L'opération iranienne «Promesse tenue» change la donne
Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le
major-général Mohammad Bagheri, a expliqué après la fin de
l'opération « Promesse tenue » que l'Iran n'avait pas
l'intention de poursuivre l'opération contre Israël. L'opération
a été conclue, a-t-il déclaré.
Avant de recourir à cette mission de représailles, l'Iran s'est efforcé pendant dix jours d'obtenir du Conseil de sécurité des Nations unies qu'il condamne l'attaque de son ambassade à Damas, mais en vain, en raison de l'ingérence des États-Unis. De même, il a tenté d'obtenir des États-Unis qu'ils veillent à ce qu'Israël mette en oeuvre un cessez-le-feu à Gaza, également en vain. Une fois cette mission achevée, le général de division a clairement indiqué que si l'Iran est capable de mener une vaste opération contre Israël, il a opté pour une opération plus restreinte et limitée visant les ressources utilisées pour la frappe aérienne sur le consulat iranien en Syrie, qui a tué des commandants militaires iraniens de haut rang.
Alors que les médias israéliens et occidentaux affirment qu'Israël a remporté la victoire le 13 avril parce qu'il aurait abattu la plupart des missiles et des drones, les analystes soulignent que le système de défense israélien Dôme de fer, soutenu par les forces aériennes américaines et britanniques, a abattu un barrage de missiles anciens et lents, ainsi que des drones peu coûteux qui ont servi de leurres, tandis que les missiles balistiques iraniens ont atteint leurs cibles, à savoir une base aérienne dans le sud du pays utilisée pour lancer la frappe aérienne contre le consulat iranien à Damas qui a tué les hauts responsables militaires iraniens, ainsi qu'un centre de collecte de renseignements dans le nord du pays utilisé pour bombarder Gaza.
Décrivant la complexité de l'opération, Hossein Salami, commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), a souligné que les systèmes israéliens de défense aérienne et antimissile, y compris les défenses antimissiles balistiques et de croisière, et les défenses aériennes anti-drones ou anti-aéronefs téléguidés, étaient déployés en abondance au-dessus d'Israël. Ils allaient du système de défense aérienne Dôme de fer, qui traite les projectiles à courte portée, aux systèmes « Fronde de David » et Arrow, en passant par les contributions apportées ces derniers jours par les États-Unis au régime israélien dans le domaine de la défense aérienne. « Avec le soutien des États-Unis, une défense multicouche du régime sioniste a été mise en place depuis l'espace aérien irakien jusqu'à la Jordanie et même certaines parties de la Syrie et de la Palestine occupée », a-t-il ajouté. « Divers avions, dont les F-15, F-16 et F-35, qui sont très avancés, les avions Gulfstream et les avions ravitailleurs qui ont aidé les oiseaux de guerre ennemis à poursuivre leur vol, ont créé une défense aérienne dense et multicouche depuis le moment où les missiles et les drones iraniens sont entrés dans l'espace aérien irakien jusqu'au milieu de la Jordanie », a noté le commandant iranien. « La défense antiaérienne et antimissile, accompagnée des systèmes les plus avancés, se trouvait devant nous, et il était difficile de passer à travers ce système très complexe, multicouche et avancé », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne les missiles balistiques qui ont atteint leurs cibles, Hossein Salami a expliqué qu'il était très compliqué de traverser l'espace aérien d'Israël pour atteindre les cibles voulues avec une très grande précision. « En outre, les capacités intégrées des États-Unis et du régime sioniste dans le domaine de la guerre électronique pourraient avoir des effets décisifs sur les outils utilisés sur le champ de bataille [...]. Nos informations sur toutes les frappes ne sont pas encore complètes, mais sur la partie des frappes pour lesquelles nous disposons de rapports précis, documentés et liés au terrain, ceux-ci montrent que cette opération a remporté un succès qui a dépassé les attentes. »
Les analystes soulignent que les vieux missiles et les drones
peu coûteux qu'Israël a abattus n'ont coûté que quelques
millions de dollars, alors qu'Israël, les États-Unis et la
Grande-Bretagne ont dépensé 1,3 milliard de dollars pour abattre
ces leurres, ce qui a eu pour conséquence d'affaiblir
considérablement les défenses aériennes d'Israël.
