Suspension du financement à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine

Honte au Canada qui aide activement à affamer les Palestiniens!

L'annonce du Canada le 26 janvier de « temporairement » suspendre le financement de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) n'est rien de moins qu'une tentative haineuse de contourner la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) rendue le même jour. La CIJ exige que tous les États parties à la Convention sur le génocide s'assurent que l'aide humanitaire parvienne sans entraves aux Palestiniens de Gaza. Le Canada emboîte le pas aux États-Unis, à l'Australie, à l'Italie, à la Grande-Bretagne, à la Finlande, à l'Allemagne, aux Pays-Bas, à la France et à la Suisse qui ont suspendu le financement de l'UNRWA après qu'il fut allégué que certains membres de l'organisation avaient participé à l'opération Déluge al-Aqsa du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Ces pays pris ensemble représentent environ 60 % du financement de l'UNRWA.

L'ambiguïté de la réponse du Canada à l'arrêt de la CIJ, quand il dit qu'il soutient le rôle de la CHJ se préoccupe de la crise humanitaire, est qu'elle s'inscrit dans le contexte du soutien du Canada au « droit d'Israël de se défendre » et son objectif d'éliminer le Hamas. Comme Israël, le Canada, les États-Unis et d'autres pays affirment qu'ils respectent le droit humanitaire international, mais leurs actes contredisent complètement leurs affirmations. La position du Canada sur ce qu'Israël fait subir aux Palestiniens met également à mal sa doctrine de la « responsabilité de protéger », sur la base de laquelle il s'est donné le droit d'intervenir dans les affaires intérieures de nombreux pays pour procéder à des changements de régime.

Comment réconcilier ces deux positions ? La courte réponse du Canada à l'arrêt de la CIJ n'aborde même pas la question des mesures conservatoires, tout en affirmant être « profondément préoccupé par l'ampleur de la crise humanitaire ». Elle ne dit pas si le Canada exigera que les mesures provisoires soient respectées ou s'il est même d'accord avec ces mesures. Elle se contente de répéter que le Canada n'accepte pas les prémisses de l'affaire, à savoir qu'Israël commet un génocide. Le Canada ferme délibérément les yeux sur le fait que la décision porte sur l'apport d'une aide immédiate à la population de Gaza et sur l'arrêt du massacre. Le gouvernement du Canada agit comme s'il n'y avait pas d'immédiateté dans la décision de la CIJ, alors que tout ce qui concerne la situation humanitaire à Gaza a un sens immédiat.

Le Canada croit à tort qu'il peut concilier ses prétentions contradictoires de la même manière qu'Israël, les États-Unis, le Royaume-Uni et les autres complices de son objectif génocidaire pensent qu'ils peuvent s'en tirer avec ce qu'ils font au peuple palestinien. La position du Canada sur l'arrêt de la CIJ trahit une intention de tromper afin de servir son objectif caché. Ses actes révèlent qu'il est complice d'Israël et de son plan de chasser les Palestiniens de Gaza par la faim, la famine et la maladie. L'UNRWA est le principal organisme apportant de l'aide à tous les réfugiés palestiniens. La plupart des autres organismes d'aide, sinon tous, dépendent de son infrastructure. Le Canada a beau dire qu'il suspend le financement de l'UNRWA parce qu'il est une branche civile d'une organisation terroriste, et donc terroriste lui-même, il ne sera jamais pardonné pour son entrave de facto à l'acheminement de l'aide humanitaire.

Francis Boyle, avocat spécialisé dans les droits humains et professeur de droit international à la faculté de droit à l'Université d'Illinois, écrit : « Les pays qui ont abruptement coupé le financement de l'UNRWA sont maintenant en violation de l'article II(c) de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide : 'Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle' »

Les occupants israéliens empêchent l'acheminement de nourriture, d'eau et de fournitures médicales dans le cadre de leur plan ouvertement annoncé de chasser les Palestiniens de Gaza. Au 31 janvier, pas moins de 26 900 personnes ont été tuées à Gaza, dont 11 000 enfants et 7 500 femmes, 65 949 autres ont été blessées, dont au moins 8 663 enfants et 6 237 femmes, tandis que plus de 8 000 personnes sont portées disparues. En Cisjordanie occupée, au moins 370 personnes ont été tuées, dont 99 enfants, et plus de 4 250 ont été blessées. La suspension du financement de l'aide par le Canada aide Israël dans l'atteinte de son objectif d'empêcher les Palestiniens de Gaza d'obtenir la nourriture, l'eau et les fournitures médicales dont ils ont besoin en ces moments de menace immédiate de famine et de maladies.

L'arrêt du financement de l'UNRWA, l'agence humanitaire qui maintient et fournit de l'infrastructure pour toute la population de Gaza et plusieurs autres camps de réfugiés palestiniens, y compris en Jordanie, au Liban et en Syrie, qui sont devenus permanents depuis 1948, est en effet un crime grave. Il passera à l'histoire comme méthode des plus diaboliques jamais conçues pour aider Israël à réaliser son génocide intentionnel en Palestine.

Condamnons toutes les décisions de suspendre le financement
à l'agence humanitaire de l'ONU !

(Référence: Texte de la « Déclaration de la ministre Joly sur l'ordonnance de mesures conservatoires rendue par la Cour internationale de Justice dans l'affaire l'opposant l'Afrique du Sud à Israël »)


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Volume 54 Numéro 8 - 31 janvier 2024

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