Un recours effréné aux pouvoirs de police de l'exécutif pour imposer la privatisation
Le pillage des biens publics de l'Ontario se fait de façon de plus en plus accélérée par le biais de privatisations décidées par le gouvernement, qui se sert de ses pouvoirs exécutifs impunément. Les gouvernements précédents l'ont aussi fait sous forme de partenariats publics-privés (PPP) et d'autres stratagèmes pour que les fonds publics financent les profits privés. Cela siphonne d'énormes montants de valeur ajoutée de l'économie pour les remettre entre les mains des ultra-riches qui détruisent les sociétés pour s'enrichir davantage et conserver leurs positions de privilège. Ces « partenariats » ont servi à attaquer les salaires et les conditions de travail de la classe ouvrière. Entretemps, le gouvernement, par son emprise sur le pouvoir décisionnel, impose l'austérité sur la classe ouvrière afin de piller encore plus les fonds pour leurs stratagèmes.
En 2014, le gouvernement libéral de Kathleen Wynne annonçait qu'il allait vendre de l'immobilier à Toronto, vendre ses parts à GM et établir un groupe de travail pour « étudier » d'autres biens gouvernementaux – Hydro One, Ontario Power Generation et la Régie des alcools de l'Ontario (LCBO). L'objectif était de recueillir des fonds pour un soi-disant Fonds Trillium créé pour financer de l'infrastructure et le transport collectif d'un montant de 29 milliards de dollars sur dix ans. L'annonce a été faite au nom de grands idéaux mais ce qui est arrivé sous le gouvernement libéral est ce qui arrive présentement sous le gouvernement Ford. Tout est décidé dans le dos des Ontariens qui ne participent à aucune évaluation des biens ou des projets d'infrastructure.
L'opposition à l'ordre du jour d'austérité d'un gouvernement de partis cartellisés après l'autre se poursuit depuis que le gouvernement néodémocrate de la taupe libérale Bob Rae a ouvert la porte avec sa trahison sous forme de loi imposant un gel de salaires aux travailleurs du secteur public et aux fonctionnaires. Il a imposé ce qui s'appelle maintenant les « journées Rae », qui exigeaient des travailleurs du secteur public qu'ils prennent 12 journées de congé par année non rémunérées. La classe dirigeante avait encensé ces mesures néolibérales qui devaient épargner 2 milliards de dollars au gouvernement de l'Ontario, sans avoir recours aux mises à pied des travailleurs du secteur public.
Vint ensuite le gouvernement conservateur de Mike Harris en 1995, qui a lancé une attaque antisyndicale brutale et la braderie et la privatisation des avoirs publics. Cela a été le commencement d'une habitude chez les riches de priver les travailleurs de ce qui leur appartient de droit – des salaires et des conditions de travail et une retraite en fonction du niveau de vie qu'ils se sont créés, ainsi que le droit à la santé et à l'éducation, en tant que standard atteint par la société, pour eux-mêmes et pour leurs familles. Pour ce qui est de l'infrastructure dont a besoin la classe ouvrière, elle pourrait facilement être financée de telle façon à ne pas être destructrice pour l'économie et le peuple si tel est le mobile, et si les gouvernements arrêtent de payer les riches et augmentent le financement des programmes sociaux. Les revenus générés par la LCBO et qui bénéficient au gouvernement sont un exemple de comment on peut procéder.
En continuant d'apprendre de l'expérience des
travailleurs déjà
acquise dans la lutte contre l'offensive antisociale, la
classe
ouvrière peut continuer d'établir de nouveaux repères lui
permettant d'avancer son propre programme prosocial pour
la
société. La lutte des travailleurs de la LCBO contre la
privatisation vise à défendre leurs propres moyens de
subsistance, leur niveau de vie et leurs conditions de
travail
contre toute tentative de transformer tous les
travailleurs en
main-d'oeuvre bon marché et jetable. C'est aussi une
lutte pour
ouvrir à la société une voie vers l'avant qui peut
garantir le
bien-être de tous et toutes.
Cet article est paru dans
Volume 54 Numéro 7 - Juillet 2024
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