Une nouvelle politique de défense qui accélère la militarisation du Nord


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La Politique étrangère du Canada pour l'Arctique (PECA) vise à complémenter la nouvelle politique de défense du Canada publiée le 8 avril, intitulée « Notre Nord, fort et libre : Une vision renouvelée pour la défense du Canada », qui a remplacé la politique de 2017 intitulée Protection, Sécurité, Engagement.

Les deux partagent le même ordre du jour de militarisation dans l'Arctique tel que défendu par la PECA. Dans son annonce de la nouvelle politique de défense, le ministre de la Défense Bill Blair a écrit :

« Le Canada fait face à de nouvelles menaces à la sécurité en constante évolution, dont les changements climatiques et leur incidence sur l'Arctique, les menaces de la Russie, de la Chine et d'autres pays à l'encontre des règles internationales qui nous protègent tous, ainsi que l'évolution accélérée du caractère du conflit.

« La tâche la plus importante et la plus urgente qui nous incombe est de protéger la souveraineté du Canada dans les régions de l'Arctique et du Nord, où l'évolution de l'environnement géopolitique et des paysages naturels a créé de nouvelles menaces pour le Canada et sa population. Pour ce faire, nous devons améliorer nos capacités de défense continentale pour dissuader les menaces, ou les vaincre au besoin. »

Blair a annoncé que la nouvelle politique de Défense comprenait « des investissements supplémentaires en défense de 8,1 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, et de 73 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années. Ces investissements devraient permettre de porter les dépenses du Canada en matière de défense à 1,76 % de notre produit intérieur brut (PIB) d'ici 2029-2030, ce qui constitue une étape importante dans le cadre des efforts que nous déployons pour respecter notre engagement auprès de l'OTAN d'atteindre 2 % du PIB. »

Dans la section de la PECA intitulée « Tirer parti du plein potentiel de la diplomatie pour soutenir la défense et la sécurité nationales », on peut trouver un résumé des principaux investissements en matière de défense et de sécurité (le texte en gras est celui de l'original) :

« Plusieurs capacités militaires joueront un rôle clé dans l'affirmation de la souveraineté du Canada dans les eaux de l'Arctique et du Nord, notamment les 6 nouveaux navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique du Canada ; jusqu'à 15 nouveaux destroyers de la classe Fleuves et rivières ; 11 nouveaux systèmes d'aéronefs télépilotés MQ-9B SkyGuardian ; jusqu'à 16 nouveaux aéronefs multimissions P-8A Poseidon spécialisés dans la lutte anti-sous-marine et antisurface ; et 88 nouveaux avions de chasse F-35A.

« Le plan de modernisation du Canada pour NORAD, d'un montant de 38,6 milliards de dollars, améliorera considérablement la connaissance du territoire dans l'Arctique et le Nord grâce à la mise en place d'un nouveau système de surveillance des approches nordiques pour compléter le Système d'alerte du Nord, et grâce à des investissements supplémentaires dans la surveillance spatiale. Ce plan prévoit également de nouveaux investissements dans les communications polaires spatiales ; des avions de ravitaillement en vol supplémentaires pour soutenir et étendre la portée des opérations des FAC – et des opérations du NORAD – au Canada ; des missiles air-air supplémentaires et de plus longue portée pour la flotte de chasseurs du Canada ; des améliorations importantes de l'infrastructure des aérodromes utilisés pour soutenir les opérations avancées du NORAD ; et plus de 4 milliards de dollars en nouveaux fonds pour la science et la technologie.

« Dans le cadre de sa politique de défense renouvelée, le Canada a annoncé une enveloppe supplémentaire de 8,1 milliards de dollars au cours des 5 prochaines années et de 73 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années pour soutenir la défense et la sécurité nationales du Canada dans l'Arctique. Il s'agit notamment de l'acquisition d'une nouvelle flotte d'aéronefs de détection aérienne avancée et de contrôle, de capteurs maritimes spécialisés, dont certains peuvent être déployés par les navires de patrouille extracôtiers de l'Arctique de la classe Harry DeWolf et d'une nouvelle flotte d'hélicoptères tactiques. Ces investissements financeront également l'établissement d'une nouvelle station terrienne de satellites dans l'Arctique en vue d'optimiser l'utilisation des capacités spatiales du Canada, des États-Unis et d'autres pays alliés.

« En outre, toujours dans le cadre de sa politique de défense renouvelée, le Canada établira un nouveau réseau de carrefours de soutien opérationnel du Nord afin de renforcer la présence, la capacité de réponse et les partenariats des FAC dans l'Arctique et le Nord, et investira dans des infrastructures à usage multiple qui répondent également aux besoins des territoires, des peuples autochtones et des collectivités du Nord.

« En juillet 2024, le Canada a annoncé le lancement de nouveaux programmes de dépenses pour aider le pays à atteindre l'objectif de l'OTAN d'investir chaque année 2 % du PIB dans la défense d'ici 2032. Ces investissements comprendront l'acquisition d'au plus 12 sous-marins à propulsion classique capables de naviguer sous la glace par la Marine royale canadienne.

« En 2024, le gouvernement du Canada a entrepris le processus d'acquisition de 8 nouveaux brise-glaces fabriqués au Canada pour soutenir les opérations de la Garde côtière canadienne dans l'Arctique, y compris 2 brise-glaces polaires qui permettront la présence de brise-glaces toute l'année dans l'Arctique. Les brise-glaces contribueront à la protection du milieu marin, au réapprovisionnement des collectivités et à la collecte de données permettant d'approfondir la connaissance qu'a le Canada du domaine maritime à l'appui de la sécurité maritime, de la résilience climatique et de la recherche scientifique.

« En juillet 2024, le Canada, les États Unis et la Finlande ont annoncé avoir formé un partenariat tripartite renforcé, soit le Pacte de collaboration sur les brise-glaces. Il s'agit d'un effort de collaboration ayant pour but de mettre au point les meilleurs brise-glaces polaires et arctiques de leur catégorie et d'autres capacités arctiques et polaires dans chacun des pays grâce à la mise en commun d'expertise, d'information et de capacités. Ce partenariat renforcera également la capacité des pays aux vues similaires à respecter les règles, les normes et les standards internationaux, pour assurer la sécurité et maintenir la paix et la stabilité dans l'Arctique. »



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Volume 54 Numéro 12 - Décembre 2024

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