Reportage photo : 12 et 13 février

Des actions d'urgence pour dire «Ne touchez pas à Rafah!»

Les 12 et 13 février, d'un bout à l'autre du Canada et du Québec, il y a eu des actions d'urgence en solidarité avec les résidents de Rafah, dans la bande de Gaza, y compris les centaines de milliers de Gazaouis qui y cherchent refuge, qui sont maintenant la cible principale de l'offensive militaire israélienne. Il y a eu des manifestations dans au moins vingt villes canadiennes dans le cadre de journées d'action mondiales en appui à Rafah, appelant à un cessez-le-feu et dénonçant les actes génocidaires des sionistes israéliens.

Ces actions ont été organisées dans un délai très court, après une fin de semaine complète d'actions hebdomadaires, ce qui montre à quel point les Canadiens et les Québécois se préoccupent de Gaza et tiennent à exprimer leur refus de laisser Israël et ses complices, comme le Canada, agir en toute impunité au nom de la « défense légitime ». À St. John's, Terre-Neuve, par exemple, Palestine Action YYT a publié un communiqué de presse le 12 février qui se lit :

« Aujourd'hui, St. John's et des communautés environnantes s'unissent dans un rassemblement d'urgence en solidarité avec les personnes déplacées à l'intérieur de Gaza et piégées à Rafah, alors que l'armée israélienne commence son assaut sur la seule 'zone de sécurité' restante dans la bande de Gaza. L'objectif du rassemblement de ce soir est de demander d'urgence au Canada d'adopter une position ferme contre le bombardement de Rafah par Israël, d'appeler à un cessez-le-feu immédiat et permanent et de mettre fin à l'aide militaire (sous quelque forme que ce soit) à Israël. »

Elise Thoburn, porte-parole de l'événement, a dit : « Les ordres d'évacuation israéliens couvrent désormais les deux tiers du territoire de Gaza. Les gens sont poussés vers la frontière égyptienne dans le cadre d'une campagne grotesque de nettoyage ethnique soutenue par les États-Unis et le Canada. Les armes canadiennes, l'ingérence du Canada aux Nations unies et sur la scène internationale, l'affaiblissement de la Cour internationale de justice par le Canada et la réduction de l'aide à la Palestine par le Canada sont autant de facteurs qui ont contribué à cette catastrophe. Nous ne les laisserons jamais oublier leur complicité. »

Région de la Capitale nationale

Le 12 février à 16 h 30, une manifestation d'urgence « Ne touchez pas à Rafah » a eu lieu devant le bureau du premier ministre sur la rue Wellington, devant la Colline du parlement. La manifestation a commencé avec des appels à libérer Rafah et à mettre fin au génocide en cours contre le peuple palestinien, tandis qu'un flot constant de passants en auto klaxonnaient, baissant parfois leur vitre pour agiter leur keffieh.

La nuit précédente, Israël menait un assaut militaire génocidaire contre Rafah, une ville où plus de 1,4 millions de Palestiniens sont réfugiés, la majorité ayant été déplacée des autres régions de Gaza.

Le nombre de manifestants a rapidement pris de l'ampleur et c'est près de 500 personnes qui ont marché dans la rue jusqu'aux bureaux de Radio-Canada, où ils ont dénoncé les mensonges que la société d'État ne cesse de propager sur le génocide. Les manifestants ont ensuite marché jusqu'à l'ambassade israélienne où ils ont exprimé leur dégoût pour les crimes d'Israël et son mépris total du droit international et de la dignité humaine. Ils ont exigé que cesse le génocide, de mettre fin à l'occupation et à la souffrance du peuple palestinien.

Une autre action d'urgence « Ne touchez pas à Rafah » a eu lieu le lendemain, le 13 février. Les gens se sont rassemblés au Monument pour les droits de la personne à 15 h 30, pour ensuite monter la rue Laurier à partir d'Elgin jusqu'à l'édifice où se trouvent les bureaux de l'Association des industries canadiennes de défense et de sécurité (AICDS), le principal groupe de lobbying pour les fabricants d'armes et profiteurs de geurre au Canada, où avait lieu un sit-in. Les gens ont scandé des slogans devant l'édifice alors que les organisateurs dénonçaient AICDS, qui représente plus de 900 compagnies de sécurité et de défense dont la plupart sont impliquées dans l'occupation et le génocide en cours en Palestine.

