Arrestation de ressortissants étrangers suspects par le personnel de sécurité du Hezbollah au Liban
Manifestation au Liban en solidarité avec le peuple palestinien,
31 décembre 2023
Depuis le 8 octobre 2023, date à laquelle l'organisation de résistance libanaise Hezbollah a exprimé son soutien à la résistance palestinienne attaquée par l'armée d'Israël, les ambassades de plusieurs pays qui soutiennent Israël, dont la Grande-Bretagne et le Canada, ont fait entrer au Liban des forces spéciales, des munitions et du matériel de pointe sous prétexte d'évacuer leurs diplomates et leurs ressortissants si la situation se détériorait.
Le journal Al-Akhbar a rapporté en novembre que de mystérieux vols de fret militaire étrangers, transportant potentiellement du matériel à utiliser contre le Hezbollah, atterrissaient dans les aéroports de Beyrouth et de Hamat. Selon Intelsky, un site web qui surveille les mouvements d'avions dans la région, entre le 14 et le 20 novembre, neuf avions de différents pays de l'OTAN ont atterri aux aéroports de Beyrouth et de Hamat, dont plusieurs en provenance de Tel-Aviv.
Les agences de presse rapportent que le personnel de sécurité du Hezbollah a récemment arrêté des ressortissants néerlandais et espagnols dans le cadre d'un programme de mesures supplémentaires mis en place par les responsables de la sécurité du Hezbollah en réponse aux agences de renseignement israéliennes et étrangères qui cherchent à recueillir des informations qui leur permettent d'assassiner des cadres du Hezbollah et du Hamas. En décembre, Israël a assassiné Saleh al-Arouri, éminent dirigeant du Hamas, lors d'une frappe aérienne dans la banlieue de Dahiya, au sud de Beyrouth, et Ali Hussein Barji, important commandant du Hezbollah, en janvier, au Sud-Liban.
Le 28 février, le personnel de sécurité du Hezbollah a arrêté six ressortissants néerlandais dans la banlieue sud de Beyrouth, a rapporté Al-Akhbar. Les hommes étaient en possession d'armes, de munitions et d'équipements de qualité militaire. Le gouvernement néerlandais a affirmé que les six hommes faisaient partie d'un groupe spécial chargé d'évacuer ses ressortissants si le conflit entre le Hezbollah et Israël prenait de l'ampleur.
Le Hezbollah a remis les hommes à la Direction du renseignement libanais, où ils ont été interrogés et maintenus en détention jusqu'au petit matin du 1er mars. Des sources ont dit à Al-Akhbar que les six hommes ont prétendu être des membres de l'armée néerlandaise qui simulaient une tentative d'évacuation depuis l'intérieur de la banlieue sud. Le contact avec eux a été perdu après qu'ils soient entrés dans la banlieue sud et aient été arrêtés par le personnel de sécurité du Hezbollah. Deux employés de l'ambassade néerlandaise résidant dans la banlieue sud auraient participé à cette simulation ratée, selon le journal.
Cependant, le journaliste Hasan Illaik du média libanais Al-Mahatta a rapporté que les employés de l'ambassade n'étaient pas des ressortissants néerlandais et que « l'ambassadeur néerlandais au Liban est rapidement arrivé au ministère pour faire pression pour obtenir leur libération, sous prétexte qu'ils n'avaient commis aucun crime. C'est faux, évidemment, étant donné qu'il s'agit d'une violation majeure de la loi et qu'il s'agit d'une menace importante pour la sécurité. »
Le journaliste ajoute que « ce qui est encore plus suspect, c'est que le groupe armé a prétendu avoir mené l'opération sans consulter sa propre ambassade. On a également découvert qu'ils avaient lancé leur opération depuis Kaslik [une ville côtière au nord de Beyrouth] plutôt que depuis l'ambassade ou un lieu affilié à l'ambassade. » Ni l'armée libanaise ni le gouvernement néerlandais n'ont émis de déclaration officielle ou d'explication sur l'incident.
Al-Akhbar a rapporté le 2 mars que le service de sécurité du Hezbollah a arrêté un ressortissant espagnol dans le quartier d'al-Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth. L'homme, qui filmait avec son téléphone dans la rue, a prétendu qu'il était perdu et qu'il devait envoyer sa position à des amis qui viendraient le chercher. Cependant, au cours de l'interrogatoire, il a été découvert que son téléphone contenait un logiciel avancé empêchant l'accès aux données stockées. Des hauts fonctionnaires de l'ambassade d'Espagne sont alors intervenus pour obtenir sa libération. On a découvert par la suite que l'homme possédait un passeport diplomatique.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 16 - 6 mars 2024
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