Le peuple cubain est appelé à affronter tout ce qui s'éloigne de l'esprit de la Révolution

Lors de la première réunion du Conseil des ministres du gouvernement cubain de cette année, le premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a appelé à faire face à tout ce qui s'écarte de l'esprit de la révolution dans la société cubaine. Il a fait état de plusieurs processus politiques qui seront développés au cours des prochains mois pour accompagner la mise en oeuvre des projections du gouvernement visant à corriger les distorsions et à relancer l'économie.

Miguel Diaz-Canel Bermudez a indiqué que ces processus seront guidés par les propositions formulées par le général d'armée Raul Castro Ruz dans son discours à l'occasion du 65e anniversaire de la révolution cubaine, sur la base de ses concepts d'unité, de travail des cadres, de travail idéologique et de la manière d'aborder les problèmes de l'économie. Il a déclaré que l'objectif est de progresser avec cohérence dans la mise en oeuvre des mesures économiques récemment annoncées afin de résoudre les problèmes sociaux, idéologiques et économiques de la société.

Le processus consiste à engager l'ensemble de la société cubaine dans la discussion, en commençant par les membres du Parti dans les organes administratifs, puis les collectifs de travailleurs et d'étudiants et l'ensemble de la population dans leurs communautés. Il s'agit de réfléchir, d'évaluer et de proposer des solutions aux problèmes de chaque sphère de manière rigoureuse et créative, a précisé Miguel Diaz-Canel. Il a souligné l'importance pour les cadres qui mèneront les discussions d'être attentifs aux personnes qui pourraient proposer d'autres façons d'appliquer les mesures ou des façons différentes de faire les choses. Il a souligné que cela « nous donnera une richesse d'idées qui pourront être converties en actions ».

Miguel Diaz-Canel a expliqué que les mesures du gouvernement visent à stimuler les exportations et la production nationale, à faire des économies et à redistribuer les richesses. Toutes ces mesures sont orientées vers la stabilisation macroéconomique du pays, tout en protégeant les acquis sociaux et en contribuant au développement social de Cuba. Il a déclaré : « Si nous faisons croître l'économie, si nous dépendons moins des importations, si nous exportons davantage et si nous augmentons les devises dont le pays a besoin, à qui cela profite-t-il ? C'est au peuple. »

Miguel Diaz-Canel a rejeté les tentatives des ennemis de la révolution de présenter les projets du gouvernement cubain comme des réformes néolibérales, à l'instar d'autres programmes dans la région et dans le monde, où domine le « chacun pour soi » et où tout est une « terre brûlée ».

Il a rappelé que la première mesure appliquée a été l'augmentation du financement des secteurs de l'éducation et de la santé. « Quel paquet néolibéral au monde commence par augmenter les revenus de deux secteurs de la société comme la santé et l'éducation ? Les réformes néolibérales commencent précisément par la suppression du budget et la privatisation de tous ces secteurs », a-t-il déclaré.

L'approche cubaine, a-t-il ajouté, reconnaît que les personnes qui travaillent dans ces deux secteurs remplissent les fonctions les plus importantes de la société : garantir la vie, la santé et l'éducation. Et lorsqu'ils en bénéficient, tout le monde en profite. Ensuite, à mesure que l'économie se rétablit, le déficit budgétaire se réduit et les revenus augmentent. Les pensions, le salaire minimum et les revenus dans d'autres secteurs s'améliorent également.

Miguel Diaz-Canel a souligné que les nouvelles mesures économiques sont nécessaires et ne peuvent être reportées, car elles corrigent des aspects de l'économie qui ont été faussés et des déviations structurelles qui entravent ses performances. Mais les mesures ne seront appliquées que lorsque les conditions nécessaires à leur mise en oeuvre auront été créées, a-t-il ajouté, et que le traitement différencié de ceux qui peuvent avoir le plus d'impact suite à l'application de la mesure aura été étudié.

Les projections du gouvernement se développeront bien « dans la mesure où nous serons capables de les mettre en oeuvre et de les mener à bien », a déclaré le président, ajoutant que cela nécessitera un processus de rétroaction constante. C'est la raison pour laquelle des discussions ont été organisées avec l'ensemble de la population, a-t-il indiqué, et qu'il est important de continuer à fournir à la population les informations adéquates par tous les canaux possibles.

