Vive la résistance palestinienne!

C'est la résistance qui est décisive et qui l'emportera

– Pauline Easton –


Dans le ciel d'Israël, un missile balistique iranien atteint sa cible militaire, le 13 avril 2024.

Le 13 avril, le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de l'Iran a lancé des frappes de missiles et de drones de grande envergure contre Israël en réponse à l'attaque terroriste du 1er avril contre les locaux diplomatiques de la République islamique dans la capitale syrienne de Damas[1]. Le commandant du CGRI a déclaré que l'opération avait été plus réussie que prévu[2].

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU le 14 avril, en réponse à la demande d'Israël « de convoquer immédiatement une réunion du Conseil de sécurité pour condamner sans équivoque l'Iran pour ces graves violations et agir immédiatement pour désigner le CGRI comme une organisation terroriste« , l'Iran a écrit : « Cette action s'inscrit dans l'exercice du droit inhérent de l'Iran à la légitime défense, tel qu'énoncé à l'article 51 de la Charte des Nations unies, et est en réponse aux agressions militaires récurrentes d'Israël, en particulier son attaque armée du 1er avril 2024 contre les locaux diplomatiques iraniens, au mépris de l'article 2(4) de la Charte des Nations unies. »

L'Iran a déclaré que si le Conseil de sécurité avait assumé sa responsabilité d'agir contre l'acte d'agression d'Israël contre l'ambassade iranienne en Syrie, il aurait évité à l'Iran d'avoir à prendre cette mesure. « Malheureusement, écrit l'Iran, le Conseil de sécurité a manqué à son devoir de maintien de la paix et de la sécurité internationales, en permettant au régime israélien de transgresser les lignes rouges et de violer les principes fondamentaux du droit international. Ces violations ont exacerbé les tensions dans la région et menacé la paix et la sécurité régionales et internationales. »

L'article 51 de la Charte des Nations unies stipule qu'« aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée, jusqu'à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires au maintien de la paix et de la sécurité internationales ».

Le fait est qu'Israël, en tant qu'exécutant des États-Unis dans la région, a cherché à rendre l'impunité acceptable et normale. Comme c'est le cas aujourd'hui, les sionistes refusent de se soumettre aux résolutions de l'ONU qui ont permis la création d'Israël et depuis lors, et aujourd'hui ils font fi des décisions et mesures juridiquement contraignantes de la Cour internationale de justice, ainsi que du droit humanitaire international et des lois de la guerre. De même, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne et d'autres pays refusent de cesser de soutenir Israël dans son affirmation qu'elle a le droit à la légitime défense alors que ce droit ne s'applique pas dans le cas d'une puissance occupante.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël, les États-Unis, le Canada et d'autres pays tentent de démontrer que la Résistance est composée d'extrémistes et est donc une cible militaire légitime. Partant de cette affirmation, ils ciblent les hôpitaux, les maisons, les journalistes, les travailleurs humanitaires, les universités, les mosquées et tout ce qui bouge, affirmant que le Hamas utilise les civils comme boucliers humains. Selon eux, les lois de la guerre et le droit humanitaire ne s'appliquent pas parce que les cibles sont des extrémistes et que tous les autres sont des dommages collatéraux. Simultanément, la police politique, les gouvernements et l'État des pays qui soutiennent Israël est engagée dans une campagne concertée visant à identifier et à punir les « extrémistes », les « semeurs de haine » et les « agents étrangers » au sein de leurs propres sociétés et organes politiques – des étiquettes qu'ils utilisent pour isoler, accuser et punir ceux qui ne sont pas d'accord avec ce qu'ils appellent leurs « valeurs », ce qui inclut le soutien aux crimes d'Israël contre les Palestiniens au nom du droit d'Israël à la légitime défense.

Dans cette veine, sur commande, Justin Trudeau, le carton découpé qu'on dit premier ministre du Canada, a fait une déclaration le 13 avril « sur les attaques lancées par le régime iranien contre Israël ». Il dit :

« Le Canada condamne sans équivoque les attaques aériennes que l'Iran a lancées contre Israël. Nous sommes solidaires d'Israël. Après avoir appuyé l'attaque brutale du Hamas le 7 octobre dernier, le régime iranien, par ces nouvelles actions, va déstabiliser davantage la région et rendre plus difficile l'établissement d'une paix durable.