Le général de division a dit que l'Iran était entré dans une nouvelle phase de sa confrontation avec Israël. Les analystes sérieux sont d'accord. Ils soulignent qu'avec cette réponse stratégique intelligente et limitée, l'Iran a modifié sa politique de « patience stratégique » pour signifier aux États-Unis, à Israël et aux États arabes du Golfe ainsi qu'aux autres complices d'Israël, tels que le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne et d'autres, que l'Iran est plus que capable de les tenir en échec. En d'autres termes, les frappes directes émanant directement de l'Iran, sans la participation d'autres forces de résistance telles que le Hamas ou le Hezbollah, ont introduit de nouveaux éléments qui modifient de façon significative les rapports de force existant jusqu'alors dans la région en faveur des forces de résistance. L'objectif immédiat de l'Iran est d'obtenir un cessez-le-feu permanent à Gaza et d'apporter une aide humanitaire aux Palestiniens contraints à la famine par les sionistes et leurs partenaires américains. Il n'a pas l'intention de se détourner de cet objectif malgré l'hystérie guerrière d'Israël et de ses partenaires dans le crime.
L'opération « Promesse tenue » change la donne et affecte le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël, tout en ébranlant la confiance des États arabes du Golfe qui croient que les États-Unis les soutiendront quoi qu'il arrive. Il fournit également des preuves convaincantes que l'Iran a les moyens de surpasser non seulement la capacité d'Israël à se défendre, mais aussi celle des États-Unis, du Royaume-Uni et des partenaires régionaux qui, à l'exception de la Jordanie, n'ont pas permis que leur espace aérien ou leurs territoires soient utilisés pour stopper les mesures de rétorsion de l'Iran dont ils étaient informés à l'avance.
Les États-Unis ont également fait savoir qu'ils ne voulaient pas d'escalade et qu'ils prenaient leurs distances par rapport à leur engagement à protéger les autres pays. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré après l'opération : « Les États-Unis condamnent avec la plus grande fermeté l'attaque de l'Iran contre Israël. Bien que nous ne cherchions pas l'escalade, nous continuerons à soutenir la défense d'Israël et, comme le président l'a clairement indiqué, nous défendrons le personnel américain. Je consulterai mes alliés et mes partenaires dans la région et dans le monde entier dans les heures et les jours à venir. » Le président américain aurait dit en termes très clairs au premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de renoncer à tout projet de représailles.
Entre-temps, un nombre encore plus important d'Israéliens qui ont eu un petit aperçu horrifiant de ce que la population de Gaza a subi pendant 191 jours de bombardements israéliens depuis le 7 octobre 2023, devraient fuir Israël parce qu'ils savent qu'il ne peut pas les protéger. Selon les données de l'Autorité israélienne de la population et de l'immigration, près d'un demi-million d'Israéliens ont déjà quitté le pays depuis le 7 octobre. L'économie israélienne continue également de subir les répercussions de la guerre contre Gaza. Il va sans dire que le tourisme intérieur et extérieur en Israël est au point mort. Le tourisme représente directement 2,8 % du PIB israélien. Le total combiné des emplois touristiques directs et indirects est estimé à 230 000, ce qui représente un peu plus de 6 % de l'emploi total. Les conséquences des perturbations de la navigation en mer Rouge, de la réduction des investissements et des graves perturbations de la main-d'oeuvre dues au recrutement d'un grand nombre d'Israéliens dans les forces armées sont également importantes et insoutenables.
Le moment est venu de renforcer le soutien au mouvement de résistance à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans le monde entier.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 26 - 15 avril 2024
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