Le PCC(M-L) souligne le besoin de prêter attention à l'élaboration du communisme moderne
Une des contributions centrales de Hardial Bains au mouvement communiste et ouvrier fut l'élaboration du communisme moderne. En plus des nombreux discours et autres écrits sur le sujet, il a écrit en 1996 le livre Communisme moderne, Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste). Il y réitère la nécessité d'élaborer la théorie dont a besoin le mouvement communiste et ouvrier aujourd'hui pour ouvrir la voie au progrès de la société. Sans cette théorie moderne la société n'a aucune possibilité d'avancement. Sans une conception du monde qui lui permette de penser et de s'organiser en classe en elle-même et pour elle-même, la classe ouvrière est incapable d'émanciper la société de l'emprise des monopoles et oligopoles, des chaînes du système impérialiste d'États dont la crise de la gouvernance a plongé l'humanité dans le gouffre de la guerre, de la destruction et de l'insécurité sur tous les plans.
Hardial Bains a fait remarquer que l'aspect décisif dans l'élaboration du communisme moderne n'est pas l'opposition entre « la gauche » et « la droite ». L'aspect clé est l'intensification de la lutte entre l'ancien et le nouveau, la lutte entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, entre l'époque de la classe ouvrière qui s'annonce, l'époque du socialisme et du communisme, et l'époque de la bourgeoisie qui s'achève.
Le but de l'étude et de la discussion du communisme moderne est de préciser ses caractéristiques essentielles et d'engager tout le monde dans la discussion : les travailleurs, les femmes, les jeunes et les étudiants. C'est cette étude et cette discussion qui permettent aux organisations du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) de formuler leurs opinions sur le sujet et de les transmettre à tous les secteurs de la société.
Hardial Bains a insisté sur le fait que l'étude et la discussion du communisme moderne sont un des problèmes pratiques les plus importants aujourd'hui. Il faut trouver les tactiques nécessaires pour que l'étude et la discussion aient lieu parmi tous les secteurs de la société. L'étude du communisme moderne et l'élaboration de la théorie comme guide à l'action sont devenues un aspect crucial du travail constant de toute organisation en règle du PCC(M-L). L'expérience du Parti est très positive à cet égard car elle montre très clairement que toute interprétation dogmatique du marxisme-léninisme bloque la pensée et l'action et que la lutte contre cette interprétation doit donc être combattue au départ. C'est seulement ainsi que les organisations du Parti peuvent être à la hauteur des exigences du mouvement communiste et ouvrier en tout temps.
Hardial Bains a fait remarquer qu'à moins que le communisme moderne ne soit établi comme quelque chose d'important, à étudier et à discuter, comme quelque chose de crucial dans la vie politique du pays, le corps politique continuera d'être désinformé par la conception du monde des élites dominantes réactionnaires.
« En luttant contre l'offensive anticommuniste et antisociale, la classe ouvrière et le peuple ont besoin d'une base théorique et idéologique sur laquelle appuyer leurs luttes. Il n'est pas suffisant d'énoncer des revendications, des objections ou des plaintes contre différentes politiques gouvernementales. Demander que les gouvernements changent leurs politiques est la vieille façon de faire les choses. La nouvelle façon est de lutter pour la création d'un nouveau système par lequel le peuple peut se gouverner lui-même. Le point de départ est la création d'un nouveau système. » C'est pour contribuer à ce travail qu'a été rédigé le livre Communisme moderne, Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste).
L'auteur explique : « L'étude et la discussion de cette brochure permettent de commencer à penser à la création d'un système nouveau. »
Le camarade Bains a fait remarquer que le monde est accablé par l'ancien, soulignant que « le système capitaliste et la bourgeoisie sont l'ancien ». Il a expliqué :
« Toutes les mesures prises par cette classe agonisante par l'entremise des gouvernements et de l'État ou par l'entremise d'institutions économiques sont des mesures qui servent uniquement ses intérêts et qui au bout du compte contribuent à l'approfondissement de la crise. Cette classe sait très bien que son époque est terminée. Elle cherche désespérément à prolonger son existence en se présentant sous des couleurs alléchantes, voire même en se prétendant en faveur d'une « réforme radicale » qui aurait quelque chose à proposer pour changer la situation. Or, cette « réforme radicale » n'est que le prolongement de son existence en bloquant la voie au progrès de la société.
« Les travailleurs, les femmes, les jeunes et les étudiants doivent être conscients des manoeuvres du vieux monde sur différents fronts et doivent leur faire échec. Le vieux monde proclame avec tambours et trompettes avoir vaincu le socialisme et le communisme, mais cette prétention est un autre signe de sa faillite.
« Ce qui est nouveau, c'est le système socialiste et la classe ouvrière. Ni le système socialiste ni le rôle de la classe ouvrière ne se résume à adhérer à un dogme quelconque. Tous deux exigent que l'on tire des conclusions des conditions concrètes, qu'on analyse où s'en va la société et qu'on détermine où elle doit aller. Au début du vingtième siècle il était déjà évident que la classe ouvrière gravitait spontanément vers le socialisme. Le système socialiste a été établi durant ce siècle en combattant les idées et préjugés bourgeois conçus pour détourner cette gravitation de son but. Mais la victoire du socialisme et les développements colossaux qu'elle a fait naître ont été suivis par l'effondrement de l'Union soviétique et des pays d'Europe de l'Est. Cela a prouvé qu'il y a des éléments au sein de la classe ouvrière dont la mission est de se servir de la classe ouvrière comme arme matérielle contre le socialisme et le communisme. En d'autres mots, au coeur même de la classe ouvrière se mène une lutte entre l'ancien et le nouveau, entre les champions du statu quo capitaliste et les forces du socialisme et du communisme.
« Il est également évident qu'on assiste aujourd'hui à un effort gigantesque pour priver la classe ouvrière de toute idéologie. On cherche ainsi à défendre le statu quo capitaliste par tous les moyens. Mais l'effondrement de l'Union soviétique et des pays d'Europe de l'Est et la montée de l'offensive antisociale dans les pays capitalistes montrent à la classe ouvrière que le statu quo capitaliste n'est pas une solution. »
Hardial Bains pose ensuite la question : « Où doit aller la classe ouvrière maintenant ? Que doit-elle faire ? »
Le point de départ pour répondre à ces questions est l'étude et la discussion du communisme moderne et le principe que le marxisme-léninisme n'est pas un dogme mais un guide à l'action.
« Après une étude et une discussion sérieuses du livre Communisme moderne, Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste, les travailleurs devront aller plus loin. Ils devront discuter du genre de système qu'ils veulent. Ils devront définir le système qui permettra le mieux au peuple d'exercer le pouvoir directement. Le PCC(M-L) ne prend pas une attitude sectaire sur cette question vitale. La classe ouvrière doit prendre l'initiative d'établir un nouveau système qui sera la condition de son émancipation et la condition de l'émancipation de l'humanité tout entière », a écrit Hardial Bains.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 8 - août 2024
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