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Sanaa, Yémen, 15 mars

Le monde condamne le quatrième raid criminel d'Israël contre
l'hôpital al-Chifa dans le nord de Gaza

Affirmant que les hôpitaux abritent des résistants, les Forces de défense criminelles d'Israël ont lancé, le 18 mars à 2 heures du matin (heure locale), un nouveau raid sur l'hôpital al-Chifa, dans le nord de la bande de Gaza. Selon des témoins, le quartier al-Rimal de la ville de Gaza, où se trouve l'hôpital, a été touché par des frappes aériennes. Le ministère de la Santé de Gaza rapporte que le raid a provoqué un incendie à l'entrée du complexe qui a asphyxié les femmes et les enfants déplacés dans l'établissement. Il rapporte que des victimes étaient bloquées dans les unités de chirurgie et le service d'urgence de l'un des bâtiments, et que les communications ont été coupées. « Il y a des victimes, y compris des morts et des blessés, et il est impossible de sauver qui que ce soit en raison de l'intensité de l'incendie et du fait que toute personne s'approchant des fenêtres est prise pour cible. »

L'hôpital al-Chifa après l'attentat du 18 mars 2024

Les Forces de défense israéliennes (FDI) disent que « les forces spéciales, soutenues par l'infanterie et les chars, ont mené une 'opération précise' sur la base de renseignements indiquant que l'hôpital était à nouveau utilisé par les dirigeants du Hamas ». Elles affirment avoir essuyé des tirs lorsqu'elle est entrée dans l'enceinte de l'hôpital et avoir tué vingt hommes armés.

Le porte-parole des FDI, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré à propos du raid sur al-Chifa : « Nous avons appréhendé plus de 200 terroristes présumés qui sont actuellement interrogés. Nous avons éliminé plus de 20 terroristes dans l'enceinte de l'hôpital. » Un soldat israélien a été tué dans les combats, a-t-il ajouté. Il affirme que « le Hamas a tenté de rétablir sa base dans l'hôpital et de l'utiliser comme refuge pour les terroristes en fuite. Nous ne le permettrons pas et nous attaquerons et continuerons d'attaquer tout endroit où le Hamas tente de rétablir son emprise. »

Parmi les personnes tuées dans l'attaque se trouve Faiq al-Mabhouh, chef des opérations de police à Gaza, qui coordonnait, avec les clans locaux et l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l'acheminement de l'aide dans le nord de la bande de Gaza de manière sécuritaire et ordonnée. Plus précisément, il aurait organisé un convoi qui a acheminé 13 camions d'aide le 17 mars dans le nord de Gaza, pour la première fois en quatre mois et les FDI n'ont pas refoulé les camions ni massacré ceux qui cherchaient de l'aide.

Comme cela s'est produit à chaque fois, les témoins oculaires et les preuves ont démenti la version des faits donnée par le contre-amiral israélien qui vise à couvrir les crimes que les sionistes commettent délibérément.

Par exemple, Daniel Hagari est allé jusqu'à affirmer que le raid comportait un « effort humanitaire » en fournissant de la nourriture et de l'eau. Il a également insisté sur le fait qu'il n'y avait « aucune obligation » pour les patients et le personnel médical d'évacuer l'hôpital. Les correspondants d'Al Jazeera sur place ont ensuite rapporté que les troupes israéliennes avaient utilisé des haut-parleurs pour ordonner l'évacuation de centaines de personnes réfugiées dans l'hôpital. Plus tard, l'armée israélienne a ordonné à tous les civils se trouvant à proximité d'al-Chifa ou dans le quartier plus grand de Remal, dans la ville de Gaza, de fuir vers le sud.

Le ministère de la Santé rapporte que ceux qui ont tenté de fuir le raid ont été la cible de tirs de tireurs d'élite et d'un quadricoptère (un drone à quatre rotors).

Un homme réfugié à al-Chifa depuis plus de trois mois, nommé Abdel-Hady Sayed, a déclaré à l'Associated Press que les gens étaient « piégés à l'intérieur » et que les Israéliens « tiraient sur tout ce qui bougeait ». Les rapports de presse indiquent qu'au moins 50 personnes ont été tuées dans le raid.

Des témoins ont déclaré que le correspondant d'Al Jazeera en arabe, Ismail al-Ghoul, avait été sévèrement battu par des soldats israéliens avant d'être arrêté avec un collègue et emmené dans un lieu inconnu. Son véhicule, ses caméras et son équipement ont été détruits. Ils ont été libérés une dizaine d'heures plus tard.  Ils ont dit qu'eux et d'autres détenus ont été dépouillés de leurs vêtements et battus.

