Le Canada forme des forces interventionnistes

Le Canada continue de jouer un rôle malveillant en Haïti depuis qu'il a convoqué l'Initiative d'Ottawa en 2003, qui a mené au coup d'État de 2004 contre le gouvernement démocratiquement élu de Jean-Bertrand Aristide. Il travaille maintenant de concert avec les forces de la Communauté des Caraïbes pour les aider à atteindre l'objectif des États-Unis et du Canada d'imposer une fois de plus des forces militaires étrangères à Haïti.

Le ministère de la Défense nationale (MDN) a indiqué que le 29 mars, dans le cadre d'une mission connue sous le nom d'opération Helios, « environ 70 membres des Forces armées canadiennes sont partis pour la Jamaïque ». Selon le MDN, ce déploiement a eu lieu à la demande du gouvernement jamaïcain. Les Forces armées canadiennes « offriront de l'instruction aux militaires des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) qui se rendront en Haïti dans le cadre de la mission multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya et autorisée par l'ONU ».

Le MDN dit : « Les militaires canadiens participant au déploiement proviennent principalement du 1er Bataillon du Royal 22e Régiment à Valcartier, au Québec. Leur déploiement durera pour une période initiale d'environ un mois. Les Forces armées canadiennes s'attendent à former approximativement 330 troupes de la CARICOM provenant des Bahamas, du Bélize et de la Jamaïque. »

Selon le MDN, « Cette instruction ne constitue qu'une des façons pour le Canada de soutenir la MMAS dirigée par le Kenya et de renforcer les capacités des pays partenaires de la CARICOM. En février, la ministre Joly a annoncé un investissement de 80,5 millions de dollars pour soutenir le déploiement de la MMAS.

« L'opération HELIOS se fonde également sur les efforts courants du Canada visant à augmenter les capacités des pays de la CARICOM pour la participation aux missions des Nations Unies. »

Les qualifications du Canada pour jouer ce rôle particulier dans l'affaiblissement du peuple haïtien sont évidentes dans le rôle qu'il a joué au lendemain du coup d'État de 2004. Le numéro de mars 2007 de Press for Conversion, consacré à Haïti, expliquait : « Par l'entremise de la Police des Nations unies (UNPOL), que la GRC dirige depuis le coup d'État, le Canada a formé et financé la police d'Haïti (PNH), qui a commis d'innombrables crimes, notamment des meurtres, des arrestations illégales, des actes de torture, des viols, du trafic de drogue et des enlèvements. Sous la supervision de la GRC, la PNH a promu de nombreuses recrues de l'armée haïtienne, qu'Aristide avait dissoutes. L'UNPOL a accompagné des raids meurtriers de la PNH dans des bidonvilles pauvres et a été témoin de tirs non provoqués sur des manifestants pacifiques pro-Aristide. Plutôt que d'essayer d'arrêter ou de prévenir de telles atrocités, le Canada aide régulièrement à les dissimuler. »

Plus tard en 2013, plusieurs policiers québécois qui faisaient partie des forces canadiennes supervisées par la GRC ont été reconnus coupables d'avoir enfreint les règlements de l'ONU en raison de violences sexuelles commises contre des femmes haïtiennes pendant leur déploiement.

L'impudence du gouvernement canadien est telle que, le 5 octobre 2023, deux jours après que le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé une force interventionniste à entrer en Haïti, Affaires mondiales Canada a annoncé son intention de déployer des agents de la GRC en Haïti « pour agir comme formateurs dans le cadre d'une intervention militaire multinationale, et les responsables ont promis de mettre davantage l'accent sur la prévention de la violence sexuelle », a rapporté la Presse canadienne.

Comme LML l'a écrit à l'époque : « Affaires mondiales Canada a déclaré dans un communiqué qu'Ottawa 'se concentre également sur la prévention de la violence sexuelle et basées sur le genre' en Haïti. La Presse canadienne rapporte que la déclaration note que 'les bandes armées utilisent la violence sexuelle comme moyen de contrôler la population'. Lors de précédentes interventions militaires en Haïti, les habitants ont signalé une exploitation sexuelle généralisée de la part de leurs concitoyens et des armées étrangères, ce que Mme Vandehei a noté dans son témoignage. Au vu de ces rapports, il semblerait que l'accent soit mis sur la dissimulation des violences sexuelles commises par les forces étrangères envoyées en Haïti. »


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Volume 54 Numéro 4 - Avril 2024

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