Assassinat d'un dirigeant du Hamas au Liban

Geste de désespoir et de lâcheté d'Israël qui se retournera contre lui


Manifestation à Tubas, en Cisjordanie, après l'assassinat d'al-Arouri, le 2 janvier 2024

Le désespoir d'Israël à éliminer l'organisation politique connue sous le nom de Hamas a conduit au lâche assassinat du chef du Hamas Saleh al-Arouri le 2 janvier à Dahieh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. L'attentat a également fait six autres victimes.

Saleh al-Arouri

Le PCC(M-L) exprime ses profondes condoléances aux militants politiques et résistants de Saleh al-Arouri, à sa famille et à l'ensemble du peuple et de la résistance palestiniens. Saleh al-Arouri, 57 ans, était chef adjoint du bureau politique du Hamas et l'un des principaux fondateurs de son bras militaire, les Brigades du Martyr Izz El-Din al-Qassam, avec la responsabilité spécifique du travail en Cisjordanie. Le Réseau d'information de la résistance informe : « Prisonnier libéré qui a passé 18 ans dans les prisons sionistes, Arouri, originaire d'Aroura à Ramallah, a joué un rôle déterminant dans l'unification des champs de bataille, la galvanisation de la résistance croissante en Cisjordanie et l'établissement de l'accord d'échange de prisonniers Shalit en 2011. Il laisse derrière lui un héritage de défi et de résilience, ainsi qu'une influence indélébile sur la résistance régionale. »

Saleh al-Arouri était « au coeur des négociations » menées par le Qatar et l'Égypte, a déclaré le Hamas. Son lâche assassinat révèle l'intention d'Israël de ne pas permettre la fin de sa campagne meurtrière à Gaza et, désormais, en Cisjordanie.

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré que l'organisation palestinienne était « plus puissante et plus déterminée » à la suite de l'attentat. « Les martyrs d'Israël ont laissé derrière eux des hommes forts qui porteront la bannière après eux. »

Husam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré dans un éloge funèbre de Saleh al-Arouri : « Nous disons à l'occupation criminelle que la bataille entre nous est ouverte. »

De même, toutes les organisations de la résistance palestinienne ont publié des déclarations rendant hommage à Saleh al-Arouri et condamnant Israël pour son geste de lâcheté.

L'organisation de résistance libanaise Hezbollah a qualifié la frappe de « grave attaque contre le Liban, son peuple, sa sécurité, sa souveraineté et sa résistance », rapporte Al Jazeera. « Nous affirmons que ce crime ne restera jamais sans réponse ni châtiment », a déclaré le Hezbollah.

Le premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, a averti que « l'attentat à la bombe est un crime israélien qui vise clairement à faire entrer le Liban dans une nouvelle phase d'affrontements après les attaques quotidiennes qui se poursuivent dans le sud ».

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré que l'assassinat de Saleh al-Arouri allait « provoquer une nouvelle poussée dans les veines de la résistance et motiver la lutter contre les occupants sionistes ».

Le bureau politique du groupe révolutionnaire Ansarullah du Yémen a également condamné « cet assassinat odieux », estimant qu'Israël n'aurait pas osé le perpétrer sans le soutien et l'approbation des États-Unis. Ansarullah a déclaré que l'assassinat « reflète le niveau de faillite, de dégradation et de criminalité » atteint par l'occupation israélienne.

Lorsque la nouvelle de l'assassinat s'est répandue, des centaines de Palestiniens ont manifesté en Cisjordanie pour condamner le meurtre d'al-Arouri. Une grève générale a été annoncée pour le 3 janvier et de nombreux magasins et entreprises sont restés fermés dans tout le territoire. Toutes les écoles et les institutions publiques seront fermées pour pleurer la mort de Saleh al-Arouri.


Grève générale en Cisjordanie, le 3 janvier 2024, après l'assassinat d'al-Arouri.

Bien qu'Israël n'ait pas revendiqué la responsabilité de l'assassinat, les médias israéliens font état de cette « élimination » en première page de leurs journaux.

La chaîne Al Jazeera rapporte que les responsables israéliens auraient reçu l'ordre de ne pas discuter de l'assassinat du haut responsable du Hamas. Elle rapporte les propos d'un porte-parole militaire israélien qui dit : « Nous sommes prêts à faire face à n'importe quel scénario. »

Nida Ibrahim, de la chaîne Al Jazeera, a rapporté depuis la ville d'Arouri que les Palestiniens pensent qu'Israël a assassiné le haut responsable du Hamas « pour donner à son peuple une victoire qu'il ne peut pas garantir dans la bande de Gaza assiégée ».

Telle est la vérité. L'État d'Israël, les États-Unis et tous les pays qui soutiennent leurs actes criminels sous toutes sortes de prétextes frauduleux ont perdu toute autorité morale et mettent gravement en danger les peuples de toute la région et la paix mondiale. Leurs tentatives de contrôler les routes et les corridors de commerce, de transport, de sécurité et de communication de la région et de toute l'Afrique et de l'Asie en détruisant ceux qui refusent de se soumettre ne réussiront pas. Les peuples du monde se lèvent pour parler en leur propre nom. Les sionistes et ceux qui les soutiennent financièrement, militairement et par la désinformation sont appelés à rendre des comptes. La résistance a prouvé qu'elle est une force organisée qui manie l'intelligence collective constituée à la fois de la mémoire historique des peuples anciens et de l'esprit combatif des jeunes et des générations qui sont imprégnés du droit de leurs peuples de résister, de se battre et de vaincre.