Un siège prolongé et un raid sur al-Chifa en novembre 2023 ont effectivement détruit sa capacité à fournir des soins. Plus grand complexe hospitalier de la bande de Gaza, ce n'est que récemment que certains services de base ont été rétablis. Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré que quelque 30 000 personnes étaient piégées à l'intérieur de l'hôpital.

Pendant ce temps, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a continué de répéter que le raid sur Rafah aura lieu dès que l'armée sera prête, tandis que le porte-parole de l'armée Daniel Hagari parle d'évacuer les 1,4 million de personnes réfugiées à Rafah vers des « îlots humanitaires » où elles recevraient de la nourriture et de l'eau.

Un jour avant l'assaut sur al-Chifa, les Brigades al-Qassam ont publié une vidéo montrant comment a été tué Yitzhar Hoffman, un officier israélien de l'unité d'élite Shaldag, qui aurait été le commandant responsable du siège et de l'assaut de l'hôpital al-Chifa en novembre 2023. Ils ont également publié une déclaration qui replace dans son contexte la vidéo montrant que l'attaque d'al-Chifa en novembre est l'un des chapitres les plus sanglants de la guerre, tout comme l'attaque israélienne contre l'hôpital arabe al-Ahli dans la ville de Gaza le 17 octobre 2023, où des centaines de personnes ont été tuées.

Les tentatives des États-Unis de détruire la résistance retardent la conclusion d'un cessez-le-feu et permettent à Israël de continuer à agir en toute impunité

Le peuple palestinien, à Gaza, en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, continue de résister avec un courage inouï aux crimes odieux d'Israël. Il est soutenu sans relâche par les courageux travailleurs humanitaires, les médias intègres et les peuples du monde entier. Alors que les crimes américano-israéliens s'intensifient, il devient de plus en plus évident que les États-Unis font tout en leur pouvoir pour mettre en place une nouvelle autorité gouvernementale en Palestine occupée ainsi qu'en Israël. Ils visent à donner un second souffle à l'occupation en déjouant les efforts des forces palestiniennes pour créer un gouvernement d'unité nationale qui soutient les objectifs de la résistance.

Poursuivant sans relâche le massacre des Palestiniens, l'armée d'occupation israélienne a annoncé qu'avant de prendre Rafah d'assaut, elle a l'intention de diriger une grande partie des 1,4 million de Palestiniens déplacés vivant dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, vers des « îlots humanitaires » situés au centre de la bande de Gaza.

« Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que le transfert des personnes se trouvant à Rafah vers les zones désignées, qui se ferait selon lui en coordination avec les acteurs internationaux, constituait une part importante des préparatifs de l'armée en vue de l'invasion attendue de Rafah. Israël affirme que le Hamas maintient quatre bataillons à Rafah qu'il veut détruire », rapporte le Middle East Monitor.

Le porte-parole de l'armée israélienne a ajouté : « Nous devons nous assurer que 1,4 million de personnes, ou du moins une partie importante de ces 1,4 million de personnes, seront déplacées. Où ? Aux îlots humanitaires que nous créerons avec l'aide de la communauté internationale. »

Il est maintenant courant d'entendre le mot humanitaire sortir de la bouche de porte-parole des FDI et du gouvernement israéliens. Les États-Unis, le Canada et d'autres pays qui soutiennent Israël propagent la désinformation crasse d'Israël à l'effet qu'Israël mène ses massacres en faisant tout ce qu'il peut pour épargner les civils. Dans cette veine, Daniel Hagari a souligné que ces îlots fourniraient des logements temporaires, de la nourriture, de l'eau et d'autres produits de première nécessité aux Palestiniens évacués, écrit le Middle East Monitor.

C'est ce même Israël qui empêche l'entrée de camions transportant de l'aide au point de passage de Rafah, en provenance d'Égypte. Le rapport du Middle East Monitor ajoute : « Il n'a pas mentionné quand Rafah serait évacué ni quand l'attaque sur la ville commencerait, mais il a expliqué qu'Israël veut que le moment soit approprié d'un point de vue opérationnel et qu'il soit coordonné avec l'Égypte, qui a déclaré qu'elle ne voulait pas d'un afflux de Palestiniens déplacés traversant ses frontières ».

