La Résistance ne meurt jamais!

– Samidoun –

Le Réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens s'unit au deuil des prisonniers palestiniens, de leurs organisations et institutions, de ceux qui sont emprisonnés et de ceux qui ont été libérés, pour célébrer le martyre et saluer la vie de lutte du dirigeant national palestinien Sheikh Saleh al-Arouri et de ses camarades, dont les dirigeants Samir Afandi (Abu 'Amer) et Azzam al-Aqra', et les martyrs Zaki Shahin, Mohammed al-Reis, Mohammed Bshasha et Ahmed Hamoud, assassinés par le régime sioniste en ce jour du 2 janvier 2024, à Beyrouth, au Liban.

Les prisonniers palestiniens ont diffusé la déclaration que voici :

« Les institutions de prisonniers, au nom de tous les prisonniers des prisons de l'occupation et de ceux qui ont été relâchés, pleurent le dirigeant national et martyr Sheikh Saleh Al-Arouri et ses compagnons qui sont devenus martyrs en sa compagnie.

« Les institutions des prisonniers (la Commission des affaires des prisonniers et des anciens prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et le Comité national supérieur des affaires et prisonniers et des anciens prisonniers), le mouvement national des prisonniers des prisons de l'occupation et les prisonniers libérés dans la patrie et dans la diaspora pleurent devant notre grand peuple, le combattant, le dirigeant national, le prisonnier libéré et exilé Sheikh Saleh Al-Arouri (chef adjoint du Bureau politique du mouvement de la résistance islamique, le Hamas), qui s'est élevé aujourd'hui au rang de martyr, après une opération d'assassinat organisée contre lui et un groupe de ses compagnons, par l'occupation sioniste à Beyrouth, la capitale du Liban.

« Aujourd'hui, nous pleurons un dirigeant, un combattant national et un prisonnier libéré, qui a consacré sa vie à la liberté de sa terre et de son peuple jusqu'aux derniers moments de son existence. Il a passé en tout quelque 18 années dans les prisons de l'occupation sioniste. Sa dernière arrestation avait eu lieu en 2007 et il avait été relâché en 2010, quand le tribunal de l'occupation avait décidé de le libérer et de l'expulser de la Palestine, le déportant vers la Syrie.

« Miséricorde pour les martyrs de Palestine et liberté pour les prisonniers. »

L'assassinat de Sheikh Saleh al-Arouri, vice-président du Hamas, le mouvement palestinien de la résistance islamique, anciennement emprisonné par le régime sioniste pendant 18 ans, et dirigeant national, arabe et international de la lutte palestinienne, reflète la banqueroute de la même politique d'assassinat sur laquelle le sionisme et l'impérialisme se sont basés pour anéantir la cause de la libération palestinienne et arabe depuis l'apparition du projet colonial dans la région.

Alors que l'armée d'occupation se livre à un déchaînement génocidaire à Gaza, elle n'a pas été en mesure de concrétiser ses objectifs militaires ni d'imposer la défaite à la résistance palestinienne; au contraire, elle a massacré plus de 22 000 civils palestiniens, dont près d'une moitié d'enfants, par le biais de bombardements aériens et d'une livraison illimitée de munitions par les États-Unis et leurs partenaires impérialistes au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et au Canada. Au lieu de cela, la résistance palestinienne a imposé des conséquences graves à l'armée d'occupation, la forçant à retirer des troupes terrestres, y compris la fameuse Brigade Golani, et elle continue de lancer des missiles depuis tous les secteurs de Gaza.

Dans The Palestine Chronicle, le journaliste palestinien Ramzy Baroud a fait remarquer que l'assassinat est également une tentative du régime israélien de « racheter l'image en piteux état de sa communauté des renseignements, à savoir le Shin Bet et le Mossad, qui n'ont pas été à même d'anticiper les attaques du 7 octobre. L'image de marque israélienne a elle aussi été considérablement ternie par la guerre. L'assassinat d'Arouri était une réponse directe à tout cela. »

De Saleh al-Arouri à Fathi Shiqaqi, Abu Ali Mustafa, Abdel-Aziz Rantisi, Sheikh Ahmed Yassin, Abu Jihad, Kamal 'Udwan, Mohammed al-Najjar, Basil al-Kubaisi, Kamal Nasser, Wadie Haddad, Ghassan Kanafani, Mohammed Boudia, Basil al-Araj, Tariq Izzedine ou Samir Kuntar, le régime sioniste compte sur l'arme de l'assassinat contre le mouvement de libération. En Palestine occupée, au Liban, en France, en Belgique, en Grèce, cette politique révèle la présence du peuple et du mouvement palestiniens partout en exil et dans la diaspora. Elle marque la tentative avortée de réprimer la volonté inflexible du peuple palestinien et arabe en ciblant ses dirigeants, ses intellectuels, ses résistants et ses stratèges.

Cette politique de l'assassinat comprend les attaques contre le mouvement des prisonniers palestiniens, depuis Ibrahim al-Rai, tué sous la torture, jusqu'au refus systématique de soins médicaux à Sheikh Khader Adnan, devenu martyr après 86 jours de grève de la faim, jusqu'à l'assassinat depuis le 7 octobre d'au moins sept prisonniers détenus derrière les barreaux, parmi lesquels Abdul Rahman al-Bahsh, tué précisément hier (3 janvier) par les gardiens de prison de l'occupation. Arouri était directement impliqué dans la gestion des négociations en vue d'un échange de prisonniers entre la résistance et l'occupation, du même genre que son rôle dans l'échange de Wafa al-Ahrar, en 2011, et cet assassinat avait pour but de l'empêcher de voir et d'accueillir directement les prisonniers libérés par la résistance. Suite à l'assassinat, ces négociations ont été suspendues.

En août 2023, en réponse aux menaces d'assassinat du premier ministre sioniste Benjamin Netanyahou, Arouri avait déclaré : « L'occupation s'attend-elle, après ses menaces d'assassinat, à ce que nous annoncions notre reddition ? Non, ces menaces ne nous effraient pas. Nous, du Hamas, sommes martyrisés à l'instar des gens de notre peuple, nous sommes arrêtés comme eux sont arrêtés, on démolit nos maisons et nous sommes chassés et poursuivis. C'est la situation normale, sous l'occupation. Nous combattons parce que nous le devons. »

(4 janvier 2024)


Cet article est paru dans
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Volume 54 Numéro 2 - 5 janvier 2024

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