Des enseignants de l'Ontario exigent que leur régime de retraite cesse de financer les crimes de guerre d'Israël

Plusieurs enseignantes et enseignants actifs ou à la retraite de l'Ontario, de la maternelle à la 12e année, ont participé à l'Assemblée générale annuelle du Régime de retraite des enseignantes et enseignants de l'Ontario (RREO) le 18 avril. Ils voulaient savoir si l'argent de leur régime continue d'être investi dans des compagnies qui produisent des armes, des aéronefs ou des composantes pour l'armée israélienne.

Les enseignants ont fait valoir qu'après avoir découvert en décembre à même des dossiers publics que le REEO investit dans deux importants fabricants d'armes, soit Raytheon (devenu RTX) et Textron, qui fournissent des armes et des avions à l'armée israélienne et que celle-ci utilise pour attaquer les Palestiniens, ils ont écrit au régime de retraite pour s'enquérir et exiger de mettre fin à de tels investissements. Aucun des représentants du régime ne leur a répondu[1].

Les enseignants se sont ensuite organisés pour que l'assemblée générale du RREO exige des comptes du président et PDG Jo Taylor et des autres représentants du régime. Un des enseignants a demandé comment ils pouvaient justifier d'investir dans des armes qui ont été utilisées par l'armée israélienne « pour détruire ou endommager plus de 78 % des écoles de Gaza, blesser plus de 800 enseignants et tuer plus de 250 de nos collègues enseignants ». Il leur a demandé d'expliquer comment le fait d'investir dans des armes qui détruisent tout un système d'éducation est-il respectueux des engagements du REEO qui favorise « des impacts sociaux bénéfiques ».

D'autres ont demandé pourquoi il n'y avait pas de mécanisme de contrôle lorsqu'il s'agit de compagnies d'armes et si le RREO avait une politique écrite garantissant le respect de la Convention de Genève et du droit international en matière de droits humains. Sans relâche, ils ont demandé au président de leur donner une réponse claire à savoir si, oui ou non, le RREO continue de faire affaire avec RTX et Textron comme l'indiquent les dossiers publics, une question à laquelle Jo Taylor a refusé de répondre. Ce qui a poussé un des enseignants à déclarer avec indignation que tout ce que les retraités pouvaient conclure est que les représentants du RREO appuient le financement d'un génocide.

Un autre s'est levé pour citer un chirurgien esthétique qui, après plus d'un mois de travail dans les hôpitaux de Gaza en octobre et novembre, a dénoncé ces compagnies qui conçoivent, fabriquent et vendent des armes qui sont ce qu'il a appelé « des instruments de brutalisme ». Dans un climat devenu quelque peu tapageur, plusieurs personnes se sont mises à scander « Honte ! ».

Note

1. D'après les enquêtes menées par American Friends Service Committee's Action Center for Corporate Accountability, cité dans la déclaration écrite des enseignants, RTX (anciennement Raytheon), une compagnie américaine, est l'un des plus importants fabricants d'armes au monde et approvisionne l'armée israélienne en missiles téléguidés air-surface pour ses avions de combats F-16, ainsi qu'en bombes à sous-munitions et en bombes à charge pénétrante, toutes des armes qui ont été systématiquement utilisées contre la population civile et l'infrastructure de Gaza. Textron est aussi un fabricant d'armes basé aux États-Unis. L'Escadron 100 de l'Armée de l'air israélienne, qui a appuyé les troupes terrestres israéliennes à Gaza, utilise de multiples aéronefs Textron, y compris le Beechcraft King Air, le RC12-D Guardrail et le Bonanza A-36.


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Volume 54 Numéro 32 - 10 mai 2024

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