Miguel Diaz-Canel a insisté sur le fait que la révolution cubaine ne laisserait personne sans protection, comme cela a toujours été le cas au cours de toute son histoire. Même dans les conditions les plus complexes, a-t-il dit, le projet social cubain continue de se développer, tant en étendue qu'en qualité.

À titre d'exemple, il a cité les nouvelles Casitas Infantiles (maisons d'enfants) créées dans tout le pays, le programme de récupérations des cabinets de médecins de famille et d'infirmières, les programmes d'amélioration des quartiers et 32 autres programmes sociaux que Cuba a maintenus dans ces circonstances difficiles « qui continuent à apporter des solutions et des soins à des personnes ayant des problèmes spécifiques ».

Renforcer le travail politique et idéologique

À la réunion du Conseil des ministres, des informations ont également été fournies sur deux autres processus politiques promus par le Parti communiste cubain.

Roberto Morales Ojeda, membre du Bureau politique et secrétaire à l'organisation du Comité central, a informé qu'il avait été décidé d'analyser et de discuter les discours du général d'armée Raul Castro Ruz et du premier secrétaire Miguel Diaz-Canel Bermudez à l'occasion du 65e anniversaire du triomphe de la Révolution dans les organisations de base du Parti et de l'Union de la jeunesse communiste, ainsi que dans les structures du gouvernement.

Les discussions, a dit Roberto Morales, contribueront à réaffirmer l'importance stratégique de la nécessité de l'unité, de l'exemplarité et du militantisme dans les rangs révolutionnaires, ajoutant qu'elles doivent être rigoureuses, créatives et aller au coeur de l'impérieuse nécessité de sauvegarder la Révolution et la construction du socialisme.

Le Parti encouragera également la discussion du document « Concepts de base pour la correction des déviations et des tendances négatives dans la société cubaine ». Elle est reprise, a-t-il dit, dans un contexte socio-économique complexe, marqué par l'intensification du blocus, qui impose de sérieuses limitations à notre développement, en plus de « nos propres insuffisances et distorsions ».

Tout au long des 65 années de la révolution, Fidel et Raul ont été les architectes de la nécessité de changer tout ce qui doit l'être, mais aussi de corriger ou de combattre tout ce qui menace la survie de la révolution. Cela doit devenir un débat populaire, a déclaré Morales Ojeda.

« Ce que nous essayons de faire, a-t-il dit, c'est d'imprégner une manière systématique de faire les choses, de sorte que nous analysions constamment les déviations dans notre sphère et la manière dont nous allons les surmonter. » Il ne s'agit pas d'un processus unique ou fixe, a-t-il ajouté.

La politique de pays

Le premier ministre Manuel Marrero Cruz a qualifié de « politique de pays » les projections du gouvernement pour corriger les distorsions et à relancer l'économie.

« Il ne s'agit pas d'un peu plus de la même chose », a-t-il souligné en s'adressant au Conseil des ministres. « Nous avons été critiqués à juste titre – même par notre peuple – pour les plans de mesures qui n'ont pas réussi à transformer les problèmes, indépendamment de l'impact réel que le blocus a eu en termes d'accélération des progrès. »

« Le peuple n'exige plus de nous des efforts, des sacrifices et du dévouement, il exige de nous des résultats, a-t-il souligné. Nous ne doutons pas des situations difficiles dans lesquelles les gestionnaires des différentes instances font face à leurs tâches à plein temps, mais nous devons veiller à ce que cet effort s'accompagne de résultats. »

Le premier ministre a évoqué le rôle des cadres et la manière dont ils doivent agir pour faire face à une économie de guerre telle que celle que connaît Cuba : des cadres qui ne s'arrêtent pas, qui ont vocation à chercher des solutions, qui n'établissent pas de frontières qui les empêchent d'aller de l'avant.

Il faut tout revoir, a-t-il dit. Tout ce qui ne va pas doit être revu, « mais nous devons le revoir pour trouver des solutions. Les mesures ne vont pas transformer la situation du pays du jour au lendemain, « mais elles sont la voie de sortie, nous en sommes sûrs, et nous trouverons progressivement des solutions et verrons la lumière, mais ce sera lorsque nous nous unirons tous, et nous nous unirons tous ».

(D'après un rapport de Leticia Martínez Hernandez, Présidence et gouvernement de Cuba)


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Volume 54 Numéro 13 - 24 février 2024

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