Proposition globale de cessez-le-feu du Hamas

Le 14 mars, le Hamas a annoncé par voie de communiqué qu'il avait présenté aux médiateurs égyptiens et qataris une vision globale d'un accord de cessez-le-feu à Gaza, basé sur l'arrêt de l'agression israélienne contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza. Ce plan prévoit la fourniture de secours et d'aide, le retour des personnes déplacées dans leurs foyers et le retrait des forces d'occupation de la bande de Gaza, lit-on dans le communiqué.

La proposition présentée par le Hamas aux médiateurs englobe également sa vision au dossier de l'échange de prisonniers et rappelle que le mouvement de résistance restera attaché aux droits et aux préoccupations du peuple palestinien.

Le Hamas n'a pas annoncé les détails du plan, mais Reuters a rapporté le lendemain que la proposition prévoyait la libération de femmes, y compris des « recrues féminines », des enfants, des personnes âgées et des malades, en échange de la libération de 700 à 1000 prisonniers palestiniens dans le cadre d'un premier échange.

Selon Reuters, le Hamas a précisé qu'il conviendrait d'une date pour un cessez-le-feu permanent après l'échange initial de captifs et de détenus, et qu'une date limite pour le retrait israélien de Gaza serait convenue après la première étape. Tous les captifs et détenus des deux camps seraient libérés dans une deuxième phase.

Le premier ministre israélien a rejeté la proposition du Hamas en disant qu'elle était fondée sur des « demandes irréalistes ». Il a annoncé à plusieurs reprises qu'Israël envahirait Rafah pour éliminer le Hamas.

L'Autorité palestinienne se soumet aux pressions américaines pour nommer un nouveau premier ministre

Le 14 mars, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a nommé un nouveau premier ministre, Mohammed Mustafa. Les États-Unis ont salué cette décision en termes élogieux, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (CSN), Adrienne Watson, publiant immédiatement un communiqué dans lequel elle déclare : « Nous saluons la nomination aujourd'hui du Dr Mohammed Mustafa au poste de premier ministre de l'Autorité palestinienne, et nous encourageons vivement la formation d'un cabinet de réforme dès que possible. » Les États-Unis attendent de ce nouveau gouvernement qu'il mette en oeuvre « des politiques et des réformes crédibles et ambitieuses ». « Il est essentiel de réformer l'Autorité palestinienne afin de produire des résultats pour le peuple palestinien et d'établir les conditions de la stabilité en Cisjordanie et à Gaza », lit-on dans le communiqué.

Le CSN est le principal forum du président Biden pour la prise de décisions en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. Cette déclaration confirme donc une fois de plus que l'Autorité palestinienne agit sur ordre des États-Unis dans le cadre d'une machination visant à établir des faits sur le terrain dans les territoires occupés qui, selon les États-Unis, sauveront l'objectif d'Israël de poursuivre son occupation des terres palestiniennes et de réaliser son rêve d'un « Grand Israël ». Cela se passe à un moment où l'administration Biden complote également pour écarter Benjamin Netanyahou du poste de premier ministre en Israël et mettre en place un gouvernement plus docile. En témoigne l'accueil réservé au membre du cabinet de guerre israélien Benny Gantz tant à Washington qu'à Ottawa.

En réponse à la nomination d'un nouveau premier ministre de l'Autorité palestinienne, quatre organisations de résistance palestinienne – le Hamas, le Jihad islamique palestinien, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et l'Initiative nationale palestinienne – ont publié une déclaration commune le 15 mars pour s'opposer à cette décision. Selon cette déclaration, la formation d'un nouveau gouvernement sans consensus national constitue « un renforcement de la politique d'exclusivité et une aggravation de la division, à un moment historique charnière, alors que notre peuple et sa cause nationale ont un besoin urgent de consensus et d'unité. »

« Ces mesures indiquent la profondeur de la crise au sein de la direction de l'Autorité palestinienne, sa déconnexion de la réalité et le fossé important qui la sépare de notre peuple [...] ce qui est confirmé par les opinions de la grande majorité de notre peuple qui a exprimé sa perte de confiance », indique la déclaration. Elle ajoute que les Palestiniens ont besoin d'une « direction nationale unifiée » pour préparer des élections libres et équitables avec la participation de « toutes les composantes du peuple palestinien ».

« Nous appelons également toutes les forces et factions nationales, en particulier les frères du mouvement Fatah, à prendre des mesures sérieuses et efficaces pour se mettre d'accord sur la gestion de cette étape historique et cruciale, d'une manière qui serve notre cause nationale et réponde aux aspirations de notre peuple à s'emparer de ses droits légitimes, à libérer sa terre et ses lieux saints et à établir un État indépendant et pleinement souverain, avec Jérusalem pour capitale », précisent les organisations.

