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Le Core Group et la Communauté des Caraïbes s'entendent pour imposer un Conseil présidentiel de transition et légitimer l'intervention étrangère

La souveraineté du peuple haïtien continue d'être minée par le Core Group sur Haïti et, de plus en plus, par la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Les gouvernements de la CARICOM, au lieu de maintenir les relations fraternelles de longue date et la lutte commune contre le colonialisme et la domination étrangère que partagent les peuples des Caraïbes, ont accepté de jouer un rôle clé dans les programmes actuels du Core Group pour empêcher le peuple haïtien d'exercer un contrôle sur sa vie.

Le Core Group et le CARICOM nomment
un « Conseil présidentiel de transition »

A.T. Freeman, écrivant pour la Caribbean Organisation for People's Empowerment le 11 avril, souligne :

« Début mars, le premier ministre nommé par le Core Group, Ariel Henry, a été empêché de retourner en Haïti après que des groupes armés ont assiégé l'aéroport international Toussaint Louverture, où il avait l'intention d'atterrir. Dans la semaine qui a suivi, la CARICOM a convoqué une réunion de haut niveau sur Haïti à Kingston, en Jamaïque, le 11 mars. Cette réunion, à laquelle participaient également des membres du Core Group et, notamment, le secrétaire d'État des États-Unis, Anthony Blinken, a produit ce qu'ils ont appelé un « arrangement de gouvernance transitoire », à la suite de la démission d'Ariel Henry. Henry avait accepté de démissionner dès l'établissement d'un Conseil présidentiel de transition et la nomination d'un Premier ministre par intérim.

A.T. Freeman poursuit :

« Les accords de transition violent ouvertement la souveraineté d'Haïti et visent à renforcer la mission coloniale des États-Unis et de leur Core Group. De nombreux commentateurs notent que la crise sociale actuelle en Haïti est le résultat de 20 ans de domination et d'ingérence flagrante du Core Group dans les affaires politiques d'Haïti, qui font partie d'un modèle plus large de domination américaine d'Haïti qui dure depuis plus d'un siècle.

« Le projet CARICOM/Core Group vise à nommer un Conseil présidentiel de transition tout en excluant spécifiquement de ce conseil tout Haïtien qui s'oppose à la Résolution 2699 du Conseil de sécurité des Nations unies d'octobre 2023 qui donne le feu vert à l'invasion d'Haïti organisée par les États-Unis et planifiée depuis longtemps. De cette façon, la CARICOM et le Core Group se sont donné le pouvoir de décider quels Haïtiens peuvent prendre part aux développements politiques dans leur propre pays.

« De plus, le plan du CARICOM/Core Group exige que le 'Conseil présidentiel de transition' envisagé ait comme tâche principale la 'collaboration avec tous les membres de la communauté internationale pour le déploiement accéléré de la Mission multinationale d'appui à la sécurité en Haïti.' En d'autres termes, le soi-disant Conseil présidentiel de transition est une feuille de vigne pour tenter de légitimer l'intervention planifiée de longue date en Haïti. »

Pour couronner le tout, la participation des Haïtiens à la réunion du 11 mars s'est limitée à une réflexion virtuelle après coup. Alors que c'était dans l'ensemble une réunion en personne, ceux qui représentaient prétendument Haïti n'ont été autorisés à se joindre à la réunion qu'à la fin, et seulement via Zoom.

Le Conseil présidentiel de transition a été créé par décret le 12 avril. Dans une déclaration faite à cette occasion, la CARICOM s'est félicitée de cette évolution et a déclaré qu'elle « se tient prête à continuer de soutenir le peuple haïtien et ses dirigeants alors qu'ils déterminent leur avenir de manière souveraine au cours de cette période de transition sur la voie de la stabilité, de la sécurité et du développement durable à long terme pour Haïti ».

Dans la même veine, le département d'État américain a également salué le Conseil, affirmant qu'il est le fruit de « mois de discussions entre divers acteurs haïtiens » et qu'il « contribue à ouvrir la voie à des élections libres et équitables et au déploiement accéléré d'une mission multinationale de soutien à la sécurité ».

Ni le premier ministre canadien Justin Trudeau ni la ministre des Affaires étrangères Melanie Joly n'ont fait de commentaires à ce sujet.


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Volume 54 Numéro 4 - Avril 2024

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