« Ces attaques démontrent une fois de plus le mépris du régime iranien pour la paix et la stabilité dans la région. Nous soutenons le droit d'Israël de se défendre et de défendre sa population contre ces attaques. »

Il s'agit là d'une nouvelle tentative éhontée de diviser le monde entre les partisans et les opposants d'un Israël présenté comme un pays assiégé qui ne commet aucun crime, qui respecte le droit humanitaire, qui n'est engagé que dans une légitime défense et qui lutte légitimement contre une résistance terroriste extrémiste et criminelle qui doit être éliminée à tout prix comme condition de la paix au Proche-Orient. Ces tentatives de soutien à Israël et d'isolement de la résistance palestinienne ont échoué de manière décisive à détourner l'attention des crimes de génocide commis par les sionistes israéliens contre le peuple palestinien et du fait que la résistance est la solution et qu'un cessez-le-feu doit être mis en oeuvre dès maintenant.

Malgré cet effort bien coordonné et promu par plusieurs États, le génocide américano-israélien et son impunité n'ont pas arrêté la vaillante résistance palestinienne et ont provoqué la colère des peuples du monde, qui refusent d'accepter une telle impunité et demandent des comptes. Cela a mis en évidence la nécessité de nouvelles relations internationales où la majorité dispose de mécanismes de responsabilisation.

La tentative d'Israël d'utiliser son attaque contre le consulat iranien, tuant ceux qu'il qualifie d'extrémistes, pour provoquer l'Iran à ne pas agir intelligemment a maintenant échoué. Son espoir de détourner l'attention de son génocide contre les Palestiniens en retournant l'opinion publique mondiale contre l'Iran, en l'accusant de vouloir provoquer une troisième guerre mondiale, est aussi voué à l'échec, car les Palestiniens sont fermes, le monde est avec eux et les pays qui s'opposent à ce que fait Israël refusent d'être intimidés. Si Israël envahit Rafah, le monde entier se lèvera.

Il ne fait aucun doute que l'administration Biden fait tout ce qui est en son pouvoir pour sauver Israël et l'occupation israélienne des territoires palestiniens, le plan A d'Israël étant l'expulsion totale des Palestiniens de Gaza. L'armement et le financement d'Israël par les États-Unis, y compris la dernière livraison de bombes et d'avions de chasse, le rendent coupable de génocide, tout comme des pays tels que le Canada qui continuent à faciliter les crimes d'Israël de multiples façons.

L'administration Biden envoie régulièrement des milliards de dollars d'armes à Israël. La dernière en date comprend plus de 1 800 bombes MK-84 de 900 kg, conçues pour anéantir des populations humaines en rasant des pâtés de maisons entiers. Les États-Unis envoient également 500 bombes MK-82 220 kg et 25 avions de chasse F-35 supplémentaires, ce qui porte la flotte israélienne à 75 avions. Ce sont ces avions qui bombardent sans relâche les hôpitaux, les écoles, les zones résidentielles et bien d'autres choses encore à Gaza. Ils prévoient également envoyer à Israël 50 chasseurs F-15.

Bien qu'Israël bafoue ouvertement le droit humanitaire international et commette de nombreux crimes de guerre, le porte-parole du département d'État américain Matthew Miller insiste : « Nous n'avons pas constaté de violation du droit humanitaire international, qu'il s'agisse de la conduite de la guerre ou de la fourniture de l'aide humanitaire. » Pendant ce temps, les banques canadiennes investissent massivement dans les fabricants d'armements dont les armes sont envoyées en Israël. Le Canada protège les sociétés immobilières qui continuent de vendre des terres palestiniennes aux colons israéliens, et les fonctionnaires et les médias canadiens fournissent une désinformation tous azimuts et un soutien moral aux sionistes, tout saisissant toutes les occupations pour attaquer les Canadiens qui participent au mouvement de résistance palestinien, sous toutes sortes de fausses légalités.

Ce qu'on appelle la démocratie occidentale et les institutions démocratiques occidentales n'ont jamais été aussi discréditées dans leur propre pays et dans le monde. Tout ce qui se passe révèle une fois de plus le besoin de structures étatiques qui investissent le peuple du pouvoir de décider de ses affaires et mettent fin au fléau de l'impunité et de la guerre d'agression et d'occupation. Les développements actuels révèlent également que ce ne sont pas les armes, les assassinats et les provocations qui déterminent l'issue d'une guerre. Les Palestiniens et leurs sympathisants du monde entier ont une fois de plus démontré que ce sont les peuples et leur résistance organisée qui persistent et l'emporteront.


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Volume 54 Numéro 26 - 15 avril 2024

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