Soutien du Yémen à la résistance palestinienne

Par ailleurs, Abdul Malik al-Houthi, chef du mouvement de résistance populaire Ansarullah au Yémen, a annoncé le 14 mars que les forces yéménites étendraient leurs opérations aux navires israéliens ou liés à Israël qui passeraient par l'océan Indien et le cap de Bonne-Espérance. L'annonce a été faite lors de la marche d'un million de personnes à Sanaa le 15 mars. Le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree, a publié une déclaration indiquant qu'en plus de cibler les navires israéliens ou associés au régime d'occupation dans la mer Rouge et la mer d'Arabie depuis le 7 octobre 2023, il commençait également des opérations propalestiniennes dans l'océan Indien.

Les forces yéménites, a-t-il dit, « ont mené trois opérations contre trois navires israéliens et américains dans l'océan Indien avec un certain nombre de missiles navals et de drones appropriés, et les trois opérations ont atteint leurs objectifs ».

Le Yémen a dénoncé la condamnation par le Conseil de sécurité des Nations unies, le 18 mars, de ses opérations maritimes de soutien à la Palestine en mer Rouge, affirmant que l'organe international sert dangereusement les intérêts des États-Unis et soutient le génocide à Gaza. Le Conseil de sécurité a condamné « dans les termes les plus forts » les frappes yéménites contre les navires liés à Israël ainsi que les actifs américains et britanniques en mer Rouge et a exigé que toutes ces attaques « cessent immédiatement ».

Le 19 mars, le ministère yéménite des Affaires étrangères et des Expatriés a déclaré dans un communiqué : « La déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU concernant les opérations yéménites en mer Rouge et en mer d'Arabie reflète une dangereuse soumission aux intérêts criminels des États-Unis et confirme en même temps le soutien au génocide israélien en cours à Gaza. »

« Il aurait été préférable que le Conseil de sécurité des Nations unies empêche [les États-Unis] de fournir des armes à l'entité sioniste usurpatrice, à cause de laquelle des milliers de massacres ont été perpétrés contre la population de Gaza », indique le communiqué.

Le communiqué réaffirme que les opérations maritimes du Yémen en mer Rouge et en mer d'Arabie sont étroitement liées à l'évolution de la situation à Gaza, qu'elles sont menées pour des raisons humanitaires et qu'elles bénéficient du soutien solide de la nation yéménite et de tous les peuples épris de liberté à travers le monde.

« Les opérations des forces armées yéménites se poursuivront et ne s'arrêteront pas tant que l'agression sioniste criminelle contre Gaza ne cessera pas et que le siège du territoire ne sera pas levé », conclut le communiqué.

La chaîne de télévision Al Masirah, administrée par les Houthis au Yémen, a fait état de dix nouvelles attaques aériennes menées par les armées américaine et britannique. Elle indique que les attaques visaient les zones d'al-Jabbana et d'al-Faza dans la ville portuaire de Hodeidah, qui est l'une des principales cibles des frappes aériennes menées par les États-Unis et le Royaume-Uni dans de nombreux gouvernorats du Yémen depuis que les Houthis ont commencé à prendre pour cible les cargos et les navires militaires dans la mer Rouge et le golfe d'Aden, en novembre, en soutien aux Palestiniens.

Le 8 mars, le mouvement Ansarullah du Yémen a effectué un vol d'essai d'un missile hypersonique et se prépare à intégrer ces missiles dans son arsenal militaire, a déclaré à Sputnik une source militaire affiliée au mouvement. « Les forces de missiles du mouvement ont testé avec succès un missile pouvant atteindre une vitesse de Mach 8 (10 000 kilomètres à heure) et fonctionnant à l'aide d'un combustible solide. Le Yémen prévoit de commencer à le fabriquer pour l'utiliser dans des attaques en mer Rouge, en mer d'Arabie et dans le golfe d'Aden, ainsi que contre des cibles en Israël », selon la source citée.

Soutien à la résistance palestinienne dans de nombreuses villes arabes


Prières du soir à la mosquée al-Aqsa, vendredi 15 mars 2024

De nombreuses villes arabes ont été le théâtre de marches et de manifestations après la prière du vendredi 15 mars, auxquelles des milliers de manifestants ont participé pour soutenir le peuple palestinien et dénoncer l'agression brutale de l'occupation israélienne contre la bande de Gaza et protester contre la guerre de famine menée contre ses habitants.

