Le Conseil de sécurité des Nations unies examine les violations de la souveraineté de l'Irak et de la Syrie par les États-Unis
Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni le 5 février pour discuter des violations de la souveraineté de la Syrie et de l'Irak par les États-Unis lors des attaques de la semaine dernière. La réunion a été convoquée par la Russie, qui a affirmé que les États-Unis menaçaient la paix et la sécurité internationales par leurs actes d'agression inconsidérés et leurs violations de la charte des Nations unies. Le même jour, les États-Unis ont mené 85 attaques en différents endroits de Syrie et d'Irak, tuant 37 personnes en Syrie et 17 personnes en Irak. Les États-Unis ont affirmé que ces attaques avaient été menées en réponse aux attaques des milices irakiennes et des groupes de résistance contre leurs bases. Dans l'une de ces attaques, au moins trois soldats américains ont été tués et des dizaines d'autres ont été blessés.
Linda Thomas-Greenfield, représentante des États-Unis à l'ONU, a affirmé que ces attaques avaient été menées en « légitime défense », citant l'article 51 de la Charte des Nations unies qui définit la légitime défense individuelle ou collective d'un pays membre en cas d'attaque armée. La représentante américaine a également tenté de différencier les attaques conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni au Yémen des attaques menées en Irak et en Syrie.
Le représentant de la Syrie, Bassam Sabbagh, a rejeté les affirmations américaines selon lesquelles les attaques contre la Syrie et l'Irak étaient des représailles, qualifiant l'argument américain de « prétextes fragiles » et « affirmations trompeuses » et de « violation flagrante du droit international, du droit humanitaire et des principes et objectifs des Nations unies ». Il a accusé les États-Unis d'apporter un soutien aveugle et illimité à l'occupation israélienne et aux atrocités qu'elle commet contre le peuple palestinien, notamment le génocide en cours à Gaza.
Le représentant de l'Irak, Abbas Kadhim Obaid, a qualifié les frappes américaines de violation de la souveraineté et de la sécurité de son pays, et a demandé au Conseil de sécurité de faire son travail et de protéger l'intégrité territoriale de tous les pays, y compris l'Irak et la Syrie.
Le représentant de l'Iran, Saeed Iravani, a qualifié les frappes américaines d'« illégales et injustifiées » et de « violation flagrante des normes et principes fondamentaux du droit international et de la charte des Nations unies ». L'Iran a accusé les États-Unis d'ignorer les causes profondes du conflit dans la région, à savoir « l'occupation, l'agression, le génocide continu et les atrocités horribles commises par le régime israélien et entièrement soutenues par les États-Unis contre le peuple palestinien ».
L'ambassadeur de l'État de Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité des Nations unies, critiquant l'inaction du Conseil face à la guerre génocidaire d'Israël contre Gaza, et exprimant sa déception face à l'incapacité de cet organe à remplir son mandat de protection de la paix et de la sécurité. Il a écrit que le nombre de morts à Gaza « aurait dû depuis longtemps contraindre le Conseil de sécurité à exiger un cessez-le-feu ».
« Mais le Conseil continue de trahir le mandat que lui confère sa charte et les attentes de la quasi-totalité de la communauté internationale, qui réclame depuis des mois un cessez-le-feu humanitaire immédiat », a-t-il ajouté. Riyad Mansour a déclaré que seul un cessez-le-feu peut « assurer la mise en oeuvre des mesures provisoires de la CIJ [...] et des résolutions visant à protéger la population civile palestinienne. Nous implorons une fois de plus le Conseil, l'Assemblée générale et tous les États et organisations de respecter leurs obligations, conformément au droit international. »
La ministre des Relations internationales de l'Afrique du Sud, Naledi Pandor, a averti que tous les États avaient l'obligation légale de respecter les mesures provisoires ordonnées par la Cour internationale de justice (CIJ) en ce qui concerne les actions d'Israël à Gaza, ajoutant que le non-respect de cette obligation constituait une complicité dans les crimes de génocide. « En fait, tous les États ont désormais l'obligation légale de veiller au respect des mesures provisoires et de s'assurer qu'ils ne sont pas complices du génocide », a expliqué Naledi Pandor.
« Essentiellement, si l'affaire se déroule comme nous le prévoyons et qu'il est établi qu'Israël a commis un génocide, tous ceux qui ont été complices sont aussi coupables qu'Israël. » La ministre Naledi Pandor a également souligné que malgré les « tentatives d'Israël d'empêcher la CIJ de rendre cette ordonnance, et sa tentative infructueuse de présenter l'arrêt comme une victoire pour lui, Israël est en opposition à la communauté internationale et aux peuples du monde entier ».
Israël n'a pas réussi « à détourner l'attention de ses crimes ou à justifier le génocide en cours. Il est maintenant à nu devant le monde, pour la première fois. »
Naledi Pandor a expliqué que « pour la première fois en 75 ans, Israël est tenu pour responsable par une institution et par la communauté mondiale ».
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 10 - 13 février 2024
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