Nations unies

Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza

Le 25 mars, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza pour le reste du ramadan, le mois sacré des musulmans qui se terminait le 9 avril, et à l'expansion urgente des livraisons d'aide humanitaire. La résolution a été soutenue par 14 membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis n'ont pas opposé leur veto et se sont abstenus. La résolution a été adoptée après 171 jours de la guerre génocidaire d'Israël contre Gaza et après que plusieurs tentatives de résolution ont été sapées, ont fait l'objet d'un veto catégorique ou ont été rendues inacceptables pour d'autres pays par les États-Unis. Bien que la résolution ait été adoptée, les États-Unis ont veillé à ce qu'elle ne soit pas appliquée, tandis qu'Israël a simplement poursuivi ses massacres à Gaza et que le ramadan s'est achevé.

Texte de la résolution 2728 (2024) du Conseil de sécurité des Nations unies

« Le Conseil de sécurité,

« Réaffirmant les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies,

« Rappelant toutes ses résolutions antérieures sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne,

« Demandant de nouveau à toutes les parties au conflit d'adhérer aux obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits humains et, à cet égard, déplorant toutes les attaques perpétrées contre des civils et des biens de caractère civil ainsi que tous les actes de violence et d'hostilité contre des civils et tous les actes de terrorisme, et rappelant que les prises d'otages sont prohibées par le droit international,

« Se déclarant profondément préoccupé par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza,

« Prenant note de l'action diplomatique en cours menée par l'Égypte, les États-Unis d'Amérique et le Qatar, visant à parvenir à la cessation des hostilités, à obtenir la libération des otages et à accroître la fourniture et la distribution de l'aide humanitaire,

« 1. Exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable, exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d'un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu'elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l'égard de toutes les personnes qu'elles détiennent;

« 2. Insiste sur la nécessité urgente d'étendre l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils et de renforcer la protection des civils dans l'ensemble de la bande de Gaza et exige à nouveau la levée de toutes les entraves à la fourniture d'une aide humanitaire à grande échelle, conformément au droit international humanitaire et aux résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023);

« 3. Décide de rester activement saisi de la question. »

La Fédération de Russie a proposé un amendement pour que la résolution précise qu'elle demande « un cessez-le-feu permanent et immédiat », comme elle l'avait fait dans un projet antérieur, mais cet amendement a fait l'objet d'un veto de la part des États-Unis.

La réponse d'Israël

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a d'abord annulé la visite prévue d'une délégation de haut niveau à Washington pour discuter de l'invasion prévue de Rafah. Il a accusé les États-Unis d'avoir « reculé » par rapport à une « position de principe » en autorisant le vote sans conditionner le cessez-le-feu à la libération des otages. Face à l'insistance des États-Unis, il a accepté d'envoyer une délégation à une date non encore déterminée. Le 1er avril, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis Jake Sullivan et le secrétaire d'État Antony Blinken ont tenu une consultation vidéo sur Rafah avec leurs homologues israéliens.

« Ce retrait nuit à la fois aux efforts de guerre et aux efforts visant à libérer les otages, parce qu'il donne l'espoir au Hamas que la pression internationale leur permettra d'obtenir un cessez-le-feu sans libération de nos otages », écrit dans un communiqué le bureau du premier ministre.

En ce qui concerne les personnes retenues en captivité à Gaza, ce qui n'a pas été dit, c'est que le refus d'Israël de négocier un cessez-le-feu permanent est la raison pour laquelle des Israéliens sont toujours retenus en captivité. En outre, le bombardement total de Gaza pendant près de six mois, sans parler de l'adoption de la « directive Hannibal » autorisant l'armée israélienne à tirer sur ses propres citoyens le 7 octobre 2023, a entraîné la mort par Israël d'un grand nombre de ceux que Netanyahou prétend vouloir secourir. Sans parler des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants palestiniens injustement détenus par Israël depuis le 7 octobre et depuis de nombreuses années, pour la liberté desquels le peuple et la résistance palestiniens se battent.

Réponse des États-Unis

La Maison-Blanche a déclaré dans un communiqué que l'abstention des États-Unis « ne représente pas un changement dans notre politique [...] mais parce que le texte final ne contient pas les termes que nous jugeons essentiels, comme la condamnation du Hamas, nous n'avons pas pu le soutenir ».

Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, a souligné en conférence de presse que la résolution n'était pas contraignante.