À Jérusalem-Est, environ 90 000 personnes ont effectué les prières du soir et de Tarawih dans la mosquée al-Aqsa le premier vendredi du Ramadan, en réponse à l'appel du Hamas à contrecarrer les menaces des FDI qui avaient annoncé leur intention ne pas leur permettre d'entrer dans la mosquée. Au Maroc, l'Instance marocaine de soutien aux causes de la nation a annoncé l'organisation de 125 manifestations dans 60 villes en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza et en protestation contre l'agression israélienne. En Jordanie, des milliers de personnes ont participé à des marches après la prière du vendredi, à l'appel du Forum national de soutien à la résistance, dans six gouvernorats et villes de Jordanie, pour dénoncer la guerre de famine dans la bande de Gaza.

Au Yémen, les Yéménites ont manifesté vendredi dans la capitale, Sanaa, en solidarité avec le peuple palestinien de la bande de Gaza. L'agence de presse Saba, affiliée au mouvement Ansarullah, a rapporté que Sanaa avait accueilli une manifestation d'un million de personnes sous le mot d'ordre : « Le Ramadan du Yémen, une inondation qui triomphe pour Gaza ». Les manifestants ont brandi des drapeaux yéménites et palestiniens et des banderoles dénonçant la guerre génocidaire menée par l'armée d'occupation israélienne contre le peuple palestinien assiégé. Plusieurs gouvernorats du Yémen ont également connu des manifestations similaires en soutien à Gaza et en condamnation des crimes israéliens.

Aggravation de la crise en Israël

D'autres agences de presse publient des rapports provenant de diverses sources qui soulignent qu'Israël a déjà perdu la guerre. Le 17 mars, le journal israélien Maariv a publié une analyse du général de division à la retraite Yizkhak Barik selon qui « Israël ne peut pas mentir à son peuple pendant longtemps et a déjà perdu la guerre avec le mouvement de résistance palestinien Hamas ». « Ce qui se passe dans la bande de Gaza et contre le Hezbollah au Liban nous explosera à la figure tôt ou tard, et la vérité sera alors révélée dans toute sa dissimulation », a écrit le général qui accuse les dirigeants israéliens de vivre « dans l'illusion ». Il a prévenu qu'Israël n'était pas prêt pour une guerre régionale, qui serait « des milliers de fois plus difficile et plus grave que la guerre dans la bande de Gaza ». Il écrit : « Chaque jour, nos soldats sont tués et gravement blessés (dans la bande de Gaza) par des pièges et des explosifs lorsqu'ils pénètrent dans des maisons sans aucune inspection et sans utiliser les mesures appropriées. » Et il conclut : « Si une guerre régionale éclate et détruit le pays, il ne fait aucun doute que dans l'histoire du peuple d'Israël, on se souviendra d'eux pour toujours. »

Pour sa part, Al Mayadeen rapporte ce qui suit le 17 mars :

« Le ministre israélien de la Sécurité, Yoav Gallant, a tenu une réunion avec les chefs des appareils de sécurité et militaires israéliens après que le premier ministre Benjamin Netanyahou ait refusé de convoquer le cabinet de guerre [dans la nuit du 16 mars], selon les médias israéliens.

« L'ordre du jour de la réunion portait essentiellement sur le dossier de l'échange de prisonniers, les participants ayant reçu des informations relatives à un éventuel accord d'échange de prisonniers. De hauts responsables de la sécurité et de l'armée, ainsi que des membres de l'envoyé israélien pour les négociations, ont discuté des propositions présentées par la partie israélienne lors des pourparlers avec la résistance palestinienne dans le cadre de la médiation. Ils se sont concentrés sur les obstacles à la finalisation d'un accord.

« Benjamin Netanyahou a refusé de convoquer une réunion du cabinet de guerre, qui est en proie à une agitation permanente en raison de différends stratégiques et internes. Le premier ministre a été accusé d'écarter les membres du cabinet de guerre lorsqu'il s'agit de décisions et de positions cruciales telles que le dossier de l'échange de prisonniers.

« Ces dernières nouvelles viennent renforcer les preuves de ces allégations, puisque Netanyahou a refusé à Yoav Gallant, membre essentiel du cabinet de guerre et de la coalition gouvernementale, l'examen du dossier avec d'autres membres du cabinet de guerre et de hauts fonctionnaires israéliens.

