Notre sécurité est dans la défense des droits de toutes et tous!
Défendons les droits des réfugiés! Aucun être humain n'est illégal
Une caravane de migrants quitte Tapachula en direction de la
frontière américaine, le 24 décembre 2023.
Partout dans le monde, les peuples se battent pour les droits
des réfugiés et exigent la fin de la répression brutale à
laquelle ils sont confrontés, y compris les expulsions et
détentions massives, injustes et illégales. Les guerres et
l'ingérence des États-Unis ont entraîné, au cours de l'année
écoulée, l'une des plus fortes augmentations du nombre de
réfugiés et de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre
pays. Selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, à la
mi-2023, pour la première fois dans l'histoire, le nombre de
personnes déplacées de force dépassait les 110 millions, avec
plus de 36,4 millions de réfugiés[1].
Le fait que 52 % de toutes les personnes déplacées viennent
d'Afghanistan, de Syrie et d'Ukraine montre que les guerres
criminelles des États-Unis sont la cause principale de ce
problème. Tous les autres grands déplacements ont également à
voir avec l'activité des États-Unis et des anciennes puissances
coloniales. La crise mondiale de l'État-nation européen, qui est
également la base des États-Unis et de nombreux autres États,
est à l'origine des catastrophes actuelles. Les structures
étatiques ont échoué et l'état de droit établi ne fonctionne
plus. Il n'est plus respecté par les États-Unis et les anciennes
puissances coloniales, ni par ceux qui pratiquent l'apaisement
envers eux, qui cherchent à présent à éliminer tout frein à leur
quête de pouvoir et à l'impunité dont ils jouissent dans
l'exercice de leurs pouvoirs de police. Cela inclut
l'élimination des conventions internationales telles que les
conventions de l'ONU sur le traitement des réfugiés. Cela
signifie également écarter toute notion que c'est le peuple qui
doit définir l'État et ses objectifs, en commençant par ses
propres droits et devoirs en tant que membre de l'État. Comme
l'indiquent les récents commentaires du ministre de
l'immigration Marc Miller au sujet des personnes qui « devraient
être canadiennes », de nouvelles lois sur l'asile et la
citoyenneté sont envisagées. Il s'agit de lois où c'est l'État
qui définit les citoyens conformément aux valeurs décidées par
l'État. C'est précisément ce que fait l'État de l'apartheid
israélien. Il n'y a même pas un soupçon de démocratie moderne
dans de tels arrangements.
Dans ces tentatives d'introduire de fondement de loi, les
peuples du monde sont jetables et n'ont pas leur mot à dire.
C'est pourquoi les États-Unis, le Canada et leurs semblables
n'ont eu aucun mal à priver de fonds l'Office de secours et de
travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le
Proche-Orient (UNRWA) et à rester les bras croisés pendant que
la famine, la déshydratation et la maladie s'installaient et
qu'un génocide se produit sous les yeux du monde entier. De
même, la situation au Soudan et dans d'autres pays est
désespérée et le problème de la prise en charge des réfugiés est
basée sur les considérations les plus inhumaines possibles.
Les Syriens représentent un pourcentage important des réfugiés dans le monde: 6,5 millions de personnes se sont vu forcées de quitter leur pays. En Ukraine, les États-Unis continuent de bloquer un règlement négocié, réclamé par la Russie, et poursuivent une guerre par procuration dans laquelle les Ukrainiens sont utilisés comme chair à canon. Plus de 5 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays et 6,3 millions d'autres ont fui l'Ukraine.
Les conditions résultant de la guerre des États-Unis contre l'Irak font que près de 1,2 million de personnes continuent d'être déplacées à l'intérieur de ce pays, bien que beaucoup s'organisent pour rentrer chez elles. La Palestine compte l'un des plus grands nombres de réfugiés au prorata de la population et presque tous sont aujourd'hui des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays alors que le génocide américano-israélien se poursuit et qu'Israël menace d'envahir Rafah où de nombreuses personnes sont allées chercher refuge. Le Yémen compte 4,5 millions de personnes déplacées à l'intérieur de ses frontières, dont beaucoup sont menacées de famine. Cette situation est également due à une guerre déclenchée et financée par les États-Unis, qui utilisent l'Arabie saoudite. Les Yéménites continuent de soutenir la Palestine, affrontant les bombardements et les cuirassés américains et montrant leur esprit de résistance en manifestant par centaines de milliers.
En Afrique, la France et les États-Unis interviennent depuis longtemps au Soudan, incitant au conflit. Il en résulte aujourd'hui une crise majeure, avec plus de 8 millions de personnes déplacées de force, dont plus de 6 millions à l'intérieur du Soudan. Elle-même d'une grande générosité, l'Afrique dans son ensemble accueille 20 % de la population mondiale de réfugiés.
Le grand nombre de demandeurs d'asile à la frontière sud des États-Unis est le résultat des actions américaines, notamment les sanctions, l'ingérence économique et politique et la guerre contre les drogues, que beaucoup voient comme une guerre pour le contrôle des cartels de la drogue. Les États-Unis ont également eu recours à des assassinats et à des coups d'État et imposent des accords commerciaux injustes. Tous ces éléments contribuent à forcer des millions de personnes à fuir leur foyer dans des conditions difficiles et violentes. La récente marche de plus de 6000 migrants vers la frontière américaine, qui se sont regroupés pour défendre leurs droits et s'organiser pour obtenir l'asile, n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Partout, que ce soit aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en France ou en Allemagne, les grandes puissances blâment les réfugiés pour les problèmes causés par les guerres, l'exploitation et l'oppression impérialistes. Elles déclarent des êtres humains illégaux, alors que ce sont les impérialistes qui violent systématiquement l'état de droit international en matière d'asile et de réfugiés, entre autres.
La position des peuples est claire : aucun être humain n'est illégal. Le problème n'est pas les réfugiés, mais l'effondrement de l'ordre mondial fondé sur l'état de droit. Les guerres impérialistes et les relations internationales existantes permettent l'impunité et l'abandon de l'état de droit et qui sapent des institutions telles que l'ONU et ses agences pour les réfugiés. La résolution des problèmes de migration, en particulier des réfugiés, passe par les batailles immédiates qui sont menées et par des efforts pour mettre en place des gouvernements antiguerre et de nouvelles institutions de gouvernance qui défendent des relations de respect et d'avantages réciproques entre les peuples.
Le gouvernement antiguerre est celui qui s'engage à mettre fin aux guerres, à ramener les troupes au pays et à éliminer les ingérences politiques et économiques qui engendrent la pauvreté, les conflits et les migrations dans le monde entier et qui exacerbent la dégradation de l'environnement naturel. Le génocide israélo-américain en Palestine et les migrations massives et forcées de tant d'êtres humains qui préféreraient rester chez eux montrent clairement que de nouveaux rapports et de nouvelles institutions sont nécessaires à l'échelle internationale. Les efforts conjoints de ceux qui défendent les droits de part et d'autre de la frontière entre les États-Unis et le Mexique témoignent de cette direction. À El Paso, les infirmières et les travailleurs continuent de dire « Pas en notre nom, pas dans notre communauté », en rejetant les camps de détention et les expulsions. Les Canadiens et les Québécois font de même.
La mondialisation a mis en évidence le fait que les travailleurs du monde entier forment une seule et même humanité et qu'un nouvel ordre mondial est nécessaire pour mettre fin aux guerres injustes et harmoniser les rapports entre tous les peuples et à l'intérieur de chaque pays.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 14 - 28 février 2024
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2024/Articles/LS54141.HTM
Site web : www.pccml.ca Courriel : redaction@pccml.ca