Des rassemblements de masse en Israël pour promouvoir l'assassinat et l'expulsion de Palestiniens
Les journaux israéliens rapportent que 11 ministres du gouvernement et 15 législateurs de la coalition gouvernementale ont pris la parole lors d'un grand rassemblement dans la soirée du 29 janvier et « se sont publiquement engagés à reconstruire les colonies juives israéliennes au coeur de la bande de Gaza, et ont appelé à l'expulsion forcée de la population palestinienne ». Les médias israéliens ont décrit l'événement comme ayant une « atmosphère rappelant un carnaval ». Selon le Times of Israel, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du parti ultranationaliste du sionisme religieux, a vanté les vertus de la création de nouvelles colonies, déclarant : « Si Dieu le veut, nous nous installerons et nous serons victorieux. » Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, chef du parti Otzma Yehudit, a appelé le premier ministre Benjamin Netanyahou, qui n'était pas présent, à « rentrer chez lui au Gush Katif » – le nom du bloc de colonies israéliennes à Gaza qui a été évacué lors du désengagement de 2005. Le ministre des Communications Shlomo Karhi, du Likoud, le parti au pouvoir de Netanyahou, a également appelé à la construction de colonies à Gaza et à « l'encouragement de l'émigration volontaire ». Karhi a ajouté que la guerre – c'est-à-dire les bombardements aériens, les tirs d'artillerie et les opérations terrestres d'Israël – avait créé des conditions telles que les civils de Gaza pouvaient désormais être contraints de dire qu'ils voulaient quitter le territoire. [...] L'objectif explicite de l'événement, organisé par le groupe de militants de la colonie de Nachala et le conseil régional de Samarie en Cisjordanie et son chef Yossi Dagan, était de servir de cri de ralliement au grand public et au gouvernement afin de profiter de la guerre actuelle pour recommencer à construire des colonies juives à Gaza, selon les comptes-rendus des médias.
Le ministre de la Sécurité nationale, Ben Givr, a déclaré : « Nous devons rentrer chez nous, gouverner le territoire et, oui, offrir une solution morale et logique au problème humanitaire : encourager l'émigration et adopter une loi prévoyant la peine de mort pour les personnes condamnées pour terrorisme. » Il aurait « harcelé Netanyahou » en lui disant que c'était « la tâche de dirigeants courageux de prendre des décisions courageuses ».
Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a fait des commentaires similaires :« Nous devons coloniser Gaza, avec des forces de sécurité et des colons qui les entoureront, eux et cette terre, d'amour. » Il a ajouté : « Nous avons l'obligation d'agir, dans notre intérêt et même dans l'intérêt de ces prétendus civils non impliqués, pour provoquer une émigration volontaire – même si cette guerre, qui nous a été imposée, transforme cette migration volontaire en une situation contraignante jusqu'à ce qu'ils disent 'Je veux le faire' » – citant un principe de la loi juive selon lequel quelqu'un peut être contraint d'accomplir certaines obligations religieuses par des pressions physiques ou autres.
Le 28 janvier, Israël a également tenu une conférence appelant à l'annexion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza et soutenant l'expansion des colonies. Le Hamas a publié une déclaration qui disait : « L'organisation d'une telle conférence témoigne du mépris de cette entité voyou pour les lois et les résolutions internationales, y compris la récente décision adoptée par la Cour internationale de justice, qui appelle à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin au génocide à Gaza. »
Le 28 janvier également, 126 colons ont franchi la porte Moghrabi et envahi la mosquée al-Aqsa sous la protection des forces d'occupation. Depuis 17 semaines, les forces d'occupation israéliennes restreignent l'accès des musulmans à la mosquée.
Ce jour-là également, pour la quatrième fois, des manifestants israéliens, dont des membres de familles de prisonniers détenus à Gaza, ont fermé le point de passage de Karam Abu Salem, empêchant les camions d'aide humanitaire d'entrer dans la bande de Gaza.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 8 - 31 janvier 2024
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