D'autres développements au Moyen-Orient
Sanaa, Yémen, 26 janvier 2024
Syrie
Trois soldats américains ont été tués et 34 ont été blessés le 28 janvier lors d'une attaque par drone contre la base militaire d'Al Tanf qui est installée à la fois en Jordanie et, de façon illégale, en Syrie. On rapporte que le drone a frappé un endroit du nom de Tower 22, du côté jordanien de la base militaire. La Jordanie a par la suite nié que la frappe par drone avait eu lieu sur son territoire. Les États-Unis utilisent la base d'Al Tanf pour héberger et former au combat des groupes dissidents dans leur guerre par procuration contre la Syrie.
Le président des États-Unis Joe Biden prétend que la frappe est l'oeuvre de « groupes militants appuyés par l'Iran » comme l'a aussi affirmé dans un communiqué de presse le secrétaire américain de la Défense Lloyd Austin : « Je suis outré et profondément attristé par la mort de trois de nos soldats américains et par les blessures encourues par d'autres soldats américains lors d'une attaque la nuit dernière contre les forces des États-Unis et de la Coalition, qui ont été déployées dans la zone au nord-est de la Jordanie près de la frontière syrienne dans le but de vaincre une fois pour toutes l'État islamique. Je prie pour ces braves Américains et leurs familles et tout le département de la Défense est en deuil. Des milices appuyées par l'Iran sont responsables de ces attaques constantes contre les forces américaines, et nous y répondrons en temps et lieu. Le président et moi-même ne tolérerons pas des attaques contre les États-Unis, contre nos troupes et nos intérêts. »
La mission de l'Iran aux Nations unies a nié par voie de communiqué qu'elle avait joué un rôle dans l'attaque par drone contre la base militaire américaine. Elle ajoute que l'incident faisait partie du « conflit entre l'armée américaine et les groupes de résistance de la région, qui s'attaquent régulièrement de part et d'autre ». Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Iran Nasser Kanaani a dit : « Les groupes de résistance dans la région ne reçoivent pas d'ordres de la République islamique de l'Iran pour leurs décisions et leurs actions. La République islamique n'est aucunement impliquée dans les décisions des groupes de résistance sur comment ils appuient la nation palestinienne ou se défendent, eux et le peuple de leurs pays, face aux agressions et à l'occupation. » L'Iran a réitéré que la violation constante de la souveraineté nationale de l'Irak et de la Syrie par les forces américaines ainsi que les attaques contre des groupes et contre le peuple de ces pays et au Yémen est la cause principale de cette instabilité croissante.
Par ailleurs, quatre membres des Gardiens de la révolution iraniens, qui jouaient un rôle consultatif, ont été tués le 20 janvier à Damas, la capitale syrienne, lorsque des avions de guerre israéliens ont frappé un immeuble résidentiel dans lequel ils se trouvaient. L'Iran a confirmé la mort des membres de la Garde.
Irak
Le 20 janvier, la base aérienne d'Ain al-Asad, qui abrite les troupes américaines en Irak, a subi une nouvelle attaque des forces de résistance qui s'opposent au soutien des États-Unis à la guerre du régime israélien contre Gaza. Les attaques du 27 janvier contre les forces américaines ont été les plus importantes depuis le début du mois d'octobre, lorsque les groupes de résistance en Irak ont commencé à cibler les positions américaines dans le pays et dans la Syrie voisine, afin de forcer les États-Unis à retirer leur soutien à la campagne militaire d'Israël à Gaza.
Yémen
Le mouvement de résistance Ansarullah du Yémen, également appelé les Houthis, a mis en garde les États-Unis et leurs alliés contre toute violation de la souveraineté du Yémen dans le cadre des opérations anti-israéliennes de l'armée yéménite en mer Rouge. « Nous affirmons que le Yémen ne permettra aucune violation de sa souveraineté et qu'il répondra à toute agression », a déclaré le porte-parole Abdul-Salam, avant d'ajouter le 21 janvier : « Nous affirmons notre soutien au peuple palestinien en faisant pression sur Israël pour qu'il mette fin à son agression criminelle contre Gaza. » Il a également exhorté les États-Unis à « cesser de se soustraire à leur responsabilité de mettre fin à l'agression contre Gaza ».
Le site Web américain AntiWar.com écrit : « Des
fonctionnaires américains ont déclaré au Washington Post
samedi 27 janvier que l'administration Biden envisageait une
'campagne militaire soutenue' contre les Houthis au Yémen, alors
que plus d'une semaine de bombardements quasi-quotidiens n'a
rien fait pour dissuader le groupe et n'a fait qu'aggraver
considérablement la situation. »
Le rapport indique que les responsables américains n'ont pas été en mesure de donner un calendrier pour la durée du conflit, se contentant de dire qu'ils ne s'attendent pas à ce qu'il dure des années, comme ce fut le cas pour les guerres américaines en Irak, en Syrie et en Afghanistan. Le rapport indique que les responsables ont reconnu qu'ils ne pouvaient pas identifier une « date de fin ou fournir une estimation du moment où la capacité militaire des Yéménites sera réduite de manière adéquate ».
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 8 - 31 janvier 2024
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