De nouveau sur la désinformation

Objectif de la désinformation officielle sur le Hamas et son opération du 7 octobre

– Pauline Easton –

Au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans les pays de l'Union européenne, le mouvement de résistance politique appelé Hamas est qualifié d'organisation terroriste. Toutes sortes de crimes lui sont attribués et les affirmations sont répétées sans cesse afin que les cercles officiels et leurs médias habituent les citoyens, leurs lecteurs et auditeurs à associer le mouvement de résistance au terrorisme. Il n'y a pas de cas plus clair de cette désinformation officiellement sanctionnée que le récit répété à l'infini selon lequel le Hamas a mené une attaque terroriste contre des civils dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Selon ce récit, le Hamas a violé des femmes, assassiné des bébés, tué et décapité des civils sans raison et il a pris des civils en otage. Le nombre de victimes est généralement fixé à 1 200 personnes et ce chiffre est cité chaque fois que les médias et les milieux officiels tentent de justifier les crimes qu'Israël commet contre le peuple palestinien à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est au nom de la nécessité d'éradiquer le Hamas.

La désinformation n'a pas principalement à voir avec la diffusion et la répétition de mensonges. Il ne s'agit pas non plus de manipuler les mensonges en soi, bien qu'elle le fasse, ni de vouloir fabriquer un consentement, bien qu'elle le fasse également. Elle utilise également des méthodes telles que la décontextualisation des faits pour les priver de sens et de signification, tout en présentant des faits aléatoirement. Ces méthodes sont également utilisées pour induire en erreur. Cependant, l'essence de la désinformation et de la promotion de faux récits consiste à proposer de fausses alternatives. Les fausses alternatives maintiennent le problème dans le cadre établi par les cercles officiels qui s'opposent à toute discussion qu'ils ne peuvent pas contrôler. Dans le cas du génocide d'Israël contre le peuple palestinien à Gaza, tout est fait pour détruire la capacité du corps politique d'analyser les développements en établissant son propre point de vue afin de fournir des solutions à la question en jeu.

En ce qui concerne les événements qui se déroulent en Palestine, le Hamas est présenté comme une organisation terroriste et une litanie de crimes lui sont attribués, et maintenant, par association, l'arrêt du financement de l'UNRWA, ont pour but de nier au peuple palestinien son droit d'être et son droit au retour. La garantie de ces droits est l'alternative à ce qui se passe actuellement. Le mouvement de résistance se concentre sur la garantie de ces droits et, à chaque étape, sa stratégie et sa tactique visent à assurer la réalisation de ces droits.

Malgré toutes les tentatives de faire du Hamas le problème, l'ensemble du mouvement de résistance dans le monde ne l'a pas permis. Il a persisté à cibler la campagne meurtrière qu'Israël mène contre le peuple palestinien et à défendre son droit d'être et son droit de retour. Il est peu probable que les cercles officiels parviennent à épuiser et à briser la résistance unifiée du peuple palestinien et du monde entier pour affirmer le droit d'être et le droit de retour des Palestiniens.

Il est essentiel de veiller à ce que la discussion entre les peuples ne tombe pas dans le piège tendu par les cercles officiels réactionnaires et leurs médias, les experts, les universitaires et les prétendues éminences grises. Par exemple, l'affirmation selon laquelle le Hamas est terroriste entraîne d'autres affirmations, comme le fait de dire que toutes les forces de résistance agissent pour le compte de l'Iran, ou que tout doit être fait pour s'assurer que le Hamas ne puisse pas exister lorsqu'une solution à deux États sera mise en oeuvre, ou les accusations selon lesquelles l'UNRWA est le bras civil du Hamas et ne doit donc pas être financé, et ainsi de suite. Argumenter pour ou contre le récit qui remplit la presse écrite et les médias sociaux des pays qui soutiennent les objectifs déclarés d'Israël dans son agression contre le peuple palestinien revient à accepter sa prémisse. La seule prémisse qui peut être acceptée est celle qui fait avancer la cause du droit du peuple palestinien à l'autodétermination sans conditions, sur la base des principes de la garantie de son droit à l'existence et de son droit de retour.


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Volume 54 Numéro 8 - 31 janvier 2024

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