« Cela arrive à un moment où les analystes israéliens soulignent de plus en plus une 'dangereuse situation stratégique', résultant d'une longue guerre d'usure sur le front nord avec le Liban et sur le front sud avec la résistance palestinienne dans la bande de Gaza.

« Amos Harel, analyste militaire du journal israélien Haaretz, a critiqué le premier ministre en déclarant que c'est lui qui devrait être tenu responsable de l'exacerbation des problèmes ‘uniques' auxquels Israël est confronté.

« L'analyste a déclaré que les malheurs d'Israël sont le résultat direct des ambitions personnelles de Benjamin Netanyahou et de sa tentative d'échapper à la 'justice'. Il a ajouté que Netanyahou ne 'présentait pas aux Israéliens les dangers de la situation sécuritaire et politique, mais qu'au contraire, il partage des légendes sur ses succès et ses réalisations, ainsi que de faux espoirs de victoire absolue'. »

La motion amendée du Parlement canadien appelant
à un cessez-le-feu est une arnaque

Lawyers4palestine a publié une évaluation fondée de la motion modifiée adoptée par la Chambre des communes le 18 mars appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. L'organisation de défense de la Palestine écrit sur Instagram : « Malheureusement, cette motion est une arnaque. » En effet, elle affirme qu'Israël a le droit de se défendre et qu'en se défendant, il doit respecter le droit international humanitaire, alors qu'en réalité le droit international ne reconnaît pas le droit d'une puissance occupante à « se défendre ». En changeant le terme « biens militaires » par « exportations d'armes » dans le libellé de la motion, les libéraux ont assuré le maintien du statu quo dans lequel le Canada continue d'approuver les exportations militaires « non létales » vers Israël, explique Lawyers4palestine.

Avant le vote sur la motion amendée, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a clairement indiqué qu'aucune motion du Parlement ne changerait la politique étrangère de son gouvernement ! La motion amendée, en plus d'être non contraignante, donne au gouvernement toute la latitude dont il a besoin pour continuer de soutenir Israël sioniste et les crimes qu'il commet, comme si rien n'avait changé.

Les 14 amendements proposés par les libéraux et acceptés par le NPD ont essentiellement transformé la motion initialement présentée par le NPD le 27 février en une réitération de la politique déjà déclarée du gouvernement. Ils reprennent le mantra constant du gouvernement Trudeau selon lequel 1) Israël a le droit de se défendre, 2) le Hamas est une organisation terroriste qui doit être vaincue et doit déposer les armes et 3) le Canada travaillera avec ses partenaires internationaux pour poursuivre l'objectif de la paix au Moyen-Orient et d'une solution négociée à deux États.

Le NPD a accepté d'amender la motion et le Parti conservateur a souligné, à juste titre, que l'amendement modifiait fondamentalement la motion originale qui, entre autres, demandait que le Canada reconnaisse officiellement l'État de Palestine. La motion amendée a été votée par 204 voix contre 118.

Tout cela a montré à quel point le Parlement perd toute pertinence lorsqu'il est possible de demander un vote qui viole les règles du Parlement dans la mesure où il s'agit d'une motion complètement différente de celle qui est sur la table, qu'il ne s'agit pas d'un amendement et qu'elle n'a même pas été traduite dans l'autre langue officielle. Cela a également montré que le président de la Chambre agit comme simple auxiliaire du cabinet libéral.

La position juste et de principe du mouvement mondial de défense du peuple palestinien est qu'Israël doit être forcé de cesser son assaut et tenu pour responsable de ses crimes, que le droit d'être des Palestiniens, leur droit de résister à l'occupation et de retourner sur les terres dont ils ont été expulsés par la force doit être pleinement soutenu et que c'est le peuple palestinien qui décidera du fonctionnement de son État. Le Parlement canadien a une fois de plus déclaré qu'il ne prendrait pas de mesures pour demander des comptes à Israël et considère qu'il a le droit, en coopération avec ses « partenaires internationaux », de s'immiscer dans les affaires intérieures du peuple palestinien. Le refus de reconnaître l'État de Palestine est un message clair que le Canada et ses partenaires ne reconnaissent pas le droit des Palestiniens d'être une nation souveraine, sans laquelle il n'y a pas de « solution ».

(Avec des informations de Chronique de Palestine, Centre palestinien d'information, Middle East Monitor, Middle East Eye, Sputnik, Al-Mayadeen, Maison-Blanche)


Cet article est paru dans
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Volume 54 Numéro 19 - 20 mars 2024

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