intérêts
privés étroits.
La lettre conclut : « Nous vivons une époque de plus en plus périlleuse et incertaine. Il est essentiel que les Canadiens collaborent avec nos alliés de l'OTAN pour défendre nos frontières, nos intérêts et nos valeurs. Si, en tant que pays, nous n'investissons pas ce montant repère dans la défense, comme l'ont promis les gouvernements canadiens successifs, dont le vôtre, nous mettrons en péril des vies et des moyens de subsistance. »
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 33 - 18 juin 2024
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