Les provocations contre le Liban et l'Iran, ou les attaques contre la résistance yéménite et ceux qui soutiennent le peuple de Palestine massacré par Israël se retourneront contre eux. Les assassins de Saleh al-Arouri et de tous les martyrs palestiniens, ainsi que de ceux qui ont été tués pour avoir soutenu leur cause, seront vaincus. La résistance palestinienne est une force avec laquelle il faut compter. Elle vaincra. Un cessez le feu maintenant !


Bâtiment de Dahieh, la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, où Saleh al-Arouri a été tué

Il est urgent d'accroître le soutien à la résistance palestinienne

Alors qu'ils refusent de cesser de soutenir Israël et de financer les crimes qu'il commet contre l'humanité, les États-Unis et les grandes puissances européennes s'insurgent aujourd'hui contre une extension de la guerre régionale au Moyen-Orient. Kandice Ardiel, porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), a déclaré que toute escalade potentielle pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les populations situées de part et d'autre de la ligne de démarcation qui sépare le Liban d'Israël et du plateau du Golan, connue sous le nom de « ligne bleue ».

Par ailleurs, un fonctionnaire anonyme du département de la Défense des États-Unis a déclaré à l'Agence France Presse le 3 janvier que « la frappe était une frappe israélienne ». Deux jours après l'assassinat de Saleh al-Arouri, les États-Unis ont procédé à un assassinat ciblé par drone du chef de la résistance irakienne à Bagdad, Mushtaq Taleb al-Saidi, de l'organisation Harakat Hezbollah al-Nujaba. Al-Nujaba fait partie de ce que l'on appelle l'axe de la résistance, qui comprend la Force al-Qods de l'Iran et le Hezbollah du Liban. Toujours en Iran, le 3 janvier, une commémoration en l'honneur du lieutenant général Qassem Soleimani, a été attaquée par deux explosions.

Le PCC(M-L) condamne les attentats terroristes du 3 janvier en Iran. Deux explosions distinctes ont fait au moins 84 morts et 285 blessés, dont certains grièvement, dans la ville iranienne de Kerman où de nombreuses personnes participaient au quatrième anniversaire du martyre du lieutenant-général Qasem Soleimani. La première explosion a eu lieu à 700 mètres de la tombe de Soleimani et la seconde à un kilomètre de celle-ci. De tels actes de terreur, provoqués par le refus des grandes puissances de résoudre les problèmes par des moyens pacifiques, soulignent l'échec de leurs projets hégémoniques et les dangers qu'ils représentent pour les peuples du monde.

Le chef du Hezbollah, Hassan Sayed Nasrallah, a évoqué l'assassinat d'al-Arouri dans un discours prononcé à Beyrouth le 3 janvier. Ce discours était prévu depuis décembre, avant l'assassinat de Saled al-Arouri, pour marquer le quatrième anniversaire de l'assassinat du lieutenant-général iranien Soleimani par une frappe de drone américain à Bagdad, en Irak, le 3 janvier 2020. Nasrallah avait auparavant clairement mis en garde Israël contre les assassinats sur le sol libanais, promettant une « réaction sévère », en réponse à la menace explicite du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou d'assassiner al-Arouri en août 2023. Dans son discours du 3 janvier, Sayed Nasrallah a de nouveau mis en garde Israël, expliquant que lorsque, le 8 octobre, le Hezbollah s'est joint à la lutte contre les sionistes pour soutenir le peuple palestinien et la résistance à Gaza, il l'a fait de manière mesurée, dans le respect des intérêts nationaux libanais. Ces limites disparaîtront si les sionistes mènent une guerre totale contre le Liban, a-t-il ajouté.

En décembre 2023, les médias israéliens ont publié des fuites d'enregistrements de Ronen Bar, le chef de l'agence de sécurité intérieure israélienne Shin Bet, qui s'engageait à localiser et à éliminer les dirigeants du Hamas « partout dans le monde », y compris au Liban, en Turquie et au Qatar. « Cela prendra quelques années, mais nous serons là pour le faire », a-t-il déclaré dans des enregistrements diffusés par la chaîne publique Kan. « C'est notre Munich », a-t-il ajouté, faisant référence à une série d'assassinats israéliens perpétrés dans les années 1970 contre des Palestiniens impliqués dans le meurtre de 11 Israéliens lors des Jeux olympiques de Munich en 1972.

Le 4 janvier, les États-Unis ont envoyé leur secrétaire d'État aux affaires criminelles, Antony Blinken, en visite en Israël et dans d'autres pays de la région. Alors que l'agenda de Blinken n'a pas été révélé, le 3 janvier un porte-parole du département d'État américain a rejeté le dépôt par l'Afrique du Sud d'une demande introductive d'instance contre Israël auprès de la Cour internationale de justice pour crime de génocide. « Ce sont des allégations qui ne devraient pas être faites à la légère [...] nous ne voyons pas d'actes qui constituent un génocide [...]. C'est une détermination du Département d'État. »

Sur la base des faits, Israël est accusé de génocide.


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Volume 54 Numéro 2 - 5 janvier 2024

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