Investissements des banques canadiennes dans les fabricants d'armes complices du génocide de Gaza

Sarah Abdul-Karim, membre du Mouvement de la jeunesse
palestinienne, parle des investissements de la RBC dans
les
entreprises d'armement lors de ce rassemblement à Ottawa
le 6
avril.
Le rôle des banques canadiennes qui investissent dans les fabricants d'armes qui fournissent des armes à Israël est une préoccupation majeure pour les militants contre la guerre et tous ceux qui veulent que cesse le génocide à Gaza. Il en va de même pour le refus du gouvernement canadien de s'acquitter de l'obligation qui lui incombe en vertu du droit international de mettre fin au soutien au génocide, ce qui inclut les activités de ces banques et de ces fabricants d'armes.
Le Canada, en tant que
signataire
de la Convention sur le génocide, est lié par
l'arrêt
rendu le 26 janvier par la Cour internationale de
justice, à
l'effet que les actions d'Israël à Gaza pourraient
constituer un
génocide. Le Canada est tenu de respecter les mesures
conservatoires émises par la Cour, selon lesquelles toute
action
pouvant être considérée comme soutenant le génocide doit
cesser,
comme l'envoi d'une aide militaire à Israël. Le Canada a
usé
d'un tour de passe-passe pour continuer à fournir un
soutien
militaire au génocide israélien à Gaza et prétendre que
cette
aide n'est pas de l'armement. Il n'a rien dit non plus
sur les
ventes au Canada de terres palestiniennes en Cisjordanie,
ces
ventes « immobilières » étant opérées à Toronto et à
Montréal, ce qui constitue une autre violation flagrante
du
droit international par Israël.
Les Nations unies ont également établi les Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme qui fournissent des conseils pertinents aux entreprises qui font des affaires avec Israël : « La responsabilité de respecter les droits de l'homme est une norme de conduite attendue de toutes les entreprises, où qu'elles opèrent. » Ils précisent également que cette responsabilité « existe indépendamment de la capacité et/ou de la volonté des États de remplir leurs propres obligations en matière de droits de l'homme et ne diminue pas ces obligations. Et elle existe au-delà du respect des lois et règlements nationaux protégeant les droits de l'homme. » En d'autres termes, la complicité du gouvernement canadien dans le soutien aux crimes d'Israël à Gaza n'excuse pas les activités des banques d'agir d'une manière qui viole les droits humains.
General Dynamics a fabriqué des avions de chasse F-16 pour l'armée de l'air israélienne et les bombes MK82 de 220 kg et MK84 de 900 kg larguées sur Gaza par ces avions. La Banque royale du Canada (RBC) détient 809 millions de dollars d'actions de General Dynamics. Les autres banques canadiennes qui détiennent des actions de General Dynamics sont la Banque de Montréal (370 millions de dollars), la Banque Toronto-Dominion (170 millions de dollars), la Banque nationale du Canada (95 millions de dollars), TD Waterhouse Canada (84 millions de dollars), TD Asset Management Inc. (80 millions de dollars), la Banque de Nouvelle-Écosse (72 millions de dollars), CIBC Asset Management Inc. (51 millions de dollars) et CIBC World Markets Inc. (48 millions de dollars).
Elbit Systems est une
entreprise
de technologie militaire et un entrepreneur basé en
Israël qui
opère au niveau international et qui est un important
fournisseur d'armes pour l'armée israélienne. Il s'agit
notamment des drones militaires Skylark et Hermes,
largement
utilisés à Gaza. De nombreuses banques canadiennes
détiennent
des actions Elbit. La Banque de Nouvelle-Écosse a détenu
jusqu'à
500 millions de dollars d'actions d'Elbit Systems, tandis
que la
Banque de Montréal, la Banque TD, la RBC et la Banque
nationale
du Canada détiennent également des millions de dollars
d'actions
d'Elbit. La réputation d'Elbit est telle que les fonds de
pension de la Norvège, du Danemark et de la Suède se sont
désengagés des actions d'Elbit entre 2009 et 2010 en
raison de
son rôle dans la fourniture de systèmes de surveillance
pour le
mur israélien en Cisjordanie, ne voulant pas soutenir des
entreprises qui violent les droits humains et le droit
international.

Piquetage à TTM technologies à Scarborough contre
l'exportation
de matériel militaire vers Israël, 26 février 2024
Le mouvement de soutien à la Palestine au Canada et au Québec a clairement fait savoir, par des piquets devant les fabricants d'armes et, de plus en plus, devant les grandes banques, que la complicité avec les crimes génocidaires d'Israël est inacceptable et qu'il faut y mettre fin.
(Avec des informations de Peace Brigades International. Photos : Peace Brigades International, Labour for Palestine, CPA Vancouver)
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 24 - 15 avril 2024
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