Les organisateurs ont dit que AICDS fait des milliards de dollars en « affaires » liées à la fabrication, l'exportation et la vente d'armes à des régimes comme Israël. « Nous sommes ici pour mettre fin à la complicité avec le régime sioniste et tous les régimes d'oppression partout dans le monde. Les gens d'Ottawa envoient un message clair à AICDS qu'ils disent non à CANSEC – la foire d'armes annuelles à Ottawa – et au fait que l'on puisse faire des profits à même un génocide. Le Canada ne peut plus prétendre être une « nation de maintien de la paix » puisqu'il est complice et approuve le martyr de plus de 28 000 Palestiniens par son appui résolu à l'État sioniste colonisateur. »



12 février
13 février

Québec

Rimouski



Montréal

12 février


13 février

Toronto

Dans l'après-midi du 12 février, un rassemblement d'urgence a eu lieu au centre-ville de Toronto pour s'opposer au bombardement de Rafah par Israël avec le soutien des États-Unis. Plus de 3000 personnes ont participé à l'action qui a débuté devant le consulat d'Israël. Pendant plus d'une heure, la zone environnante a résonné de slogans tels que : « Arrêtez le bombardement de Gaza », « Arrêtez le bombardement de Rafah », « Cessez le feu maintenant », « C'est un génocide », « Du fleuve à la rivière, la Palestine sera à jamais » et bien d'autres. De plus en plus de personnes se sont jointes à l'action, qui s'est étendue à l'intersection Yonge/Bloor en scandant de nouveaux slogans.

Le long du parcours de la manifestation, un manifestant a escaladé plusieurs points hauts pour brandir le drapeau palestinien, un geste applaudi par les manifestants à leur passage. Lorsque les médias réactionnaires ont eu vent du drapeau palestinien flottant sur les échafaudages devant l'hôpital Mount Sinai, ils ont déclaré qu'il s'agissait d'un acte antisémite délibéré, en dépit du fait que l'hôpital fournit des services à des personnes de tous horizons et de toutes origines. Des personnalités telles que le premier ministre Justin Trudeau, le premier ministre de l'Ontario Doug Ford et le maire de Toronto Olivia Chow ont ensuite déformé cette déclaration en affirmant qu'il s'agissait d'un acte intolérable. Il n'a échappé à personne que ces mêmes politiciens n'ont jamais décrié les actions des forces armées israéliennes dans la bande de Gaza, qui prennent pour cible les hôpitaux, les établissements et le personnel de santé, ainsi que les Palestiniens blessés qui cherchent un traitement médical, en particulier les enfants, sans parler des femmes enceintes et des femmes qui accouchent, qui sont vulnérables, et de leurs nouveau-nés.

Après presque deux heures de marche, les participants ont descendu la rue Yonge pour finir au Square Dundas où les organisateurs ont remercié les participants pour leur soutien indéfectible aux Palestiniens et ont exhorté tout le monde à continuer à participer à ces actions et à demander des comptes au gouvernement canadien pour son soutien au génocide contre les Palestiniens.




12 février

Edmonton




February 12

Calgary

Deux cents résidents de Calgary se sont rendus à l'hôtel de ville le 12 février à 17 h pour un rassemblement d'urgence « Hands Off Rafah », juste un jour après que plusieurs centaines de personnes se soient rassemblées pour la Palestine à parc Tompkins tout près. L'action, appelée par la Watermelon Foundation, a été convoquée à peine quelques heures à l'avance. Les gens sont venus dire : « Ça suffit ! Arrêtez les bombardements meurtriers de Rafah par Israël. »

Dès leur arrivée, les manifestants se sont alignés le long de Macleod Trail en brandissant leurs pancartes et en scandant : « Free Palestine, Hands Off Rafah, Ceasefire Now ! ». Cette rue est l'une des routes les plus fréquentées pour quitter le centre-ville de Calgary à l'heure de pointe du soir. À chaque feu rouge, les gens remplissaient le passage piéton le long de Macleod Trail et brandissaient leurs pancartes. Au fur et à mesure que le nombre de participants augmentait, les organisateurs du rassemblement ont appelé à marcher autour de l'hôtel de ville, à passer devant la station de train près de l'hôtel de ville, à passer devant la bibliothèque publique de Calgary pour atteindre le plus grand nombre de personnes possible avec les messages suivants : « Trop c'est trop », « Arrêtez Israël », « Ne touchez pas à Rafah », « Mettez fin au génocide meurtrier à Gaza », « La Palestine sera libre ». Ils ont demandé à des politiciens tels que Justin Trudeau de rendre des comptes, scandant : « Trudeau, Trudeau, tu ne peux pas te cacher, nous t'accusons de génocide ! » Les coups de klaxon incessants des banlieusards rentrant chez eux et les réactions sincères des usagers des transports en commun et de la gare ont montré la position du peuple. À la fin de la marche, plusieurs personnes ont parlé de la nécessité urgente de faire tout ce qui est possible pour arrêter le massacre des Palestiniens à Rafah et d'intensifier le travail de soutien à la Palestine.


Cet article est paru dans
Logo
Volume 54 Numéro 11 - 14 février 2024

Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/Lml2024/Articles/LS54111.HTM


    

Site web :  www.pccml.ca   Courriel :  redaction@pccml.ca