Des étudiants internationaux réclament leurs droits et un statut
Un rassemblement militant a eu lieu à l'appel du Naujawan Support Network (NSN), une organisation de défense d'étudiants internationaux, le 8 septembre, à proximité d'une des rues les plus achalandées de Brampton, en Ontario. Avec la participation de travailleurs et de jeunes de la région et de plusieurs organisations, dont le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), l'action était appelée pour exiger que le gouvernement Trudeau cesse sa maltraitance des étudiants et des migrants internationaux et les attaques racistes à leur endroit.
Le rassemblement a eu lieu au dixième jour d'une campagne menée par le NSN pour informer et mobiliser la communauté locale. Les étudiants ont érigé des tentes, d'énormes bannières et des pancartes à l'entrée des principaux centres commerciaux et ont invité les gens à venir les rencontrer. Un des organisateurs a expliqué que cette action a eu lieu après de nombreuses rencontres futiles avec des députés et des politiciens de tous les partis parlementaires, qui n'ont pas été à l'écoute. Certains ont même avoué qu'ils se préparaient pour les prochaines élections fédérales, qu'ils étaient au courant des problèmes vécus par les étudiants, mais qu'ils ne pouvaient pas les appuyer puisque cela pourrait nuire à leur élection !
Les orateurs, dont beaucoup étaient des étudiants internationaux, ont décrit comment ils sont attirés vers le Canada par des promesses d'un emploi et d'une citoyenneté éventuels, mais découvrent une réalité différente et brutale à leur arrivée. À leur arrivée – certains avec leur jeune famille et ayant dépensé des dizaines de milliers de dollars –, ils découvrent que derrière la promesse de citoyenneté se cachent l'exploitation, la violence, l'arbitraire et la corruption. Par exemple, cette année le gouvernement a changé les critères d'éligibilité et a supprimé certaines voies d'accès à la résidence permanente pour les étudiants ayant des permis de travail post-diplôme d'une durée d'un à trois ans, de sorte que des milliers d'étudiants font face à une expulsion imminente.
Des représentants du gouvernement ont dit aux étudiants dont les permis arrivent à échéance qu'ils devraient demander un permis de travail fermé d'un employeur ayant un permis d'Étude d'impact sur le marché du travail (EIMT) en vertu du Programme des travailleurs étrangers temporaires, qui est en soi chaotique. Ce qu'ils trouvent, ce sont des employeurs détenant un permis d'Étude d'impact sur le marché du travail qui leur extorquent des dizaines de milliers de dollars en échange du « privilège » d'avoir un emploi.
Un autre a souligné que des milliers d'étudiants et de travailleurs migrants ont travaillé aux premières lignes pendant la pandémie de la COVID-19, au péril de leur santé et de leur vie comme tous les travailleurs de la santé, et sont maintenant jetés aux poubelles comme des torchons.
Les orateurs ont condamné les attaques racistes contre les étudiants internationaux sur l'Internet et dénoncé les mensonges répétés par l'État que les immigrants et les étudiants internationaux en particulier sont responsables de la crise du logement au Canada et qu'ils constituent une pression sur le système de santé et d'autres accusations qui ne tiennent pas la route. D'autres orateurs se sont joints aux étudiants internationaux, dont ceux du Conseil des Sikhs et Gurdwara de l'Ontario, le Centre d'action des travailleurs, du PCC(M-L) et de l'Association des locataires de York-South Weston.
Une des thématiques récurrentes des discours était l'unité du peuple contre les attaques racistes organisées par l'État contre le peuple à tous les niveaux. L'oratrice du PCC(M-L) a dit que la lutte des étudiants aujourd'hui est partie intégrante d'une longue tradition de la classe ouvrière canadienne, comme la mobilisation dans les années 1970 contre le Livre vert sur l'immigration, un document raciste du gouvernement que la classe ouvrière a rejeté partout au pays, dénonçant l'État et non le peuple pour les attaques racistes. Elle a dénoncé les attaques en cours contre les étudiants internationaux et les travailleurs migrants et a réitéré que la classe ouvrière canadienne est une et que notre sécurité est dans la défense des droits de toutes et tous.
Les actions du Réseau d'appui Naujawan se poursuivent. Le 28 septembre, l'organisation tient un rassemblement pour souligner un mois de manifestations 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, pour exiger :
- un prolongement des permis de travail qui arrivent à échéance en 2024-2025;
- une voie d'accès équitable à la résidence permanente, tel que promis;
- que cesse l'exploitation en vertu du permis d'Étude d'impact sur le marché du travail;
- des permis de travail post-diplômes de cinq ans
(actuellement, les permis sont valides pour entre huit
mois et
trois ans).
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 9 - Septembre 2024
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