L'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a expliqué l'abstention des États-Unis en disant : « Nous nous rapprochons d'un accord pour un cessez-le-feu immédiat avec la libération de tous les otages, mais nous n'y sommes pas encore. » Elle a conditionné le cessez-le-feu et l'aide humanitaire à « la libération de tous les otages ». Elle a subordonné un cessez-le-feu permanent à la réalisation de l'objectif commun d'Israël et des États-Unis, à savoir l'élimination de la résistance palestinienne.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a également assorti la mise en oeuvre de la résolution de « conditions » qui ne figurent pas dans la résolution liant la distribution de l'aide à la libération des otages. Malgré le rôle criminel des États-Unis, coupables de génocide pour leur soutien militaire, financier et économique à l'occupation israélienne et au massacre de Gaza, il a tenté de donner l'apparence d'un soutien américain à l'aide humanitaire. Il a dit : « Cette résolution reconnaît en outre explicitement les négociations laborieuses et ininterrompues menées par les gouvernements de l'Égypte, d'Israël, du Qatar et des États-Unis pour parvenir à une telle libération dans le cadre d'un cessez-le-feu, ce qui permettrait également d'accroître l'aide humanitaire apportée aux civils palestiniens et de construire une solution plus durable. »

Le porte-parole de la Maison-Blanche pour la Sécurité nationale, John Kirby, tout comme le conseiller Sullivan, a rejeté sans ménagement la résolution et a déclaré une fois de plus qu'en ce qui concerne les États-Unis, Israël a carte blanche pour mener à bien son génocide. Il a également indiqué que les États-Unis ne respecteraient pas leur obligation d'arrêter les livraisons d'armes et l'aide financière à Israël. Il a dit : « Il s'agit d'une résolution non contraignante. Elle n'a donc aucune incidence sur Israël et sur la capacité de ce dernier à poursuivre le Hamas. » En réponse à la question d'un journaliste, il a affirmé : « Bien sûr, nous soutenons toujours Israël. [...] Nous continuons de fournir des outils, des systèmes d'armes, pour qu'Israël puisse se défendre. »

Réponse du Hamas

Le Hamas a salué la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU et a affirmé qu'il était « prêt à s'engager dans un processus immédiat d'échange de prisonniers qui mènerait à la libération des prisonniers des deux côtés ».

Basem Naim, un haut responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré à Al Jazeera : « C'est le rôle de la communauté internationale de contraindre Israël et de mettre fin à cette politique de deux poids, deux mesures. »

Husam Badran, un autre membre du bureau politique du Hamas, a souligné que le Hamas poursuit la résistance tout en entreprenant un travail politique et de négociation pour atteindre un objectif clair et spécifique lié aux besoins du peuple palestinien en général et des habitants de Gaza en particulier. Il a dit que la position de la délégation de négociation du Hamas est ferme compte tenu de la fermeté du peuple palestinien et de sa résistance sur le terrain. Le responsable du Hamas a déclaré que la fin des hostilités israéliennes dans la bande de Gaza, l'acheminement de l'aide humanitaire et le retour des personnes déplacées sont les priorités du mouvement de résistance. Le responsable a déclaré que la proposition du Hamas est basée sur un plan de reconstruction clair et ne se limite pas à la libération de prisonniers comme le préconisent les forces d'occupation.

La Chine explique pourquoi la résolution rédigée par les États-Unis le 22 mars n'a pas été adoptée

Les États-Unis avaient déposé la semaine dernière une résolution sur Gaza, qui a été votée et n'a pas été adoptée le 22 mars.

L'ambassadeur de Chine aux Nations unies, Zhang Jun, a expliqué : « Lorsqu'on compare les deux textes, les différences sont évidentes. Le texte d'aujourd'hui [du 25 mars] est sans ambiguïté et va dans le bon sens, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, alors que le texte précédent [du 22 mars] était évasif et ambigu. Le texte d'aujourd'hui exige un cessez-le-feu inconditionnel, alors que le texte précédent posait des conditions préalables à un cessez-le-feu. Le texte d'aujourd'hui reflète les attentes générales de la communauté internationale et bénéficie du soutien collectif des États arabes, alors que le précédent avait été rejeté collectivement par les États arabes. Les différences entre les deux textes se résument à la question de savoir s'il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et si la punition collective de la population de Gaza doit être autorisée à se poursuivre. Sur cette question, comme la plupart des membres de la communauté internationale, la Chine a été très claire dès le départ. Que nous ayons voté contre le texte de vendredi [22 mars] ou pour celui d'aujourd'hui, notre vote s'est appuyé sur notre position et nos propositions qui sont demeurées inchangées et cohérentes. »


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Volume 54 Numéro 26 - 15 avril 2024

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